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 End of All Days

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AuteurMessage
Invité

Anonymous
Invité


PROFIL
RPG

End of All Days Empty
MessageSujet: End of All Days   End of All Days EmptyMar 28 Jan - 11:23

Je les voyais, heureux, mains dans la main, leur joie emplissant tout, détruisant le moindre rêve. Je voyais briller le diamant à l’annulaire de la blonde, j’entendais son sourire dans un brouillard noir. Ils étaient un seul être, et leur bonheur me semblait presque une lame plantée au plus profond de mon cœur, comme une trace de trahisons. Comme la haine qui brouillait ma vue, comme le feu que je sentais gronder dans mon cœur.

*    *
*    *    *
*    *

Les mains blanches tellement elles étaient serrées contre l’immaculé du lavabo, je fixai mes prunelles incandescentes dans le miroir. Les larmes roulaient de mes joues comme des perles de larme et à chaque coup de ciseau, tombait en rivière pourpre autre de moins les boucles rouges qui avaient fait ma fierté. Elles dégringolaient au fur et à mesure que ma rage se faisait plus violente, que mes yeux se faisaient plus ardents. Je me sentais partir vers un lieu que je n’imaginai pas de la sorte. Je voyais mon corps devenir celui d’un reptile, le feu monter dans ma gorge et se déverser en trombe sur les corps calcinés qui hurlaient leur peur. Je voyais un sourire étincelant, des ailes d’une envergure immense et une peau d’un rouge éblouissant. Mes boucles glissaient abandonnant l’image que j’avais crée. Le feu s’échappa, ricochant contre l’email de la salle de bain. L’eau m'explosa au visage, brulant mon corps, détruisant mon cœur mais elle n’était rien face à la haine que je ressentais. Je devais le voir. Je devais trouver mon père. Je devais comprendre mon pouvoir, abandonné la peur que j’avais ressentit à son encontre suite à la mort d’Aèl. Je voulais voir le sang couler sur mes mains, couler sur mon corps et détruire la moindre chose, détruire le moindre signe de vie. Vous m’avez crée pour que le pouvoir bruisse dans mes veines, vous avez voulu faire de moi un objet de convoitise, la peur et la force du feu, les démons mêles au sang des humains. Mais vous n’aviez pas prévu qu’aujourd’hui, le pouvoir que vous aviez sur moi se flétrissait. Je voulais retrouver le mal que j’étais sur Ludtyvia. Je voulais comprendre mon pouvoir, attaquer et détruire tout ce en quoi vous n’aviez jamais cru. Voit Gaïa ! Vois la haine devenir la seule partie de mon cœur. J’allais mener à bien votre peur, enchainer mon cœur à des promesses folles.
Le collier éclata, les perles hurlèrent leur douleur et rebondirent contre le carrelage, disparaissant dans les flammes qui m’entouraient sans que je ne m’en rende compte. La moindre personne, ma mère comme mes frères et sœurs qui seraient entré dans la pièce aurait péri. Mes lèvres s’étirèrent sur un sourire glacial, ma peau se couvrant de pièces de cuir écarlate. Mon cœur se noircissait, mes mains appelaient le sang. Je sentais ma peau s’ériser comme les piques de mon cœur. Je sentais mon odeur se faire bien plus animal. Je sentais le feu ronfler dans ma gorge, rouler en gerbe de lave à mes pieds. Je fixai le miroir de deux prunelles fendue. Je penchais le visage sur le côté, interrogative mais la colère reprit trop vite ses droits sur mon cœur et j’ouvris la porte à la volé.

Je n’inspirais pas profondément, je ne fis aucun des gestes habituels. Ma demi-sœur ouvrit de grands yeux étonné de me voir sortir de la sorte mais je ne lui laissai pas le temps de faire le moindre geste. La lame sortit avec une rapidité glaciale et ouvrit une large efilade dans sa peau de lait. L’alliage parfait de l’eau et du métal présent dans son sang coula à la vitesse de l’éclair hors de son corps, comme une bouteille qu’on aurait percée. Ses immenses yeux noirs se posèrent sur moi et ses lèvres s’entrouvrirent sur un « Pourquoi ? » auquel je ne répondis pas. Je poussai son cadavre du pied, mon sourire toujours présent. Voit Père. Voit ce que ta haine à fait de moi. Voit ce que devient la fille du maitre des Enfers sous la colère sombre qui hurle dans son cœur de dragon. Un cri me déchira les tympans et mon regard, presque mécanique, se tourna vers la source de cette douloureuse mélodie que j’entendais comme une mélopée de pleures.  Je détestai tout de toi Mathieu ! Tu as perdu mon amour en déclenchant ce danger. En déclenchant ce massacre. Le brun était devant moi, les larmes roulant sur son visage d’enfant, son sourire goguenard ayant enfin disparu. Nous ne sommes plus en entrainement mon chou. Aujourd’hui, maman n’est plus derrière toi et c’est ta vie qui se joue sur le fil de MON humeur. Tu as peur. Je peux le sentir dans ton cœur. J’allais prendre mon temps avec toi. Tu m’avais suffisamment manqué de respect, tu avais trop longtemps cru que tu pourrais avoir tout ce que tu voulais. Tu te croyais puissant. Aujourd’hui, tu comprendras  que je ne ris plus. J’avais l’envie du sang dans ma chaire.

 « Alors mon lapin ? Tu aurais peur de ta sœur ? Tu me craindrais ? Run »

Il détala comme si le diable était à ses trousses. C’était presque ça. Presque. Je laissais mes sens me guider, j’entendais son petit cœur battre trop vite. Pauvre chou, il s’était caché ! Il cherchait la magie au plus profond de lui. C’est différent pas vrai, quand c’est notre vie qui est en jeu. Telle une ombre je me glissai derrière lui et mon « Bouh » lui fit pousser le plus beau hurlement que je n’avais jamais entendu. Je laissais ma main courir sur son bas ventre, un sourire pervers figé sur les lèvres avant de lui ordonner le silence d’un simple geste. C’est triste, le pauvre. Il n’aura connu personne d’autre que sa jumelle. Je n’avais jamais parlé de vos jeux auparavant. Je n’avais jamais vendu la mèche. Les temps changent. Mon cœur se glace petit à petit. Ton ventre voit naitre cette tache écarlate que tu n’avais pas prévue. La chaire hurle au contact du métal glacial et l’hémoglobine s’épanouit telle une fleur de coton. Oupps… Le sang montait à la gorge de l’enfant et la même question emplie ses prunelles. J’aurais voulu être beaucoup plus dangereuse. Beaucoup plus cruel. Mais je te pardonne en t’offrant cette mort douce. Pleure mère. Je reviendrai plus tard pour toi, je te laisse contempler ce que tes machinations ont fait de mon cœur. Une patte de dragon, puis l’image d’une dragonne écarlate. Je marquais de mes flammes cette plaine. Nous étions découverts, les humains allaient nous craindre. Jusqu’à devenir nos esclaves. Chanter les louanges de vos dieux et déesses. Ils ne sont que fourmi face à celle que j’acclamai. La Mort n’avait que des fidèles. Tu vois Père. Je ne t’obéirai jamais mais mon cœur m’ordonnait de retrouver le calme des Enfers. Je n’obéirai plus jamais à personne. Aussi rouge que mes écailles, le sang coulerait. Et tout chanteront le retour de la Flamme Rouge, plus puissante qu’il n’en fut jamais. Je reviendrai maman. Croit moi, je reviendrai pour toi. Fuit tant que tu le peux. Tente la fuite.
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