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 Le 19 Octobre, terminale.

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 24
►PORTRAIT : Le 19 Octobre, terminale. Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

Le 19 Octobre, terminale. Empty
MessageSujet: Le 19 Octobre, terminale.   Le 19 Octobre, terminale. EmptyMer 13 Mar - 16:06

4h37. Le réveil sonne depuis environ deux minutes sans que je ne m'en préoccupe. Il fait noir, comme toujours. Emmitouflé confortablement sous mon énorme édredon, perdu dans l'immense lit à baldaquin glacé qui meuble en partie ma chambre, je joue avec une mèche de cheveux bouclés qui chatouille mon nez.
Être un corps je suis d'accord, t'offrir mes bras pourquoi pas ?
Je ne comprends pas pourquoi elle s'acharne à m'embêter le nez, celle là. Elle ne pousse jamais plus loin que son bout, et elle me le chatouille. On dirait qu'elle a une conscience, c'est complètement flippant ! Et le pire c'est que quand elle ne vient pas taquiner mon pif, je me sens tout bizarre et j'ai l'impression que quelque chose dans ma journée cloche.
Mon lit ok encore, pour y en salir les draps ; mais je crains que pour tout ça...
Saleté de réveil, tais toi !!
Bon dieu, pourquoi je m'acharne comme ça à me torturer perpétuellement ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

4h42. Je quitte ma chambre sur la pointe des pieds, priant pour ne pas réveiller la maison. Aujourd'hui est un jour spécial, j'ai besoin d'être seul.
Je prends la Pagani que ma mère et mes tantes m'ont offerte pour mon anniversaire, personnalisée avec la direction assistée, que je vais conduire pour la seconde fois seulement. Elle est très légère. Pas aussi incroyable que l'Aston Martin mais celle là, je ne l'aie conduite qu'une seule fois, un soir où il était trop bourré pour la conduire.
Je tourne la clé dans le contact et écrase l'accélérateur, pressé de partir. J'ai de longues heures de route. Il est né en Oregon, au bord de l'océan, à environ une heure de Salem. Il est venu s'installer à Milwaukee pour la porte, et quand il est mort, ses parents ont tenu à l'enterrer là bas, près de sa maison d'enfance, à flanc des falaises. Ça fera tout juste un an cet après midi. Et la blessure est toujours là, loin de se refermer elle grandit, me rappelant combien je l'aimais, et combien nous nous sommes leurrés l'un l'autre. Elle me rappelle, béante et cruelle, que j'aimais Mathieu à travers lui et que lui se persuadait qu'il n'aimait pas les garçons en me cognant. Je me souviens les souffrances endurées, et ses larmes quand je tentais de lui faire voir clair, je revois aussi toutes les étapes. L'amour, la haine pour son comportement, les coups et puis la tendresse, les cris de dispute et enfin le sang. Le sang et les larmes se mêlant comme un symbole de nous, sa main si froide sur mon visage et le vide. Le vide qui reste. Mais la vie qui a refusé de s'arrêter à la mort de mon cœur. Elle a préféré se poursuivre, et me montrer mon véritable amour par la force, alors que je refusait de l'admettre depuis toujours.

15h23. Le cimetière de son village est désaffecté, sombre et vide. La sienne est à l'angle Nord-Ouest, du côté où cette cité des morts n'a pas de mur, tournée vers l'océan qu'il aimait plus que tout. Ses parents sont là, et sa petite sœur Azilis. Elle vient se blottir dans mes bras et éclate en sanglot, et je sens mes larmes se mettre à couler d'un seul coup. C'est tellement réel... Je ne vais définitivement pas me réveiller, je ne suis pas dans un rêve. Mon amant est parti, et ne reviendra pas. Jamais. Et si jamais il revenait, ce ne serait pas le garçon que j'ai aimé. Je sais qu'il jouait avec moi, mais il m'a vraiment aimé. Il était juste trop faible pour l'admettre, alors il s'est battu contre ses sentiments. Il a toujours combattu, il le fallait, c'était un guerrier et c'était dans son sang. Mais il sa fureur à arraché tant de choses dans nos âmes que nous empruntons peu à peu son chemin.
Sa mère me parle du bon vieux temps et je ris. Son père me frotte l'épaule, puis s'éloigne pour ne pas qu'on le voit pleurer. Son épouse va le rejoindre, et Azilis prend le relais. Je crois qu'elle m'aime bien.
-Tu sais Tarek, mon grand frère il t'aimait beaucoup. Avant même que vous soyez tous les deux deux, j'étais sûre que ça arriverait. Parce que quand il était seul avec moi, et bien tu sais quoi ? A moi, il e parlait que de toi !
-Merci Az, mais... Je n'ai pas très envie d'en parler. Plus je sais à quel point il m'a aimé, plus je souffre que notre relation se soit terminée comme ça. Alors...
-Dis lui.
-Hein ?
-Dis les lui, toutes ces choses qui te pèsent. Racontes lui ce qui se passe au lycée, tous les potins et puis tes problèmes. Je suis certaine qu'il t'entend.
-Euh, ouais... Si tu veux...

Elle est tarée. Mais j'ai envie d'y croire. Je suis à 300% pathétique mais, je voudrais tant... Je caresse le marbre noir, absent, et laisse le vent violent siffler dans mes cheveux, les emmêler, les couvrir du sel qu'il ramène de la grève. J'aimais cet endroit. C'est ici qu'on l'a fait ensembles pour la première fois, je m'en souviens comme si c'était hier. La seule fois où j'ai vraiment senti la passion qu'il avait pour moi. On ne m'a plus jamais aimé de cette façon avec cette intensité. Et ensuite ça n'a plus qu'été douleur et haine. Mais tout ça, je veux l'oublier.

-Je ne veux garder que le meilleur de nos souvenirs ensembles, Aèl. Qu'est-ce que t'en dis mon amour ? Te souviens tu l'ivresse de nos corps enlacés près de cette falaise que tu chérissait tant ? Et nos promenades fleuries dans les bois et les prairies de mon royaume t'en souvient-il ? J'en doute... Tu sais j'ai beaucoup pleuré, je n'ai pas été fort comme je te l'avais promis. J'ai marché tête haute chaque jour au lycée, j'ai pris des coups et j'ai levé la tête encore et encore sans jamais fléchir, comme je l'ai toujours fait. Mais le soir je rêvais de te rejoindre, je priais pour ne pas y retourner. Tu as laissé un vide en moi. Une blessure qui ne guérira jamais. Et je te blesse, aujourd'hui, en venant te voir tandis qu'aujourd'hui, je sais, je sais. Je ne t'aimais pas vraiment toi, mais ton meilleur ami. J'ai compris que tu savais, maintenant je sais pourquoi tu es devenu violent, je sais que j'ai crié son nom cette nuit là, pour notre première fois. J'ai compris que tu avais souffert, de cet amour par procuration, et qui n'en aurait pas souffert ? Je te pardonne tout, et te demande pardon en retour. Mais je voulais tant y croire...Je ne comprends pas pourquoi je parle comme ça, de toutes ces choses inavouées, devant un tombeau de pierre, plutôt que devant toi, quand je pouvais le faire... Je l'aime, je l'aime cet idiot qui ne sait même pas que je suis le seul qui restera près de lui quoi qu'il fasse. Je l'aime et lui me méprise, je me perds entre ce que je suis et ce que je veux être, je vis ma vie à l'envers, et je me noie par moi même... Au lycée tu sais, tu leur ma,que à tous, et tu lui manquais à lui, jusqu'à ce qu'il apprenne pour nous... Je ne voulais pas qu'il te haïsse, ou peut être que si, en vérité je ne sais, je ne sais plus rien de ce que je veux. Je sais que je t'en veux, d'en avoir fait ce qu'il est, alors que c'est toi que tu le poussais à haïr. Si tu savais comme j'aimerais parfois, que tu n’aies jamais existé dans nos vies, mais pour ça il faudrait tout réécrire. Ma petite sœur va avoir des enfants, et ce sont les siens, à Mathieu. Je lui en veux tellement, de pouvoir l'avoir comme ça, juste en avançant la poitrine. Je la hais parce que c'est une femme, et je voudrais tellement, avoir tous leurs avantages. Je ne pourrais jamais porter d'enfant, c'est tout à fait normal, mais j'aurais tant voulu naître femme... Tu ne m'aurais pas aimé, et je n'aurais pas eu de problème avec les autres élèves. Je suis stupide, de te parler comme ça alors que ce n'est que ton nom gravé sur une pierre et tes restes sous une dalle !

Je frappe du poing sur la pierre et pousse sa pauvre petite sœur en partant pour la falaise. Je voudrais hurler de rage, mais c'est moi le fautif, je ne suis donc en colère que contre moi même. Je me jette dans la cavité que l'eau à formée dans le roc, et me blotti contre la paroi froide et glissante comme la glace. C'est mouillé de partout, c'est étroit, mais pour moi c'est tellement de souvenirs...
Chante ma petite sirène...
Oui, tu chuchotais souvent ça. Quelle était la raison déjà ? Ah oui, ma voix et la couleur de mes cheveux... Roux, comme Ariel disais tu. Pff, tu avais vraiment le chic pour dires des âneries. Mais tu me plaisais comme ça... Hm. Laquelle préférais tu déjà ? Une chanson de mon pays, une chanson de femme de marin, en qui tu me reconnaissais. C'est vrai, j'avais tellement plus peur quand tu partais en mer pour pêcher sur les immenses étendues d'eau qui entourent ton continent plutôt que quand tu partais guerroyer... Tu avais raison Aèl, tu me connaissais par cœur et moi j'étais là à tes côtés, absent, rêvant une autre odeur entre tes bras. Et maintenant il est trop tard, il n'y a pas de seconde chance. Excuse moi mon chéri, je ne voulais pas te faire de mal. Je m'en veux.
Je me redresse, rassemble mon souffle et dégage ma gorge. Tu disais qu'un jour en arrivant ici, où nous avions rendez vous, tu m'avais entendu chanter du haut de la colline, et que tu t'étais demandé qui chantait aussi bien. Mon bel ami j'aurais du chanter pour toi plus souvent, tu le méritais tant. J'espère que tu m'entendras, et que aimeras encore cette chanson de l'Irlande.

Spoiler:
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Le 19 Octobre, terminale.

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