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 I have a dream, but... you can't know

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PROFIL
RPG

I have a dream, but... you can't know Empty
MessageSujet: I have a dream, but... you can't know   I have a dream, but... you can't know EmptyLun 13 Mai - 21:19

« You will be a king my son. And you know, you’re the stronger and powerful wolf of the pack. You will be a big king, an exceptional wolf. »*

Je levai mon museau taché de sang vers Père. Un sourire étira mes babines lupines, mais mes crocs se dévoilèrent lorsque je vis que ce n’était pas à moi qu’il parlait. C’était mon frère ainé, immense dans sa robe aussi noir que son âme. Le regard qu’il me jeta me fit baisser les yeux, les fixer sur la proie devant moi. Le daim avait la croupe maculée d’hémoglobine, les taches blanches tachées par le sang qui m’acculait ses flancs. Ses grands yeux noirs étaient depuis longtemps voilés par la mort que j’avais représenté par lui, et ses organes maculaient la terre autour de son corps fin et gracile. Père s’approcha de moi, ses lourdes pattes brunes faisant trembler le sol et il plongea ses prunelles d’un noir sans fond, comme si leur couleur aspirait tout vie, ne laissant que le néant.

« Don’t be jalous Luis. You’re just a wolf, you’re not your brother. Don’t forget, you cannot be a king, you’re so.. low. »*

Je ne relevai pas mon museau vers lui, laissant la rage m’emplir mais ne montrant rien. J’avais depuis longtemps apprit à faire taire mes ressentiments et à ne rien laisser paraitre. Je n’étais pas le faible louveteau qu’il croyait que j’étais. Je serai roi, et je le savais. Père ne pouvait rien y faire. Je jetai un regard à la dérobé à mon frère, gonflé de fierté au point d’en éclater. Ses yeux d’or purs brillaient des compliments qu’il venait de recevoir, et ça large queue battait la mesure de sa joie. Je grondais dans ma viande et me redressait rapidement, laissait mes larges pattes déclencher un nuage de poussière autour de moi. Matthew, le plus jeune de la meute, fixa ses grands yeux chocolat sur moi, laissant un couinement s’échapper d’entre ses crocs. Faisant rapidement un tour sur moi-même, je grondais comme je ne l’avais jamais fait. Père gronda à son tour, me sommant de stopper tout de suite mes intensions mais je n’avais d’yeux que pour l’ainé, que pour notre futur soit disant roi. Ce dernier éclata d’un rire animal, avant de faire rouler les muscles sous ses poils drus.

« What want you tiny blond poodle ? »*


Je grondais, montrant les crocs, laissant des rides de rages apparaitre sur le haut de mon museau. Mes yeux aussi bleus qu’un océan viking se couvraient de particules d’or pur, me laissant grandir et forcir. Eric souriait pourtant comme au premier jour de sa vie. Il n’avait aucunement peur de moi, souhaitant uniquement que j’attaque pour en finir et me laisser seul dans ma défaite. Je voyais dans ses yeux l’avenir que ce combat m’apporterait et je laissai mes prunelles reprendre leur magnifique couleur originelle.

« Maybe you’re frightened, dog… »*


Dans un jappement moqueur, Eric passa devant moi, m’envoyant rouler au sol d’un simple coup d’épaule. Je me redressai brusquement, bien plus vite qu’un loup mais il ne me laissa pas une seconde de réflexion et planta ses dents dans la chair fragile de mon cou.

« Don’t be silly brother. Father say you’re low. And you’re. So I hope you won’t fight against me. Good night… C »*


Il me lâcha alors, mais mes jambes me firent défaut et je tombais dans la poussière. Toujours sourire, mon frère partit avec Père, chasser dans les Monts de Lumières qui nous serait pour toujours interdit.

******************************************************************

Je me réveillai dans un sursaut, et la danseuse couchée contre moi eu un grognement rageur. Je la fis glisser de mon torse et me levai, frissonnant lorsque mes pieds touchèrent le sol glacial. Je m’approchai alors du miroir sur pied qui trônait dans la chambre, totalement nu dans la clarté de la nuit. C’était l’une de ses nuits sans lune où seul le chuintement des hiboux déchire le manteau de ténèbres. L’une de ses nuits où l’homme pense que tout peut arriver, ses pires craintes comme ses plus grandes envies. Le moment où le voile de la mort est fin, où les ombres glaciales rampent dans les cœurs, creusent leurs nids dans les peurs et les désirs, vivent et meurt au grès des passions. J’aimais ces nuits, comme si elles me ramenaient au passé, à ma couronne de sang et de meurtres. Un sourire étira mes lèvres, faisant se plisser la chair autour de mes yeux et naitre une cicatrice oubliée sur mon œil droit. Je laissai mon regard remonter le long du miroir, déchiffrer ce que me renvoyait mon image. J’étais grand, sans aucun doute, et parfait dans le noir que seules éclairaient des bougies aussi blanches que des cadavres, à la lumière tremblotante et dangereuse, autant pour un homme qu’un papillon. Mes yeux d’un bleu d’or étaient brillants, comme deux morceaux de lapis lazulis prisonnier d’un feu de glace et encore emplies de la rage qui avait prit par de mon cœur durant mon rêve. Je les fermais quelques secondes, avant de passer une main dorée dans mes cheveux blonds, perdus dans les souvenirs. Père. Depuis combien de temps je n’avais pas rêvé de l’époque où mon créateur était encore parmi nous ? Je ne saurais mettre de nombres sur cette éternité, mais je ne pouvais m’en vouloir. Le temps était rapide pour un immortel, rapide et lent à la fois. Une seconde comme cent ans pouvait passer sans que rien ne change. Je resterai pour toujours cet immense loup aux prunelles de feu. Ces dernières se détournèrent du reflet pour se poser sur la jeune femme qui dormait, perdue dans les couvertures. Je la fixai sans gène, mes yeux perdu dans la nudité presque fragile de ce corps tendre et gracile, semblable à celui d’une biche. Ses jambes fines, les poils blonds de son sexe, son ventre plat et ses seins au galbe parfait. Un mince filet de sang nichait dans sa gorge, coulant, paresseux comme un serpent, le long de sa poitrine, formant des arabesques tentatrices. Son cou de cygne était marqué d’une morsure puissante, quatre marques de croc animal. Je souris, laissant mes papilles se souvenir comme elles le devaient du gout musqué, mélange de vanille et d’abricot de son flux vital. Elle n’était pas morte, je ne tuai jamais mes proies. Mais elle reposait dans un calme parfait. Je laissai mes yeux continuer leur exploration, quitter la gorge pour son visage tendre que j’avais caressé à de nombreuses reprises. Ses lèvres carmin, aussi tendres et douces que sa langue gardaient le souvenir de mon sexe. Ses joues avaient perdues du pourpre qui les avait embrassées et la frange de ses cils caressait ses joues dans son sommeil. Je savais que sous ses paupières closent se trouvaient de superbes prunelles d’un vert pomme, éternellement à la recherche de nouvelles découvertes. Toute la candeur de sa jeunesse était représentée en elle, et pourtant, elle n’était pas aussi innocente que sa beauté le laissait paraitre. Les boucles blondes de sa chevelure formaient une voile de soie clair autour de son corps nu. Mes lèvres se tendirent sur un sourire en coin, et je chevauchai la jolie enfant, tout juste âgée de seize ans. Mon poids la réveilla, mais le cri surprit qui traversa ses yeux resta perdue dans sa gorge. Elle savait qu’il y avait une heure pour hurler et une pour garder le silence. Mes crocs poussèrent avant de déchirer la peau blanche de son haine. Le sang me parvient immédiatement, et son hurlement de plaisir déchira le silence de la nuit.

*En anglais, pour changer de langue, mais les loups parlent le loup bien sur.
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