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 The weather is grey.

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 24
►PORTRAIT : The weather is grey. Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

The weather is grey. Empty
MessageSujet: The weather is grey.   The weather is grey. EmptyVen 2 Mai - 23:32

Mars 2007

Le temps est gris. Je regarde par la petite fenêtre, ajustant mon maquillage mordoré et le henné sur mes reins, vérifie mon piercing tour de taille dont le pendentif descend sur mon coccyx. Motif oriental, or massif. Deux bracelets aux bras, des dizaines, bien plus fins, s'entrechoquants, aux poignets. Une ceinture de tissu blanc et d'or faux fais tenir sur mes hanches une jupe orientale. Un morceau de tissu devant, un derrière, deux plus fins à droite et à gauche. Mes chevilles serties de grelots étincelants annoncent mon arrivée sur scène. Le henné sur mes pieds me donne un peu l'air d'un Djinn.
Je traverse les couloirs du bordel, ignorant les regards sur moi. Je suis parfait ce soir, je le sais, et je compte bien me faire une jolie somme. Je pousse les rideaux de la scène, et ferme les yeux. Je laisse la musique m'imprégner. Mes mains, mon ventre, mes hanches dansent. Je pense à Sara Guirado et Sonia. Je ne suis pas moins bon que ces filles. Le mac me regarde, et j'entame un mouvement acharné avec mes reins, les bras levés au dessus de ma tête. Et je sais, à ses yeux, que ce soir je ne rentre pas chez moi. Pas tout de suite.

#Il fait une chaleur presque tropicale dans la petite pièce du club. Une lampe diffuse une lumière orangée, chaude, et presque inexistante. Au centre, près du mur, il y a un lit rond aux draps ocre et jaune. En face de lui, la porte d'entrée, verrouillée pour l'heure à venir. À un angle de la pièce, des dizaines de soies fines et chaleureuses, pendant du plafond. L'homme assis sur le lit ne leur prête aucune attention. Il pianote un sms à sa femme, patient. Il attend. On lui a certifié qu'il en aurait pour son argent.
Soudain, une bruit d'étoffe le tire de sa torpeur et une main pâle, fine, s'extirpe des soieries. Un très jeune garçon entre dans la pièce confinée, et le coeur du bureaucrate cesse de battre.
L'adolescent à des cheveux roux, un peu ondulés, des yeux pleins de malice et un sourire rouge cerise, pulpeux, cachant des dents blanches et bien alignées. Son corps est musclé, plat, digne des esquisses grecques d'antan, ces jeunes Adonis fins et jeunes, fantasmes des riches généraux. Il le regarde s'approcher en ondulant, figé, sens son coeur au bord de ses lèvres alors qu'il plaque ses cuisses à lui, prend ses mains pour les poser dessus et se laisse aller en arrière. Ses doigts glissent sur sa ligne musculaire centrale, et son autre bras suit son corps en arrière. Il mordille doucement ses lèvres, la respiration un peu sifflante. Le business man craque. Il appuie ses lèvres sur le nombril percé du garçon et le tire à son entrejambe. Il s'abandonne aux délices experts, la caresse de la langue brûlante et du labret brillant, la peau moite, hypnotisé par le corps encore inachevé qui danse autour de lui. Il oublie tout, il n'y a plus que cette chaleur, ce plaisir insensé qui compte pour lui. Cet enfant gémissant et surdoué, prostitué fragile et au nom si vif pourtant. Sharp. Il veut ne jamais l'oublier. Percé, tatoué, sans aucun doute enfant perdu et désespéré des plus bas quartiers de la ville. Mais si joli. Poupée de porcelaine blanche et rouge. Et aussitôt l'acte terminé, disparu. Envolé. Sel le bruit de ses pas légers et rapides, qui fuient.#


Je suis un, je suis personne. Je me suis changé, baggy et doudoune Canada Goose blanche. Je marche les mains enfoncées dans mes poches, des larmes roulant doucement sur mes joues rougies par le froid. Les lèvres entrouvertes, je renifle beaucoup. J'ai froid, dedans et dehors, je frissonne et j'essaie d'oublier ce qui je fais de mes nuits. J'ai terriblement peur de mon corps. De ce que j'en fais. De ce qu'il fait aux gens, des regards qu'il attire. Des sensations de plaisir qu'il ne ressent pas, et devrait pourtant. Ce corps meurtri, ravagé, et pourtant encore si beau, dit-on. L'est il vraiment ? Pourquoi je fais ça ? Qu'est-ce qui m'emprisonne, m'empêche de voir entre les barreaux ? Y a t il quelqu'un, quelque part, qui entends résonner ma souffrance ? La fin de la nuit, qui ne me permet plus de regarder les étoiles, touche à sa fin. Dans le parc, une enfant joue, seule dans l'empire qu'elle s'est construit. Je peux sentir sa peine. Et je sens que comme moi, au fond de ses yeux, elle a quelque chose qui montre à tous sa douleur intense. Lui a t on volé son histoire ? A t on piétiné sa vie comme on marche sur un miroir, de la même manière qu'on a découpé ma vie ? Est elle, comme moi, triste partout où elle va ? Peu à peu, l'oublies t on ? Comme moi ? Se sent elle loin des autres, de tout, seule ? Je sens qu'elle a au fond d'elle une blessure.
Je secoue la tête. Je ne dois pas pleurer, il faut que je me rappelle où je vais. Maman, que disais tu déjà ? "Si te te sens perdu, peiné, fermes les yeux. Laisses toi vivre, laisses toi aimer, comme un héros de roman." Si tu savais mère. C'est si dur d'attendre sans même savoir ce qu'on attend. Michel Berger disait que l'enfant triste, une fois dans le noir et incapable de comprendre qui l'a fait pleurer, s'abandonnait. Perdais son esprit, sa vois, n'entendait pas les suppliques de prendre un air plus gai. Que c'étais l'espoir qui le faisait prier de vivre jusqu'au lendemain. Et le sourire de sa mère. Mathieu, où es tu ? Penses tu à moi de temps en temps, ou m'as tu oublié toi aussi ? Au milieu de cette ville surpeuplée, te sens tu seul ou bien es tu entouré d'amis ? Je pense que tu es devenu un garçon aimé et prisé. Tu aurais raison. Je suis si loin, si changé. Je me hais, je vomis parfois de dégoût de moi même. J'ai tellement peur, et tellement mal. Mais s'il vous plait... Ne me plaignez pas. Jamais. Et méprisez moi. Je soupire, et arrête un taxi. Je dois aller chercher mes affaires pour aller au collège. La voiture roule, et je sens bien que le chauffeur me jette des coups d'oeil inquiets, à cause de l'odeur de sexe qui me colle à la peau. Et je pose ma tête contre la vitre, fixant l'extérieur. Dans le noir, je rêve de voir le ciel. Le temps est gris.
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The weather is grey.

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