Les deux soleils brillaient d'un éclat puissant au-dessus des vastes plaines de Gï. Leur lumière entra dans la chambre de la reine et l'illumina. Leur douce chaleur réchauffa l'atmosphère et les diverses fleurs qui se trouvaient là s'ouvrirent, leur soupire presque perceptible pour les oreilles aiguisées de sa majesté M'Arvila. Pourtant cette dernière ne voyait pas le soleil, trop occupée qu'elle était. Son regard était figé sur l'extérieur du palais, où les elfes réglaient les derniers préparatifs du gigantesque bal organisé cette nuit même. La princesse était de retour, le peuple n'aurait pas compris qu'elle ne soit pas fêtée. Pourtant la reine écumait de rage. Cristal avait failli. Leyïa n'était pas morte et maintenant, elle était de retour. M'Arvila serrait si fortement ses poings que le sang commençait à apparaître. Elle jeta un vase qui se trouvait non loin d'elle et lorsqu'il éclata contre la porte de la salle de bain, l'eau et les fleurs s'évasèrent sur le sol, de chaque côté pendant que le bois prenait la forme d'un visage grimaçant. Mais la porte ne se permit pas de dire la moindre chose à sa maîtresse, elle se contenta de grommeler dans sa barbe, sachant très bien que si elle faisait la moindre petite remarque, elle finirait très rapidement en chaise ou Gaïa ne savait ce que M'Arvila pourrait imaginer comme torture pour une porte. L'impératrice était d'une humeur massacrante et malheur à qui aurait l'audace de la déranger. Elle jeta un dernier regard dehors, alors que les lumières naturelles commençaient déjà à décroître, remplacées par la clarté artificielle de milliards de fées lumineuses. Une plus intrépide s'approcha de la fenêtre de l'elfe mais la décharge de magie qu'elle rencontra la tua sur le coup. Les tressés les plus faibles du peuple avaient installé une immense fontaine de marbre rose dans la cour représentant la monture de la princesse qui avait bien voulu poser pour l'occasion. La pégase ouvrait ses ailes tous en se cabrant, ses prunelles remplacées par deux saphirs des plus purs. Comme toujours, les elfes avaient fait dans l'excès, étalant leur immense richesse. Des monarques de la planète entière étaient attendus, tous les continents ayant été invité, même les sylvains, cette fête était un arrêt de paix ordonné partout. M'Arvila avait le pouvoir, elle pouvait faire ce que bon lui semblait. Les arbres décorés de rubans incrustés de pierres précieuses aux couleurs plus chatoyantes les unes que les autres brillaient de mille feu et la cavalerie impériale était sur son trente et un, les plus magnifiques uniformes, réservés normalement aux honneurs royaux avaient été sorti.

La reine se jugea dans le miroir. Ses cheveux blanc striés de fils d'argent reposaient en une épaisse tresse sur son épaule droite et aucunes mèches n'avaient l'audace de dépasser. Un diadème royal cernait son front, éblouissant son visage de reflet d'or. Ses yeux de chat se posèrent une dernière fois sur l'image que lui renvoyait la glace et elle soupira. La soie de sa robe blanche s'égailla sur sa poitrine et ses pensées s'envolèrent bien loin de ce bal et de l'hypocrisie des gens présents. Elle revit le visage mat, les cheveux blonds et les yeux noisette. Son corps tout en muscles entre ses mains, leur nuit, leur cœurs battant à l'unisson. Elle aimait, et l'était en retour. Mais la reine n'en avait le droit, le coup timide à sa porte lui rappela plus vite qu'un choc électrique. Son époux se tenait devant elle, lui tendant un bras timide. Il allait falloir faire bonne figure, sourire à tous ses imposteurs alors qu'une guerre se préparait... M'Arvila jeta un regard emplit de tout le dégoût qu'elle possédait au roi des elfes et posa sa main sur la sienne. Il était l'heure, le peuple ne dansait pas encore, certains couples seraient tirés au sort pour ouvrir le bal en compagnie des monarques, pour l'instant, le peuple présent buvait à la santé de la princesse, du moins officiellement. Elle regarda les visages autour d'elle, certains avide de pouvoir, de son pouvoir, d'autre perdu au milieu de la foule. Elle ne resterait pas longtemps, elle s'éclipserait très rapidement dans ses appartements loin de ce peuple misérable. Les elfes brillaient dans leur robe de soirée, plus belles femmes que le monde n'ait jamais vues. Le prince aîné surveillait déjà dans son uniforme couvert de feuilles d'or de général des armés, la main sur l'épée, les sens aux aguets. La louve blanche domestique était déjà assise de l'autre côté du prince, elle aussi prête à en découdre si la moindre chose tournait mal. Une fête oui, mais pas sans protection pour le gargantuesque Till’Kébir. Des archers étaient disposés un peu partout dans l'attente d'une cible. La reine était fière, la fête pouvait débuter...

Je ferme les yeux. Je sens mon énergie fourmiller dans mes membres et rejoindre mon esprit pour une union haute en couleur. Ma main droite se tend devant moi, paume offerte au ciel. Ma main gauche se place lentement au-dessus. Je visualise une carte des environs en 3D. Un éclair déchire le ciel et transperce ma main gauche. J'ouvre les yeux et je souris. La carte est apparue dans ma main. Je m'assois près d'un ruisseau pour l'étudier.


J'effectue un zoom et je vois le nom d'une grand palais qui me semble assez proche d'où je me trouve.

« ɹıqǝʞ,llıʇ »

Je hausse les épaules, pensant que c'est une écriture elfique. Je continue d'observer la carte. En tendant l'oreille j'arrive à percevoir des bruits de foule. Depuis les quelques jours où je traine dans le coin, j'ai pu entendre des rumeurs sur un grand bal. Soi-disant pour le retour de la princesse.

Je n'ai jamais vu d'elfe. Mais d'après ce que j'ai lu chez mon Maitre ils sont tous dotés d'une très grande beauté. Et ils ne sont pas réputés pour leur sens de l'humour. Ils aiment montrer leurs pouvoirs à outrance et étaler aux yeux de tous leurs richesses afin de les faire pâlir d'envie. J'émets un ricanement. Ils ont l'air bien matériel. Mais ils n'en sont pas moins dangereux. Autant ne pas s'en faire des ennemis.
Soudain mes yeux fixent le nom du palais elfique. Il ne me semble pas si différent de ma langue. Je penche doucement la tête. Et devant mes yeux s'affiche l'honteuse vérité: " Till'Kébir "

Je tenais juste la carte à l'envers. Enervée contre ma propre stupidité, je note dans un coin de ma tête d'imaginer une carte qui puisse réagir au sens dans lequel je la lis.

Subitement un sentiment d'horreur me paralyse. Je suis aux portes de la Capitale Elfique. Là où va se dérouler le grand bal. Si on me voit, on risque de me prendre pour une intruse. Surtout avec les vêtements que je porte, ils n'ont rien des codes vestimentaires elfiques. Je regarde craintivement autour de moi mais personne ne semble être ailleurs que dans la cour du Palais. Rassurée, je laisse mon esprit s'évader et m'endors sur une pierre chauffé par les deux soleils étincelants, bercée par les murmures de l'eau.

Prise dans les mouvements incessants des rêves et cauchemars qui me prennent par la main et m'entrainent danser au loin, je ne sens pas mon énergie affluer à mon esprit. Je rêve que je reçois une invitation pour le grand bal elfique. Pour l'occasion, je m'imagine une robe magnifique pour ne pas faire tâche dans le décor des parures elfiques plus belles les unes que les autres. Et tandis que j'en imagine tous les détails, un éclair flamboyant me nimbe de lumière aveuglante et disparait aussitôt, me laissant endormis. Je me retrouve vêtue d'une robe blanche constituée d'un corset, au laçage rouge feu, qui se finie en jupe courte qui s'arrête au-dessus des genoux. Deux entailles dans le dos permettent à mes ailes d'être libres. Pour l'occasion, leur violet coutumier a été parsemé de paillettes argentées qui attrapent chaque rayon de soleils. Mes cheveux se sont retrouvés relevé en un chignon, piqué d'une fleur rouge. Quelques mèches bouclées dans les tons violets s'en échappent. Des escarpins de la même couleur que mes cheveux et mes ailes habillent mes pieds. Un fin collier d'argent sertie d'un petit rubis repose sur ma peau pâle.

Je n'imagine pas les répercussions que va avoir ce rêve.

Le bal elfique approche à grand pas, il est déjà ce soir. Quand je pense qu’il se fait pour le retour de Lydia, je me dis qu’avoir une amie princesse elfique peut être vraiment intéressant maintenant qu’elle est de retour chez elle. J’ai toujours rêvé d’entrer dans ce palais pour voler les nombreuses richesses que l’on peut y trouver et voilà qu’après des années, ma meilleure amie m’en donne enfin l’occasion. Et comme la planète entière est invitée, personne ne fera attention à moi. N’est-ce pas magnifique ? En plus, il fait un temps sublime comme dirait les gens normaux, parfais pour voler en pleine nuit en tout cas. Je préférerais qu’il pleuve ce soir mais alors si personne ne risquerait alors de m’entendre, les gardes pourraient découvrir de l’eau sur le sol, signe que je serais passée par là est cela m’ennuierait d’être débusqué une soirée comme celle-là. Je suis après tout chez nos chers elfes chéris et tout le monde sait qu’ils ont les sens bien plus développés que ceux de quiconque. Mais j’aime les défis et celui-là est le plus intense que je n’ai jamais eu à affronter.
J’avais choisi une robe courte pour ne pas être gênée durant le vol. En fait, il s’agissait d’une de mes tenues habituelles, noirs et bleu avec beaucoup de dentelles accompagnée aujourd’hui de la splendide parure que m’avait offert Amarok ce qui faisait que je serai remarquée au milieu de la foule de par mes couleurs mais également parce que mes vêtements étaient clairement de confection terrestre et donc que je savais aller sur la planète Terre. Quoi de mieux pour se faire bien voir en soirée. Mais surtout, avec ses couleurs et comme la robe était courte, elle sera aussi bien pratique pour mon plus beau vol. J’imagine déjà les gros titres demain : « les elfes volés ! », une phrase que l’on n’a pas l’habitude de voir. Comme toujours après mes empreints chez les gens fortunés, je laisserais un petit mot pour qu’ils sachent qui les a volé. J’aime me faire remarquer. Et j’ai tellement hâte de voir leur tête lorsqu’ils apprendront que leurs trésors ont disparu. Quelle joie cela me procurera ! Au niveau du visage, je m’étais évidemment maquillée. Nous n’allons pas à une fête elfique sans l’être, ce serait une honte. Mes cheveux quant à eux étaient détachés à leur habitude et mes boucles brunes tombaient joliment sur mes épaules. J’étais sublime pour ce bal et j’avais hâte de retrouver des personnes connues pour me montrer.
J’entrai enfin dans le bâtiment elfique. Il était magnifique, les elfes avaient exposé des richesses aux yeux de tous et je sentais déjà la folie du vol entrer dans mon corps. Un frisson de plaisir traversa mon corps. J’avais tellement hâte de commencer. Il me fallait pourtant attendre, je ne pourrais débuter mon beau projet que lorsqu’il fera enfin nuit et les soleils se couchent à peine.
Je respire calmement et l’excitation se fait moins intense. Bon, je vais à présent pouvoir agir tranquillement sans que personne ne se doute de rien. Parfait !
Que faire en attendant ? Il serait mal élevé de rester debout immobile, je me ferais trop remarquer et lorsque les danses débuterons, si je reste à ne rien faire, quelqu’un pourrait venir m’inviter et cela mettrait tout mon plan à l’eau. Déjà que je vais partir à moitié en improvisation, si en plus elle loupe, je serai bien embêtée.
Je cherche un bar des yeux, il doit bien y en avoir un. Un bal sans bar, cela ne se fait pas, surtout quand celui-ci doit être réussi. Bon, tant pis, comme je ne trouve pas, je vais vagabonder au milieu de la foule pour donner l’apparence que je cherche quelqu’un. De tout de façon, cela m’étonnerait que je voie quelqu’un de ma connaissance, il y a trop de monde donc mon plan va marcher à merveille.
J’ai tellement hâte que la nuit se lève enfin pour que je puisse m’éclipser hors de tout ce bazar et aller découvrir les coffres secrets des elfes. Je les imagine déjà, remplis à ras bords tant et si bien que je ne suis même pas certaine que mon méfait se remarquera. Avec la lettre, ils devraient le voir en revanche et rien que pour cela, il me faudra avant toute chose dénicher du papier et un crayon.
Durant mon escapade entre la population, les soleils débutent leur course pour aller eux aussi se reposer après une longue journée, les lunes, elles, ne devraient plus trop tarder. Plus que quelques minutes.
De leurs côtés, les elfes s’agitent et attendent avec une impatience grandissante l’arrivée de leurs souverains et le début du bal. D’après ce que j’ai compris, celui-ci sera ouvert par une danse des souverains accompagnés de plusieurs couples tirés au hasard dans la foule. Heureusement, je suis célibataire et suis venue toute seule, je ne devrais donc rien risquer mais si cela devait arriver, il me faudrait me tenir prête à partir dès que la nuit tomberait. Je pourrais sortir une excuse comme mes parents m’ont dit de rentrer tôt mais cela ne va certainement pas marcher. Sauf si j’ajoute que ma famille vit sur Terre et que de ce fait, pour ne pas nous faire remarquer, nous devons rentrer tôt. Tant que je ne suis pas tirée au sort, tout va bien ! Je me demande d’ailleurs comment ils vont faire pour choisir, enfin, nous verrons bien, la soirée ne fait que débuter.

Super ! Les elfes organisent une fête en l’honneur du retour de leur princesse et tout le monde est invité, les dryades aussi et j’ai hâte d’y aller. Voir toutes ces belles créatures, pouvoir être au milieu d’eux et danser peut être avec eux. Oh ! j’ai tellement hâte. En plus, je pourrais enfin découvrir le palais elfique et pour rien au monde je ne louperais ce spectacle. Il doit être tellement beau ! Je me demande si j’y connais quelqu’un. Peut-être que le centaure que j’ai rencontré l’autre fois, Dingan je crois, y sera. Et aussi la Kataleïa que j’ai rencontré une fois dans la forêt. Elle, elle faisait peur avec tous les alentour qu’elle avait fauché. J’espère qu’elle ne s’approchera pas de mon chêne. Enfin, tant que je ne rencontre pas par hasard l’un de mes clients, tout ira bien. Je n’aimerai pas que l’on me reconnaisse même si je ne suis connue que d’eux.
J’étais encore chez moi, dans mon chêne, lorsque je me rendis compte que le soir se rapprochait à grand pas alors que je n’étais toujours pas prête. Je sortis en vitesse et me fis une robe rapidement avec les matériaux de la natures que je trouvai autour de moi, morceaux de bois, feuilles d’arbres, fleurs. Le résultat était grandiose. Je rayonnai de couleurs avec toutes ces fleurs. Le seul problème, c’était ma tête ! Pourquoi n’arrivais-je pas à changer d’expression, c’était injuste. Et pourtant, c’était normal pour moi. Depuis toujours, depuis mon enfance, je cachais mes sentiments et c’était de cette façon que je les dissimulais au point que maintenant, c’était psychologique, je ne pouvais plus changer d’expression, j’avais oublié comment sourire, froncer les sourcils…
Enfin bref, ce n’était pas ce qui nous intéressait pour le moment. Le plus important, c’était le bal qui se rapprochait à grand pas. J’avais tellement hâte d’y être. Je sautai partout tant j’étais joyeuse. J’étais tellement heureuse que j’en oubliai encore une fois l’heure et si une autre dryade ne m’avait pas attrapé au vol, j’aurais tout bonnement oublié d’y aller. Je n’y croyais pas, cette histoire ne pouvait véritablement n’arriver qu’à moi, ce n’était pas possible.
J’arrivasse finalement devant le palais elfique. Il était tellement grand que j’en restai bouche bée. Etait-ce possible de construire un endroit aussi immense et aussi magnifique à la fois ? J’en avais la preuve sous mes yeux, les elfes avaient accomplis cet exploit et l’exhibaient avec beaucoup de joie dans ce bal ou toute la planète était invité.
J’entrai prestement dans le bâtiment. C’était impressionnant, tout était décoré avec tant de richesse. Enfin, je me retrouvai au centre de la population ludtyvienne. Il y avait là des elfes, évidemment, mais aussi des sylvains, des dryades, d’autres que moi vous l’aurez compris, des dragons, et pleins d’autres, même les humains avaient pu venir, chose incroyable dans ce monde ou la simplicité humaine n’est que peu appréciée. Seuls les criminels en fait n’étaient pas invités et ils se gardaient bien de venir tant il y avait de gardes elfes, c’est-à-dire une garde aux sens décuplés qui pouvaient débusquer n’importe quoi et n’importe qui.
Je me déplaçai tranquillement dans la foule lorsque soudain, je tombai face à face avec une fontaine représentant un pégase splendide. Le résultat était tellement impressionnant que je ne pus m’empêcher de lâcher un cri de surprise accompagné d’une exclamation :

« Oua ! C’est magnifique » criais-je.

Si avec ça je ne me faisais pas remarquer, c’était que le monde ne tournait pas rond.

Ainsi les elfes organisaient une fête pour le retour de leur splendide princesse. Soit pourquoi pas. Mais j'aimais les bals de la sorte, comme tout bon démon les soirées étaient l'un des endroits où je me sentais dans mon élément. Mais je doute que le peuple des prétentieux laissent entrer dans ses murs l'un de descendant de leur traitre. Mon peuple n'était pas le bienvenu, même si la reine avait ordonné la paix dans le monde entier pour cette unique nuit. Demain, les guerres reprendraient de plus belle. Mais ce soir, l'humeur était loin d'être belliqueuse. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres et je brisai sans aucun état d'âme la nuque de l'homme que je tenais entre mes mains. Le craquement des os accompagna un large sourire de ma part. J'avais besoin de prendre l'apparence de quelqu'un et une invitation. Je fouillai sur le cadavre et en retirais un portefeuille en cuir sombre marqué des armoiries du centre. J'avais tiré une carte gagnante, un riche humain ailé d'Ăbăcïnus qui venait fêter le retour de la princesse, répondant au doux nom de Chris Stoph. Un sourire étira mes lèvres, mes crocs dépassant largement. J'avais envie de sang, ou de filles en mal d'amants et je savais que je ne serai pas un très bon dragueur si jamais je n'avais pas assouvi mes besoins primaires. Je gardais le petit portemonnaie, les papiers à l'intérieur et dépliai l'invitation qu'il contenait. Comme c'était mignon. Du papier blanc avec des dorures. Je jetais le cadavre de l'homme dans une rivière et pris sa forme. Mes cheveux se tressèrent d'eux même après avoir poussé, devenant aussi noir que l'ébène. Mes yeux s'éclaircirent, virant au bleu le plus pur. Ma mâchoire s'élargit devant plus carré, l'homme qui venait de mourir était maintenant moi. Je jetais un regard septique à une flaque d'eau et elle me rendit l'image d'un homme plutôt bien de sa personne. Claquant des doigts, un splendide costard noir à cravate se dessina sur le torse parfait de l'humain, mes ailes se déplièrent dans un craquement délectable, la chemise et le haut de la veste s'ouvrant pour laisser passer les plumes chocolat de mes ailes. J'étais beau, mais trop blanc à mon gout.

Les lunes brillaient fièrement dans le ciel, et je marchais fermement dans la direction du palais. Ils me laissèrent rentrer aussi facilement que n'importe quel pecno et je manquais leur rire au nez. S'ils savaient que le second du roi des démons était présent, ils surveilleraient beaucoup plus. Je m'approchai rapidement du bar, et commandai un verre de ce qu'ils avaient de plus fort. Un cocktail répondant au doux nom de : souffle du dragon me fut servi et je me mis à le siroter tranquillement en regardant les jolies filles présentes. Alors demoiselles, vais-je vous plaire. Par ce que pour l'instant, aucune d'entre vous ne me fait d'effet. Quoi que... Venait d'arriver une magnifique humaine ailée à la chevelure aussi noir que les ailes d'un corbeau, vêtue de rouge. Elle était plutôt joli me semble-t-il... Oui, je l'inviterai à danser, me faisant passer pour le prince charmant. J'étais un séducteur, excusez-moi. Je patientai à mon comptoir, attendant passivement que la princesse daigne montrer le bout de son magnifique minois et que la reine ouvre la dance après avoir tiré au sort les couples qui ouvriront le bal. Allez, dépêche-toi M'Arvila, j'ai envie d'aller draguer la petite brunette moi.

A mon réveil j'eu la surprise de me retrouver merveilleusement bien habillée. Je comprends immédiatement que mon pouvoir à fonctionné dans mon sommeil. Mécontente de ne pas encore pouvoir le contrôler totalement, je ne peux m'empêcher de m'admirer dans l'eau claire de la rivière. Mon esprit a reproduit au détail près ce que j'avais imaginé. Je rougis de plaisir. Presque inconsciemment je me suis comparée à une elfe. Néanmoins fière de mon travail, je me tourne et me retourne pour m'examiner sous toutes les coutures. Le corset remonte ma poitrine et me donne un air de séductrice que je n'ai pas l'habitude de porter. Je hausse les épaules. De toute façon personne ne va me voir comme ça. Prête à me changer en un éclair pour retrouver mon style habituel, je capte du coin de l'œil un éclat doré. Je me retourne et m'approche d'un rocher. Une lettre vient d'apparaitre.

Douce au toucher et senteur épicé. Intrigué je la retourne et reste interdite. Elle est adressée à mon nom.


Soudain fébrile, je déplie la feuille. Mes yeux la parcourent à toute vitesse, dévorants chaque mot avec envie, me rendant folle de joie. Je suis invitée au bal ! Par une invitation de Sa Majesté La Reine M'Arvila Till'Edwin en personne! Emplie de bonheur je rigole et embrasse la feuille. Je la relis encore une fois quand subitement je remarque que la nuit commence à tomber. Le rendez-vous est ce soir même ! Sans me poser plus de questions je fais disparaitre la lettre dans un éclair, sans même avoir à fermer les yeux. Je commence à courir et soudain je bondis dans la nuit qui commence à devenir de plus en plus noire et déploie mes ailes. Leurs battements prennent un rythme rapide et régulier. Je file à l'horizontale, mes quelques mèches flottantes dans mon dos. J'espère qu'ils ne ferment pas les portes lorsque les lunes sont entières dans le ciel, car elles commencent à pointer le bout de leur nez. Quelques minutes plus tard j'arrive devant le magnifique Palais de Till'Kebir. Tout illuminé pour l'occasion, j'entends que la fête a déjà commencée. J'atterris gracieusement devant les gardes, montre fièrement mon invitation et pénètre enfin dans la ville, les joues rosie par le vol et l'excitation.
Brutalement mes sens sont assaillis de toutes parts. Il y a tellement de monde que ma vue me semble trop réduite pour pouvoir tout dévorer des yeux à mon goût. Tous les parfums des invités se mêlent pour former une odeur incroyablement enivrante. Les voix chantantes des elfes sonnent comme une pure mélodie à mes oreilles. Même l'air semble palpable tant la fête est à l'honneur. Ne sachant pas quoi faire, et ne voulant pas me ridiculiser à rester planter là, je me décide à aller au bar boire quelque chose pour m'occuper les mains. Je demande une boisson fraiche et simple et je me retrouve avec un "Murmure de Lune". Je trempe mes lèvres dedans et observe les alentours. Je remarque que, malgré la promesse de paix pour la nuit, des gardes sont postés sur les toits, leurs ombres se détachent sous la lumière des astres nocturnes. Un homme est lui aussi au bar. Il est de la même race que moi, sauf que je n'ai jamais vu d'homme ailé. Soudain consciente de le fixer je détourne les yeux. Enhardis par ma tenue qui, je le sais, me met en valeur, je ne rougis pas. J'observe la foule et note quelques détails au passage. Une personne, une fille je pense mais de je ne sais quelle race s'exclame " Oua ! C'est magnifique " en regardant en l'air quelque chose que je ne peux pas voir à cause de la foule. Des dragons comparent la brillance de leurs écailles. Des nains s'expliquent leur manière de tresser leur barbe.
Je me rends compte que de nombreux peuples vivent ici et que je n'en connais que très peu.

Seule dans ma chambre, je regardais le ciel se couvrir de milliers d'étoiles. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres, cette nuit était la dernière, elle était mienne. Je me retournais avant de fixer mon regard sur la robe qui m'attendait sur mon lit. Les différentes teintes du rouge, du bordeaux sur le corset au rose pâle sur le dernier jupon, illuminait la tenue, sur laquelle des rubis brillaient de mille feux. Silda entra, sa longue chevelure brune se déroulant en douce boucle jusqu'à ses épaules. La jeune vampire récemment mandatée par ma mère pour soit disant s'occuper de ma toilette (alors que je savais parfaitement qu'elle était là uniquement pour me surveiller) s'approcha de moi en souriant et vanta comme à son habitude ma beauté. Qu'elle idiote, j'ai vu claire dans ton jeu petit dinde. Je ne suis pas aussi stupide que tous le crois. Hime était déjà partit à la recherche de Tarek et les aiguilles de la pendule battaient les derniers battements du cœur de ma mère. Dommage maman... Trop dommage ! Un sourire de chat sur les lèvres, je laissai Silda enduire mon corps nu d'une huile fraichement parfumée tout en massant mon corps, détruisant toute trace d'anxiété. Elle m'habilla, et coiffa ma longue chevelure. L'illusion était parfaite, personne ne pouvait voir qu'elle avait foncée, en osmose avec mes prunelles. Mais mon pouvoir empêchait quiconque de le voir. La brune coiffa ma tête d'une splendide couronne forgée par les meilleurs forgerons elfiques. Presque aussi doués que les démons, mais... Pas aussi magnifique. L'argent et l'or se mêlaient en deux branches qui encerclaient ma tête. La naissance de mes cheveux était retenue par un splendide médaillon ouvragé au centre duquel reposait un diamant de la taille d'un œuf d'aigle qui couvrait mon front. Ma gouvernante me maquilla à la perfection, n'oubliant aucuns détails. Je me devais d'être splendide à cette soirée. Silda n'arrêta pas une seconde de parler, me racontant tous les potins de la cour, tout ce que j'avais loupé depuis mon départ. Je m'en contre fichais, mais il me fallait de savoir tout, même les moindres détails. Car dans le gigantesque puzzle de la guerre, tous comptait. Nous jouions sur un gigantesque plateau d'échec et ce soir la tour allait devenir la reine.

Pendant que la vampire s'occupait de moi, mon esprit était concentré sur mon second familier. A l'inverse de Jade, Hime n'était pas en train d'être brossée pour paraitre splendide. Elle était en mission. Je sentais les lourds sabots du cheval qui la suivait. Elle avait trouvé Emperor. Tarek devait suivre sans aucun doute. Parfait, tous se déroulait exactement comme je le voulais. Hime délivra son message avant de s'éclipser dans la forêt. Tout était prêt, je pouvais profiter des massages et me détendre jusqu'au bal de ce soir. Je me demandais qui donc aurait l'honneur d'être tiré au hasard parmi tous les noms des invités présents pour avoir ma première dance. Il était impossible de tricher mais j'aurais adoré danser avec mon frère ou le beau Lesti'v, fils de la comtesse d'Abasinu. Enfin je verrai bien au moment venu.

Les soleils commençaient à se coucher et la lumière des deux lunes illumina le marbre de la statue de Jade. Je descendis chercher ma pégase, mère avait ordonné que j'arrive montée en amazone sur la splendide jument. Pourquoi pas, si elle voulait. Ce n'était qu'une manière de plus de frimer. Arrivée devant la jument, je restais coite de stupeur. Jamais je n'avais vu si belle créature. Elle portait la tenue des pégases royaux, les armoiries de notre nation brillant sur sa selle. Mais à l'inverse des autres animaux, les plaques de métal était faite dans l'or le plus pur, et sa crinière bicolore était tressée et composée de millier de pierres précieuses brillant chacune d'un éclat différent, en parfaite osmose avec ma chevelure. Une corne en or massif brillait sur son front. J'avais été sacrée chef de la cavalerie sans même le savoir... Jade n'avait jamais été aussi belle. Sa queue était laissée lâchée mais un simple ruban fait dans la même soie d'araignée ludtyvienne que ma robe semblait vivant. Je restais muette, mais on ne me laissa pas le temps de réfléchir. Je devais monter et mener le défiler des pégases. A la tête d'une procession de plus d'une centaine des derniers pégases du vent, je menai la danse. J'entendais déjà les murmures d'admiration courir.


-Soyez prêts. Pour notre princesse !!

Je le reconnaissais... L'elfe qui m'avait permis de m'enfuir. Il me fit un sourire en coin avant de me demander d'avancer. Jade, plus belle que jamais, avançait en piaffant. Notre entrée dans la cour du château fut accueillie par le rugissement des deux familiers de ma mère et les onomatopées exclamatives des gens présent. J'étais plus belle que jamais, ma bague de fiançailles démoniaque brillant à ma main droite et lorsque je descendis de ma jument, les sourires étaient sur toutes les lèvres. Je m'inclinais en une parfaite révérence devant ma mère et mon père, une larme roulant sur la joue de ce dernier. Merci papa...

Je me redressai et mes deux cœurs de dragons battirent avec puissance. J’étais chargée de surveiller le bal qui allait se dérouler ce soir, laisser le destin s’écouler et tuer tous ceux qui aurait l’audace de s’interposer. Je me procurai des invitations, pour moi et le bataillon 51 qui allait m’accompagner ce soir. Les chasseresses ne tenaient plus en place en s’habillant. De véritables gamines, je ne comprenais pas ce qui poussait Gaïa à les choisir si jeunes, elles ne vieillissaient pas, ni de corps ni dans leur tête. Mais je n’étais personne pour mettre en doute les paroles emplies de sagesses de la Grande. Je vêtis pour le bal une robe dans les teintes d’or. Pauvres elfes… Aucunes d’entre elles ne pourraient rivaliser avec ma beauté, et c’était bien fait pour ses sales prétentieuses. Ma robe était digne des plus grands chefs d’œuvres, en or véritable, et mon médaillon de capitaine des chasseresses brillait dans mon décolleter. Je ne venais pas incognito au bal de la princesse. Il était hors de question. L’écaille de dragon qui me caractérisait apparu sur mon front, blanche et noire. Enfin, plus noire que blanche, me rappelant le temps qui passait. Mes yeux d’un bleu inoubliable furent soulignés par un maquillage de créateur.

« Allez les filles. On y va. »

Elles me suivirent en gloussant et je levai les yeux au ciel. Gaïa, vous reine de nous tous, donnez-moi la patience de ne pas les tuer ! Je téléportai toute la crique sur le continent des elfes et entrai dans le palais, présentant l’invitation de moi et de mes filles. Nous entrâmes dans le bal et lui-même. Comme d’habitude, les elfes avaient cherché à faire dans le grandioses. Il est vrai que c’était magnifique, mais cela faisait quand même un peu pitié. Mais remarque, je faisais pareille. Mes cheveux noirs comme les ailes d’un corbeau tranchaient nettement sur le bustier de ma robe d’or pur. Je m’assis dans un coin, et attendis que mademoiselle M’arvila se décide à tirer les couples. La princesse venait de faire une entrée fracassante sur sa pégase, la reine ne devrait pas trop tarder… Pour l’instant Iris était encore inaperçue, mais cela ne saurait rester longtemps de la sorte.

M’Arvila regardait les invités arriver. Ils étaient nombreux, de tous les peuples. Même les Sylvains étaient venus. Elle sourit et s’assit sur le trône qu’elle devait occuper. Le plus grand, et son mari était sur l’autre, plus petit. Elle prit place comme la reine qu’elle était, et ses deux familiers s’assirent à ses côtés. Celui de sa mère, la panthère immortelle, et le tigre. Elle attendait que sa fille ait l’obligeance de se dépêcher pour tirer les couples au sort, ouvrir le bal et partir. L’elfe regarda les dragons, les nains, les humains (ailés ou non) et les autres discuter pendant que certains alcooliques se postaient déjà au bar. Aucun démon n’étaient pour l’instant présent, du moins officiellement. Car, elle le savait, au moins un d’eux serai présent, il lui avait promis. Maèl, son amant, le prince véritable des enfers. Mais personne ne le savait et ne le saurait, jamais.

Enfin, le bruit des sabots la sortit de sa rêverie. Ses familiers, parfaitement conscient de l’impact qu’ils avaient, grondèrent en cœur, sous les exclamations de la foule en délire. A la tête de la cavalerie elfique, Leyïa se détachait nettement dans sa sublime robe rouge. Sa splendide pégase était plus belle que jamais et la reine ne put s’empêcher de se l’avouer, sa fille était une merveille vivante. Elle sourit, un sourire qui sonnait comme un pardon mais qui en vérité était purement ironique. Par contre, la larme que versait son époux était réellement pitoyable. Devant tous les peuples présents, ils prouvaient qu’il était faible. Elle détailla la jeune femme avait une attention grandissante, et remarqua la bague à son doigt. Une bague de fiançailles. Et démoniaque. Comment osait-elle arriver ainsi ?! Comment pouvait-elle faire cela !
M’Arvila se redressa, et prit sa fille dans ses bras, en prenant soin de ne pas froisser leur deux robes respectives. Le rouge et le blanc. Le feu et la glace. Elle regarda la gamine devant elle, apparaissant aux yeux de tous comme une mère apeurée et soulagée d’avoir enfin retrouvé sa fille. Mais, ses lèvres touchèrent ses joues et elle lui susurra :

« La nature ne t’as pas tué Leïya, mais ne t’inquiète pas, tu ne passeras pas la nuit »

Personne ne put entendre ses paroles, et elle sourit en s’éloignant d’elle. Puis, elle regarda son peuple et les autres, et sa voix mélodieuse s’éleva :


« Amis de tous environs. Je vous souhaite la bienvenue au palais. Ce soir est un grand soir, nous sommes tous réunis, nous, elfes, humain, dragons, nains, dryade, peuple sylvis, démons de l’air, peuples des familles, mages, tous unis pour célébrer le retour de notre princesse. Je vous remercie, vous, sylvains, pour l’avoir gardé en sécurité et lui avoir permis de survivre. Leïya, je te demanderai d’ouvrir le bal. L’homme qui aura l’honneur d’être ton cavalier sera choisi dans le plus grand hasard. Apportez-les-moi. »

Deux elfes s’approchèrent alors, deux énormes sacs dans les mains, chacune en tenant un. La main blanche de M’arvila tourna au-dessus du sac contenant les papiers avec le nom des divers membres présents masculins. Elle plongea dans le sac et attrapa un papier. Puis se ravisant, elle prit celui juste à côté. Elle le sortit, et sa voix retentit, aussi claire que de l’eau :


« Rory D'Alyava »


Le frère du roi des Sylvains. Bravo…. La reine n’en resta pas là, elle laissa sa fille rejoindre son cavalier et prendre sa main. Elle tira alors de nouveaux papiers et lut les noms inscrit dessus :

« -Aelyn Alegría et Chris Stoph.
Iris Terra et Erwin Tenguild
Ethany Fudama et Ellis-Diwel D'Alyava
Kathalia Sagitarium et Arthur Alaric
Tama Catâod et Krishna D'Alyava »

A la mention du Iris Terra, des murmures avaient emplis la cour du palais. La reine des dragons, la fille de l’Originel des Originaux étaient présentes ce soir… Pour clore tout murmure, M’arvila se leva alors et son époux prit sa main dans la sienne. L’orchestre apparu, composé de dryades et de satyres. Le son mélodieux d’une valse se fit entendre et les couples s’avancèrent sur la piste.

C'était un matin comme un autre sur Ludtyvia, j'avais ouvert mes volets, préparé mon infusion, rendu visite à ma jument Magena et aéré mon atelier. Et puis là, je vis le cavalier qui m'apportait mon courrier. Je trouvai ça vraiment étrange, car je n'avais rien commandé, écrit à personne, aussi le fait qu'une lettre m'arrive m'intrigua. Je pris la grande enveloppe pâle. Le papier était velouté, pas comme ce papier granuleux des enveloppes habituelles. Je dois dire que cela renforçais le caractère mystérieux de la lettre. Je me décidai enfin à l'ouvrir.
Invitation au palais elfique pour le retour de la princesse...
Moi, l'espèce d'ermite de la forêt, j'étais invitée à ce bal ?? Soit, très bien, je voulais bien essayer de faire un effort. Mais je ne suis pas du genre mondaine, et par ailleurs je n'avais rien à me mettre ! La date se rapprochant, j'avais intérêt à faire vite.
Aussitôt je fouillai dans ma réserve de tissus, à la recherche de quelque chose de potable. Je finis par me décider pour un grand tissu de velours vert sapin, et me mis à l'oeuvre. Je travaillais toujours sans patron, ce qui pour certains tailleurs pouvait paraître inconcevable, mais pas pour moi. Cela me permettait de gagner du temps sur mes confections.
A la fin de la journée, le principal de la robe était terminé. Le lendemain j'y ajoutai quelques rubans dorés et des perles, tant qu'à devoir m'afficher autant faire ça bien.

Le jour du bal arriva alors. Je m'habillai, me coiffai (je dois dire que cela ne m'arrive pas souvent), enfilai le magnifique collier que j'avais échangé à cette fille bizarre contre une robe, et enfourchai tant bien que mal Magena, très mal à l'aise dans ma robe. Bien que ne m'y étant jamais rendue je trouvai facilement le palais, étant donné la masse de personnes qui s'y rendaient également. La cour du palais était bondée, et je crus un instant devenir agoraphobe.
C'est alors que celle que je supposais être la princesse (je ne vois pas ce qu'elle aurait pu être d'autre) entra. La fille qui m'avait acheté la robe en vizoma... J'avais donc reçu la princesse des elfes chez moi, et... A présent je me sentais honteuse de ne pas l'avoir reconnue. Quelle idiote !
Je n'écoutais qu'à moitié les paroles de l'impératrice, plus occupée à être le plus invisible possible qu'autre chose. Des couples furent ensuite formés pour danser, et je fus soulagée de ne pas avoir été tirée au sort. La musique démarra ensuite.

Enfin une nouvelle occasion d’entrer chez l’ennemi pour repérer les lieux et voir ses moindres faiblesses. Je n’avais encore jamais accepté de travail par ici puisque j’en ignorais encore les plans. A partir de demain, je ne pourrais plus rien refuser. Je n’étais pas encore connu sur Ludtyvia contrairement sur Terre où j’étais recherché, ce qui me permettait de passer inaperçu au milieu de la foule qui se pressait devant les portes du Till’Kébir. Ce n’était pourtant rien comparé à ce qui m’attendait entre les murs du palais elfique où un monde incroyable se déplaçait, attendant avec une impatience grandissante que le bal débute. Tous avaient hâte de découvrir qui aurait la malchance d’ouvrir la danse. Plusieurs couples seraient tirés au hasard dans les nombreux invités de la famille royale et en voyant toutes les personnes qui attendaient ce moment, je me demandais comment tout le monde pourrait tenir dans le palais. Il était certes immense mais, le serait-il assez pour la planète ? Elle ne viendrait certainement pas toute entière mais tout de même, cela faisait du monde. Dans tous les cas, heureusement que j’étais encore inconnu car j’avais observé en venant que les ennemis des elfes avaient du souci à se faire avec les nombreux soldats qui gardaient l’entrée et étaient prêt à tirer sur les adversaires derrières les murailles. L’ordre de paix n’avait aucun intérêt pour les elfes alors que c’était eux qui l’avaient lancé. Amusant ! Heureusement pour moi, ils ne surveillaient pas au point de fouiller les invités et je pu entrer malgré le pistolet et les nombreux poignards dissimulés sous mes beaux vêtements sortis du placard spécialement pour l’occasion. Ils étaient vieux, datant de l’époque où je faisais parti de la famille de l’eau grâce à ma femme, aujourd’hui décédée, qui en était membre. Si cela se trouvait, quelqu’un allait me reconnaitre avec un tel habillement mais cela m’étonnerai et c’était tant mieux. Je ne souhaitais pas le moins du monde me faire remarquer.
Je me trouvais ainsi à vagabonder au milieu des habitants de Ludtyvia, faisant attention à ne pas bousculer les gens pour garder le port d’armes, probablement illicites ici et surtout maintenant, secret. C’était difficile mais je réussi enfin à creuser la foule qui attendait au bord de la piste de danse et arrivai devant le bar où diverses personnes profitaient déjà de la boisson. Ainsi je ne serais pas le seul.
Je m’approchais de la personne la plus proche de moi au bar, une humaine ailée pas bien âgée (si vous ne l’avez pas compris je parle d’EThany). Je passais commande d’un verre d’hydromel et débutais la conversation avec la jeune fille :

« Et ben ! Quelle fête ! Ce sera comique lorsque cela commencera avec ce monde sur la piste de danse. »

Pendant ce temps, la princesse avait fait son entrée en scène et après avoir vu ses parents, déjà installés sur leur trône, la reine annonça les couples qui ouvrirait le bal avec elle et sa famille. Leiya tomba sur un certain Rory Diwel et le reste des couples ressemblait à cela : Aelyn Alegría et Chris Stoph, Iris Terra et Erwin Tenguild, Ethany Fudama et Ellis Diwel , Kathalia Sagitarium et Arthur Alaric, Tama Catâod et Krisna Dewil. Que des noms inconnus pour moi et heureusement, je n’avais pas été tiré, je pouvais être soulagé. C’était déjà ça !

La princesse Leyïa est rentrée au Till’Kébir. Ça, c’est chouette. Mais la reine M’Arvila, sa mère, a décidé de donner un bal pour fêter l’évènement, invitant les Sylvains – enfin la famille royale fractionnée- pour l’occasion. Et ça par contre, c’est bien moins cool. Précisément, ça signifie que ma tâche devrait être accomplie au lever du soleil. Mon appréhension grandit à chaque minute, alors que le reste des membres importants de ma famille s’affairent à la réalisation de leurs tenues afin de ne pas paraître trop rustres. A mon avis c’est peine perdue mais, par décence, je ne leur fait aucune remarque. Pour ma part, j’ai confié les détails « bijoux et finitions » à Amarok, je suis donc absolument certain de ne pas faire trop tâche. Pour le reste de la tenue, j’ai pris d’autres dispositions.
Pour faire le résumé, se rendent au bal royal mon père, ma mère, mes deux oncles, Tan, Mehdi, sa « fiancée » et moi-même, Jim, Anthony et la petite Sue. De mon point de vue, seule Sue est la bienvenue. En effet son aide me sera précieuse, agile et baratineuse comme elle est. Les autres ne font que se mettre en danger. On ne peut pas faire confiance aux elfes. Mais les invitations ne peuvent pas être destinées seulement aux personnes qui m’arrangent. La vie n’est pas comme ça. Elle comporte de gros risques, et c’est sans aucun doute ce qui la rend si séduisante. Depuis ma tentative de suicide, la colère a eu le temps de s’estomper et au lieu du retour de l’intense mélancolie qui m’accompagnait partout comme une seconde peau, des débuts de ma scolarité à Saint Roddington à cette rencontre proche avec la mort. Je ressens à présent une irrésistible envie de sang. La mission M’Arvila est donc pour moi l’équivalent d’une carotte présentée sous le d’un cheval, et un bon moyen de me détendre les nerfs à fond. Je choisi donc de quitter le palais environ deux heures avant les autres, prétextant devoir passer voir un collègue au siège des armées.
Dehors, il fait un temps magnifique. Je su plus tard, par ma gouvernante, qu’au moment où je mis le pied à l’extérieur le soleil se glissa sous les fils de Vizomas blancs immaculés de mes vêtements coupés à la mode texane pour la chemise, et plus orientale pour le pantalon. Jouant à cache-cache entre ma peau l’étoffe, réchauffant ma peau en une douce caresse, il irradia alors ma nouvelle couronne princière, forgée pour l’occasion, en faisant une auréole au-dessus de mes cheveux roux qui parurent prendre feu. La dite couronne est entièrement faite d’or aux formes sophistiquées, travaillées à la perfection, sans doute au point d’en avoir mal aux yeux tant les détails ont été soignés. Des fleurs de printemps, telles que la violette, la primevère, le muguet, le cyclamen nain, le perce-neige, la jacinthe des bois, la pâquerette ou le chèvrefeuille, dansent la farandole avec de fines feuilles de chêne, de hêtre, de charme, de noisetier et d’érable qui les lies. Ç’aurait pu être rustre comme motifs si ce n’était pas l’œuvre d’un démon du feu, qui a pris soin d’ajouter deux minuscules pierres précieuses de la couleur qui lui correspond dans la réalité au centre de chaque petite fleur. Mes bracelets de chevilles cliquètent au rythme de pas, ainsi que les perles mes cheveux qui cognent doucement le diadème. Un torque ceint mon cou de manière bien moins féminine que le reste de ma joaillerie du jour. Je sens que je vais pas avoir trop de mal à me lever un mec moi, après ma petite tâche ingrate… Le vent soulève les manches amples ma chemise, me rappelant sur terre, et je prends le chemin de la forêt sans hésitation. Là-bas, si tout va bien, je retrouver Emperor. Mais quand je quitte l’enceinte de la ville par la porte Ouest, je sens immédiatement que quelque chose cloche. On n’entend pas un son, pas même la respiration d’un écureuil dans un arbre ou le bourdonnement d’habitude incessant des insectes en tout genre qui pullulent à cette époque de l’année. Aussitôt, je concentre mes sens dans la recherche du redoutable prédateur qui a fait fuir tout ce petit monde, espérant de ne pas tomber sur un Kraa. Et je tombe tout simplement sur… Hime. … Help, je vis dans une forêt de poules mouillées.
La panthère des neiges se tiens juste sous un énorme châtaignier, nonchalante comme toujours, et comme tous les grands fauves. Même les petits en fait. Je suppose rapidement qu’elle n’est pas venue jusque ici seulement pour attraper des lapins en terre occupée, et siffle mon cheval pour gagner du temps. Aussitôt le second familier de la future reine elfique se lève et file dans les taillis. Je fais comprendre à Emperor qui vient d’arriver au grand galop qu’il faut la suivre, et il cadence son allure sans même prendre le temps se ralentir pour que je monte. Il a de la chance que je sois très, très bon cavalier. Nous talonnons le félin de très près, et je pensais qu’elle me menait à Leyïa, sans doute pour me donner les ordres de confirmations et quelques précisions de dernière minute. Nous débouchons sur une clairière que je connais bien, où peu de monde se rend, mais qui est actuellement tout à fait dépourvue d’âme qui vive autre que les nôtres. Sceptique, je plisse le nez en constatant qu’Hime s’est arrêtée. La voix mélodieuse de la princesse s’élève alors dans le silence pesant, délivrant un message on ne peut plus clair et précis. Parfait… Que la traque, commence !
Je change subitement de direction alors que la panthère semble se volatiliser. Ce n’est pas mon problème. Le chant des oiseaux et le bruissement incessant des sous-bois reprend sans se faire attendre, et je prends le chemin du Till’Kébir à travers champs. L’étalon file au milieu des cultures de blés, tranchant sans doute avec l’or des moissons proches de par sa robe noire d’encre. Nous devons présenter un drôle de tableau, comme un mirage. Je monte mon plan mentalement, soigneusement. Tout d’abord j’espère ne pas devoir ouvrir la danse car si c’est le cas, il me faudra être extrêmement rapide et discret pour m’éclipser, arriver en haut avant ma proie, et en finir sans donner l’alerte. Cela dit Amarok m’a dit que son petit frère serait sans doute là, et d’après ce que je sais, cela pourrait distraire la reine le temps que j’atteigne sa chambre. Je ne dois pas me faire repérer, encore moi me faire prendre la main dans le sac car ce serait signer l’arrêt de mort de mon peuple alors que je recherche plutôt l’effet inverse. Mais pour réussir, je dois trouver un moyen d’entrer dans la structure de vie du grand palais, et pas en escaladant la façade. Et pour passer inaperçu une fois à l’intérieur, dans l’ombre des titanesques couloirs, il faudra que je me change. Le blanc formerait une étoile dans le noir. Décidément c’est une vraie mission commando cette histoire d’assassinat prémédité. Je préfère faire ça sur un coup de tête. Oui enfin, là, sur un coup de tête c’est juste impossible. Oublions. Je me demande si on m’appellera Queenslayer… Oui je sais, question super existentielle et urgente. C’est moi quoi. Bon allez Ellis, reconcentrons nous. Je disais donc…
J’atteins le palais royal elfique pile à l’heure, après avoir déambulé le temps nécessaire pour mettre au point stratégie infaillible. J’ai passé en revue la solution à adopté en cas de problème, chaque situations unique qui peut se produire, et je ne peux pas me mettre en danger, ni personne d’autre. Elle sera morte de crise cardiaque. Voilà ce que l’autopsie dira. Je peux donc affirmer que quoi qu’il arrive, demain matin M’Arvila Till’Edwin de la Siva sera morte. Et le règne de sa fille Leyïa pourra commencer. Cette guerre insensée entre mon peuple et le sien prendra fin, laissant la maîtresse paix reprendre ses droits dans notre chère forêt. Voilà pourquoi je fais ça. Pas pour faire plaisir à la jeune princesse, ni pour moi personnellement. Je m’en ficherais de qui est à la tête des Elfes si on ne nous déclarait pas la guerre sans aucune raison justifiable. Ce ne sont pas mes affaires. Simplement si c’est elle, Leyïa, qui prend le pouvoir maintenant, c’est la paix garantie pour les Sylvains sur plusieurs centaines d’années. Et bientôt c’est moi qui prendrais le trône. Un peuple en paix, pour un jeune roi –et même pour un roi de longue date-, c’est bien plus facile à gérer et à conquérir dans le cœur qu’un peuple en guerre, soit affamé, en colère et souffrant de la perte de proches. En plus pendant la guerre il n’y a que des femmes en ville… Non, non, pas de guerre sous mon règne. Voilà, c’est pour ça que je vais tuer sa mère. Et surtout, par-dessus tous ces raisons, elle va payer pour la mort de tous les Sylvains assassinés par des Elfes, en guerre ou hors guerre parce qu’ils ne se sont jamais gênés. Pour ceux que je connaissais, mais aussi pour ceux que je ne connaissais pas.
Ma mère m’accueille joyeusement, soulagée –elle croyait que j’avais finalement décidé de ne pas venir- et m’assoit presque de force à la droite de mon père –qui n’est même pas mon père d’ailleurs mais bref. Génial maman, vas-y, exhibe moi bien histoire qu’ils sachent qui tuer en premier. Pff… Elle m’énerve… Je me tiens bien droit sur mon siège, malgré tout, stressé, et promène mon regard mort sur le coin des militaires. Imbécile de moi. Je suis dans le noir. Depuis les révélations de ma mère, suite aux doutes qu’avaient –et à juste titre même si ça me coûte de l’admettre- émit Leyïa quand à ma paternité sylvaine, c’est devenu une obsession. Rencontrer mon père. Je vais devenir le roi d’un peuple avec lequel je n’ai pas de lien paternel. Un bâtard sur le trône. Pourtant je me sens Sylvain jusqu’au bout de mes ongles, jusqu'au fond de ma moelle. Même depuis que je sais que j’ai du sang Elfe, je ne leur pardonne pas. Je ne les pardonnerais jamais, c’est impossible ! Seulement je voudrais des explications, je voudrais savoir pourquoi il a accepté que ma mère mette au monde ses enfants, les enfants si rares chez son peuple, sous le nom D’Alyava et le signe de la planète Uranus affiliée à mon peuple. Mars est celle des démons, je me demande celle des Elfes. Sans doute une très grande. Sachant Télys dissimulé aux abords de la grande cour, je me concentre de toutes mes forces pour une me faire une place dans son esprit. Je me suis seulement entraîné à ça après avoir su que j’avais quelques maigres possibilités en magie spirituelle. Et uniquement sur Télys, on ne s’entraine pas sur les gens ça nuirait à l’image. Il ne faut pas qu’on me haïsse, ça ne m’arrangerait pas du tout. Donc voilà, vengeance pour le crevage d’yeux…
Le Till’Kébir m’apparaît enfin, aussi immense et splendide qu’il fallait s’y attendre. Ça ne va pas être de la tarte de trouver la bonne chambre. Mais rien ne me résiste, à moi. Na. La reine est là, d’ailleurs, au bras de son mari, et je dois avouer qu’elle a un certain charisme. Mais c’est pas non plus chouette-chouette. Il n’y a que des gens bien sapés et biens beaux, en fait. Pff, bande de narcissiques ils ont pas invités les moches. Je hausse les épaules et fixe le corps militaire. Je sais quelle tête a mon père, grâce à mon cher familier qui a déniché un portrait de lui à dix-huit ans dans les tiroirs des quartiers personnels de ma mère. Et il n’a pas du beaucoup changer, vu que j’ai l’âge qu’il avait réellement quand nous sommes nés. Dix-huit ans. Il n’a donc aujourd’hui que trente-deux ans. C’est tellement étrange. Il était si jeune quand nous sommes venus au monde. Et alors « mes » yeux se bloquent sur le visage harmonieux de l’un des officiers, et je sens mon cœur descendre au fond de ma poitrine. Ellis, le premier Ellis de la vie de ma mère et mon véritable géniteur. Maintenant au moins, je sais pour quelle raison j’ai le nez retroussé, et pourquoi mon visage, plus encore que celui de Mehdi qui a su trouver sa moitié de personnalité virile, ressemble à s’y méprendre à une Bjd. C’est exactement le même que le sien. Le choc me laisse pantois. Je ne dois surtout m’approcher de lui, Krishna comprendrait tout de suite en nous voyant côte à côte que mon jumeau et moi nous ne sommes pas ses fils. Je romps le contact visuel, mal à l’aise, et me plonge dans une torpeur un peu artificielle. Sa Majesté la future défunte se prépare au tirage au sort. Je croise les doigts de façon convulsive mais à l’abri des regards, priant pour avoir du temps pour me concentrer. Saint-Ellis si vous existez c’est le moment de le faire savoir s’il vous plait… La main de la reine se lève, et je stresse de plus en plus

« Rory D'Alyava »

Oui !! Continuez pitié pitié pitié...

« Aelyn Alegría et Chris Stoph.
Iris Terra et Erwin Tenguild
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Tama Catâod et Krishna D'Alyava »

Naaooon !!!!!!! Le monde s'écroule, ah, au secours !! Mais pourquoooiiiiii ?? En plus je ne peux pas danser avec cette géante !! Ce n’est pas juuuste... Et bien voilà, tu vas voir ce qu'il en coûte de ne pas vouloir mourir sagement et rapidement ! Profite bien de tes dernières heures M'Arvila, grande rien des Elfes, vis les à fond. Le compte à rebours est entre mes mains, et tu l'accélères, il file dangereusement. C’est vous ou moi ce soir.
Je me lève et entre sur la piste en souriant, rejoignant ma cavalière, ruminant ma vengeance. Elle ne verra pas le lever du soleil demain matin. Alea jacta est.

Spoiler:

Les elfes organisent une fête ce soir pour le retour de leur formidable princesse. Je n’ai pas l’âme à faire la fête moi, mon frère est mort, tué par leur princesse. Mais je me dois d’y aller, juste pour me renseigner sur mes futurs ennemies. Une guerre va éclater d’ici peu alors je veux mettre toutes les chances de mon côté.
Je décide de préparer ma tenue : une robe en taffetas turquoise et en tulle noire. Une parfaite robe de balle, élégante et raffinée. Je me maquille avec du gloss transparent pour mes lèvres, un dégradé de bleu pour mes paupières partant du bleu marine à l’intérieur pour aller au bleu turquoise à l’extérieur, je porte des faux cils pour me donner un regard de papillon. Mes ongles eux sont longs naturellement donc pas besoins de faux ongles. J’opte pour une french manucure chic et classique. Pour ma coiffure je choisis de laisser mes cheveux détachés mais tenus par mon diadème de princesse des centaures. Oui j’ai beau allé chez mes ennemies je dois rester belle et présentable. Une fois prête je prépare quelques armes de poche au cas où : un poignard que je cache sous ma robe et deux épées rétractables que je cache dans mon sac à main, on est jamais trop prudente. Cette fois mon cortège peut partir je suis accompagné de William, mon conseillé de tout les jours et mon meilleur ami.
Un magnifique carrosse entre dans la cour du palais du Till’Kebir tiré par deux chevaux de trait de race musalier poitevins et blanc comme la neige, je descends de ce bijou et avance gracieusement vers les invités avec William posté à mon bras. Tout d’abord je me fais discrète et observe juste en parlant avec des humains qui étaient fort sympathiques et que je ne reverrai jamais. Puis viens l’arrivée de la princesse, toute belle dans sa robe rouge, et donc l’annonce des invités qui ouvriront le bal. J’aimerai bien être choisis, j’ai tellement de talent que je serai la star de la piste de danse.

« Rory D'Alyava »

Pour l’instant tout va bien. Leïya à son cavalier et la reine continue

« Aelyn Alegría et Chris Stoph.
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Ethany Fudama et Ellis-Diwel D'Alyava
Kathalia Sagitarium et Arthur Alaric
Tama Catâod et Krishna D'Alyava »

MAGNIFIQUE !!!! Je dois ouvrir le bal !!! Merci, merci cher peuple je vous aime, je ne vous décevrai pas. Je m’avance vers mon cavalier et lui tend ma main. Je le regarde et lui fais un magnifique sourire hypocrite.

« Ravie de faire votre connaissance mon cher. Laissez-moi me présenter Kathaleïa Sagitarium : Princesse des centaures et votre cavalière pour cette soirée. »

Je prends sa main et le tire de force vers la piste de danse. Je passe devant la princesse des elfes et lui fait un de mes plus beaux sourires hypocrites.

«Ravie de vous voir princesse, vous devriez passer un de ces jours : mon peuple serai ravi de vous accueillir.»

Je m'installe sur la piste et attends patiemment le début de la musique pour débuter l'ouverture du bal. Et ce bal sera, croyez moi, inoubliable.

Un bal ! Un BAL !! Je suis invité à un p***** de bal royal chez les ELFES !! C'est quoi ce délire ? Non mais ce n’est pas possible, je suis maudit, c'est sûr qu'il va y avoir la nouvelle reine de mon peuple et que je vais passer un sale quart d'heure ! Et si en plus il y a cette cinglée de dryade je vais me tuer ! Elle est capable de me mettre la honte devant tout le monde ! Oui mais... Il y aura Jade... Bon. Je dois trancher. Chose vite faite en réalité : on ne refuse pas une invitation royale elfique quand on est un vagabond moins que rien. Et bien allez, c'est parti.
Je choisi de me rendre à cette titanesque réception sous ma forme équestre, quitte à me faire remarquer, je suis un centaure et j'en suis fier ! Je ne vois pas pourquoi je devrais avoir l'air d'un bipède stupide et arrogant. Je ne suis pas comme ma reine, moi. D'ailleurs je hais sa famille. Si elle connaissait toute l'histoire, je ne vois pas comment elle pourrait continuer à me pourchasser et à vouloir me faire abattre. Je ne suis pas un homme attiré par le pouvoir moi, je suis simple mais ce qui se passait dans notre royaume, il fallait que ça s'arrête. Bref, passons.
Je glisse des perles entre mes plumes pour faire briller mes ailes, et lustre ma robe étoilée. Que peut-il y avoir de plus magnifique que la robe noire d'encre tachetée de noir et gris formant une sorte de galaxie d'un appaloosa snowflake, je vous le demande. Mes sabots sombres bien vernis brillent contre les pavés de la cour de mon auberge, et les fers tout neufs claquent. Je ne porte pas de chemise, contrairement à tous mes congénères, mais seulement un pectoral à l'égyptienne. Je n'aime pas le superflu. Seulement ça et un bracelet de bras de chaque côté. La chose qui m'embête le plus, c'est de devoir décrocher mon arbalète et la laisser à l'auberge. Elle est très précieuse, et je n'ai aucune confiance en les autres clients. Mais bon, il faut bien.
Je me mets donc en route après m'être séparé des choses qui me servent à me défendre, ne gardant entre les plumes de la base de mes ailes un poignard minuscule mais largement suffisant pour assurer ma défense si on me cherche vraiment des noises. J'espère par contre que les Sylvains seront là, enfin quelques-uns... Je ne suis pas très loin du palais, une chance car j'aurais pu recevoir l'invitation sur Fotià ou autre, étant sans domicile fixe et passant ma vie sur les routes à fuir la garde centaure et à raconter des histoires pour me faire un peu d'argent.
Le Till'Kebir est encore plus resplendissant que les autres fois où je l'ai aperçu. Il y a des lumières partout, ça sent les fleurs de printemps mélangées aux parfums hauts de gamme et aux effluves d'alcool, on entend des rires et même de petits chants, la musique bat son plein et pour une fois, je me sens envahi par un profond sentiment de paix. J'aimerais tant que les guerres ne reprennent pas demain matin, qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire et d'impensable cette nuit qui au matin changerai la face de notre monde à feu et à sang. Sur la piste, les premiers couples évoluent. J'entends une histoire de tirage au sort. Oh, oh, je suis en retard. Si c'était tombé sur moi, je me serais fait remarquer. Bah, tant pis je suis fidèle à moi-même hein. Lydia est sur la piste, au bras d'un grand sylvain. Beuh, c'est bizarre cette idée de tirage au sort. Et elle est là... Juste derrière, plus belle qu'elle ne l'a jamais été, la plus magnifique et la plus fière de toutes les créatures que Gaïa ait créées... Jade. Bon sang, ce qu'elle est belle. Je ne serais jamais digne d'une beauté pareille, je ne suis qu'un puceron à ses yeux, un moins que rien, je n'existe même pas... En plus avec mon bout d'humain, je ne peux pas lui plaire... J'aurais dû naitre cheval ailé, ç'aurait été plus simple dans ma vie. Mais ça ne s'est pas passé comme ça, alors, ne nous apitoyons pas sur notre sort.
Je m'approche d'elle à petits pas timides, sans même piaffer pour me faire mousser. Non, je suis réellement intimidé et j'ai tout à fait conscience de l'infériorité de mon rang par rapport au sien. Je lui fais une révérence parfaite, et lui demande d'une petite voix si elle veut bien discuter un instant avec moi, si elle estime du moins que j'en suis digne, et sauf son respect et son temps. Par pitié, qu'elle dise oui, merveille... Je ne veux vraiment que lui parler, rien de plus, ce serait déjà tellement... Juste une fois. Je fixe le sol, les lèvres pincées, stressé. Je voudrais vraiment la connaître. En plus j'ai vu Tekla quelque part, et Kathaleïa est sur la piste de danse. Faite que Jade accepte ma piètre compagnie, et je promets de ne plus faire de choses irréfléchies ! Et maintenant, place au bal de toutes les occasions !

Alors comme ça, le gratin de la haute organisait un mignon petit bal… Eh bien, pourquoi pas, après tout, j’aimais bien danser, j’étais d’ailleurs excellent et cela me permettrait de faire de nouvelles rencontres d’un soir. Je n’étais qu’un humain, il allait me mépriser sans aucun doute, et en plus, je ne portais aucun signe prouvant que j’étais membre de la magnifique famille royale du vent. Bas oui, mon imbécile de demi-frère porte le médaillon autour du cou sans même savoir ce qu’il signifie et ma tendre et adorée petite sœur possède la bague. Famille indigne ! Un petit sourire en coin apparu sur mes lèvres au matin du bal. Le retour de la princesse… Elle faisait chier celle-là, j’avais fait main basse sur son dossier et sur la somme astronomique promise pour sa capture. Petite idiote ! Je l’aurai ramené en pleine forme à sa petite famille… Elle aurait juste connu l’extase entre mes bras, elle était la plus belle femme de Ludtyvia, et moi l’un des hommes les plus courtisés, je me devais de l’avoir mise au moins une fois dans mon lit. Mais non, mademoiselle était rentrée. Pfuuu.

Je me levais rapidement, récupérant mes habits éparpillés un peu partout dans la chambre de la femme avec laquelle je venais de passer une nuit de pur bonheur. Une… je ne sais pas trop quoi, mais en tout cas, elle était infatigable. Elle dormait encore pour le moment, et c’est sur la pointe des pieds que j’ouvris la porte du dressing familiale. Une femme mariée, parfait, je n’avais aucune envie d’acheter quelque chose. Un élégant smoking noir à queue de pie attira mon attention, ainsi que le nœud papillon qui complétait l’affaire. Parfait. De plus, la tenue serait discrète, tout ce qu’il fallait. Car je n’allais pas me rendre chez les elfes sans rien emporter, il en était hors de question. La honte pour moi si quelqu’un savait que moi, le plus grand voleur de Ludtyvia, je n’avais rien volé chez les elfes, le peuple le plus riche de toute la planète ? Bon ok, mes chevilles gonflaient un peu. Je n’étais pas le plus grand, il y avait cette fille devant moi. Une petite brune apparemment, sur qui, à l’instar de ma personne, personne n’avait jamais réussi à mettre la main.

Je sortis de la maison habillé d’un ample pantalon et d’une chemise ouverte sur mon torse, uniquement attachée par quelque lien de cuir. J’avais toute la journée devant moi, mais il me fallait bien m’offrir deux heures pour mon entrainement quotidien. On ne devient pas le deuxième meilleur voleur d’une planète sans la souplesse qui va avec. J’étais grand, et cela m’handicapait. Je compensais par des muscles de béton et une souplesse de gymnaste. Personne n’est parfait…

Chapardant une miche de pain et une tranche de lard fumée sur l’un des étalages de la ville où je me trouvais, je sifflais Sao. Le hibou grand-duc se posa alors presque instantanément sur ma main gantée. Il était utile, très utile d’être lié avec un oiseau, surtout lorsque l’on exerçait ma profession. Il mordilla mon doigt, et je lui offris la viande. Après tout, le repas de ce soir ferait l’affaire pour la journée. Je marchais dans les rues jusqu’à la taverne où je vivais, volant quelques portes-feuilles au passage. Pourquoi ne pas en profiter, après tout, j’avais la journée.
Le soir arriva bien plus vite que je ne m’y attendais. Je voyais déjà les lunes se lever. Il fallait que je me dépêche, où j’allais être en retard pour le tirage au sort. Mais de ce côté-là, j’espérais à tout prix que mon nom ne sorte pas. Car si c’était le cas, c’était des heures de repérages en moins. Le costard fut rapidement mit, je m’étais fait tout beau tout propre pour l’occasion. Rasé de près, les cheveux coiffés normalement, avec toutefois le petit air rebelle qui les caractérisaient si bien, je passais le gant qui me permettait de tenir Sao et sortis dans la direction du Till’Kevir. Je n’étais qu’un humain, ils allaient me rire au nez mais qu’ils aillent se faire foutre ! De toute manière, j’étais plus beau qu’eux tous réunit. Seuls les démons m’arrivaient à la cheville, et encore, lorsque je me baissais.

Je présentais l’invitation et le regardais autour de moi. Nombreux gardes aux murailles, il me faudrait entrer dans le palais très rapidement. Oui, si tout se passe bien, je devrais pouvoir m’en faire plein les poches ce soir. Je tâte la dague qui se trouve contre mon flanc, ainsi que le petit pistolet à ma ceinture. Oui, tout est plutôt bien. Je ne sais ce qu’il se passe, mais tous retiennent leur souffle pendant que pour ma part je fixe la meurtrière par laquelle pointe une flèche. Espoir de paix mon cul oui.

« Aelyn Alegría et Chris Stoph.
Iris Terra et Erwin Tenguild
Ethany Fudama et Ellis-Diwel D'Alyava
Kathalia Sagitarium et Arthur Alaric
Tama Catâod et Krishna D'Alyava »

Hein ? Quoi ? C’est pas mon prénom que j’ai entendu là ? Une bombe s’approche de moi, me prend la main et me tire sur la piste de dance. Et mais ! C’est quoi ce bordel ?! Y se passe quoi là ?

« Ravie de faire votre connaissance mon cher. Laissez-moi me présenter Kathaleïa Sagitarium : Princesse des centaures et votre cavalière pour cette soirée. »

J’avais vu que t’était princesse belle gosse, t’as une couronne sur la tête au cas où… Mais putain fait chier ! J’avais des trucs à faire moi, autre que de participer à leur dance de merde ! Je dance bien ok, mais… Non quoi ! Non, non, non ! Je préfère encore voler que danser avec cette bombe. J’ai pas que ça à foutre moi ! Merde tient !

« Enchanté votre majesté. Arthur Alaric, pour vous servir. Si vous attendez quoi que ce soit de ma part… »

Je laisse ma voix en suspend pendant que je lui fais un clin d’œil accompagné d’un magnifique sourire en coin. Ouais… je sais…. Personne me résiste….

Peu à peu le silence s'installe et les derniers retardataires finissent d'arriver. La princesse vient de faire son entrée, resplendissante à souhait. Je ne peux pas m'empêcher de penser que je n'aurais pas aimé me retrouver à sa place, dévorée des yeux par tous. Je préfère rester dans mon coin et observer les gens évoluer sur la piste. La Reine se lève et fait venir deux elfes pour tirer au sort celui qui accompagnera la princesse. Un certain Rory D'Alyava. Un inconnu pour moi. En même temps ils me sont tous inconnus. Sauf Alpha, que je viens d'apercevoir là-bas. La Reine commence à annoncer les couples qui vont ouvrir le bal. Tout d'abord elle nomme Aelyn Alegria et Chris Stoph. Ce nom me fait discrètement pouffer de rire, avant que je m'aperçoive que l'humain ailé à côté de moi grogne et murmure dans sa barbe. Il vide d'un trait son verre, s'essuie avec le dos de sa main et va rejoindre une jeune fille brune qui a l'air ennuyé d'avoir été tirée au sort elle aussi. Je les plains secrètement. Quoi de plus dur que de danser quand on en a pas envie ? Je loupe les noms du deuxième couple car un inconnu s'accoude au bar à ma gauche. Je l’entends commander un verre d'hydromel puis il se tourne vers moi:

J'ouvre la bouche pour lui répondre et dans le silence j'entend mon nom résonner.

Ellis ? Ce prénom me dit quelque chose. Mais paralysée de stupeur je ne bouge pas. La Reine me regarde et peu à peu toute la foule commence à se retourner. Je sens que l'inconnu qui m'a adressé la parole, ce qui me semble s'être déroulé il y a des années, me pousse en avant. Je fais un pas, croise le regard d'Alpha, apeurée. Elle me fait un signe d'encouragement. Je ferme les yeux et me dis que disparaitre ici, d'un coup d'éclair, ne serait pas accepté. J'ouvre les yeux et m'avance au centre de la piste où mon partenaire m'attend déjà. Et brutalement je le reconnais. C'est le nain que j'ai rencontré en même temps que le démon aux ailes chocolatés sur les plaines d'Aéras. Le prince héritier du trône du peuple de la forêt! Je lui fais un petit signe de tête accompagné d'un sourire. Je suis soulagée de l'avoir déjà vu. Les noms continuent à défiler. D'abord Kathalia Sagitarium, surement une princesse car elle porte une couronne, accompagnée d'Arthur Alaric, et enfin Tama Catâod et Krishna D'Alyava. Les couples se mettent en place et je réalise que je dois quand même danser avec un nain et que je dois lui paraître beaucoup plus grande. Mais je n'ose pas lui demander si il veut que je le grandisse un peu, j'ai peur qu'il le prenne mal. Je ferme donc les yeux en attente de la musique. J'en profite pour mettre en marche mon pouvoir. J'imagine tout d'abord que mes talons se transforment en chaussures plates pour perdre quelques cm, puis je diminue lentement ma taille, assez pour être accessible mais pas trop pour être quand même plus grande que lui. Je ne sais absolument pas s’il a remarqué quelque chose. La musique commence à résonner et je lui chuchote en tremblant:

"Je ... Je suis désolée, mais je ne sais absolument pas danser..."

Et bah purée, elle en prend un temps fou tata M'Arvila. La fille de la reine se ramène juché sur une splendide pégase qui je le sais est son familier, descend, fait un mignon câlin à maman. Et nous pendant ce temps, on attend comme des cons. Non mais sérieusement, elle fait vraiment pitié leur soirée. Ils ne valent pas les enfers, même avec tout l'argent qu'ils ont. Au moins, aux enfers, tu te bourres la gueule, tu te chopes une démone (ou un démon hein, chacun ses idées chelou) tu lui fais son affaire ou tu la violes si elle ne veut pas et puis tu vomis ton repas par ce que t'as trop bu. Le lendemain, tu te rappelles de rien, mais au moins, t'es content. Alors que là... On se fait chier. Heureusement que le bon démon que je suis est là pour mettre l'ambiance. Vous allez voir, DJ Alec au platine ! Loin de leurs idées à la noix de faire chanter les dryades. Beurk ! C'est dégoulinant ! Une valse quoi ! Beurk beurk beurk !!!

« Aelyn Alegría et Chris Stoph.
Iris Terra et Erwin Tenguild
Ethany Fudama et Ellis-Diwel D'Alyava
Kathalia Sagitarium et Arthur Alaric
Tama Catâod et Krishna D'Alyava »

Je vois l'humaine qui me matait quelque secondes plus tôt (et mais.... c'est la pimbêche que je n'ai pas pu violer l'autre jour sur les plaines d'Aéras !!) se mettre à glousser. Et là... Je me sens vraiment con. Pourquoi ça tombe sur moi ? J'ai pas tué le bon je crois... Ok, il a une belle gueule mais autrement.... Merde tient !

Ronchonnant, je vide mon verre d'une seule goulée et prends la direction de la piste de danse avec classe et distinction. Youyou ! Je vais danser avec une fille qui n'en a absolument pas envie. Mais c'est génial tiens ! Merci tata ! Pfuuuu.... Je lui fais pourtant un sourire avenant, l'humain ailé dont j'ai pris l'apparence est plutôt beau gosse, il faut le dire. M'enfin, je suis bien plus beau, sérieusement. Bref, la fille qui doit danser avec moi est plutôt jolie quoi qu'un peu plate au niveau de la poitrine. Elle possède une chevelure brune bouclée et des yeux d'un bleu splendide. Mouais.... Aller, on ne fait pas la fine bouche, on sourit et on danse. Youpiii.

Du coin de l'œil pourtant, j’aperçois Iris... Mon maitre est ici ! MON MAITRE EST ICI ! Je ne l'ai pas vu depuis mon enfance.... Waaaaaa. Qu'elle est belle en plus dans sa robe d'or. Promis, après cette première danse, je l'invite boire un verre. J'ai trop de chose à lui dire !!

Non mais ce n’est pas possible ! Pourquoi faut-il que c’est choses-là tombe sur moi ? J’avais pourtant bien dit qu’il ne fallait pas que je sois tirée au sort ! Bon, certes, je ne l’avais pas dit, juste pensée, mais tout de même, ils auraient pu faire un effort et choisir un peu mieux que cela les danseurs. Je sais danser mais voilà quoi, j’avais d’autre chats à fouetter moi ce soir, j’ai une réputation de meilleure voleuse de la planète à tenir et pour être sûr d’être au top du top jusqu’au restant de mes jours, il me faut voler l’imprenable : le palais des elfes. Comment puis-je voler si je suis en train de danser, tous les regards rivés sur moi et les autres couples ?
Je m’avance sur scène et salut la princesse avant d’attendre mon partenaire dans un coin de la piste. Il ne met pas longtemps à arriver, quelques secondes. Avec un peu de chance il partira aussi vite qui est apparu après la danse. Cela m’arrangerait beaucoup en tout cas.
Encore, j’ai de la chance, je suis tombée sur un humain ailé plutôt beau gosse, cela rattrape donc un peu mais retarder mon vol.
Bref, je suis énervée, même si je ne le montre pas. Par contre, je montre clairement que je ne souhaitai pas être au centre de l’attention et tout le monde autour de moi l’a bien compris.
Je ne suis d’ailleurs pas la seule à ne pas vouloir danser ce soir, cela me rassure, je ne serais pas la seule à faire la tête durant la danse. C’était déjà cela de gagné.
Je respirais un grand coup en attendant que la danse débute, me préparant à faire ce que je priais pour ne pas subir.
Pourquoi fallait-il qu’une telle horreur tombe sur moi ? C’était injuste !
Enfin, en attendant, il fallait paraitre agréable pour mon partenaire et le public qui attendait avec impatience la danse et pour cela, une petite conversation entre nous deux ferais bonne figure. Même s’ils ne pourraient pas nous entendre, les gens verraient nos lèvres bouger et cela leur conviendra. Ou en tout cas cela avait intérêt à leur convenir parce que c’était la seule chose qui me venait à l’esprit immédiatement pour passer inaperçu car faire la tête attirerait trop l’attention sur moi. Mieux vaut être comme tout le monde et tout se passera bien.

« Bonjour, je m’appelle Aelyn Alegría comme vous l’aurez compris. Je suis heureuse de faire votre connaissance et de partager cette danse avec vous. »

Mes paroles me sonnent tellement fausses que je ne sais même pas si elles n’étaient pas justement très discordantes. Tant qu’il fait comme si rien ne s’était passé, qu’il réponde tout simplement pour que les gens regardent ailleurs et tout ira pour le mieux. Qu’ils regardent leur princesse adorée tient. Je suis certaine qu’elle, elle apprécie être sous le feu des projecteurs, ce qui est de toute manière la vérité, Lydia aime depuis toujours se faire remarquer donc remarquez là plutôt que moi et ma mauvaise humeur.

Si on me demande comment suis-je arrivée ici ? Je ne saurais répondre. Je pouvais peut-être le deviner en réfléchissant mais sinon, non, je ne savais pas...Si je remonte un peu en arrière...Ça donne....

Il était quelque chose comme 17h quand j'étais tranquillement posée chez moi, allongée sur mon lit songeant aux personnes que j'aime. Dans les minutes qui suivirent, je reçus un sms inconnu me disant de me préparer, que ce soir, on sortait mais que l'endroit exigeait une belle robe de soirée. Bref, je comprenais que je devais me faire belle, sans faire tâche dans le décor. Pas bien difficile. Je me tirais du lit avec flemmardise ne sachant qui pouvait bien être l'inconnu mais amusée par cette situation. J'étais un peu las pour sortir mais je n'allais pas refuser. Je filais prendre une douche pour m'éveiller et commençais à m'habiller, ne sachant pas vraiment quoi mettre n'ayant pas vraiment eu le temps d'y réfléchir. Je prenais une robe courte bustier de couleur ivoire en soie couverte de sorte de plumes sous le buste, me collant à la peau. Elle était peut-être recherchée mais se fondait sûrement dans le décor.

Je me préparais parfaitement et attendait sagement chez moi lorsqu'on vint sonner à ma porte. Je m'empressai de descendre pour accueillir une personne que je connaissais... qui ne l'était pas vraiment quand ma porte fut ouverte. Je me retrouvais face à un bel homme sur lequel je pouvais facilement craquer. Il me tendit une lettre que j'ouvris sur le champ, une très belle lettre avec des écritures bien originales... Je ne comprenais pas forcément pas tout mais quand j'allais lui poser une question. Je n'eus pas le temps de parler qu'il m'adressa ses adieux :

« Bonne soirée Mademoiselle... »

Je relevais la tête brusquement et me retrouvais pas à l'endroit où j'étais. C'était plus.... différent moins rurale. C'était plus sauvage et naturel. Hum... cet endroit me disait quelque chose, j'avais déjà été ici. J'avançais doucement cherchant à me repérer. Ça, je connaissais. Je sais, c'était l'endroit de Lydia. Enfin... son univers sur Ludtyvia, si je me souviens bien. Elle m'avait déjà emmené ici pour d'autres raisons, bien entendu. J'en déduisais que je me trouvais sur la Terre des Elfes. Oh... oh, j'allais me retrouver encore entourée de personnes différentes de moi. J'allais devoir me faire toute petite. J'aimais pas ça, mais vraiment pas.

Une foule incroyable se trouvait ici, oh my god !! Je ne savais pas que ça ramenait autant de monde une fête... Je me mêlais à cette foule sentant déjà l'ennui. Finalement, j'aurais peut-être mieux fait d'être restée chez moi. Les traditions que je connais à peine, ce n'est pas trop mon truc... surtout que je ne connaissais pas grand monde... ici. Oh hé quelqu'un me ramène d'où je viens ??? Je pouvais rêver...

Bon… autant prendre attention à ce qui se passe ici...Lydia… je suppose arriva. Belle arrivée, juste un peu trop grande pour moi mais bon quand on est elle, on peut tout se permettre. Que… quoi on dansait ici ? Une valse.. oh !! Mais ça existait au temps de ma grand-mère ce truc. Il y a rien de plus vieux et ringard sans offenser. J'y crois pas quoi. La vieillesse rattrape la jeunesse ! Je crois que je vais aller boire un peu, histoire d'oublier ce que je viens de voir parce que... ok j'ai peur !! Mais pourquoi j'étais invitée ouais, je pouvais rester chez moi, ça m'aurait pas fait de mal !

La reine fit finalement l’appel des couples et alors que la jeune demoiselle allait parler, elle refermait la bouche sans émettre le moindre son. Elle regarda la piste de danse, surprise au plus haut point et je compris qu’elle avait été choisie pour ouvrir le bal avec les différents couples. Je n’avais même pas écouté les noms et de ce fait, je ne savais ni comment elle s’appelait, ni avec qui elle avait la malchance de tomber. C’était ignoble je trouvais de tirer au sort les danseurs sans demander l’avis des gens. J’étais heureux de ne pas avoir été nommé. Enfin, je pensais que je n’avais pas été nommé car je n’avais pas entendu mon nom. De plus, puisque je n’avais pas changé de nom depuis le temps où je faisais parti de la famille de l’eau, cela aurait fait du bruit du côté de ceux qui avait la mémoire qui remontait à plus de cent ans. Donc tout allait bien pour moi, j’allais pouvoir continuer tranquillement de boire.
Je me tournais tout de même vers la piste de danse pour étudier les différents couples. Elle n’était pas la seule humaine ailée choisie, il y avait aussi un autre de son espèce, un type étrange aux cheveux noirs corbeaux mais aux ailes chocolats, chose normalement impossible, les ailes des humains ailés étant toujours de la couleur de leur chevelure. Si cela se trouvait, il vivait sur Terre la plupart du temps et se serait fait une teinture mais il aurait tout de même pu reprendre sa couleur naturelle pour venir au bal elfique, au moins pour ne pas se faire remarquer. Je crois qu’en plus je l’avais vu, il était juste à côté de la jeune fille avant de se faire appeler. Je me retournai vers le barman et lui demandai le nom de cet homme, un certain Chris Stoph. Je souriais de mon sourire sadique, ne sachant pas faire d’autres sourires. Déjà qu’avec ses ailes chocolat il se faisait remarquer, mais son nom n’arrangeait pas les choses.
De son côté, l’humaine ailée n’avait pas bougé, toujours aussi choquée d’avoir été choisi. A rester planté là, elle attirait toute l’attention sur elle et malheureusement pour moi, j’étais juste à côté d’elle. Moi qui ne voulais pas me faire remarquer… De ce fait, je poussais légèrement la fille vers la piste de danse où elle se rendit finalement et les regards la suivirent. Ouf !
Je regardais quelques secondes les danseurs. Il y avait des couples très différents et même les sylvains y avaient été conviés. La princesse Leïya qui dansait avec un sylvain… C’était étonnant de voir ces deux créatures, ennemies de toujours, valser ensembles. La bal allait certainement devenir très intéressant. Je vis aussi Iris Terra, la dragonne originelle bien connue de tous, une centaure sous forme humaine avec la couronne de la princesse, un humain blond inconnu du grand public, un autre inconnu du public, un petit sylvain au cheveux roux avec une couronne. Encore une couronne ! Pourquoi y avait-il autant de personne avec des couronnes ici ? Ce sont tous des souverains ? Les elfes ont le chic pour ne tirer au sort que des gens de familles royales. Une dryade avec un visage qui étrangement n’affichait aucune expression, encore des sylvains et … Oh ! Tient, une drąkoňs vêtue d’une tenue gothique terrienne mais avec des bijoux démoniaques. Elle au moins, comme les autres inconnus du grand public, j’étais certain qu’elle n’était pas d’une famille royale. Sauf si Hasan, Aeryn et Avallon avaient eu des gosses mais alors ils auraient pu me prévenir. Ces gamins, qu’est-ce qu’ils étaient énervant ! Toujours à embêter les adultes quand il ne fallait pas.
Je me replongeai sur mon verre au bar. C’était la fête, pas le moment de se perdre dans ses souvenirs vieux de plus de cents ans. Je finis ma boisson en une gorgé et demandais l’alcool le plus fort que nos chers amis les elfes pouvaient avoir. Après, j’irais chercher une femme.

(Ou, la réponse pour ne rien dire ^^)

Non mais sérieusement, ma mère se fout de moi. Avec l'oncle de Tarek, l'oncle en question avec qui j'ai couché en plus. Pitié, Gaïa, tue moi, sa m'épargnera bien des problèmes. Franchement, le père de Tony en plus. Le plus beau des triplés (de mon point de vue, je dois avoué) mais quand même. Bref, reprenons constance Lydia veut-tu ? Tu es une princesse, tu ne dois pas passé pour une cruche aux yeux de tous ton futur peuple quand même.

J'avance alors avec grâce, prend la main de mon cavalier et fille sur la piste de danse. La musique ne va pas tarder à retentir, éblouissant les étoiles, éclipsant la beauté de la lune. Je regarde autour de moi, tous sont présents se soir. Ils vivent pour nous, pour la famille royale de mon peuple. Nous sommes les maitres ici, et ils le savent. Mais, je dois avouer que ce soir, les filles et les hommes brillaient dans leur tenues. Tous s'était fait beau pour ce grand soir, et je ne pouvais leur en vouloir.

«Ravie de vous voir princesse, vous devriez passer un de ces jours : mon peuple serai ravi de vous accueillir.»

Je me retournais. La princesse des centaures. Pfuuu, p'tite idiote. Je te tue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire avec ton coeur tellement facilement crevable. Poufiasse. Je souris alors à mon cavalier, faisait fit de la princesse qui dansait non loin de moi avec le fils Alaric.

Pendant ce temps, mon familier principal fixait d'un air dédaigneux le centaure que ce rapprochait d'elle. Il était beau, tant du côté chevalin qu'humain, mais Jade était une jument royale, encore plus à cheval sur les principes que ma mère. Et, en dehors des animaux de son espèce et de ma personne, elle ne parlait à personne. Brillant dans son habit de cérémonie, elle jeta un regard purement dédaigneux au centaure et s'éloigna de lui, fière de ses allures purement digne des pégases de vent. Mais une seule pensée de ma part la fit revenir vers le centaure. Il serait du meilleur effet de l'avoir de notre côté. Alors elle allait lui faire les yeux doux, et ne pas faire chier ! Ronchonnant, elle s'approcha du brun et lui répondis dans le langage de sa race un "oui" dédaigneux. Elle devait faire un peu mieux quand même ! Mais c'était déjà ça.



La valse commençait, les premiers accord s'égrenant dans l'air et les danseurs commençant. Nous étions dans une soirée mondaine, pas de musique pour la jeunesse. Du moins, pas pour le moment... Je commençais alors la danse, plus splendide que jamais dans ma robe de feu.

Tout le monde parle autour de moi. Je vais mourir, ce n’est pas possible. Ma cavalière vient me rejoindre, et je la sens bizarrement plus proche de moi. Moins dans les hautes sphères, on va dire. Elle a dû me faire une fleur et rapetisser. J'apprécie. Même si je n'ose pas le dire. Je fais souvent le fanfaron, mais à vraie dire les femmes moi... Bé, elles me flanquent un peu la trouille des fois. Entre les hystériques, les stratèges, les psychopathes avérées et les mystérieuses comme cette Ethany... Je ne les comprends, et c'est bien ça qui me dérange. Mais ne nous éternisons. Les premières notes de la valse retentissent dans l'immensité glacée et impersonnelle du marbre du palais, et la jeune fille me glisse qu'elle ne sait pas danser. Ah là là, mais qu'importe ? Moi si, et c'est toujours l'homme qui guide. La valse, ça n'a rien de difficile, ce n'est qu'un blocage de la part des gens.
Je la guide donc, me laissant bercer par le son, presque hypnotisé par les informations sonores que je reçois. La musique classique, du moins pratiquée à partir d'instruments tels que le violon, le piano ou la flûte sont pour mes oreilles de véritables ultrasons. Elle agit sur mon système nerveux, et ensuite je suis complètement sonné. Heureusement que j'avais prévu la parade si ça devais arriver. Quelle galère... Je voudrais lancer un regard alarmé à la princesse, mais avec tout ce bruit je ne sais pas où elle se trouve précisément. Je déteste ça ! Il y a trop de monde, et ça brouille tout mon système de vision improvisé. Comment voulez-vous que j'arrive à tuer cette satanée reine si tous ces gens passent leurs temps à brailler et s'agiter ?!
D'ordinaire, je ne viens pas aux soirées de cette envergure. C'est impossible ou quasiment pour moi de gérer mes angoisses dans un tel environnement. Mais l'heure n'est pas à l'égocentrisme mal placé qui me colle à la peau. Ce n'est pas pour moi que je prépare cet assassinat lâche mais pour toute une nation. Alors un peu de maîtrise ! Je dois prendre mon mal en patience, et cesser de penser à autre chose qu'à demain matin. Car ce matin-là va marquer la renaissance de ce monde, le renouveau d’un nouveau monarque que j'aurais dans la poche. Je me concentre sur la danse, imperturbable, et force ma magie à agir de toute sa force tout en dissimulant le flux. Je perçois peu à peu le souffle de chaque personne présente, différenciant celui des chevaux de celui des humanoïdes. Je capte la résonance de pas dans un coin de la cour, sans doute le passage vers les jardins intérieurs. Bien. Je repère la direction et cherche ma cousine. Elle tient près de deux chevaux ou centaures, sans doute un de chaque aux respirations, dissimulée à leurs regards et à tous ceux de l'assistance. Parfais, ma petite espionne, surveille les gardes sans être vue, et quand cette danse s'achèvera, le monde que nous connaissons cessera de tourner.

Soirée de bal chez les Elfes... Soirée royale, où tout le gratin de la société des cinq continents déambule avec allégresse...Je surplombe tout cela, les ailes largement déployée, deux ou trois kilomètres plus haut que le sol. Ma vision me permet parfaitement de voir ce qui se passe, je pourrais très bien monter encore... Mais je n'en ai ai pas l'envie. Je dois entrer là bas sans me faire remarquer, et donc changer d'apparence. Quitter ma peau brune pour un teint pâle, le regard noir comme l'encre et profond comme les gouffres où se perdent les aventuriers imprudents du continent du feu troqué contre un bleu vert de littoral. Mes cheveux noirs en bataille deviennent une longue tignasse blonde comme les blés tressée. Je n'aime pas ce physique fin et féminin. Sur la poitrine de ma chemise de soie blanche brillent les pétales d'un iris rouge pourpré. Un travail de maître que je dois à mon frère aîné. M'arvila dit que ce sont ses fleurs préférées. J'espère qu'elle me reconnaîtra. Je prends de gros risques pour assister à ce bal. Et ce n'est pas par espionnage, c'est par amour. Pour répondre à l'appel irrésistible de ce sentiment qui me tue, m'exaspère au plus haut, vient me piquer quand je n'y pense plus.
Je me pose assez loin du palais, plus discrètement qu'une ombre, et m'assure que je n'ai pas alerté les gardes. Non. Rien ne bouge. Ils sont tous occupés à suivre le valse d'ouverture. A mon poignet, un bracelet d'or ciselé étincelle. C'est un bijou elfique dont j'ai fait l’acquisition au début de ma vie, un présent de ma mère. Elle n'était pas très connue, personne ne s’inquiétera donc de la présence de ce bijou qui constitue pour moi une sorte de laisser passer. Bien plus que n'importe quoi. Les Elfes ne se méfient pas des gens qui portent un bijou de leur main. Encore moins d'un jeune homme mélancolique aux yeux rêveurs et à la peau évoquant la teinte d'un bouton de rose. L'air angélique et absent, neutre, comme aspiré par l'euphorie environnante. Je m'approche de la porte et me mêle discrètement à un groupe de jeunes Elfes qui rient très forts. Les gardes nous lancent un regard profondément ennuyé, et nous sommes dedans. Bien. Il est déjà tard, la première danse ne devrait pas tarder à s'achever. Je me place en bordure de la piste de danse, et cherche à capturer les yeux de la reine. Elle est réellement belle, bien plus que sa fille, à mes yeux. Sa fille dont l'alliance forgée de la main d'Amarok attire toutes les lumières, prodige de joaillerie démoniaque. Moi je ne sais pas forger, je ne connais pas les secrets de cet art ancestral. Mon frère dit que je ne suis pas prêt. Je ne comprends pas en quoi la forge demande d'être prêt, mais je ne proteste pas. Il m'agace, mais Amarok est un bon professeur, réfléchi et sage. Il est jeune, beaucoup plus jeune que les autres membres de notre espèce, mais il a acquis au prix fort une grande considération de lui et du monde, un sens de la stratégie qui rivalise avec celui du prince Elis, et une maîtrise parfaite de nos arts. Combat à distance par le feu, corps à corps, forge, espionnage, mensonge et... sexe. Evidemment.
Je reporte mon attention sur M'Arvila, et laisse mon esprit vagabonder. La danse va finir, c'est certain... S'il te plaît ma jolie reine, regarde moi. Je ne suis là que pour toi. Et je vais illuminer ta soirée, parce que c'est ça, le goût du risque. Le danger renforce les liens. Qu'en dis tu ?