Sylvain Keiràn Ikrà
PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan ► VOTRE AGE : 25 ►PORTRAIT : ► CIITATION : Never let them see you weak ► CREDIT : Me, tumblr ► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
| Sujet: [-16]La tendresse sur la peau Mer 17 Avr - 11:47 | |
| Assis sur mon lit trop grand, en boxer, je fixe le corps nu du jeune homme debout en face de moi. Une brise calme caresse mes épaules, cajoleuse, et je ferme les yeux un instant. Le blond sourit en coin, son regard bleu baigné d'une émotion que je ne peux nommer, et vient se blottir sous les couvertures. Il est splendide, baigné par la lumière de la lune qui s'infiltre dans la pièce sombre par la fenêtre, auréolé de blanc. Mes yeux suivent le courbe de son visage que j'ai déjà parcouru de mes mains un million de fois, et je sens une douce chaleur se rependre au bas de mon ventre. Je me glisse près de lui, intimidé par sa beauté extraordinaire, et cherche ses lèvres sans fièvre. Ses mains brûlantes se glissent dans mon dos, et un soupir de bonheur s'échappe de mes lèvres. Il laisse dériver ses effleurements vers mes jambes, et je penche la tête en arrière, déjà perdu dans mon plaisir. Je le sens me prendre plus que je ne le vois, avec une douceur imaginable, directement vers ma prostate. Un petit cri surpris m'échappe, et m'abandonne entre ses bras experts. Je n'ai jamais été si bien. Il cherche ma bouche à son tour, hésitant, et je passe timidement ma langue sur sa lèvre inférieure. Il ouvre la bouche, doucement, et je trésaille quand nos langues se mêlent.
-Take me down to the river bend.... Take me me down to the fighting end...Wash the poison from off my skin...Show me how to be whole again...
BAM ! Mon téléphone portable s'écrase sous poing, et je sors la tête de sous mon oreiller avec une grimace de fureur. Pourquoi maintenant ?! Putain ! Fais chier !! Je tire la couverture loin de moi, et me met sur le dos. Les nuances de couleurs du plafond se matérialisent sous mes yeux perçants, et je me redresse sur le matelas. Mon compagnon de chambre éclate de rire en constatant l'état de mon entrejambe, mais le regard fou furieux que je lui lance le refroidi immédiatement. Il se volatilise en quelques secondes, et je me retrouve seul dans la petite pièce grise et terne. L'école militaire, c'est vraiment pas super... Fff... Pourquoi ai-je rêvé de Mathieu ? Pourquoi ? Je n'arriverai jamais à me concentrer aujourd'hui, c'est mort, je vais bander tout le jour ! Grr, maudit subconscient vicieux qui s'entête à me rappeler que les filles, contrairement à ce que je montre ici, c'est pas mon truc. Je vais finir par me pendre. Complètement enragé, je déboule au réfectoire cinq minutes après ma sonnerie de réveil, soit trois après son ouverture, hurle sur un pauvre troisième année qui m'a bousculé pendant dix minutes et me poste dans un coin où on ne me dérangera pas. Je mange à peine, fulminant, remonte dans ma chambre où mon colloc se fait à nouveau disputer alors qu'il n'a rien fait, me lave les dents et me précipite dehors pour m'entrainer. Après une heure trente de musculation intensive, j'enchaine par le parcours de "survie". Là bas, deux garçons de ma classe viennent me saluer, mais je les envoie bouler d'une voix froide. L'entraineur me regarde de loin, les bras croisés, l'air peu amène avec ses cheveux blonds en brosse, son nez d'aigle et ses yeux de fouine. Je l'ignore un moment, et croise soudain son regard bleu pâle. Surpris, je sursaute imperceptiblement mais mes doigts glissent sur la barre de bois que je tiens. Je tombe maladroitement, atterri sur ma cheville et une grimace de souffrance étire mon visage. Mes sourcils se froncent, je mords ma lèvre inférieure et saisi mon pied envahi par un douleur aiguë. Le grand russe ricane, les bras toujours réuni devant son torse, ses biceps gonflés au possible. Je lui lance un regard noir de colère, et il hausse alors les sourcils, perdant instantanément son sourire, et avance vers moi à grands pas. Oups... Il arrive devant moi, me saisi par le col de mon uniforme et me soulève d'une seule main, une veine battant à sa tempe. Ouh là... Il à l'air plus que furax ! Et ça, c'est pas bon, quand l'entraineur est furax. Non non non, pas bon du tout...
-Dis donc l'asticot ! Quand vous aurez fini de faire le singe et d'agresser les gens, vous pourrez peut être nous expliquer ce qui vous pique ce matin ??! -C'est que... Je n'ai pas bien dormi, et... -Vous n'allez tout de même pas me dire que vous êtes si peu amène POUR UN CAUCHEMAR j'espère ???
J'émet un petit "euh..." très peu convaincant, et le blond, qui se pince l'arrête du nez avec rage, se met à beugler de plus belle avant de m'entrainer vers son bureau pour décider d'une sanction. Il me jette presque sur la chaise d'acier qui s'y trouve, et me demande de but en blanc si j'ai bel et bien fait un cauchemar. Je bafouille un instant que non, enfin que si, et pour finir que je ne sais pas quel genre de rêve c'était vraiment. Il hausse un sourcil perplexe, et m'encourage à continuer. Autant dire que je n'en mène pas large, surtout que cet homme me hait depuis le premier jour. Je dévoile alors que j'ai rêvé d'un garçon que j'ai aimé à la folie avant d'arriver à Moscou, mais que ce n'était pas réciproque, et que le souvenir de son corps mêlé au mien me hante sans relâche ; que c'est parce que j'ai rêvé de cette fois où il m'a aimé en retour et de contrariété d'être toujours aussi faible que je m'acharne sur mes camarades. Il me regarde avec de plus en plus d'instance, un sourire cruel fleurissant au coin de sa bouche fine, et fini par éclater de rire quand je me tais. Rageur, je lui crie que ce n'est pas drôle et m'apprête à lancer une réplique cinglante quand ses lèvres capturent violemment les miennes. Je sens me estomac faire un bond dans ventre, et un gémissement honteux glisse de ma bouche torturée par sa langue impétueuse. Il fourrage dans mes cheveux épais et bouclés, sa main gauche appuie sur mes reins pour me rapprocher des siens et il force le passage de mes dents. Mon dieu... C'est quoi ça ?! Sa main défait ma veste d'élève, et il m'arrache ma chemise sans cérémonie. Putain. LE PROF EST GAY !!! C'est quoi ce bordel ?? Je n'ai pas le temps de penser plus loin que ses fringues volent à l'autre bout du bureau fermé à clef, et ne tardent pas à être rejointes par mon pantalon et mon boxer. Merde. Mais il va me violer ou quoi ?! Oui, on dirait, puisqu'il m'écarte violemment les jambes et tire mon visage vers le sien. Je sens une sueur glacée parcourir ma colonne vertébrale, et le repousse de toutes mes forces mais je n'arrive pas à le faire reculer assez. Il bloque mes bras dans mon dos et me plaque contre lui, et alors que je pensais être devenu plus fort, de grosses larmes roulent sur mes joues. J'ai peur, je sens mes entrailles se tordre de frayeur et ma respiration se faire plus saccadée. Pitié... Je ne veux pas... Je sens son souffle sur ma peau, ses doigts sur mon ventre et surtout, son "engin" comme je disais au temps de Mayson contre mes fesses. J'essaie de visualiser le visage de Mathieu, mais je pleure sans interruption quand même un cri de désespoir m'échappe quand il me pénètre furieusement. J'ai l’impression qu'on m'a déchiré en deux, et mon visage se fige dans un expression de douleur et de peur pure, la bouche et les yeux grands ouverts sur la pièce quasiment vide de meubles. Des flashs blanc de Sainte Marie me parviennent, et je m'accroche désespérément au bord du bureau en pleurant comme un gosse. Chacun de ses mouvements m'écartèle, je voudrais mourir tellement j'ai honte de ne pas me défendre plus que ça mais je sens les coups venir si je riposte. Je sais ce que c'est, les violeurs. Soudain, un mouvement plus doux que les autres provoque un soupir de ma part et le visage de Mathieu s'impose à moi. J'imagine ses mains, ses lèvres et sa langue douces mais impétueuses, sa voix quand il prend du plaisir, l'odeur de sa peau et je me laisse porter. Bientôt, son prénom m'échappe et mes cris changent de tonalité. Pourquoi suis-je si faible ? Je n'ai pas choisi de l'aimer, mais tout son être s'impose à moi sans que je ne puisse le retenir. Alors je stoppe l'entraineur, je me place face à lui et reviens de moi même chercher son sexe. J'ai honte, j'ai tellement honte de ce que je fais mais... J'ai besoin de ça. Peut être que ça va me calmer un peu. Je me tord de plaisir sous ses vas et viens, je griffe son dos en le faisant un peu exprès, mais ce n'est pas son nom que je gémit, que je hurle quand il heurte ma prostate. Non, c'est Lui. Il est blond aussi, mais plus. Il a des yeux mille fois plus beaux, il a l'odeur de l'été et une voix aux accents chantants, un prénom que je n'ai jamais pu prononcer et une musculature plus soignée. Il a une gentillesse maladive envers les gens qu'il aime, et même envers ceux qu'il n'aime pas vraiment ou qu'il ne connais pas mais qui lui font de la peine. Il a une vie horrible, une histoire comme une plaie béante qui se rouvrirai toujours, plus profonde encore qu'avant, mais qu'il dissimule. Il a cette capacité de non égoïsme que moi je n'ai pas eu la force de construire, et une bouche rieuse sous un joli nez droit et un regard joyeux empli de fierté. Il est mon cœur, mon esprit et un bout de mon âme, mais il est aussi ma malédiction sans le vouloir. Ma plus grande faiblesse, pour qui je serais capable de détruire tout ce que j'ai construit de beau pendant toutes ces années. Il est ma propre blessure qui ne cicatrisera pas. Il a volé mon cœur, comme on volerai une pomme sur le marché de la ville, dans le tourbillon de couleur des étals et les rires des enfants. Mais comme une pomme, il a dévoré ce cœur et il ne peut pas me le rendre. Il voudrait tant, pourtant, et je le souhaite aussi. Mais c'est impossible. Alors, allongé sur le sol froid du bureau de cet homme cruel qui m'entraine chaque jour, sous ses caresses violentes, je reforme la douceur de celles, maladroites et si séduisantes, de Mathieu Alaric. Je l'aime une fois de plus à travers un autre, et je viens sur son nom, confus, rouge de honte et dégoûté par moi même. L'exaltation retombe, et les mâchoires du froid enserrent mes épaules d'un coup sec. Je sursaute, et bondit sur mes vêtements sans un mot, me rhabille en vitesse et fuis comme un voleur de pommes. Je cours, je cours et je me réfugie derrière un mur en ruine, un quart d'heure plus tard. Je suis loin de l'école, c'est interdit, mais tant pis. Le visage de Mathieu se forme dans mon champ de vision, une douleur sourde me prend les riens et mon estomac se retourne brusquement. Je vomis en me tenant au tronc d'un bouleau bicentenaire, et des larmes de répugnance glissent sur mon visage. Je n'ai pas hurler de désespoir comme ça depuis des années entières. Je me hais, je voudrais me crever les yeux à nouveau, me bruler la plante des pieds et me percer les tympans pour ne plus rien voir ni savoir, j'ai mal et j'ai peur. Je n'arrive pas arrêter de pleurer, et cela m'énerve tant que je m'explose les poings contre l'arbre. Je sais ce que je veux : anesthésier mes sentiments. Je veux piétiner chaque once d'humanité en moi et devenir aussi insensible qu'une marionnette de bois. Mon sang me gicle au visage, j'en ai plain la bouche, et je relève la tête sur mon entraineur qui à l'air penaud. Un éclair blanc passe alors devant mes yeux de prédateur, et mon bras traverse la poitrine de la masse musculaire qui me fait face. Au loin, un hibou hurle. |
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