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 Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence.

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 25
►PORTRAIT : Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence. Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence. Empty
MessageSujet: Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence.   Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence. EmptyMer 24 Avr - 20:13

L'inverno sème ses notes souffrantes dans l'immense bibliothèque principale. Dehors, la pluie mène la vie dure aux arbres qui luttent depuis quatre longs mois déjà contre le froid de l'hiver. L'eau frappe les carreaux avec une colère non dissimulée, furieuse de nous voir ainsi, tous, blottis à l'intérieur. Le feu ronfle dans la cheminée, comme dans toutes celles de la villa. Les bûches craquent, leur son réconfortant les esprits. Mes soeurs, ravies de se voir toutes, sont occupées à se laquer les ongles. Tiernan joue du violon dans la véranda chauffée, au milieu des orchidées et des oiseaux multicolores de la gigantesque volière. L'automne se superpose à l'hiver, et suivront l'été et le printemps. J'aime ces airs calmes qui se fraient un passage jusque dans le cœur et vous donnent leur humeur. Le rire de Kathleen quand Awen lui dit qu'elle doit porter de magnifiques enfants vu la taille de son ventre me terrasse, et je prends la poudre d'escampette pour ma chambre. Ma radio diffuse du Debussy, et je coupe le CD pour un de Loreena McKennitt. The Lady of Shalott embaume la pièce qui sent encore la violette, de l'encens que j'ai brûlé. Mon chat ronronne sur le lit, et je le soulève dans mes bras pour lui embrasser les oreilles. Il laisse retentir dans le silence un petit miaulement ravi et je souris avec de le reposer sur le sol. Il se laisse choir sur le tapis, et je me dirige vers la salle de bain en fredonnant sur la voix de la chanteuse. Le carrelage froid me fait couiner, et je me déshabille pour me plonger dans l'immense baignoire de la taille d'une petite piscine, remplie d'eau brûlante. Mes peids touchent le fond et un soupir ravi résonne sur le marbre blanc. L'eau est pleine de mousse, et sens légèrement l'anis. Je ferme les yeux, et repense à Mathieu. J'étouffe ma jalousie dans la chaleur de mon bain, si semblable à celle de son corps. Je me remémore sa voix, et la douceur de ses gestes. Alors, je déteste plus encore Lydia et Kathleen, Kate, toutes celles qui ont eu droit à ses charmes sans attendre qu'il ne soit brisé, et qui ont entendu leur nom propre et pas celui d'une autre ; au moins pas de nom mais pas, jamais, celui d'une autre. Que peut on vivre de pire ? J'ai honte de ce que j'ai fait à Aèl, maintenant. Vraiment honte, et je voudrais réécrire mon histoire. Mais c'est trop tard, j'ai tout gâché entre moi et les deux garçons de ma vie. Il ne me reste que Matt. J'espère savoir le garder, mais je sens qu'au fond, rien ne sera différent. J'ai peur de tout foirer, mais je ne fais pas beaucoup d'efforts. Fidélité ? Tu parles, je provoque la rage d'un démon sanguinaire pour le pousser à me violer et je me pâme devant Mathieu. Je suis répugnant. La tête sous l'eau, je réfléchi longuement à ma condition. Et je ne peux qu'en arriver à la conclusion que je suis un putain d'égoïste. Je sors du bain, me réfugie dans la douche italienne et lave mes peurs sous le jet bouillant. Je pense à ses mains, à son sexe en moi et une chaleur épouvantable envahi le creux de mes reins. Ce n'est pas ce que je voulais. Mais ça commence à devenir inévitable. Alors, même si ce geste me dégoûte, je remplace son corps dans ma chair par mes doigts, et mes dents blanches entament la chair vermeille de ma lèvre inférieure, faisant ruisseler un filet de sang sur mon cou de neige. J'aime pas. Je trouve ça horrible. Mais je suis incapable de contrôler ce désir qui me prends aux tripes, je m'emprisonne de plus en plus dans cette inextricable bourbier et ça finira mal. Très mal. Mon cœur ne le supportera pas indéfiniment. Je ne peux pas demander ses sentiments envers moi à Mathieu, il ne répondrais pas sincèrement de peur de me blesser. Et puis, même s'il me disait la vérité, j'aurais mal. Je ne veux pas savoir. Et je ne peux pas l'avoir. Ma main gauche regagne l'avant de mon corps, et je m'impose un lent va-et-vient, le sang affluant de plus en plus sur ma gorge. Si quelqu'un entrait, il croirait sûrement que je me suis fait égorger. l'orgasme me prends violemment, le nom de Mathieu brisant la défense de mes dents et je perds l'équilibre. Ma tête heurte brutalement le mur derrière, dont j'avais oublié la promiscuité, et je me retrouve assis sur le marbre tiède de ma cabine de douche. L'eau me tombe sur le visage, que j'ai levé vers le plafond, et je me sens de plus en plus mal. C'est atroce de faire ça, c'est immoral ! Furieux contre moi même, je me rue sur ma serviette et éteint le jet d'eau. A l'extérieur, le vent et la pluie continuent de vociférer. Je choisi un jean banal et une chemise de travail dans mon armoire, enfile mes sous vêtements et sors. Je ferme ma porte à clé, par sécurité, parce que je sais que mes sœurs viennent y fouiner. Je descends les grands escaliers, explique à mes parents que je vais à l'église à mi voix, et pars seller Emperor.
Sur le chemin, je manque plusieurs fois de chuter dans les flaques de boue et béni mes bottes imperméables. Les éléments sont déchaînés, et je fais figure d'enfant perdu dans le brouillard, la bise et l'eau qui tourbillonnent en hurlant. Les paddocks sont totalement déserts, et les lumières des écuries doivent être pâles. Je les atteins au bout de vingt minutes de marche, alors qu'en normal il m'en faut à peine cinq. Je tape mes pieds sur le sol bétonné pour les réchauffer, et les palefreniers viennent me demander si j'ai besoin de quelque chose. Je les envoie chercher un lait chaud avec toutes mes excuses, et rejoins mon frison. Il hennit gaiement en me voyant, mais tire un peu plus la tronche quand je lui explique où nous allons. Il n'est pas enchanté à l'idée de marcher dehors par un tel temps, mais je refuse de prendre ma voiture. La pluie m'embrouille, et je ne veux pas d'accident. Mon cheval secoua alors la tête, comme pour exprimer son accord, et on m'apporta mon chocolat chaud. Je remerciai chaleureusement, laissai sa température réveiller mes cellules et harnachais mon cheval. Je lui mis son couvre rein, inquiet de sa santé, et enfilai une immense veste de feutre doublé d'une toile imperméable, avec une capuche qui me cachai la tête. Ainsi monté sur mon étalon d'ébène, je ressemblais au spectre de la mort ! Le chemin était encombré de branches, de troncs parfois, et était tantôt boueux tantôt sec, dur, gelé. Emperor trébuchait, mais il ne renonça pas. Nous arrivâmes à l'église une heure et demi plus tard, transis, mais en vie. Le prêtre, en me voyant ainsi avec mes gants de fausse fourrure trempés et mes lèvres violettes, envoya un moine bouchonner ma monture et me fit entrer, pour me mettre au coin de feu. La chaleur me revigora un peu, et je m'abandonnai à la délivrance de mes pêchés. Le curé sait que je suis homosexuel, mais quand je lui ai dis, il a sourit et a déclaré qu'il y avait des choses, dans la vie, qu'on ne pouvait pas changer mais qui, même si Dieu les refusait, n'étais pas blâmables. Je lui en suis très reconnaissant. Avouer sans crainte mes abandons aux "plaisirs" de la chair n'a jamais été facile. Aussi mon visage s'empourpre férocement quand je commence à expliquer au prêtre Dawson que cette fois, je veux lui parler d'un véritable plaisir du corps. Je lui raconte les mains de Mathieu sur ma peau, son souffle dans mon cou, ses gestes mesurés et sa voix rauque, hypnotisante. Je lui conte comment, à ma grande honte, je me livre aux plaisirs solitaires que je bannissais autant que possible et qui deviennent peu à peu quotidiens. Il sourit, comme toujours, et pose sa main chaude sur mon épaule tremblante de sanglots refoulés. Il dit que ça n'a pas d'importance, que je suis fils de mon époque et qu'à mon âge, au XXIème siècle, c'est normal. Il dit même que Mathieu, c'est ce garçon dont je lui ai tant parlé et que j'aime ? Oui, je réponds. Alors, suis le vent, il déclare. Je l'apprécie, ce vieux sage. L'église, pour moi, ce n'est pas Dieu. Je sais qui est le véritable Dieu de l'existence, mais l'église me cadre, me donne une raison, un chemin à suivre pour ne pas sombrer. Mathieu me manque, et il n'existe pas vraiment dans ma vie. Je dois l'oublier, cette nuit de luxure que nous avons partagée. Je dois lui tendre la main pour le redresser, et lui donner une vie meilleure. Pas le faire prisonnier de mes filets.
Je mange un gâteau, bois un café fort pour ne pas me laisser engourdir par le froid et reprends le chemin de terre vers les Hespérides. Il ne pleut plus, mais il gèle. Le vent s'est aussi arrêté, ne laissant que le froid et la neige qui tombe en de jolis morceaux de coton immaculés. je desselle Emperor, regagne ma chambre et avale un thé qui me brûle la gorge. Je prends Malou dans mes bras, me blotti sous les édredons, et écoute le silence de l'hiver. Ma cheminée ronfle, mon chat ronronne et les rires de tous les habitants réchauffent mon cœur. Le quotidien est lourd sans toit, mon amour, mais j'apprendrais à te donner le meilleur et à m’effacer pour te laisser avancer. Parce que c'est toi, ma raison de vivre.
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Le lourd quotidien dépourvu de [i]ta[/i] présence.

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