Je suis réveillé depuis une heure déjà, je regarde défiler les heures, lente, éternelle. 01:01 est maintenant affiché sur mon réveil, je suis plongé dans mes pensées, loin, j'ai dépassé le stade de l'inconscient, j'ère entre deux monde. J'attends, je pense.... Aeryn est revenue, la bouche en cœur, comme si elle n'était jamais partie, mais suis je le seul à me poser des questions à ce sujet? C'est bizarre, franchement bizarre, à voir pour la suite.

Finalement le réveil sonne, il est l'heure de se lever. Je sens que cette journée va être dure. Je prépare le déjeuner de Bill, ce dernier me rejoint quelques minutes après, encore tout endormi, il est trop mignon avec ses petits épis de partout. Il me câline et me demande si j'ai bien dormi, je n'ose pas lui répondre par la négative alors je fais un semblant de sourire et hoche de la tête. Il ne semble pas vraiment convaincu, mais j'enchaine en lui retournant la question avant même qu'il puisse protester. Il me répond avec un de ses sourire qui lui sont si particuliers. Ce genre de sourires qu'ont les personnes qui n'ont encore jamais connu la misère, la tristesse... Ces sourires sincère, qui ne cache aucun regret, aucune rancœur, aucun malheur. Cela me réchauffe le cœur et je décide de l'envoyer s'habiller.

La matinée a très mal commencée, je me suis endormi en histoire et je n'ai fait que de la merde en musique. Cela m'as soulé, j'ai fait péter les deux heures suivantes. Il est l'heure de manger maintenant, et comme je suis arrivé un peu en retard au self il n'y a plus aucune place, pas de table vide, Aeryn introuvable mais il me semble qu'elle a cours à cette heure.... Je suis donc dans l'impossibilité d'être avec des personnes que j'apprécie ou seul. Je marche un peu et trouve une table à quatre ou il n'y a qu'une fille dessus, je décide donc de m'installer ici. La fille est assez étrange, sa peau est pâle, on pourrait même croire qu'elle est malade, ses lèvres sont recouverte d'une substance violâtre, presque noire. Ses yeux noisette sont peut être les seules choses qui peuvent sembler naturelles chez elle mais ils sont cachés par une frange nettement taillée et d'une couleur rose pâle assez... Perturbante. Je suis à son niveau maintenant, je la regarde et souris même si cela ne sert pas à grand chose étant donné qu'elle ne m'as pas encore remarqué. Je toussote pour lui faire remarquer ma présence et lui dit du plus amical des tons que je puisse employer:

"hey! Heu... Y a plus de place, tu pourrais me faire l'honneur de m'accepter à ta table s'il te plait?"

Bon c'est peut être un peu trop, je risque de passer pour un coincé du cul ou un focus de service. J'espère qu'elle n'y fera pas trop attention.

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Nous sommes comme des papillons qui battent des ailes pendant un jour en pensant que c'est l'éternité.

J'ai pour guise de réponse un sourire, un peu étrange, je ne saurait dire si se sourire est sincère ou non. Elle est vraiment spécial cette jeune ingénue, elle a un côté attachant, mais on dirait qu'elle se méfie de tout, elle a pas du tout l'air sur d'elle, ça se voit qu'elle est nouvelle.

Je m'assoie donc et commence à manger. Un silence lourd commence à s'installer, j'en profite pour l'observer, elle est plongée dans ses pensées. Elle est plutôt mignonne, si je n'était pas gay, je serai surement capable de la trouver magnifique.

Le repas n'est pas terrible aujourd'hui, je mange quand même, j'ai horreur du gaspillage. Elle, c'est une autre histoire, je la voie remuer sa mixture apetissante, avec une envie débordante. Cela forme un petit rictus incontrôlable sur mes lèvres d'adolescent anglais. Je le retient tout de même du mieux que je peux. Heureusement je n'ai pas l'impression qu'elle me regarde, je suis donc sauvé. Ou du moins je pense l'être.

Finalement je décide de rompre le silence d'une voix amical, cela commençait à devenir pesant.

"Tu ferais bien de manger, c'est encore pire quand c'est froid, et rassure toi, c'est pas tous les jours comme ça, ils sont aussi capable de préparer de bon petits plats."

Je lui fit un clin d'œil, en essayant d'avoir l'air assuré mais je pense que cette tentative a échoué.

"Au fait, je me présente, même si il est fort probable que ce soit inutile, Edgard Still, la grande star britannique, même si j'aime pas beaucoup me présenter ainsi... Et toi tu es???"

Ma voix est hésitante, je ne sais pas trop quels mots utilisés pour ne pas paraitre trop snob ou quoi que ce soit qui y ressemble, je ne veux pas qu'elle croit que je suis se genre de type.

Ca faisait au moins cinq minutes qu’il avait commencé à manger quand il a enfin décidé de briser le silence. Je dois bien avouer que je n’y pensais pas trop, toute songeuse que j’étais. À vrai dire je ne l’ai pas trop regardé, je ne fais que penser à Jamie, à Elle, à mon cauchemar. Je me demande si ces maudites ombres m'ont suivies jusque-là et j'ai peur d'admettre la vérité. J’ai aussi ces effroyables épines dans la gorge et rien que regarder la nourriture m’écoeure.

« Oh, c’est pas grave, c’était pire dans mon ancien lycée, je ne mangeais jamais au self. Et puis de toute façon je n’ai pas vraiment faim. »

Je lui lance un sourire radieux, espérant qu’il ne fera pas trop attention à mon ton déprimé. Il faut dire que depuis le temps, je suis devenue une experte avec la comédie du sourire. Personne n’avait vu mon état dépressif avant que je parte, ils pensaient tous que j’allais très bien. Mais à nouveau, mes yeux se voilent de chagrin. Bon sang ma vieille, ressaisis-toi ! Ce n’est pas avec cette voix et cette tête de zombie que je vais m’intégrer. Décidemment, le social, c’est vraiment pas inné chez moi. Avec Jamie, tout était tellement simple...

« Moi c’est Rachel Parker, je viens de Séoul. C’est en Corée du Sud, je précise en me disant qu’il doit probablement le savoir s’il a un minimum d’intelligence. Je suis arrivée hier soir mais je ne suis pas venue manger, j’étais tellement crevée ! Euh… Je n’ai jamais entendu parler de toi, désolée… Tu es connu pour quoi au juste ? »

Et voilà maintenant je pique un fard et je mords la lèvre inférieure, je me sens stupide de ne rien connaître une fois de plus. Il avait l’air content de se présenter comme une « grande star » et voilà que je vais refroidir sa bonne humeur. En même temps, je ne connais rien aux stars, les seules actualités que je regardais étaient celles du patinage. Je suis vraiment la dernière des idiotes.