Mon histoire :
Je suis née dans une famille modeste vivant quelque part dans le Colorado. Il parait que mes parents étaient des gens bien mais je ne les ai pas connus, ils sont morts à peine quelques heures avant ma naissance et comme ils étaient ma seule famille, je suis allée tout droit à l’orphelinat du coin. Les deux premières années, je suis allée dans diverses familles d’accueil mais disons que j’étais tellement gentille qu’ils préférèrent tous se séparer de moi très rapidement et c’est ainsi que les familles d’accueils, ce fut terminé pour moi ; après tout, il n’y en a pas des masses à la campagne et donc l’orphelinat fut ma maison durant toute mon enfance. J’y ai vécu de nombreuses aventures avec ma meilleure amie, Lydia, nous avons même cru inventer une nouvelle langue, langue que je découvris plus tard être celle des elfes sur la planète de Ludtyvia. Ce furent des années plutôt heureuses, si l’on ne compte pas les petits passages que je supprimai de ma mémoire.

C'était à l'orphelinat, j'étais tombée dans une rivière après avoir chuté d'un arbre situé juste au-dessus de l'eau. Je souhaitais alors traverser l'étendu bleu sans me mouiller mais j'avais glissé et m'étais éraflée en tombant des branches. L'une des personnes qui s'occupait des orphelins comme moi vint à ma rescousse. Elle me sécha puis entreprit de me soigner. Au final, c'était moi qui avait dû me mettre les pansements moi-même tant elle avait eu peur de moi. Je ne l'ai plus jamais vue après, elle était partie à jamais.
Voici la conversation que nous eûmes ce jour-là :
"Pourquoi tu refuses de me soigner ?
-Tu... Qui es-tu ?
-Ben ! je suis Aeryn. Tu veux que je sois qui ?
-Qu'es-tu ?
-Ce que je suis ? Une humaine, comme toi !
-Impossible ! Tu es un monstre ! Tu n'es pas normale !"
Elle m'avait montré mon sang, toute paralysée qu'elle était.
"Ben quoi ? Il n'est pas bleu ton sang ?"
N'en pouvant plus, la femme était partie à toute vitesse pour ne jamais revenir.
J'ai alors complètement oublié ce jour-là, je l'ai refoulé pour me faire croire à moi même que j'étais humaine. Oui, c'était la seule explication possible. Tout est partie de là, je ne voulais plus être traitée de monstre. Je ne veux pas être un monstre.

C’est à partir de ce jour que je compris que j’étais un monstre et pour ne plus jamais l’être, je fis l’unique chose qu’une enfant puisse faire : oublier. L’esprit est une chose stupéfiante, pour me protéger, le mien changea à ma vue la couleur de mon sang, les autres le voyaient comme il était, bleu, mais moi, je le voyais rouge. J’étais devenue comme tout le monde, j’étais devenue normale. Enfin, c’était ce que je pensais et je grandis ainsi.
La vie allait tranquillement, j’étais une orpheline ordinaire, j’allais à l’école, j’avais ma meilleure amie avec moi ; j’étais heureuse. Malheureusement, la vie ne peut jamais être toujours heureuse. Un jour, Lydia fut adoptée et elle partit très loin et je ne la vis plus jamais.Environs un an plus tard, je fus adoptée à mon tour mais je n’eus pas autant de chance qu’elle qui avait eu une famille riche. La mienne n’était que deux paysans, pauvre, vivant dans la région, et m’ayant adoptée juste pour l’argent qu’ils en retireraient. Ils ne firent jamais attention à moi et pourtant, je ne me plains jamais aux services de l’enfance ; je ne voulais pas retourner à l’orphelinat où à présent j’étais seule. Je devins une « gentille » fille aux yeux de l’état et je restai chez mes nouveaux parents cependant, une fois que j’atteins l’âge de l'adolescence, comme tout enfant, je me rebellai et ma rébellion passa par mon nom de famille. Je ne voulais pas du leur, j’en voulais un qui me ressembla et me différenciait de ces gens alors, j’obtins, après de nombreuses demandes après de mes parents, puis de l’état, un changement de nom et je devins enfin Aeryn Ahonni.
Mais revenons plus tôt, à mon adoption, je devins plus rebelle, plus solitaire encore. Je m’absentai souvent pour me rendre dans la forêt et au fil des ans, j’y passais de plus en plus de temps sans que mes parents ne me fassent la moindre remarque. J’appris seule à chasser, d’abord en me forgeant ma propre expérience, puis grâce aux livres de la bibliothèque du village où j’allais emprunter quelques livres pratiques de temps à autres. Je me fabriquais mon propre arc et mes flèches et partais à l’aventure dans la forêt, chasser les animaux. J’appris par la suite à les faire cuire à point, seule encore une fois et ainsi, je pus passer une journée entière dans les bois sans emporter de provision.
On se lasse pourtant vite, surtout les enfants et quand je sus tout cela, l’ennuie me prit alors il me fallut apprendre autre chose.Quelque chose qui pourrait me combler, combler mes envies de frissons et d’aventure. Je trouvai rapidement ce qu’il me fallait et peu après, des objets disparurent dans le village. Les habitants se faisaient voler leur argent, parfois même leurs DVDs, et, pour les deux ou trois qui en avaient, leurs livres. Je fus bien attrapée quelques fois au début mais après plusieurs années d’entrainement, je devins la meilleures. Je pouvais aller dans les autres villages, à plusieurs jours de marche même si je disais juste à mes parents que j’allais faire une expédition en forêt, ils ne me disaient jamais non.
Je gagnais un autre terrain de jeu par la suite, un terrain tellement vaste que je pus exercer sans crainte d’attirer l’attention mes talents de voleuse. Je devins, avec de l’entrainement, la plus entreprenante ce qui revenait à dire que j’étais la meilleure. J’entrais dans les maisons des riches, je me servais, laissais toujours un exemplaire du livre d'Oliver Twist de Charles Dixen, et repartais, aussi discrètement que j’étais venue. Je devins la voleuse au livre, c’était ma marque et ce qui faisait que les vols m’étaient attribués.
Ce terrain de jeu n’étais autre que Ludtyvia, que je découvris par le plus grand des hasards, alors que mes pouvoirs commençaient à s’épanouir, j’apparu subitement sur la planète, sur le continent de Neró, au beau milieu des glaciers. Par chance, j’arrivais près de la maison d’Hasan où je me rendis, pétrifiée autant par la peur que par le froid auquel j’étais trop jeune pour y résister. J’eu de la chance, encore une fois, car Hasan fut très gentil avec moi, il m’accueillit chez lui, m’expliqua tout de ce nouveau monde, que j’étais une mage et que je devais apprendre à utiliser mes pouvoirs mais que les humains comme moi n’était pas apprécié, encore moins sur les continents de Neró, Fogiằ, Gi et Aéras. En fait, le seul où je pouvais me rendre librement était Ăbăcïnus selon lui, cela ne m’empêcha pourtant jamais de visiter les quatre autres, je ne fus jamais attrapée et je me demande encore pourquoi.
J’appris auprès d’Hasan l’art des magies de la glace et de la neige, sans jamais comprendre que cela faisait deux magies comme aucun mage ne pouvait le faire, c’était déjà la preuve que j’étais de la famille mais cela, je ne le compris pas, je ne le comprend toujours pas.
Je vivais ainsi à moitié sur Terre, auprès de mes parents adoptifs, à moitié sur Ludtyvia, où j’étais devenue la meilleure voleuse, et surtout, où j’avais rencontré Hivé, un ocelot qui devint mon familier.
Les années passèrent et l'université arriva. Une décision qui me ravit arriva alors : j’avais toujours obtenue des bonnes notes durant ma scolarité malgré mes nombreux passe-temps et j’avais obtenu une bourse pour la prestigieuse université d'Oxford en Angleterre, je choisis donc de partir et ne revint plus jamais chez mes parents adoptifs. Le bonheur !
Entre temps, durant mon adolescence, comme toutes les jeunes filles, je m’étais rebellée en plus du changement de nom. Je devins gothique pour marquer ma différence, car je voulais être différente alors que sans le savoir vraiment, je faisais aussi tout pour être normale. Je passais des heures sous les pluie, loin de la civilisation qui m’énervait de plus en plus et dont, pourtant, je voulais à tout prix faire partie. Je m’éloignais de tout le monde, m’habillait en gothique, écoutait du métal, et ainsi, je devins ce qui je voulais tant : tout le monde me remarquait et savait qui j’étais. On se moquait de moi, mais cela voulait surtout dire que j’avais une réputation, je n’étais pas invisible. J’étais normal car on me connaissait.