Depuis quelques jours j'errais dans le coin. Je n'avais pas appris grand-chose de l’endroit où je me trouvais. Seulement qu’il se nommait Ludtivia. Ses paysages grandioses m’avaient tout d’abord coupé le souffle et j’étais resté émerveillée quelques minutes. La première journée passée, je m’étais endormis sous les étoiles à l’abri d’une colline. Le lendemain matin, je me suis remise en marche. Mon objectif était de trouver des réponses. Seulement… je n’avais pas encore déterminé mes questions. En attendant, je continuais de marcher. Toujours tout droit. Au début, j’avançais d’un pas dynamique. Peu à peu, ma marche se ralentit. Mes pieds n’assuraient plus mon poids. Mon équilibre s’en trouvait modifié. Lasse, je continuais malgré tout à avancer. A la fin de ma deuxième journée de marche je m’effondrais sur le sol, recouvert d’une herbe grasse. Cette plaine immense semblait sans fin. Et la soif commençait à se faire sentir. Ma gourde était déjà presque vide, et je n’avais pris que ça. Je finis par m’endormir, enroulée dans une position fœtale.


Début du troisième jour. Mon ventre grognait. Mes pieds avançaient d’un mouvement mécanique. Presque instinctivement, comme la respiration. Je ne voyais toujours aucun village, aucun être vivant à l’horizon. Je commençais à douter de ce que m’avais dit mon maitre avant de mourir:

A l’arrivée du solstice d’hiver, ne prends qu’une gourde et traverse les grandes plaines d’Aéras. Au bout de quelques jours tu trouveras ce que tu seras venue chercher. Tu te découvriras toi-même. Tu obtiendras quelque chose de rare. Quelque chose caché depuis des années, qui n’attend que ta présence.
Va Ethany … Et n’oublies pas, suis la Lune et son trajet.

Le début du quatrième jour fut encore plus dur. Harassée par la soif et la faim, je sentais mon énergie faiblir d’heure en heure. Finalement, à bout de forces, je m’effondre hors d’haleine. Mon esprit s’assombrit et des lueurs dansent devant mes yeux. Soudain un éclair déchire le ciel et s’abat dans ma main droite. Mes yeux s’entrouvrent, clignent et s’ouvrent de surprise. Une pomme jaune se trouve entre mes doigts. Mon ventre me rappelle à l’ordre. Je mords la face brillante de la pomme. Son goût sucré et sa fraicheur m’envahit la bouche, emplit mes sens.


Mon esprit résonne de l’image de mon maitre. Un deuxième éclair illumine le ciel. Un parchemin se matérialise dans ma main. Je le déplie et découvre l’écriture de mon maitre:

Bravo, tu as réussi. Je suis fier de toi. Tu as découvert quelque chose. Une énergie pure. L’énergie de l’esprit. Il te faudra apprendre à la contrôler et ça ne sera pas facile. Mais j’ai confiance en toi. Je sais que tu vas y arriver. Concentres toi sur ce que tu veux et mets-y toute ta force mentale.
Courage Ethany, je resterais à tes cotés. A jamais.

A moitié sonnée, je reste assise, ébahie.

Je suis une mage de l’esprit.

Aéras....
Ses plaines luxuriantes, son vent incontrôlable et ses femmes de vertu. Alec regardai les arbres ployer sous les assaut du vent et un sourire étira ses lèvres. Il volait, résistant aux éléments qui tentaient de l’empêcher d'arriver où je le voulais. Kaèr était au courant qu'un hérité vivait dans les environs, et le second était chargé de le retrouver. Youpi... °Fils du vent dans les parages, à 30° sud.°. Oh, ferme là Sandor. Il prit la direction que venait de m'indiquer l'elfe noir de compagnie de mon maître. °Alec, tu me parles mieux. On a sa description. Blond, grand, yeux bleus, et fait attention, il est dangereux°. Alec 'hochai le visage, de là où il se trouvait Sandor ne pouvait le voir, mais le démon sentais très bien qu'il avait comprit. Il coupa la communication entre leur deux esprits et accelera le mouvement. Arthur Mandy. Voleur le plus célèbre de Ludtyvia. Et fils du vent, ce que personne ne savait.

Les ailes du démon se replièrent dans son dos, deux ailes couleurs chocolats aux reflets plus sombres. Beau comme un dieu , respirant la cruauté, le magnifique démon atterrit sur le sol. Et une seule chose retient son attention. Une gamine, dans les 17 ans, des yeux verts, de magnifiques ailes violettes. Le second des des enfers passa une langue rose sur ses canines et s'approcha :

"-Et bien beauté, qu'est ce qje tu fais là, perdu toute seule ?

Caleb fixai la gamine devant lui, fière comme un paon, beau comme un dieu. Il l'a voulait pour la nuit. Et il l'aurait, il en était sur à centpout cent. Ça ne devrait pas être trop compliqué, ce n'était qu'une fille, tellement facile à manipuler.

Maintenant que j'ai découvert qui je suis, j'hésite sur le chemin à prendre. Continuer ? Retourner sur mes pas ? Je décide de continuer. N’ayant pas pu sortir du domaine de mon maitre durant tout mon enseignement, c’est la première fois que j’ai l’occasion de visiter le monde. Je me remets en marche après avoir préalablement remplie ma gourde en imaginant une gourde pleine. Mais j’ai dus recommencer plusieurs fois. J’ai remarqué que fermer les yeux m’aidait à me concentrer. Je réfléchissais à un moyen d’avancer plus vite, mes ailes n’ont pas encore assez d’énergie, lorsqu’un point noir attira mon attention. Le ciel, d’un bleu limpide, contrastait avec cette chose en mouvement. Je plisse les yeux afin de découvrir ce que c’est. Le point grossit de plus en plus et je vois peu à peu une silhouette ailée se dessiner dans le ciel. Heureuse de rencontrer enfin quelqu’un, mais en même temps terrifiée. Je décide donc de continuer à avancer en l’a surveillant du coin de l’œil. Ce qui ne fut pas difficile. Quelques secondes plus tard, elle atterrit à quelques mètres de moi. C’était un garçon à la peau mate. Ses yeux noirs avaient une lueur étrange, malsaine. Ses cheveux étaient de la même couleur que ses ailes : un marron sombre et velouté. Il s’avança de quelques pas :
Abasourdie, j’en oublie de répondre. Comment ça... beauté ? Ce type n’a donc pas d’éducation en matière de courtoisie, de respect, de pudeur ? Gênée et méfiante je lui lâche d’un air froid :
Sous l’effet de la défensive, je le tutoie directement. Je l’observe scrupuleusement. Son poids répartit sur les deux jambes, le buste bombé, la tête haute et fière. Il a l’air sûr de lui. Un peu trop à mon goût.

Avec la guerre contre les Elfes en plein essor, mon peuple galère. Mon père, en tant que roi exemplaire, s'évertue à envoyer des émissaires un peu partout sur la planète, et surtout, par la même occasion, à éloigner ses précieux éléments de surprise. Et bien sûr, son arme secrète. Moi. Je suis donc dépêché sur Aéras, en compagnie de deux espèces de gorilles qui répondent au titre de gardes du corps. Pfah ! Comme si j'en avais besoin... Franchement, parfois, le raisonnement de l'esprit de mon royal paternel m'échappe.
Bref, je suis sur le continent de l'air que je déteste, accompagné d'abrutis qui ne savent que grogner et rire grassement en me faisant du rentre dedans débile, monté sur mon cher puma qui fait la gueule parce qu'il n'y a rien à bouffer dans ces plaines à la noix, et en plus, je suis totalement en manque ! Fait chier. Vraiment.

-Chef ! Démon droit devant, avec quelqu'un d'autre !
-Putaaain... Combien de fois j'devrais vous dire que y a pas b'soin d'me déranger pour ça ??! J'les ai repérés, vous voulez que ça me fasse quoi ?! On va pas accoster tous les gens qu'on croise, si ?!? On a une mission, alors en avant, merde !
-Mais chef... C'est un démon...

Empêchez moi de le tuer... Non mais c'est dingue, ils croient tous qu'ils sont des espèces de justiciers au grand coeur qui vont sauver tout le monde ou quoi ? On est pas des dieux, juste des gardiens, et notre tache n'est pas de faire la police auprès des autres créatures mais de protéger la végétation et tout l'écosystème ! Mais ça, messieurs ne veulent pas l'entendre ! Grr... Bon ben tant pis, je vais y aller, ils seront contents comme ça !
Je prends la direction des deux voyageurs, soupirant et râlant à souhait, provoquant à nouveau les rires stupides des deux armoires à glace inutiles. L'aura du démon me dit quelque chose, mais je ne sais pas où je l'ai déjà rencontré. On verra bien. De toute manière, même si ça me tue de l'admettre, nous sommes complètement paumés alors ils pourront peut être nous renseigner... S'il n'ont pas peur des brutes épaisses ni des "enfants" juchés sur des fauves de deux mètres de long...

Oh, pauvre petit chat. Elle a peur de moi ? Pauvre petite. Je vais lui balancer une réplique sanglante lorsque trois types se ramènent. Un nain sur un tigre géant et deux espèces d’armoires à glace. Des gardes du corps sans doute. Je le regarde fixement, Tarek Thompson. Un frisson parcourt mon échine, mais il est trop loin pour que ses gardes du corps ne le voient... J'ai de mon côté le fait qu'il n'a probablement aucuns souvenirs puisqu'il m'a torturé sur Terre, et non ici. Moi je me souviens de lui, lui... non, surement pas. Mon aura lui dira sans aucuns doutes quelque chose, mais il ne saurait pas que je suis le pauvre et innocent démon qu'il a torturé avec tellement de plaisir. Reste à me présenter sous mon identité ludtyvienne, et non en temps qu'Alec Tân et tout ira bien. Bonjour monsieur Caleb, sans nom de famille. Mon regard glissa sur la peau blanche du gamin, attend un peu que je t'attrape et tu vas apprendre la signification du mot "douleur"! Et encore, je suis trop gentil !

Je reporte mon attention sur l'humaine devant moi, passant une langue de serpent sur mes lèvres. Tu n'as pas peur de moi, ou alors tu est profondément effrayée ? Je le saurai, ne t'inquiète pas. Et ton odeur, l'odeur de la peur, qui prendra part de chacune de tes cellules sera pour moi le plus puissant de aphrodisiaque. Mieux que le pouvoir, mieux que le sexe, la peur des proies. Je crois me souvenir que certains dissent que cela nous perdra, mais moi, je ne pense pas. Bien au contraire... Oui, bien au contraire.

-Petite chose toute tendre. Tu n'as pas peur de moi ? Tu n'as pas peur d'un démon ? Ou.... c'est à régler, c'est un défaut de ne pas avoir peur.... Tu devrais tu sais....

J'avais susuré mes paroles, appuyant sur les "S" comme le ferai un serpent. Elle n'avait pas peur de moi... Et je n'aimais pas ça. Les imbéciles n'allaient pas tarder, ils allaient sans aucun doute nous demander la route, et ensuite.... Je reglerai son comte à cette mignonne petite créature. Elle était humaine, et sans aucuns doutes de sexe féminin. Alors.... j'allais jouer au démon, comme je le fais si bien et si souvent. Réfléchissant à la manière dont j'allais mit prendre "la torturer puis la violer, ou alors la violer puis la torturer", j'adressai mon plus beau sourire aux nouveaux venus.

-Votre Majesté, Hérité Impérial !

Je fis une courbette tout se qu'il y avait de plus ironique, il était plus puissant que moi, mais je n'allais pas m’écraser devant lui. J'étais Caleb, second du roi des démons, et rien ni personne n'avait autorité sur moi si se n'est mon maitre...

Pendant quelques secondes je le sentit ailleurs et un mouvement imperceptible le secoua. Ses sourcils s'inclinèrent et sa lèvre supérieur se releva, dévoilant ses dents blanche en un éclair. Il reporta vite son attention sur moi. Souriant largement, plus sûr de lui et hautain que jamais, il murmura:
Mais une chose m'empêche d'avoir peur. Il a parler à la manière d'un serpent, en faisant siffler les "S" à chaque fois qu'il pouvait. Et j'ai aperçu sa langue. Exactement la même que le reptile sur lequel il se base pour parler. Et surtout, il a prononcé le mot "démon". Quelle était sa phrase déjà? Tu n'as pas peur d'un démon? Toute peur et crainte s'évanouissent automatiquement, remplacé par une énorme curiosité. Je n'ai jamais vu de démons. Je l'observe avec une telle intensité que plusieurs choses se passent sans que jen ais tout de suite conscience. Je m'approche de lui pour le voir dans les moindres détails. Ma main se lève d'elle même et au moment ou mon doigt allait s'enfonçer dans sa joue pour voir quelle consistance il avait, il se détourne. Trois taches s'approchaient de nous.

Je fais un pas sur la droite et regarde l'horizon. La tache du milieu semble plus grande, mais les deux sur les côtés m'apparaissent plus larges. Au fur et à mesure qu'elles se rapprochent, je distingue que deux espèces de singes immondes à l'air idiot encadrent ... un immense félin. Je fronce les sourcils d'incompréhension. Pourquoi ne les mange-t-il pas? Je dois attendre qu'ils soient à seulement quelques mètres de moi pour découvrir un nain perché sur le dos de l'imposant animal... et pour sentir l'odeur des deux autres. Je plisse le nez de dégoût.
Apparemment le démon les connais. Il s'inclina vivement mais remonte aussitôt. Un sourire faux collé à la bouche.
Je regardais l'inconnu qui venais d'arriver, la tête légèrement inclinée. Moi qui pensait que ces plaines étaient désertes...

Je viens de trouver pourquoi je déteste autant les plaines d'Aéras. C'est qu'elles sont si grandes et sans obstacles que je ne reçois pas d'ondes, et je n'y vois rien. J'entends, mais pas aussi bien qu'en temps normal, mais je ne situe pas les choses avec précision. Ce qui veut dire : danger.
Nous arrivons près des deux voyageurs, et je ressent la malsanité du démon. A l'évidence, si je lui laisse l'autre entre les mains, y a des chances qu'elle atteigne pas demain matin. Mais après tout, ce n'est pas mon problème. Je refuse de me mêler des conflits extérieurs.
Nous arrivons donc près des deux voyageurs, et mes pots de colle cessent de rire comme les parfaits idiots qu'ils sont.

-Votre Majesté, Hérité Impérial !

C'est ça ouais, faux cul. Comme si les démons étaient respectueux envers autre chose qu'eux même et leur appareil génital. Pff... Mais bon, on va faire genre d'y croire. Je descend du dos de Télys qui se couche à mes pieds, et les crétins font la révérence quand je passe devant eux. J'adore la sensation que ça fait... Y a pas à dire, être prince c'est la classe. J'ai beau ne mesurer qu'un mètre cinquante cinq, je sais que j'ai de la prestance dans mes vêtements de soie fine et mes bijoux ciselés. Et je sais que toute les filles de la ville veulent me faire un lavage de cerveau pour obtenir mes faveurs. Ce que c'est bête une fille...

-Pas la peine de jouer ce rôle, démon ; redresse toi. Toi comme moi savons parfaitement que nous rêvons de voir l'autre à nos pieds. Mais tout de même, quel est ton nom ? Quant à vous mademoiselle, je me présente : Elis Diwel, prince héritier du trône du peuple de la forêt. Qui êtes vous exactement ? Votre apparence m'est tout à fait inconnue, c'est curieux... Mais les découvertes sont les plus intéressantes des choses, c'est connu !

Je lui adresse un immense sourire, doux et avenant comme je sais si bien le faire. Mon familier vient passer sa tête sous mon bras en ronronnant, et une brise légère fait cliqueter les perles dans mes cheveux, m'amenant une odeur légère mais que je reconnaîtrait entre milles. Amarok.

La jeune fille a un réaction que j'étais très loin de penser possible. Toute peur disparaît de son corps, remplacer par.... Une franche curiosité... Elle est sérieusement stupide ou juste masochiste ? Par ce que franchement, je ne pensais pas possible une telle folie. Ne pas avoir peur d'un démon, tous s'inclinent sur notre passage, si on oublie les elfes bien sur. Mes ailes s'ouvrent et flatte l'air qui bruisse autour de nous. J'adore le bruit des os qui craquent d'une façon que bon nombre définiraient comme macabre. Mais pour moi, se son est juste plaisant. Particulièrement appréciable.

Le mini nain descend de sa monture, le tigre qu'il doit sans doute prendre pour un cheval. Malgré moi, je ne peux empêcher ma lèvre supérieure de dévoiler pour quelque seconde mes crocs d'un blanc immaculé. Je sais très bien que les deux crétins qui servent de garde du corps au prince sylvains ne le veront pas, mais la gamine, il est certain que se "petit" détail ne lui échappera pas. Temps mieux, lorsque j'aurai indiqué le chemin au crétin, je vais m'amuser avec son corps. Je la violerai... Puis... M'amuserai comme sait le faire un démon. La jeunette va comprendre la douleur, les crocs d'un démon sont aussi venimeux qu'un serpent minute. Sans notre sang en échange, notre proie meurt dans la minute, et dans d'atroces douleurs. Ma langue glisse sur mes lèvres, je suis trop vieux pour savoir qu'a l'époque actuelle, ils nomment un geste répétitif comme le mien un TIC, ou un TOC, impossible de me rappeller lequel est le bon. Un trouble du comportement. Et surtout, je ne le fais pas exprès mais se geste est flippant pour mes proies. Une langue de serpent qui glisse sur des crocs effilés, il est normal d'avoir peur....

-Pas la peine de jouer ce rôle, démon ; redresse toi. Toi comme moi savons parfaitement que nous rêvons de voir l'autre à nos pieds. Mais tout de même, quel est ton nom ? Quant à vous mademoiselle, je me présente : Elis Diwel, prince héritier du trône du peuple de la forêt. Qui êtes vous exactement ? Votre apparence m'est tout à fait inconnue, c'est curieux... Mais les découvertes sont les plus intéressantes des choses, c'est connu !

Un sourire froid étire mes lèvres. Les mastrodons qui accompagnent le prince me jette un regard qu'ils veulent avertisseur mais mes prunnelles changent de couleur, le noir profond se teint d'un rouge bordeau, parfaitement en accord avec ma peau mate. J'avais une mission, mais elle était complément oublié. J'avais bien d'autre chose à faire. Comme m'amuser...

,"-Mon nom est Caleb, tout simplement. Mais puisque vous voulez des titres ronflant Votre Majesté, vous avez face à vous le Second de sa véritable majesté Satan, notre roi à tous, nous repressants du mal... Quand à cette gamine, elle est mienne. Alors, je vous serai grès de déguerpir et d'amener vos caniches loin avant que j'en fasse de la bouillie. Pouvez vous disposez ? Ou est-ce trop vous demander ?

Ma voix était glaciale, sans appel. Je voulais cette petite brunette, et je l'aurai. De toute manière, se cher rouquin ne s'intéressait qu'à lui même. Que je m'amuse avec ma proie n'allait quand même pas le déranger. Bien sur que non. Mes yeux maintenant rouges étaient fixés sur l'unique source de danger des environs, le jeune Diwel. Pourtant, mon odorat sur-développer m'apporta une odeur que je n'aurai jamais crut connaître de nouveau. L'ancien Satan approchait à grande vitesse. Il était encore loin, c'était sur, mais son odeur emplissait mes narines. Amarok Ragna, le cousin de mon roi. Un vrai gamin au regard de son âge, mais par sa puissance, il me dépassait largement. S'il voulait m'enlever ma proie, j'allais avoir la rage car je ne pourrai pas défendre mes intérêts. T'as de la chance gamine, il était préférable pour toi de passer entre les mains de Ragna que les miennes. Car lui te violerait uniquement, sans le sang et toutes les petites choses agréables qui vont avec. Un véritable bisounourses ! Pitoyable !

-Pas la peine de jouer ce rôle, démon ; redresse toi. Toi comme moi savons parfaitement que nous rêvons de voir l'autre à nos pieds. Mais tout de même, quel est ton nom ?Quant à vous mademoiselle, je me présente : Elis Diwel, prince héritier du trône du peuple de la forêt. Qui êtes vous exactement ? Votre apparence m'est tout à fait inconnue, c'est curieux... Mais les découvertes sont les plus intéressantes des choses, c'est connu !



Ainsi il existe aussi un peuple de la forêt? Ça me donne encore plus envie de découvrir ce monde, ces peuples, ces hiérarchies. Car ce … Elis a prétendu être un prince. Son visage affiche un drôle de sourire. Essayerait-t-il d’être gentil ? Ma
curiosité s’en trouve exacerbée.

Il descend de son… sa monture, et je me retrouve face à un nain. Le trouvant trop chou dans ses vêtements d’une qualité que je n’oserais jamais imaginer, je m’approche un peu de lui.


-Mon nom est Caleb, tout simplement. Mais puisque vous voulez des titres ronflant Votre Majesté, vous avez face à vous le Second de sa véritable majesté Satan, notre
roi à tous, nous repressants du mal... Quand à cette gamine, elle est mienne. Alors, je vous serai grès de déguerpir et d'amener vos caniches loin avant que j'en fasse de la bouillie. Pouvez vous disposez ? Ou est-ce trop vous demander ?

Ça a l’air chaud entre ces deux-là. Ce démon s’appelle donc Caleb… et il me considère comme sa chose. Je fronce les sourcils et un sentiment de colère m’envahit, beaucoup plus vite que ce à quoi je m’attendais. De quel droit pense-t-il avoir la main sur moi ? Je serre les dents et les poings. Je sens mon esprit se fortifier et mon flot de pensées ne devient qu’un. Punir ce démon pour avoir cru pouvoir me contrôler. Du coin de l’œil je vois un nuage noir se développer au-dessus de nous. Je sais ce qu’il va suivre : un éclair va s’abattre dans ma main, me procurant l’arme de mon choix.


Je souris d’un air sadique. Le meilleur moyen que j’ai trouvé pour punir ce démon trop sûr de lui est l’ignorance. Je transforme mon sourire en quelque chose semblant dire ‘’ pauvre petite créature que tu es’’ et regarde Caleb droit dans les yeux, triomphante. Je me détourne de lui, lui tourne complétement le dos et me penche sur le prince
nain :


L’animal en question avait passé sa tête sous le bras du nain, qui se retrouve le bras presque à la vertical. Mais les deux ennemis semblent soudain percevoir quelque chose que je ne peux pas encore sentir.

Peuh ! Ce démon je vous jure... Des titres ronflants... J'm'en fiche, j'veux juste m'annoncer comme il faut parce qu'après mon père il dit que je suis trop timide et pas assez autoritaire et fier pour monter sur le trône. Sinon, ben j'm'en fiche.
Elle à l'air gentille la jeune fille, par contre. Et curieuse. Pauvre démon, on dirait qu'elle l'ignore un peu... Et ils ont horreur de ça, les pauvres petits. Vraiment. D'ailleurs, en parlant de démons, ça va donner avec Amarok ! Je crois que "Caleb" est chargé de le capturer en plus... Enfin, de le re-capturer. Parce que je crois me souvenir que on ami du feu à passé récemment un assez mauvais moment entre les mains de son cousin, et que les tortures qu'on lui a infligées lui sont restées en travers de la gorge. Pauvre petit... Je n'sais pas pourquoi, mais depuis quelques temps Amarok m'exaspère. Depuis qu'il passe son temps à vouloir "me protéger" comme il dit. Boh, on verra ça dans quelques minutes.

-Chez moi, c'est très grand même si ça n'en a pas l'air. C'est très grand parce que pour les esprits de la forêt, chaque plante devient en cas de besoin une maison. Nous sommes donc chez nous partout. Mais sinon, la ville de notre peuple n'est pas si vaste, elle a un emplacement bien précis et elle résonne du bruit des enfants, des animaux et des forges. C'est très convivial, chez moi. Quant à lui, c'est un simple puma... Juste, il grandit à chaque fois que mes capacités magiques progressent. Donc, ben, il est un petit peu gros...

Je lui adresse un sourire radieux, essayant de ne pas trop faire cas de l'arrivée imminente du jeune Belzebuth. L'air commence à se faire lourd. De toute évidence, il va y avoir du grabuge. Il fait de plus en plus chaud, signe que mon ami se rapproche inexorablement. Mes hommes de mains se serrent l'un contre l'autre, terrifiés, alors que les poils de Télys se hérissent sur son dos. Bon. Donc il a doit avoir sa forme originelle. Brr, il a beau ne paraître ainsi que douze ans, il me fait bien plus froid dans le dos comme ça. Mais bon, soyons digne, nous sommes un prince tout de même. Et puis, on va bien s'amuser...

Aéras, ce continent me plaît décidément. Aujourd'hui, c'est une journée fructueuse. Je déprimais, je suis sortis pour aller trucider des voyageurs, et j'en ai déjà eu neuf. Aah, belle journée. Je suis en train de faire des loopings, de surfer sur les courants aériens qui gonflent mes plumes, retombent, puis tourbillonnent autour de moi comme s'ils voulaient me chasser du continent -d'ailleurs, c'est sans doute le cas- quand je reconnaît au loin l'odeur d'Elis. Tiens tiens. C'est très intéressant, ça.
J'amorce une descente, et me rapproche rapidement de l'endroit. Peu à peu je perçois l'odeur de deux autres Sylvains, sans doute une escorte, et puis celle de Télys. Enfin il y celles d'un démon et d'une personne que je n'ai jamais croisée. Encore mieux, une nouvelle tête. Qui va sans doute se demander pourquoi je suis crépis de sang, mais bon tant pis faut s'y attendre avec les démons hein. Je met environ dix minutes à arriver, et ils m'ont sans doute déjà repéré. Du moins, j'espère pour eux...
Je me pose sans un bruit sur le dos du grand puma, qui pousse un rugissement fou furieux et tente der me croquer. Pas assez rapide. Ils sont tous là, tout mignons à se défier du regard les uns les autres alors qu'une jeune femme semble tenter de discuter avec le prince de la terre. Je fixe mon regard de braise sur le démon en face d'eux. Toi...

-Bonjour, tout le monde... Qu'est-ce qui nous vaut cette jolie petite réunion, hm ? Oh et, mes respects, Caleb...

Ma voix est aussi venimeuse que celle d'un serpent, sifflante et acide. Des flammèches noires comme de l'encre tournoient lentement autour de moi, comme des reptiles avides de sang. Je le hais... Je voudrais le déchiqueter en petits morceaux, lui faire goûter au plus profond des désespoirs. Mais comment le pourrai-je ? Il a mon cousin derrière lui, et je ne tiens pas à raser un continent. Je ne me présente pas, je n'en vois pas l'utilité. Mon nom ludtyvien est et restera pour tout le monde un mystère. Ici, je n'ai pas de nom. Seul Kaèr le connaît, mais mon frère, avant que nous fuyions, s'est arrangé pour qu'il ne puisse pas le révéler. J'ai des envies de meurtres violentes. Je me demande si Elis ferait la tronche si j'assassinais un de ses gardiens. Je pense pas, vu la gueule qu'ils ont et le QI qui émane de leur personne... Hm, c'est à demander on ne sait jamais. Vu que le prince n'apprécie absolument pas la compagnie, je doute qu'il supporte celle des simples d'esprits. Bon aller, je ne me pose pas de questions et j'en trucide un. Je vois pas pourquoi j'aurais à m'expliquer, j'suis un démon.
Mon poignard aiguisé transperce la gorge du plus proche des deux colosses sans prévenir, et je le retire violemment, déchirant les chairs tandis qu'un geyser de sang éclabousse la peau du prince qui parlait à la jeune fille. La couleur vermeille tranche magnifiquement sur le blanc de neige. Ce garçon est une oeuvre d'art vivante. Et lui là, Caleb... S'il osait lever sa main sur lui... Si par malheur tu envoies ton bras droit s'en prendre à ma faiblesse, cousin, je te jure une déchéance lente et douloureuse... Enfin... Si ton bras droit te revient. Parce que j'ai vraiment le poing qui me chatouille...

Ils se sont tout les deux désintéressés de ma petite personne, et je crois que ce n'est pas plus mal. La chaleur augmente, les criquets et autres animaux qui peuplent ses plaines se taisent. Une nuée de perdrix s'envolent en piaillant, le danger est de plus en plus proche. J'inspire profondément et son odeur remonte jusqu'au fin font de mes sinus. Une douce odeur de peur se met à flotter sur la scène que nous offrons et je me rends contre avec effrois qu'elle est mienne. Lui... Je ne veux le voir, et je me dois de l'avouer, il me glace le dos.

Sa forme se profile alors avec de plus en plus de netteté. Il est sous sa véritable apparence, un enfant d'une douzaine d'année, des ailes aussi noires que celles d'un corbeau et des yeux de braises. Instinctivement, mes prunelles prennent leur teinte originelle du rouge braise de l'Enfer, couleur digne de mon peuple. Je n'ai beau n'être qu'un "mudblood", je suis un véritable démon au même titre que les autres. Je n'avais rien de par mon sang, et je suis devenu un monstre pour palier à se défaut qui m'handicape depuis tant d'année. J'ai tué mon père pour tenter de passer outre, mais tous sont toujours là pour me rappeler mes origines plus que modeste. Mais je n'ai pas besoin d'eux pour vivre. Satan m'a choisit pour être son second, et aujourd'hui, je ne suis pas n'importe qui.

Entre la chaleur dégagée par le jeune hérité et la mienne, les plaines sont presque insoutenables. Elis et la jeune femme doivent avoir bien du mal à supporter...

-Bonjour, tout le monde... Qu'est-ce qui nous vaut cette jolie petite réunion, hm ? Oh et, mes respects, Caleb...

Je lui jette un regard noir, mon nez plissé à l'instar de l'animal qui fut mon familier. Il parait que je ressemble à un loup dans ma façon de me mouvoir, de me comporter et de gronder. Je n'ai pourtant pas été lié longtemps avec l'animal en question, juste quelques centaines d'années. Je l'avais tué de mes propres mains après la trahison d'Alcazar. Je regardais alors les divers protagonistes et un grondement sourd jaillie de ma gorge. Me tournant vers la jeune femme, je pris sa main avec violence et déposa un baiser dessus tout en lui susurrant :

-Nous nous reverrons bientôt beauté, je t'en fais le serment sur la terre de mes ancêtres. Puis, me tournant vers les autres j'ajoutais : Mes hommages démons, mes respects votre majesté

Je leur fis un faux sourire et mes ailes déplièrent leur envergures, avant que je ne parte. Petit crétin d'ancien Satan, tu ne perds rien pour attendre ! Un jour, mon arme rencontrera ton cœur et tu ne seras plus de ce monde pour empêcher mes plans de marcher droit.

Le Prince me sourit. Il a l'air amusé par ma curiosité. Tout le contraire du démon qui, comme je l'esperais, n'a vraiment pas l'air d'apprécier mon ignorance délibérée. Le Prince répond à ma question:




Ca me donne encore plus envie de découvrir le monde! Mais mon enthousiasme est vite entâchée par une drôle sensation de chaleur. Je regarde autour de moi mais je ne vois rien. Elis à les yeux dans le vague, appuyé contre son puma. Je jette un regard à Caleb. Celui-ci fixe le ciel avec .... Non, serait-ce de la peur? Finalement ce démon arrogant aurait peur de quelqu'un ?

L'air commence à devenir presque irrespirable tant il fait chaud. Je ferme les yeux et imagine une bulle d'air frais qui m'enveloppe. Un éclair réalise mon souhait. Je respire de nouveau normalement. Une forme noire apparait enfin dans ma vision. Piètre vision, je suis sûre que les deux autres l'avait repéré avant moi. C'est un jeune démon d'une dizaine d'année, crépit de sang. Il atterrit sur le dos du puma. Celui-ci, trs mécontent, tourne en rond pour essayer de déloger l'individu sur son dos. Il fait claquer ses énormes machoires, qui se referment toujours sur le vide.




L'air se trouble autour de lui, je devine donc que c'est de lui que provient toute cette chaleur. Son air dédaigneux et ce semblant d'oublis envers l'autre démon m'indique immédiatement leur type de relations: ils ne peuvent se supporter. Et cette haine semble se matérialiser autour de lui: des flammèches noires l'entourent. Soudain, il semble s'interesser aux deux gardes du corps. Il agit si vite que tout semble me parvenir au ralenti. Un éclat metallique brille, son corps se tend, et dans un mouvement parfait, une détente musculaire complétement maitrisée, son poignard tranche la gorge d'un des garde, laissant une plaie béante cracher son sang avec force. Sang qui tâche même le visage du Prince.

Brutalement, Caleb me prend la main et y plante un baiser, mêlant douceur et violence, comme il sait surement bien le faire.




Je la retire vivement et fait une grimace de dégoût. Un démon apeuré face à un autre démon. Il en mène pas large... Il salue aussi les deux autres:




Son sourire faux accroché aux lèvres, il prends son envol et disparait en quelques minutes à mes yeux. Je me tourne vers ceux qui restent, qui ont l'air de se connaître.




J'avoue qu'il fait un peu peur, enfin il en impose quoi. Il parait beaucoup plus dangereux que Caleb. Mais si c'est l'ami d'Elis, et qu'Elis est gentil alors.... Il est surement gentil.
Mis à part qu'il tue. Détail non négligeable. Quoique, les gardes du corps puaient....
C'était donc une bonne action.

L'air devient irrespirable. Tout semble se figer, et la nature se mus en une masse de terreur rampante. Le silence s'installe, alors qu'Amarok se pose en coup de vent sur le dos de Télys qui pousse un rugissement furieux et tente de l'attraper en vain. Le mon de cesse de tourner, et la voix menaçante de mon meilleur ami s'élève.

- Bonjour, tout le monde... Qu'est-ce qui nous vaut cette jolie petite réunion, hm ? Oh et, mes respects, Caleb...

La respiration de Caleb s'est faite lourde, sa peur est presque palpable. Cette peur de la part d'un démon me rappelle quelqu'un... Mais qui ?! Cette histoire de mémoire commence sérieusement à me chauffer ! Hm, bon, tant pis. Je crois qu'il a vraiment, vraiment peur. Ce doit être un démon de sang "inférieur" comme dit Amarok, à mon grand damne. Je trouve ça très méchant. Mais bon, je n'ai rien à dire, ce n'est pas mon peuple.
Il plante un baiser sur la main d'Ethany, qui la retire vivement. Pff, même en train de se pisser dessus, les démons draguent ! Quelle horreur, ils sont pires que moi.

- Nous nous reverrons bientôt beauté, je t'en fais le serment sur la terre de mes ancêtres. Mes hommages démons, mes respects votre majesté.

Ah tiens, il a tellement peur qu'il s'en va. Surpris, je penche la tête de côté et lève le visage vers le ciel dans l'espoir de voir autre chose que la nuit noire. Mais non, rien. Mon corps se détend alors que je plisse le nez et les lèvres en une moue enfantine, quand un jet de sang brûlant m'éclabousse le visage, les petites taches écarlates se mêlant aux touches de sons qui parsèment ma peau. Je sursaute et laisse échapper un petit glapissement, avant de me tourner vers l'auteur du meurtre potentiel... Bon' vérifié, qui vient de faire ça. Respire, Elis, calme...


Je me tourne vers la jeune femme, surpris. N'a-t-elle donc jamais mit le pied dehors ? La situation est assez évidente, pourtant. Je m'essuie le visage, blasé, et soupire avant d'expliquer.

-En réalité, c'est assez simple. Amarok Ragna ici présent est l'héritier légitime du trône infernal, mais son cousin a prit le pouvoir traitreusement. Caleb, qui était là tout à l'heure, est le second dudit cousin. Mais il est de ce que les démons du feu, gardiens des âmes, appellent "de mauvaise naissance". Ce statut arbitraire les désigne comme faibles, et donc tuables par un démon de sang royal comme Amarok. Du coup, il en a peur. Voilà. Si tu permets... Amarok. Pourquoi t'as buté mon garde ??! Tu fais chier là !!

Je souris à Ethany, et me tourne vers celui que j'engueule. Bon, Amarok va gueuler parce que je condamne encore une fois les principes de son peuple; mais après tout il n'a que mépris pour les Sylvains alors devrais-je me sentir coupable ? Non ! En plus il vient de niquer un de mes soldats... Ils sont cons mais bon, au fond, même si je râle tout le temps à leur propos je les adore moi...

J'aime pas, les gens qui se la jouent et qui n'ont pas de couilles. Ma haine se matérialise de plus en plus, et je laisse échapper un feulement alors que le second de l'imposteur qui m'a dérobé le trône crève à moitié de peur dans ses basques et s'apprête à s'en aller. C'est ça, pars, je vais te poursuivre. Je vais te faire voir, moi, ce que vaut un véritable prince au sang pur, et pas un bâtard de mauvaise lignée comme toi... Jamais mon père n'aurait pris un tel bras droit, aussi cruel soit il !! Kaèr fait honte à notre famille !

- Nous nous reverrons bientôt beauté, je t'en fais le serment sur la terre de mes ancêtres. Mes hommages démons, mes respects votre majesté.


-En réalité, c'est assez simple. Amarok Ragna ici présent est l'héritier légitime du trône infernal, mais son cousin a prit le pouvoir traitreusement. Caleb, qui était là tout à l'heure, est le second dudit cousin. Mais il est de ce que les démons du feu, gardiens des âmes, appellent "de mauvaise naissance". Ce statut arbitraire les désigne comme faibles, et donc tuables par un démon de sang royal comme Amarok. Du coup, il en a peur. Voilà. Si tu permets... Amarok. Pourquoi t'as buté mon garde ??! Tu fais chier là !!

Ouh, quelle profusion d'évènements ! J'en frétillerai presque de joie, si j'étais un poisson ou un chien... Beurk.0 Tout ça me débecte. Ces créatures faibles, qui fuient ou se laissent envahir par une naïveté dégoulinante, ou encore qui se permettent de juger un peuple apparu trois cent ans avant le sien !
Un grondement indigné enfle dans le haut de ma poitrine, et l'herbe s'enflamme sur quinze mètres derrière moi, prenant une couleur noire foncée quand les flammes me reviennent et que je les avale sans broncher. J'ai envie de sang, il me faut du sang et rien ni personne ne pourra m'arrêter aujourd'hui. L'entrainement de Maël n'avance pas, et ce piétinement incessant me rend fou. Alors si en plus ma marionnette sexuelle préférée commence à discuter ma façon de penser ou les us et coutumes des démons du feu, là c'est trop ! Le coup part tout seul, violent, et le choc de mon poing serré sur le visage sans imperfection d'Elis jette un froid. Le craquement que fait l'os de sa pommette est sinistre, mais je ne m'arrête pas. Le feu englobe ses jambes, et il se prend les pieds dans les herbes et hautes et je retire mes flammes en me délectant de son expression terrifiée quand il a chuté. Puis je plante mon regard dans celui de la jeune femme ailée, furieux, découvre les dents en sifflant comme un cobra avant de prendre mon envol d'un seul salto arrière. Caleb, tu ne m'échappera pas. Je te prend en chasse, que le naïve et le prince se débrouillent. Finalement, j'ai trouvé quelque chose de bien plus intéressant qu'un minuscule sylvain... J'ai des comptes à régler.

- En réalité, c'est assez simple. Amarok Ragna ici présent est l'héritier légitime du trône infernal, mais son cousin a prit le pouvoir traitreusement. Caleb, qui était là tout à l'heure, est le second dudit cousin. Mais il est de ce que les démons du feu, gardiens des âmes, appellent "de mauvaise naissance". Ce statut arbitraire les désigne comme faibles, et donc tuables par un démon de sang royal comme Amarok. Du coup, il en a peur. Voilà. Si tu permets... Amarok. Pourquoi t'as buté mon garde ??! Tu fais chier là !!

Waah rien que ça. En fait ce Caleb se donne des airs de grand démon vilain et méchant... ce qu'il est. Mais il a pas pu cacher sa peur. Ahah c'est drôle. La prochaine fois qu'on se recroise, je me fouterais de sa gueule. Par pur plaisir sadique, il devrait comprendre ça.
Par contre le nain qui engueule le grand démon... ça je comprends pas trop et je penche la tête sur le côté d'un air interrogatif. Amarok a pas l'air d'apprecier, mais vraiment pas. Il se met à gronder comme un animal. Même le gros félin rabats ses oreilles. L'herbe s'enflamme autour du démon. Je suis obligée de renforcer ma bulle de protection. Je me demande comment le Prince s'en protège. En tout cas, il ne se protège pas de ce qu'il reçoit ensuite, il ne s'y attendais surement pas. Le poing du démon part avec une vitesse inquiètante et dans un "CRAAAC" retentissant, s'écrase sur le visage du Prince nain. Ses yeux s'équarquillent sous le choc et continuent de s'agrandir: le démon lui a envoyé ses flammes dans les pieds et la ainsi fait basculer lourdement sur le sol.
Il braque soudainement ses yeux sur les miens. Il a l'air vraiment furieux mais je garde mon calme. Il est juste énervé, je suis sûr qu'il peut être gentil. Il siffle d'un air dangereux. C'est vraiment un truc de démon ça. Je sais pas ce qu'ils ont avec les serpents. Il plisse les jambes et s'élance dans un salto arrière et déploie ses ailes immenses. Sans un regard en arrière, il s'envole et disparait au bout de quelques secondes.


J'ose désactiver ma protection. L'air est encore un peu chaud. Je ferme les yeux et imagine un minijupe noire à la place de mon jean et un tee-shirt blanc fin à la place de mon sweat. Un éclair me nimbe de lumière et effectue les changements que je voulais. Satisfaite de ma tenue, je regarde le Prince, toujours dans l'herbe.

- Et moi qui croyais que vous vous connaissiez bien... Vous avez une drôle de façon de vous dire bonjour! T'es blessé? Je sais pas guérir les gens mais je peux te faire apparaitre de la glace si tu veux.

Je lui tends la main pour l'aider à se relever en ignorant totalement le gros chat qui relève ses babines en grognant et en plissant les yeux dans ma direction.

Les bras croisés, boudeur, je continue de faire la tête à Amarok. La chaleur qui enfle brusquement autour de moi me fait donc brusquement sursauter, et avant que j'ai pu reculer ou protéger mon corps son poing brise l'os de ma pommette d'un seul coup. Un cri de douleur m'échappe, et je lève mes mains devant mon visage pour éviter de me faire frapper à nouveau, mon visage guérissant dans la seconde. Quel idiot je fais...
Le feu s'enroule autour de mes jambes, comme un serpent furieux, et brûle la plante de mes pieds presque au maximum. Je me laisse tomber, paniqué, et un véritable hurlement s'élève dans la plaine cette fois. Je ne vois plus rien !! Il a brûlé mes pieds !! Enfoirééé !!!

- Et moi qui croyais que vous vous connaissiez bien... Vous avez une drôle de façon de vous dire bonjour! T'es blessé? Je sais pas guérir les gens mais je peux te faire apparaitre de la glace si tu veux.

Je reste par terre. Ah, oui, c'est vrai qu'il y a la jeune géante... Étrange qu'elle n'ait pas pris la fuite, elle a du courage. J'allonge mes jambes devant moi, les épaules au sol, respirant le plus calmement possible. Les brûlures me font horriblement souffrir, et guérissent lentement. La chaleur était trop forte, je vais être obligé de supporter l'aveuglement total au moins jusqu'à ce soir, c'est le temps qu'il faudra. Soit plusieurs heures à la merci de tout, sans aucun moyen de me protéger hormis le gorille rescapé et bien entendu, Télys. Qu'est-ce que je ferais sans lui, je vous le demande.
J'adresse un sourire paisible à la jeune femme, et mon familier glisse sa tête sous mes reins, pousse de toutes ses forces pour me lever, et je me hisse à califourchon comme je peux. Au dessus du sol, les jambes dans le vide, aveugle, endolori. Brillante journée...

-C'est très gentil à toi mais ça va aller. Télys va prendre soin de moi, et mon garde aussi. Je vais vers l'Est, et toi ? Nous pourrions cheminer ensemble...

Et tu pourrais sans doute avoir une conversation avec moi, contrairement à cet imbécile fini collé à mes basques...