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 Blood drops and tea cups

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 25
►PORTRAIT : Blood drops and tea cups Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

Blood drops and tea cups Empty
MessageSujet: Blood drops and tea cups   Blood drops and tea cups EmptyMar 10 Sep - 15:12

Le son des pneus de la voiture qui s'éloignent. C'est la dernière chose que j'entends. Le ciel bleu et les branches vacillent dans mon champ de vision. Le sang qui goutte de mes bras me semble devenir glacé, et je sombre dans les limbes de mon esprit. La vie fuit lentement, et malgré ma lutte mentale, je n'arrive plus a percevoir quoi que ce soit, encore à bouger. Je suis passablement stupide comme garçon. Je m'énerve, je me fais mal parce que je ne parviens pas assimiler mon changement. J'ai trop longtemps eu l'habitude de me faire très mal et de guérir tout de suite, alors  que ce ne soit plus le cas est assez perturbant. Ma tête me fait très mal. je comprends maintenant que je suis capricieux, dans cette situation réelle, j'ai peur. Atrocement peur d'y rester. J'veux pas mourir, pas là, dans un pré, comme un imbécile ! Mais j'ai pas la possibilité de lutter. Je ne sens même plus mon bras. Je vais dormir un peu...

Le sol tangue sous mon dos. Je prends lentement conscience d'une respiration à côté de moi. Par réflexe, je pose violemment ma main sur mon bras, lisse, soigné. Ma mère ou ma soeur, l'une des deux m'a trouvé et m'a -encore- tiré d'affaire. Mais alors, pourquoi ce silence et cette douleur persistante au crâne, et la nausée ? Et pourquoi je sens un catéther sous ma peau ? Si elles m'ont soigné, pourquoi une perfusion ?
J'ouvre les yeux, testant la luminosité, et les referme imédiatement en grognant. Fichu soleil, argh ! Et c'est là que je prends conscience d'autre chose : quelqu'un serre ma main. Je tourne mon visage vers la gauche, intrigué, et ose entrouvrir les paupières pour m'habituer a la lumière. La personne à côté du lir fait plier le matelas pour me redresser, et je murmure un remerciement pendnt que ma vue se fait plus précise. Et je vous jure, le choc est de taille. Je sens mon coeur louper un battement, mon regard se faire plus doux et mon esprit s'apaise. "Mehdi..." J'entends son souflle quand il sourit. Instinctivement, mes doigts se resserrent sur les siens ; je suis lui avant qu'il ne sois moi. "Il te fallait une transfusion sanguine, bro'. Je suis le seul être compatible alors...
-Tu es fou... J'méritais d'crever dans ce pré, ça m'aurait fait les pieds un peu. Tu... C'est bizarre de penser que ton sang coule dans mes veines." Et il se marre cet idiot ! Il rigole et il me tend une tasse de thé, le visage modifié par son éternel sourire XXL. Ce type me tue. Il est toujours paisible, entier, prêt à pardonner. Le seul qu'il n'ait jamais excusé, c'est moi. Et je le comprends très bien. Ce qui s'est vraiment passé entre nous ? Trop long à raconter ? Etait-ce de l'amour insupportable ou de la jalousie et bien, ni l'un ni l'autre. C'était quelque chose de plus profond que ça, qui grondait  en nous, qui accentuait nos différences et je crois, une sorte de sentiment au delà du fraternel qui nous térrifiait. Et pour l'un et l'autre, il était inenvisageable de vivre côte à côte un instant de plus avec ce sentiment dans le coeur. Alors on a cherché des excuses, on s'est disputés, et j'ai fini par pousser trop loin, volontairement.

Back in time, december 16, 2006

"Ca suffit, Mehdi, Tarek ! Dans vos chambres !!"
Un raclement de chaises, des grognements. "Dans notre chambre m'man.
- MONTEZ !!!
-Roh ça va..."
Son dos, juste devant moi, ses mains dans ses poches et un mèche de cheveux rebelles sur le côté de la capuche de son sweat. je l'imaginais très bien. Le bruit de mes pas, mes semelles coquées de punk sur les marches. La texture de la poignée sous mes doigts en refermant la chambre. Et...
"Pourquoi tu passes ton temps à me chercher, 'Rek ?! C'est quoi le problème avec moi ?! J'en ai marre d'être le défouloir de tes nerfs !!"
Le son de mon poing contre sa joue, de ses os qui craquent. Et puis son pied qui rencontre mon ventre, comme une masse. "Alors ça 'grand frère' tu vas le payer cher ! Je suis pas un punching ball ! J'ai rien fait qui mérite un traitement pareil ! Salopard !" Et ses doigts dans mes cheveux, qui serrent, le mur qui rencontre ma tempe. Le parquet glacé sous ma gorge, la tête qui tourne une seconde et mon hurlement de rage. Lui, qui lève ses mains pour se protéger de moi , moi qui enserre ses jambes et ses bras de ronces, qu'il défait dans l'instant. Mes ongles lacèrent son cou, et il me renverse au sol, frappe mes côtes avant que je ne l'envoie valser contre la fenêtre qu'il traverse pour atterir dans la piscine, en dessous. Sans réfléchir, je saute. Et il me rattrape, cueille mon menton. Mon arcade sourcillière pisse le sang, j'ai un poumon perforé et il n'est pas mieux que moi. Heureusement, ma fureur diffuse une magie soignante bénéfique pour nous deux. "JE T'AI FAIT QUOI TAREK BORDEL ??!" Et mes lèvres, contre les siennes. Son coeur qui loupe un battement, la chaleur insoutenable de la gifle monumentale qu'il me met. Ses bafouillages, la terreur dans le fond de sa voix. Et enfin un souffle, les cris de ma famille, et ses pas à la course qui s'éloignent vers la ville. Ensuite... Plus rien. Le silence, le froid, une ligne de portable coupée qui sonne dans le vide de mon esprit et du sien.
Le vide. Je comprends ce que je contemple en permanence, maintenant. Je sais pourquoi je te menais la vie dure. Parce que c'est toi qui pouvais me montrer ce vide, qui le comblait, et je refusais de savoir que tu pouvais me le faire affronter. Alors je te gonflait pour que tu n'aies d'yeux et de temps que pour moi. Je ne pensais pas que tu partirais... Mehdi.
Le grand peuplier du jardin reste seul témoin de nos rires d'enfants.


"Tarek... Ce jour là, quand tu m'as embrassé... Pourquoi tu as fais ça ?
-Pour que tu saches que je n'avais rien contre toi, et que c'était moi qui avais un problème. Remember ?
-C'était l'époque de...
-Amarok."
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