C’est le troisième jour du nouveau mois, le jour même de mes dix huit ans que les elfes ont décidés de faire de moi leur reine. Depuis deux jours, je travaille aux préparatifs, à l’éradication de la moindre étincelle néfaste. Tous, absolument tout doit être parfait. J’ai envoyé ma sœur à l’autre bout de la planète, ramener parmi nous les peuplades glacées d’Odin. Freya n’a jamais été habitée, aussi loin que remonte les souvenirs de nos peuples. Elle n’est donc pas là pour chercher à faire disparaitre ma personne. Assise devant ma coiffeuse, je laisse les humaines de compagnie tressent mes cheveux, leur faire prendre les formes voulues pour accueillir la couronne royale. L’une d’elle revient et apporte la robe que je porterai pour mon avènement. Je la détaille, laissant mes prunelles caressées les fils en soie d’araignée ludtyvienne, teintent dans la force des larmes elfiques. Parée de milliards de reflets d’argent, elle me semble plus belle que ce que je n’ai jamais vu jusqu’à présent. Une dentelle pure couvre le décolleter en pointe échancrée et les manches qui descendent jusqu’à mes pieds sont doublées de fourrure d’hermine importée de la Terre. Mon corps enduit d’huile parfumée brille de mille feux, et je laisse mon regard déchiffrer mon image dans le miroir. Je suis réellement magnifique. Et même les courbes de mon ventre n’y change rien. La grossesse me va magnifiquement bien, et le visage d’Amarok m’apparait en permanence, me laissant rayonnante.

« -Votre majesté, il est l’heure. Votre peuple vous attend. »

Les paroles de mon frère arrachent un sourire à mes lèvres. Je suis aussi prête qu’eux. Vêtue de mes habits de couronnement, je n’ai jamais eu autant envie de faire quelque chose de ma vie. C’est le visage baisser, mais avec un sourire rayonnant que j’ai remonté l’immense allées de la salle du trône du Till’Kebir. Le temps est enfin venu, le monde va changer, et ce à jamais.

« -Damoiselle Leyïa Till’Edwin de la Siva, princesse des elfes et du bien, maitresse des territoires de lumières, duchesse de la forêt de cristal, aujourd’hui marque l’avènement de notre peuple. En ses jours sombres, vous êtes ici comme princesse, et dans quatre heures, vous serez notre reine. Prenez place. Le monde a jamais change. »

Les paroles du prêtre de la Grande font naitre sur mon visage un faux air concis. Je serais reine à l’instant même où la couronne touchera ma tête. Je laisse donc ses paroles emplirent le palais des elfes, caresser comme du duvet mes oreilles, comme du miel. Et voilà que, quatre heures plus tard, exactement comme l’a expliqué le prêtre, je me mets à genou devant la garde blanche. Leur capitaine, mon grand frère laisse un gigantesque sourire transformer son visage. Il doit être l’un des seuls elfes du monde à être musclé comme un dieu. Même Mathieu ne lui arrive pas à la cheville. Il est beau, réellement. Il fait apparaitre la couronne sur son écrin de velours rouge, et mes lèvres carmin s’étirent en un immense sourire. Les joyaux brillent comme ils ne l’ont jamais fait, et éclaire mon visage à l’instant même où elle trouve sa place sur ma tête.