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 The Wolf and the Deer

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 25
►PORTRAIT : The Wolf and the Deer Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

The Wolf and the Deer Empty
MessageSujet: The Wolf and the Deer   The Wolf and the Deer EmptyJeu 4 Juil - 17:38



Mon pied touche l'herbe et la mousse moelleuses des sous bois. Derrière moi, j'ai le sentiment qu'il n'y a que le vide, et devant, cette étendue qui m'est interdite mais que je dois pénétrer. Le territoire des loups abrite mon familier qui se terre, refusant de retraverser la forêt dans laquelle il a accidentellement atterri en poursuivant un sanglier tant il craint d'être abattu. Seulement, ce n'est pas si simple d'entrer pour moi. J'hésite, tendu, quand une onde magique sombre comme le manteau nocturne des prédateurs glisse sur ma peau. Je sens un froid mortel prendre part de mes veines et je bondis au milieu des arbres, détalant comme un lapin. Les branches se prennent dans mes boucles mais je continue à courir, tétanisé, laissant sans aucun doutes des cheveux incandescents accrochés aux arbres mais franchement, j'ai trop peur pour m'arrêter.
Mais je stoppe quand même, alors qu'une voix rauque et envoûtante à l'accent chantant de je ne sais où -le sud j'ai l'impression, mais pas uniquement- claque dans l'air, demandant ce que je fais là, sur ses terres. Je gèle sur place. "Ses" terres ça ne peut qu'être...

-The King...

Je chuchote. Mes paupières battent, et alors des pas se rapprochent par l'autre côté, accompagnés de cette horrible sensation de mort. Mon sang stagne dans mes artères, et la peur envahi mes sens alors que ma respiration se fait plus hachée et râpeuse, à l'instar de mon rythme cardiaque. Le contact avec Télys se fait de plus en plus abstrait et je sens l'atmosphère devenir électrique entre les deux autres. Je veux fuir, je veux absolument prendre la poudre d'escampette mais comment ?! Le loup nous sommes alors soudainement de disparaître rapidement de sa vue et que nous n'avons pas intérêt à ce qu'il nous y revoie et les muscles de mes jambes se détendent brutalement, me propulsant entre les branches basses dont les griffes lacèrent la peau fine de mes joues, m'arrachant des cris de bête blessée. L'autre, celui qui sens la mort, m'a prit en chasse. Je le sens, je l'entends derrière mon dos et je heurte violemment une clôture de barbelés. Un glapissement pitoyable retentit dans le bois, et l'intonation de sa voix qui cherche à avoir confirmation de ma terreur sèche ma bouche. J'acquiesce, penaud, les larmes aux yeux quand le loup refait son entrée et que je fuis encore une fois. C'est très répétitif, et je me sens comme un gibier disputé par deux monstres. Je bondis entre le arbres, et une branche plus grosse que les autres déchire furieusement la chair pâle de mon ventre, juste au dessus de ma hanche droite. Une chaleur moite s'étend sur ma peau et mon t-shirt, transperce ma veste, et une violente nausée me fait tourner la tête. Je "regarde" autour de moi, et localise le Grand Roi loup non loin, immobile. Je sens qu'il a des intentions pas claires, mais je la souffrance qui prend possession de mon ventre est trop forte et je m'agenouille pour faire une pause. L'aura maléfique de ce qui doit être un esprit des ténèbres s'est éloignée, et je me laisse aller contre le tronc d'un sapin, l'odeur de musc emplissant mes narines, apaisante. Je meurs de chaud, mais j'ai froid sous la pression de mes doigts, et de la sueur perle à mon front et mes tempes alors que j'ai la sensation d'avoir la peau sèche comme le sable du Sahara. Toutes ces contradictions me donnent envie de vomir, et c'est dans un état second que je constate que le grand loup s'est rapproché de moi et ne cesse de railler ma situation. Je l'envoie se faire foutre, grommelant, et chasse son bras ensanglanté qui se pose sur mes lèvres. Ha non, pas ça. Je ne veux pas être un larbin moi. Et pourtant je bois. Je supporte l'odeur âcre et repoussante, le goût métallique et vaguement salé, mon estomac tentant de se retourner pour repousser cette entité déplacée de mon corps. Le reste est confus. Je cours, encore, puis mes muscles lâchent et je tombe, sous l'effet d'un ordre sec lancé par celui qui s'appelle Luis. Je frappe sur "Karasu" si mes souvenirs sont bons. Je fuis un loup titanesque, Luis sous sa forme animale. Je fuis et je chauffe en même temps deux originels étranges. Et puis je tombe, je tombe, je tombe.... Dans le noir, le vide.

_________________

Je sursaute, fou de rage, et mes pattes retombent violemment au sol. Un mouvement attire mon attention et je gronde incontrôlablement, tandis qu'une douleur lancinante, insupportable, qui tire sur tous mes nerfs, se décharge par salves dans mon corps. Un lourde chaîne claque à mes pieds, et un hurlement de gibier s'élève de ma gorge. Au fond de mon esprit, tout au fond, une petite voix lutte pour m'aider à résister à la souffrance et l'envie de sang et de sexe qui a prit possession de moi, mais en vain. Je trépigne, je tire comme un forcené sur mes chaînes, je m’arque-boute et tombe sur le flanc pour me tordre de douleur, incapable de rester immobile. On m'avait prévenu que j'allais morfler à la première pleine lune, mais je n'imaginais pas une telle frénésie. Je pense vaguement à Matt, juste un instant, et je me dis qu'il est stupide. Je n'ai jamais eu de tels sens. Mes yeux d'aigles n'ont rien prit de la métamorphose, et leur or fouille le sous bois assombri, captant tous les mouvements des animaux nocturnes. Mes oreilles mobiles se tournent de tous les côtés, me rapportant tous ces sons qui m'avaient manqué après l'opération. Mon odorat est agressé par des milliers de choses, et l'air, sur ma langue rouge et haletante, semble avoir une saveur. Et mes pattes me retransmettent tout, même les vibrations souterraines j'ai l'impression. La douceur de la mousse est fascinante, et je me sens renaître définitivement. J'ai faim. Le soleil commence à poindre entre les branches, et la douleur s'estompe de plus en plus. J'ai recommencé à penser il y a quelques heures, après deux nuits de terreur et d'atroces souffrances où j'ai bien cru y passer. Mais je lutte pour garder cette forme animale, étirer longuement mes pattes et mon dos, me familiariser avec les appendices étrangers tels que la queue qui bat l'air à la base de mon dos ou les oreilles mouvantes sur et de côté de mon crâne. Il faut que j'aille voir mon Roi. Le sang du monde veut couler, et je veux le faire couleur. Je bondis entre les arbres, mon cœur bondissant aussi, et saute sur une magnifique biche, gracile, douce et aux immenses yeux noirs et timides. Ma gueule découvre mes énormes crocs qui percent la peau solide et les chairs, et le goût du sang, pour la première fois, me paraît exquis. Bien. Alors c'est ça, chasser. L'odeur de peur de l'animal m'est parvenue, et je m'apaise alors que la viande que je détache des os atteint mon estomac. Luis de Barnardi, je tiens à te signaler quelque chose.
Tu viens de créer un véritable monstre.
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