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 Broken illusions.

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AuteurMessage
Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 25
►PORTRAIT : Broken illusions.  Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

Broken illusions.  Empty
MessageSujet: Broken illusions.    Broken illusions.  EmptyLun 26 Aoû - 0:52

One day I've dreamt about a peaceful world of sugar grass and sweets fruits ; wide-open wise-eyes of deers on us. I'd thought it was the real world. Childish illusions...

Le plafond est pâle ce soir. La lune dessine des formes abstraites et dansantes sur le bois clair du chalet, et dehors le blizzard fait rage. Je n'arrive pas à dormir. Même ici, dans le Montana, mes chimères me poursuivent. Je ne me sens pas bien, je suis démuni et frêle comme une feuille. Et ça me brise, ça m'effraie profondément. Je suis une figurine de porcelaine fine. Emmitouflé dans ma couette épaisse bourrée de plumes d'oies, debout derrière ma fenêtre, je fixe les flocons qui tourbillonnent. Le monde ne pourrai pas être plus simple que dans cet endroit, là où le ciel, la terre, se joignent et valsent pour créer l'harmonie parfaite. C'est un monde vide, blanc, silencieux. La radio diffuse des airs doux et tendres, des airs qui me donnent envie d'être dorloté. Je voudrais que Mehdi soit là, pour serre ma main entre ses doigts comme quand je lui disait que j'avais peur du noir, enfant. Je voudrais que mon père nous raconte les aventures de Bucéphale et Alexandre pendant que maman caressait nos cheveux. Entrelacer mes jambes aux siennes et retrouver la sécurité que le sentiments de n'être qu'un seul et même esprit me procurait. J'aimerais remonter le temps...
Une marche craque, et je tourne la tête lentement vers la porte. Amarok me fait un petit sourire tranquille, timide, et me glisse une tasse de thé fumante entre les doigts. Je ramène mes pieds nus sous la couverture, mélancolique, perdu dans la contemplation Le liquide brûle ma gorge, mais je sens que je me réchauffe un peu. Ses bras entoure lentement mes épaules, et il pose son menton au creux de mon cou, murmurant des mots que je ne comprends pas mais qui me détendent doucement. Mes lèvres s'entrouvrent lentement, et je pose mon regard sur les volutes autour de l'écurie minuscule. Un soupire calme retentit dans la pièce, écho au feu ronflant près de nous. Je sens ses doigts chauds longer mes côtes, et je cherche sa bouche, envoûté. Je sais que je ne devrais pas faire ça. Je sais que je devrais penser à l'alliance qui repose sur le meuble de l'entrée. Mais, elle l'a tué... M'a tué.
La couette descend le long de mes hanches, douce comme une caresse, et forme autour de mes chevilles une fausse neige épaisse. Les bras du démon passent sous mes genoux, et je lie mes poignets derrière ma nuque, à la manière des idiotes de films. Les yeux plantés dans les siens, je détaille le vert profond et vivant. J'ai un jour vécu en priant pour une vie d'amour et d'eau fraîche. Il aurait pu me la donner... "Tu rêves, petit ?" Je cligne des yeux, surpris de le voir toujours là. Et je sens le matelas prendre forme sous mon dos alors qu'il m'y dépose, avec une précaution étrange. Je ne suis pas en cristal... "Tu es glacé. La pièce est chauffée au maximum, tu ne te réchauffes pas Tarek... Tu gèles." Je ferme les yeux un instant, et ses mains dansent au dessus de moi. Mon boxer s'évanouit, et je le laisse embrasser tout ce qu'il peut atteindre de ma peau, absent. C'est comme ça. Je n'ai plus mal, je n'ai plus de plaisir. Je gèles. Mon corps est froid, je suis froid. Mort.
Sa chaleur ricoche sur moi, et ses lèvres m'entourent, bouillantes. Mes paupières se ferment lentement pour se rouvrir au même rythme, et un souffle de délectation très bas s'envole. Ses mains entraînent les miennes au dessus de nos têtes, ses doigts entre les miens, et je le sens prendre de possession de moi. Depuis combien de temps tu en rêves, Amarok ? je voudrais dire. Mais je ne dis rien. Je ne gémis pas, je ne soupire pas, je me contente de fermer mes yeux et mon esprit. Je ne pense à rien, j'écoute ses soupirs à lui, son bonheur solitaire. Et je sais qu'il pleure. Je sais qu'il a mal de me voir ainsi, et je suis insensible à ce fait. C'est comme si on m'avait anesthésié. Je ne sais même pas s'il arrive à jouir. J'en doute. Il se laisse rouler à côté de moi, et il saisi le col de mon t-shirt pour me redresser un peu. Et il hurle, il pleure, il me supplies de bouger, dire quelque chose au moins. Je vois son visage si fin, si harmonieux ravagé de larmes rougeoyantes. Et il fini par me mettre un poing bien senti dans la figure. Comment peut il espérer me faire réagir ainsi ? "C'est comme si je faisait l'amour à un cadavre ou a un fantôme... Pitié..."
Je ne sais plus si je me suis endormi. Il est là, à côté de moi, et ma tête repose sur lui. Dehors, la neige tombe toujours. Sans un mot, sans un regard, je m’éclipse par la fenêtre. Est-ce lui qui m'a remit mon boxer ? Je suis à moitié nu dans la neige, et je tend les bras vers les nuages pâles, dans les tourbillons de flocons. Je plane, vous savez, comme dans les clips. Les bras écartés, bougeant lentement au rythme d'une musique que je suis le seul à entendre. Comme Cassie qui se suicide dans Skins... Et je ressens pas de froid. Pourtant, je devrais être brûlant maintenant... Même le loup au fond de moi est mort. Et je tombe au ralenti dans le tapis glacé, la main tendue vers le haut, au milieu des étoiles luisantes. Vers la lune.
Il est sorti, il a affronté sa terreur et sa douleur face à cette matière cotonneuse et froide qui dégringole du ciel. Je sirote un chocolat chaud, blotti dans ses bras, jouant des yeux avec les flammes dansantes de l'âtre du salon. Il fait bon dans le cottage, c'est comme si j'étais dans le ventre de ma mère. "Aime moi, Amarok." Il ne comprend pas. Il m'adresse un regard interloqué. J'attrape ses doigts chauds, et je l'entraîne dans la chambre. Je le fait basculer sur moi, et je me laisse aller à sa chaleur, priant pour qu'il ne me laisse pas juste après. Je laisse mon corps se cambrer ou tenter de s'échapper sous ses mains, et pourtant je suis bien. Ce qu'il me fait a des échos bizarres au fond de moi, et mes cris qui meublent peu à peu l'espace font battre mon cœur plus fort. Je ne sais plus à quel moment j'ai basculé, mais je suis à califourchon sur son corps, mes hanches suivant un chemin que je ne savais pas connaître. Son visage est magnifique, mais quand je le lui murmure il me dit que je suis bien plus joli que lui. Je ne le crois pas. Mais c'est peut être vrai. Des lumières étranges s'épanouissent dans mon champ de vision, et je me sens brusquement partir. Jouir. Pourquoi j'ai cédé ? La sueur coule le long de ma colonne vertébrale, et je redoute le moment ou il va séparer son corps du mien. Je ne veux pas être vide. Et l'espace d'un instant, il m'a littéralement comblé. Mon cœur se noie dans le froid que je promène avec moi, ceci dit... Je ne veux pas finir comme ça. "Emmène moi... Loin d'ici, n'importe où, au soleil. Réchauffes moi." C'est une supplication. Je veux voir les plages, voir les palmiers, la mer turquoise et rire sincèrement. Mais quand il serre ma main et murmure ce "Oui..." bas... Je n'y crois pas. "Pourquoi ne suis-je pas tombé amoureux de toi ?"
Ça n'attend pas de réponse.
Je vole vraiment. La tête sur son épaule, ma main dans les siennes, je regarde la piste d’atterrissage se rapprocher. Maldives. Vraiment ? "Viens, chéri. Restes avec moi." Je papillonne des cils. Et en touchant le tarmac, serré contre son torse, je distingue bien le ciel, le soleil et les arbres tropicaux autour. L'océan. Et un sourire franc tire mes lèvres. Ce n'est qu'une illusion, qui se brisera elle aussi. Mais lui, il essaie de me guérir. Pourquoi ? C'est contre nature. "Tu es trop pensif, Elis..."
La plage est belle. L'eau est belle. Je coule, souriant, détaillant les poissons multicolores. J'aime nager. Illusions brisées, illusions confortables. Son attachement, son affection, ne sont pas feints. Je retourne m'allonger près de lui. "J'aurais dû t'aimer toi. Dès le premier jour. Ne me pardonne pas." Il faut dormir. Je la hais. Elle va me haïr, le haïr. Je te le monopoliserai, sale garce. Tu vas payer. Tu l'as tué. Et bien, c'est ton mari qui fera fondre la glace de mon cœur pour m'empêcher de sombrer. Quand je reviendrais, tu sentiras passer le prix de ton geste. "Dis moi que je suis mieux qu'elle, 'Marok." Il sourit, a une expiration purement amusée. "Tu es parfait. Tu es ce qu'elle ne peux pas être, une énigme. Dors, chéri. Je t'appartiens depuis bien plus longtemps." Je ferme les yeux. J'aurais pu voir, sans cela, le sourire machiavélique de mon démon. Leïya... L'illusion que tu as brisée a ramené celui que tu aimes vraiment vers moi. J'espère que ton illusion brisée à toi n'est pas trop douloureuse.... "Aimes moi. C'est un ordre." "Oui."

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Broken illusions.

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