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 Ostraciser la différence est plus facile que de la côtoyer.

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Invité

Anonymous
Invité


PROFIL
RPG

Ostraciser la différence est plus facile que de la côtoyer. Empty
MessageSujet: Ostraciser la différence est plus facile que de la côtoyer.   Ostraciser la différence est plus facile que de la côtoyer. EmptyMer 25 Sep - 2:16

Février, année de terminale Littéraire, Montréal. Enfermé dans ma chambre, cigarette coincée entre les doigts, je me questionne. Pourquoi suis-je moi ? Pourquoi si normal ?
Je repense à Jina, et jette un regard autour de moi. Ma chambre, c'est mon petit monde. Plongée dans le noir à l'exception d'un abat jour foncé, couverte de photo en noir et blanc, petite, sans fenêtre. Un bureau plein de feuilles grattées de mots ou de formes, d'objets étranges. Elle n'est pas banale, ma chambre. Maman dit qu'on dirait un sanctuaire de métaleux vintage, et que c'est angoissant parce que je ne suis ni l'un ni l'autre.
Je pousse un peu le son de ma chaine hifi, arrange mes CDs de Dalida et Renée Martel. Salma ya salama en fond sonore, la voix qui m'entraîne dans mon petit monde d'ado. Et je me remémore les mains d'Eric sur ma peau, les lèvres d'Annia en même temps sur mon épaule. Suis-je si simple ? La raison de Terry d'avoir été choqué ce matin, de me trouver avec un garçon et une fille, quelle est-elle ? Il y a tant de garçons de mon âge qui ont déjà vécu un plan à trois ? Pourquoi serais-je différent ? Parce que ce n'était pas deux filles ? Me torturer l'esprit ne sers à rien. Je fronce le nez, enfile une veste par dessus et me rue dehors, sous le ciel maussade de ma chère patrie. Et Jina, ma Jinala que peut elle bien faire à cette heure là ? Se peindre les ongles, et rire avec ce type crétin qu'elle me préfère sous prétexte qu'il a vingt huit ans ?!
J'erre, seul, regardant ses rideaux ouverts, les lèvres pincées. Et puis j'allume des cigarettes à la file, détaille la fumée danser dans l'air et fredonne les airs de ma jolie Dalida. Pensez en ce que vous voulez, c'est ma chanteuse. Et alors je craque, ce matin plus gris que les autres. Je saisi une barre de fer qui traîne là, près d'un contener à recyclage, et l'envoie valser par salves dans les vitres de la voiture rutilante de cet imbécile, possédé. Il hurle à la fenêtre, elle m'incendie.
"Vas mourir ! Garce !! Un jour tu viendras me trouver en rampant là, sale garce ! Tu réussis où personne d'autre n'a pu là et tu t'en fiche là ! Sale... J'te hais !"
Je détale, offusqué. Je suis comme ça vous voyez, impulsif et intrépide. Je déambulai dans les rues un moment, les mains enfoncées dans les poches, quand une crissement de pneu me fait tourner la tête. Le crétin m'a prit en chasse tiens ! Bon, j'avoue, effrayé, je bondis dans le premier commerce. Qui s'avère être... Une boutique de tatoueur. Le jeune garçon derrière le comptoir redresse la tête brusquement, et un sourire cruel naît sur mon visage en croisant ses yeux verts. Ooh... Nouveau jouet.

Il s'appelait Antonin. Il avait un sourire en coin pour dire "tu me fais rêver petit". Il avait vingt trois ans. Il aimait m'emmener dans des endroits inconnus en voiture, tentait tout les stratagèmes pour me faire céder et goûter ne serait ce que ma bouche. Et j'étalais le temps, je semais derrière moi des bribes de mots et des bouquets de gestes sensuels sans me laisser toucher. Il me filmait, tout le temps. "Souris !" "Fais coucou Ewan !" "Ah nan qu'est ce qu'c'est qu'c'te grimace là ?" "Oh là là t'es beau... Pourquoi qu'tu poses là tout l'temps dis moi ?" Un jour, tu brûleras d'amour pour moi et je te regarderait mourir. Le monde brûlera d'admiration pour moi, c'est un serment.
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Ostraciser la différence est plus facile que de la côtoyer.

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