PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan ► VOTRE AGE : 25 ►PORTRAIT : ► CIITATION : Never let them see you weak ► CREDIT : Me, tumblr ► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG And about you ? ► AGE DU PERSO: 17 ans ►TITRE(s): ► LIENS:
Sujet: What Mehdi Thinks III Jeu 26 Déc - 19:33
Le feu ravage tout sur son passage. Seul, debout en haut d'une falaise de granit, je fais face à mon frère jumeau. Depuis son retour, rien ne va plus. Je sens sa présence partout, je le sens s'insinuer en moi comme un poison, j'entends sa voix dans ma tête. Il me fait passer pour un mufle aux yeux de tout le monde, et ça l'amuse en plus. Son coeur, je le sais, est devenu aussi froid que la toundra glacée d'où il revient comme un fantôme. Il est trop puissant. Il est loup, changeur de peau, mage de la terre et créateur de vie. Je fixe mes yeux verts dans l'or de ceux de mon frère. Tu ne sais pas, Tarek, ce que je suis devenu pour me dresser contre toi. Tu ne sais pas que je sais faire ce que tu sais faire, nous sommes jumeaux, tu n'es pas unique, tu n'aurais jamais du l'oublier. Ma monture, une licorne noire comme la nuit, se place à côté de moi sur le promontoire. De l'autre côté de l'ancien royaume sylvain, mon jumeau se prépare au combat. Je lutte pour chasser ses pensées des miennes et les lui implanter, furieux, l'adrénaline rongeant mon corps. Une masse de magie chargée de haine grandit entre mes paumes, jumelle au projectile que je vais devoir contrer, et l'explosion de leur rencontre à mi distance de chacun de nous embrase les arbres en dessous. Je m'élance dans le vide, me réceptionne sur un pic de roche élevé par mes soins, et attend la demie seconde qu'il faut pour qu'il me rejoigne. Les coups partent, de la pierre éclate de tous les côtés, nos épées scintillent et produisent un fracas assourdissant sous le soleil du couchant. Ma lame transperce son haut de cuir, la sienne coupe une longue estafilade de mon épaule à mon coude mais je ne lâche pas. Je recule, esquive un coup violent et bondit sur lui. Je sens l'acier s'enfoncer dans ses muscles et sa chair, son sang brûlant dégouline entre mes doigts le long de l'épée, et je relève mon visage vers ses yeux écarquillés où se lit l'incompréhension. Son corps entier vacille, tremble, et je retire le fer de sa chair alors qu'il s'effondre, à genoux, une main pressée contre la plaie et du sang coulant entre ses lèvres. Ses yeux sont plus pâles, et il tousse. Une mousse épaisse et rosée par l'hémoglobine envahi ses lèvres, et il transpire. Il respire mal, ses muscles sont crispés par la douleur, et il peine à bouger. J'ai honte de faire ça à mon jumeau mais je n'ai pas le choix. J'emprisonne ses mains et ses pieds sous des roches solides, et redresse sa tête vers le ciel. Son regard doré me supplie, mais je ne céderais pas. Plus jamais. Il a essayé de me tuer, il m'a discrédité auprès de Lucy, de nos parents, tout le monde. Un face à face des regards, et je lui assène un violent coup à la tête qui le fait s'évanouir. Sa monture piétine de l'autre côté des falaises, mais je l'ignore et charge mon prisonnier sur mes épaules. Le Roi désire lui parler.
Exochikos est une ville de plus en plus resplendissante. Mais ce matin, il n'est pas question de splendeur. Je traîne derrière moi mon frère, les bras passés dans une épaisse corde qui absorbe toute sa puissance magique et les gardes sonnent les tambours sur les murailles. Les gens savent ce que cela signifie. Un traître criminel est aux portes et il va devoir payer. Les lourdes portes s'ouvrent, et je vois dans les yeux épuisés de mon jumeau passer un éclair de rage démentielle. Il tente de résister à la force de traction de ma monture, mais renonce vite. Sur la place principale, le roi est assis sur un trône de branches entrelacées, fier et droit, ses frères de part et d'autre de lui. Ses cheveux blonds sont entremêlés de feuillages et je dois le reconnaître, il a de la prestance. La confrontation va être serrée. Mon frère se place devant son roi, droit comme i malgré la douleur qui le fait suer à grosse goutte et son sang qui continue doucement sa fuite. Anthony, ou plutôt Brodwil, le toise et fait un signe de la main pour qu'il s'incline. De longues minutes défilent avant qu'il n'obtempère avec raideur et une grimace douloureuse. "Tu es accusé de haute trahison et d'affront envers ton gouvernement, Elis Diwel. Qu'as tu à dire pour ta défense, chien ?" Mon frère grince des dents, et quelques badauds ricanent de le voir insulter. Il faut dire que leur prince n'a plus rien du gentil et joli sylvain qui offrait des fleurs à leurs enfants lorsqu'ils pleuraient et mettait la main à la pâte pour les labours et les moissons. Ni du garçon que les riches marchands voulaient marier à leurs fils ou filles pour entrer dans la royauté. Il n'est plus qu'un homme brutal, au corps couvert de cicatrices et au regard glacé, cruel et plein de venin. Un sauvage. Il relève la tête, sourit en coin et répond d'une voix fière. "Je n'ai rien à te dire Brodwil et je refuse d'argumenter pour me sauver d'actes dont j'ai n'ai pas le moindre remord. Va au diable." Le visage de mon cousin se décompose. Ses narines frémissent et un grondement sourd monte de sa gorge. "Comment oses tu me parler sur ce ton, misérable banni ?! Gardes ! Amenez moi notre invité d'honneur." Le sourire crispé par la souffrance de mon jumeau s'efface un peu, puis franchement lorsque deux gardes se fraient un chemin parmi les badauds, tirant derrière eux l'étalon de mon frère, Emperor, dont les naseaux frémissent et exhalent une buée épaisse dans le froid de l'hiver. Le nez de Tarek frémit tout autant, et il fixe son regard fou de rage sur le roi qui sourit avec une suffisance à vomir. Les deux gardes attachent le cheval à deux poutres solides, ricanent quand il se cabre et le roi revient a mon frère. "Il est temps que tu paies ta trahison et que tu connaisses le juste prix de ce que tu as fait." Un signe, et Emperor est immobilisé. Mon frère est retenu par quatre gardes, et se débat comme un forcené. Un homme tient fermement la longe de l'étalon, le bourreau s'approche de lui au rythme des supplications de mon frère qui hurle tout ce qu'il a dans le ventre, la hache se lève et siffle dans l'air. Elle tombe violemment, et Tarek pousse un cri dément alors que ses larmes ravagent ses joues. Il respire laborieusement, de plus en plus fort et un cri différent des autres franchit ses lèvres. Une explosion repousse les spectateurs plusieurs mètres en arrière et les gardes le lâchent terrifiés, alors que sa magie déferle sur la place. Pour la première fois, je vois de la peur dans les yeux de mon cousin et mon frère devenir fou de douleur à cause de la perte de quelque chose. Ses ailes de sylvain prennent peu à peu une couleur rouge transparent et il se jette sur le roi. Alexandre et Sébastien sont éjectés de son chemin et le sol se met à trembler avec force, secouant tant les maisons et les échoppes qu'elles s'écroulent les unes après les autres. Les fauves de mon frère se rassemblent derrière lui et attrapent les inconscients encore dans le coin pour les déchiqueter de leurs griffes et leurs crocs puissants. Des sueurs froides ruissellent le long de ma colonne vertébrale et je recule à pas prudents. Tarek, le visage déformé par la rage, déchaîne sa puissance sur la ville. Des ronces recouvrent et broient tout sur leur passage, des animaux furieux envahissent les rues et massacrent les récoltes, les magasins, les gens sur leur passage. Rien ne résiste au tsunami. Brodwil est pâle comme la mort, terrorisé et conscient que ce massacre restera sur son dos, comme le résultat de ses premières semaines de règne. La magie de mon frère tourbillonne autour de lui, il concentre son souffle et pousse un cri stupéfiant. L'air tremble, et le cercle de magie créé rase la ville sur un rayon de plusieurs dizaines de mètres. Les gens hurlent, pleurent, supplient et je me demande ce que j'ai fais... Pourquoi l'ai ramené ici ? Je savais ce qui allait se passer. Mais je pensais qu'il rirait au nez du roi et tournerai les talons en déclarant qu'il se fichait bien du stupide animal qu'il avait élevé. Comment avais-je pu être aussi stupide ?! Et puis, d'un seul coup, tout retombe. Mon frère fixe le corps mutilé de son cheval, traine notre cousin vers lui, attrape le cheval avec lequel il a gagné son titre de chef des armées, soit la chose la plus précieuse après sa petite amie et ses soeurs aux yeux de Brodwil et lui arrache le coeur. Le roi cesse un instant de respirer, s'asphyxie sous le choc et se met à pleurer quand le cheval s'écroule et que mon frère porte le coeur palpitant à ses lèvres pour en avaler un bout. Je suis, moi aussi, sous le choc. Tarek n'est plus. Tarek était celui que nous terrorisions. Mais ce garçon qui glisse ses doigts dans le sang de son frison pour se couvrir le corps de peinture de guerre n'est pas Tarek. C'est un monstre. Il saisi la dague attachée aux hanches de notre cousin, et le temps que je percute il est trop tard. L'arme est enfoncée jusqu'à la garde dans la gorge de ma monture qui s’effondre. Et mon jumeau est recouvert de sang, suintant par sa plaie, une gourde de cuir pleine de celui de son cheval. Et il murmure du bout de lèvres que tout ça, c'est pour les viols. La seconde d'après, il a disparu et ses fauves aussi. Les citoyens regardent leur nouveau roi avec hargne, le chargeant de responsabilités, et il s'enfuit. Le peuple ne l'aimera plus jamais. Il restera dans les mémoires comme le roi qui a déclenché la colère du Gardien, et un massacre incommensurable. Et moi, comme le chasseur qui a ramené le loup dans la bergerie... Résultat, 57 mort, 123 blessés. Tarek... Pourquoi ? QUI es tu ? Pour un cheval... Je croyais te connaitre. Mais non. Tu me terrorise, j'ai peur. Comment peut on massacrer son peuple avec une telle violence ? Pour quoi ? Pour qui ? Je suis désolé, peuple Sylvis. Il n'a pas besoin de procès. La prochaine fois, je le tuerais.