Je suis seul en pleine forêt, maugréant, une main occupée a faire tournoyer de petits galets d'un habile mouvement des doigts juste au dessus de ma paume et l'autre fouillant la crinière immaculée d'Azog, nommé ainsi pour son pelage blanc, en hommage au personnage de Tolkien. Cela fait des heures que je suis là, assis en tailleur, drapé de soieries et de lin, maintenu par des lanières de cuir travaillé. Je n'ai pas le coeur a retirer mes vêtements de l'Autre Monde. Le bac approche, mon alliance me pèse et je sens que mon mental vacille de plus en plus, et de plus en plus vite. Je suis déjà menacé de bannissement et d'exécution si je refuse de rentrer dans le rang et d'apprendre à modérer mes capacités mais ça m'est bien égal, je me fiche de la reconnaissance du roi, et au fond, je ne veux pas de son trône. Je ne suis pas fait pour régner, je ne suis pas comme le souverain des peuplades de l'air. Je veux être libre, être un voyageur solitaire et détaché de tout. Je refuse de devoir quoi que ce soit à quiconque, je souhaites simplement voir le monde et qu'on me laisse en paix. De ces mages combattants qui n'apparaissent que lorsqu'on a besoin d'eux, dont le nom résonne d'un bout à l'autre du monde, devient Légende. Je sais que je suis différent, que je n'ai rien à faire dans le rôle qu'on veut me donner. Si je me trompais, je le saurais.
Je me relève lentement, demande à Azog d'aller se mettre à couvert et dégaine mes fins sabres jumeaux. Des fleurs de cerisier et de pommiers dansent dans l'air, et je calque mes mouvements sur les leurs, après avoir bandés mes yeux. Les sons me parviennent amplifiés, je suis les images renvoyées par les ondes terrestres. Et puis, sur un signe de ma part, le lion se lance dans la partie. Je m'attache à éviter soigneusement ses coups de griffes, ses bonds, sa gueule. Le but, renverser le fauve sans le blesser. Bien entendu, l'entrainement produit un sacré fracas dans le bois mais de toute façon, il n'y a jamais personne et si jamais quelqu'un venait je le repérerai bien avant qu'il ne soit assez près pour nous voir. Et le combat se prolonge donc, interminable, violent. Une longue estafilade le long du bras, une trace de morsure, légère rapport à ce que ç'aurait pu être vu la bête, à la cheville. Lui n'a pas la moindre égratignure, et c'est bien le but du jeu. Le fatiguer, esquiver, jusqu'à ce qu'il soit épuisé et que je puisse l'avoir d'un seul coup tout en ayant reçu le moins de blessures graves possible. De minutes en minutes, les autres fauves de mon "troupeau" nous rejoignent. Il s'agit maintenant de tous les esquiver, de bondir hors de la portée des uns sans atterrir à celle des autres. Je ne connais pas beaucoup de guerriers capables de faire ça, et les seuls sont des Elfes. C'est en laissant le sang de mon père biologique couler librement dans mes veines, en suivant l'instinct de cette partie de moi que je deviens plus habile. J'ai déjà vaincu tous les meilleurs archers de mon peuple et du continent non elfes et même quelques elfes depuis que j'ai commencé l'entrainement. L'épée n'a plus de secrets pour moi, ni même l'art de disparaître aux yeux des autres en quelques instants. Merys, une panthère des neiges, bondit sur moi et j'esquive en me jetant sur un tronc, m'en sert pour me propulser à terre, rouler plus loin et briser le cercle de mes assaillants. Je progresse... Je suis en train de faire baisser ma pression énergétique pour la fin de la cession d'entrainement quand un son inhabituel me surprend, et je sursaute violemment, trébuche, et tombe lourdement avec une jambe pliée sous le corps. Je râle, époussette mes vêtements typiques de banni des territoires de la terre et me arrache mon bandeau pour engueuler l'impudent/e qui m'a dérangé et surprit. Mais la seule chose que je peux faire et rester coi, les sourcils froncés, détaillant longuement mon vis à vis avec une moue renfrognée. Et je dois reconnaître que je ne suis pas accueillant...
"Qu'est-ce que tu fais là toi ?!"
S'il me sort encore que je sors systématiquement les crocs, cette fois, c'est clair, je le mords pour de vrai.

Le bac approchai et moi, au lieu de réviser, je cherchai à comprendre ce que tramait Père. Il n'était jamais resté aussi longtemps à la maison et ce matin, bien trop tôt, je l'avais entendu partir dans la forêt, un énorme sac sur le dos. Et les sons n'avaient plus de secrets pour moi maintenant. J'avais reconnu des armes. J'avais donc mit les premiers fringues qui me tombaient sous la main, un vieux sweat Abercombie et un jean. Mal réveillé, le cheveux en bataille, je l'avais suivis, utilisant mon élément pour être le plus discret possible. La masse du muscle du général était parfaitement visible, et bien que fils du vent, il faisait autant de bruit qu'un ouragan. Il se retournait souvent, trop souvent et deux fois il manqua me voir. Je fronçais les sourcils et pris un chemin parallèle au sien, m'aidant à l'oreille. Le vent était définitivement un élément parfait. Terriblement puissant. Surtout avec les pouvoirs que m'avait offert la Grande. Je voyais encore ses lèvres se poser sur mon front et la chaleur que j'avais resentit dans tout mon être. Je sortis de mes pensées face aux bruits qui me parvenaient de la forêt, et non loin, mon paternel qui posait son sac avec un grognement de douleur. Tu te fais vieux hein Père. C'est con, ton fils que tu détestes tant pour ne pas être aussi bien que tu le voulais lui, il ne fatigue pas après avoir fait cent mètres avec un sac rempli d'armes. C'est ça passer ses journées au bureau. On devient un militaire de merde.

Celui ou celle qui faisait tout ce bruit allait devoir rapidement arriver. C'était bien trop près de notre cher général des armées américaines et il faisait partit des gens qui pouvait faire disparaître quelqu'un sans qu'on pose de questions, et avec l'approbation du gouvernement en plus. Et s'il entendait ça, il allait se tirer et je voulais savoir ce qu'il faisait. Il préparait quelque chose de louche, je sentais une présence à ses côtés. Et mon père n'était pas le gente à tromper ma mère. Encore moins en partant avec un sac rempli d'armes lourdes. Qu'est ce qu'il foutait putain ? Ce sur quoi je tombe me bloque net dans ma progression. Des felins et au milieu, un tâche rousse qui volete si vite que sa seule chevelure est visible. Je le reconnais au moment même où il capte ma présence. Qu'est ce qu'il fait là lui ! Nous ne sommes pourtant pas si lui du domaine des Alaric. Je peux entendre les henissements fou des Anglo-Arabe de ma mère.

"-"
"J'te retourne là question Thompson. Apprends à écouter ton environnement. Tu pouvais pas m'entendre mais lui si."

La voix de mon père n'est qu'un murmure incompréhensible mais ses allers retours sont eux parfaitement audibles. Les branches qui craquent et la voix encore plus calme d'une femme à ses côtés, qui elle ne bouge pas mais dont je sens à noirceur jusqu'ici. Une noirceur démoniaque, mais je ne ressens pas la présence de Kate. Elle est la seule femme à sentir autant le mal. La seule à avoir du sang démon. Elle l'est à moitié.

"T'énerves pas tout de suite s'il te plait. J'ai pas de temps à perdre avec ça, je veux juste savoir ce qu'il fout

Je passai alors devant lui, jetant un regard d'avertissement aux fauves pour m'approcher de ce que faisait mon imbécile de paternel. Je ne savais pas ce que c'était mais je ne pouvais dire qu'une chose, ça ne sentait pas bon du tout. Vraiment pas bon.

Il me prend de haut, et ça, ça me révulse. Je fronce encore plus les sourcils, un air mauvais peint sur le visage. Il à l'air bien occupé dites donc. Je le regarde avancer, mais son air prévenant n'impressionne absolument pas mes fauves. S'il y a bien une chose que je sais, c'est que même quelqu'un qui serait doté de tous les pouvoirs du monde ne pourrait pas impressionner un prédateur. La force et la menace ne servent à rien contre les bêtes, et mon "Ciallmhar !!" claque dans l'air pile au bon moment. Azog retombe sur place, coupé dans l'élan du bond formidable qu'il se préparait à exécuter. Morvàh, jolie panthère nébuleuse, rugit de mécontentement et me lance un regard vexé. Je jette un œil au roi qui s'éloigne et lui fait "non" de la tête, silencieux. Mais au fond de moi, je bous littéralement. Comment oses-t-il me parler ainsi ? Décidément son nouveau statut lui est rapidement monté à la tête. D'un autre côté, je dois bien admettre que mes vêtements sont clairement devenus sales et rapiécés tellement j'ai erré au hasard dans ce monde et surtout dans l'autre. Je porte maintenant des cicatrices significatives et mon attitude d'animal sauvage trahi ma nouvelle condition. J'étais un prince destiné au trône, lui un simple humain qui osais me parler comme à un sous fifre. Il est Roi, je suis un proscrit, banni de sa patrie et désigné par le gouvernement comme traître à la couronne Sylvaine. Pourtant, je suis heureux d'être comme ça à présent. En me bannissant, Krishna m'a rendu ma liberté. Seule ma rage d'antan demeure, plus intense à chaque seconde. Comme quelque chose qu'il ne faudrait surtout pas réveiller...
"Ne te gênes pas surtout. Tu sais que malgré tes capacités hors du commun ils pourraient de déchiqueter en moins de cinq minutes Ô grand Roi ?!"
Je croise les bras, les animaux couchés dardant leurs yeux perçants sur le dos du grand blond.
"Comprendre ce que manigance ton père n'est pas si difficile mon vieux, ton cerveau est un peu ramolli non ? Réfléchi une seconde, ce sera clair comme du cristal. Quant à écouter mon environnement je crois être tout aussi à l'aise que toi dans ce domaine, après treize ans dans le noir, Monsieur Parfait. Simplement toi tu es mage de l'air, crétin."
Je rengaine mes sabres jumeaux d'un mouvement souple, resserre les lanières mes bracelets de force et bondit avec la souplesse d'un chat dans un arbre proche. En trois bonds silencieux je suis au même niveau que le Roi d'Aéras, et en quatre de plus juste au dessus de son paternel et de la femme aux cheveux de feu à qui il parle, tapi sur une branche énorme, caché par le feuillage épais et aussi muet et silencieux qu'un mort. Je camoufle mon énergie, la rendant parfaitement indétectable et tire la langue au mage de l'air. Non mais et puis quoi encore, me narguer avec "écouter" ? Tss, tu ne me connaîtras donc jamais Mathieu ? Je décide de lui foutre la mort, et de le faire bien chier. Pour une fois que c'est moi. Il ne peux plus m'atteindre de toute façon, parce que mon cœur gèle peu à peu. Le voir ne m'affecte plus, l'emmerder m'amuse et plus je le fous en rage plus je suis fier de moi. J’exécute donc une série de signes fins et compliqués, agite mes mains avec une précision que seul un mage de la terre peut reconnaître et des milliers de feuilles se mettent à tournoyer dans la forêt. Mon cher général Alaric, vous aussi allez avoir une surprise... Les feuilles s'affinent, se font solides et pointues, puis duveteuses. Des moineaux minuscules foncent sur Alaric senior, et changent de cap juste au moment où ils vont le toucher. Le bruit de leur chant est atroce, et chargé d'ondes, loin d'être là par hasard croyez moi. J'ai découvert il y a peu l'exact capacité de ma magie spirituelle. Les souvenirs... Les effacer, les faire ressortir, les modifier... Ou, par le biais bien précis d'un son que chaque personne perçoit différemment, ne faire subsister que les pires dans l'esprit des gens. Merci à l'elfe banni croisé dans mes errances qui m'a aidé à trouver mon habilité personnelle et à la maîtriser. Et une fois de plus Krishna, merci de m'avoir chassé. Le chant de ces oiseaux est composé de ce son là. Voyons l'effet que ça aura... Et sur toi, Dear Air King ?

Un petit rire m'échappe. Même pas un rire nerveux, un réellement moqueur. Ses fauves ne me font pas peur, qu'il n'oublie jamais que je suis le protéger de Gaïa. Mes pouvoirs dépassent l'entendement. Je n'étais qu'un humain face à lui à l'époque. Maintenant, j'étais aussi puissant que lui. La Grande m'avait offert l'intégralité des pouvoirs du vent pour retrouver mon trône et mettre fin à la guerre qui était devenu maîtresse de mon peuple. Elle m'avait offerte une épouse mais surtout les pouvoirs. Alors les fauves. Ils ne me dérangeraient pas plus que ça et je n'avais pas peur d'eux.

"-"
[color:5203=00FF00]"Roi mon cher. Roi pas mage. Et j'en sais rien de ce que fout mon père justement pour sa que je suis là et que j'aimerai que tu fermes ta gueule"

Je le regarde faire ses bruits et ses manigances. Qu'est ce qu'il foutait encore. Je l'avoue, Plume ne le savait pas mais avec la royauté, javais les chevilles qui avaient enflées. C'était sur, tout le monde n'était pas protégé de Gaïa. Certainement pas lui. Pourtant, la réaction de mon père me surprend. Il me semble particulièrement mal. Ses yeux s'étaient fait deux puits glacial et il se retourna.

"Tu te cachés où hein enflure ! Quand je te dis Alys que ses sup sont n'importe où ! Le negro comprend rien, ils nous en veulent !"

Je lançais un regard glacial à Thompson et d'un pichnette le fit tomber de son arbre. Va y comment tu vas te demerder maintenant hein petit con ? Tu as déjà bien de la chance que mon père ne m'ait pas vu. T'aurais fait quoi ? Regarder un gosse se faite taper dessus en sirotant un café. Non plutôt thé toi. Il n'y à pas que dans la tête que l'on peut faire surgir de très mauvais souvenirs. On t'enferme et tu hurles pas vrai ! Il m'avait mit les nerfs en pelote, j'étais déjà en stress et il faisait quoi ? Il m'était des idées bizarres dans la tête de l'enflure que j'avais pour géniteur. Je n'étais plus le gentil gosse ou l'enculé de footballeur. Comme tu l'avais si bien dit, j'étais roi maintenant. Je devais protéger ceux auxquels je tenais. Voilà bien longtemps que tu n'en faisais plus partit. On aurait pu, tu te souviens de cette semaine à la Munch ? Plutôt drôle hein ? Mais j'avais encore gravé dans la gorge le souvenir de ton corps qui se cambrait sur le mien. C'est beau de profiter hein ? Oh, oui, j'oubliais. Grâce à toi, je ne m'étais pas tirée cette putain de balle dans la tête le soir où elle avait appelé. Mais rien ne pouvait changer la haine que je ressentai à ton égard, hobbit.

"J'sais que t'es là, va y sort. Dit ce que t'as à dire qu'on en finisse Thompson !

Une bourrasque me déloge de ma cachette alors que je sens le père de Mathieu devenir fébrile. J'atterri souplement sur le sol et me propulse derrière les deux blonds, près de mon cheval, riant aux éclats, des accents dément dans la gorge. Mes fringues sont définitivement déchirée, et je bouge avec une certaine raideur comparé à ce dont j'ai l'habitude mais je ne le vois pas vraiment. Je fixe seulement Mathieu, avec des yeux fous, secoué par mon rire hystérique et aveuglé par la rage et l'envie de tuer.
"J'sais que t'es là, va y sort. Dit ce que t'as à dire qu'on en finisse Thompson !"
Un son bestial passe mes lèvres, directement produit par mes cordes vocales, et j'enfonce mes doigts entre les côtes du cheval. Je tremble maintenant, j'ai les muscles contractés par la haine et je ne contrôle plus rien. Sur ma poitrine désormais nue, la marque au fer rouge des bannis de Gi semble briller encore plus que mon alliance et le sol se craquelle sous mes pieds tous aussi nus. Et je saigne. Mes blessures d'entrainement saignent de plus en plus, seul je ne m'en soucierais pas mais je remarque que depuis quelques temps la vue et l'odeur du sang me rendent bizarre. J'avance d'un seul bond vers Mathieu, ignorant complètement son père qui se fait projeter contre un arbre sous la déferlante de magie. Cette fois ça suffit.
"Mais on en finira jamais, petit roi... Qu'on le veuille ou non on se pourrira l'existence toute nos putains de vies... Et personne... Ne me dit. De la FERMER !"
Son père ? Rien à foutre. Sincèrement rien à branler. Je ne suis pas à sa botte. Je ne dois le respect à personne. Personne ! Ni lui, ni ma soit disant famille ou la Grande comme ils disent ! Je ne rend de comptes à personne, je me soumet quand je veux et que je sais que je n'obtiendrais pas sans et je reprend de suite cette obéissance, je tue ou pas si je le veux ! Je suis libre, plus libre que lui qui doit suivre des traditions, gouverner, ne pas bouger de son trône ! Moi, moi je vivrais contrairement à lui cet imbécile !! Je sais que je me mens, je sais que je suis pathétique mais...
Le sol éclate, et un dôme de pierre enferme le jeune souverain avec moi. Je veux qu'il voit, cet idiot qui pense que j'ai encore peur du noir, ce que je suis, ce que ses rejets ont fait de moi. Un monstre glacé sans cœur ni pitié, un boucher qui n'hésite pas à prendre des vies innocentes, qui traque ses proies sans relâche jusqu'à pouvoir plonger son visage dans leur sang.
"Je ne suis plus le garçon effrayé que tu as vu la dernière fois Enlio... Je suis devenu différent, j'ai laissé ma peur et ma souffrance me bouffer. Tu ne m'atteindras plus, ni physiquement ni moralement. Et si un jour je deviens une menace pour tes aériens, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même et tous ceux qui m'ont traité comme un chien pendant des années !"
Il y a deux mois à peine, je me serais mis à pleurer à l'évocation des passages à tabac incessants que les crétins du lycée me faisaient subir. J'aurais crié d'être dans le noir, je me serais arraché les cheveux et déchiré les bras avec mes ongles après avoir laissé mon corps entre les mains d'hommes obscènes. Aujourd'hui, je ne suis plus capable de ça. Est-ce un bien ou un mal, ça je l'ignore. Je sais juste que l'élément terre est actuellement en train de tout raser autour de moi, que les arbres tombent et que les animaux sauvages s'enfuient. J'ai beau avoir la respiration laborieuse, la rage me fait tenir debout. Je ne sais même pas contre qui je dirige vraiment cette rage, mais elle est bien là et elle me dévore. Et tout au fond de moi, les yeux plantés dans le bleu de ceux du roi, je le supplie de m'arrêter avant que je détruise tout dans un accès de colère qui signerai mon arrêt de mort.

"Mais on en finira jamais, petit roi... Qu'on le veuille ou non on se pourrira l'existence toute nos putains de vies... Et personne... Ne me dit. De la FERMER !"

Je ne detourne pas mes yeux des siens, fini le temps où je baissai les yeux. Va y. Déchaîne ta colere. Va y je n'en ai rien à foutre. Tu crevera, tant pis, ce n'est pas ma faute. Je ne suis pas coupable de ce que tu deviens, par contre toi, oui ! Tu les as trouvé ses putain de lettres j'espère. Comment un gamin pouvait être aussi froid. Ce n'était qu'un enfant enfaite. Peter Pan.

"Je ne suis plus le garçon effrayé que tu as vu la dernière fois Enlio... Je suis devenu différent, j'ai laissé ma peur et ma souffrance me bouffer. Tu ne m'atteindras plus, ni physiquement ni moralement. Et si un jour je deviens une menace pour tes aériens, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même et tous ceux qui m'ont traité comme un chien pendant des années !"

"Et bah écoute ! Cest TON PUTAIN DE PROBLÈME !! JY SUIS POUR RIEN MOI SI TU ES COMME TU ES ! Mais touche les. Tente de toucher à mon peuple et je te jure que je ne perdrai pas un instant pour te retrouver et te faire la peau. Je n'hésiterai pas compris ! Tu te veux celui que tout le monde aime, j'aurai pu m'attacher à toi en vieillissant ! Et quoi ?! Tu m'empêche de voit mes gosses, tu me fais passer pour la pire enflure de la création ! C'est moi le connard pas vrai ? Je l'avoue j'ai des putain de tord mais quoi ! T'as fait quoi toi hein !? Profiter de mon addiction, te faire plaisir ! J'ai jamais ddemandé à ce que tu m'aimes moi ! Pour toi, on doit tous tomber fou de toi ! T'as détruit bien assez de vie putain ! Tu comprends rien ! T'essaye même pas ! Mais t'adore ça, qu'on te dise que t'es un égoïste, que tu penses qu'à toi parce que comme ça tu peux geindre et dire que tout le monde te déteste, qu'est t'es un pauvre garcon ! Y en à d'autre des enfants comme toi putain ! Arrête ! Arrête d'en vouloir à la terre entière ! Ouais j'ai mes tords dans l'histoire ! Mais toi alors ! Tolérance et compagnie ! Ouais putain, j'ai compris. Mais ton comportement ! Putain quoi ! Tu gaves à faire le martyr ! On y est pour rien, et ceux qui t'aime, tu fais tout pour qu'ils te haïssent ! "

J'avais jamais parlé aussi longtemps face à lui. Je n'aurais pas du m'énerver comme ça. J'aurais du le laisser tranquille. Le moindre bruit signifiait le danger. Mais c'était trop. J'en avais marre de devoir prendre des gants parce que monsieur avait été violé. Tu veux devenir un monstre, bas passe. Mais, stupide loup ne touche JAMAIS à mon peuple. Ne fait jamais de mal aux aériens où je n'hésiterai pas. La guerre sera peut-être une nouvelle fois déchirante entre la terre et l'air mais jamais je ne te laisserai agir en paix dans mon pays. Jamais tu ne tuera sur mon continent. Je ne veux pas être un grand roi, je veux juste être juste avec mon peuple. Les loups ont retrouvé la 6eme plaine et tu cours avec eux. Mais ne t'attend pas à des miracles. Le vent joue dans mes cheveux, prévenant, rassurant. Gaïa attend quelque chose à l'instant même, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Et je n'aime pas ne pas comprendre...

"Et bah écoute ! C'est TON PUTAIN DE PROBLÈME !! JY SUIS POUR RIEN MOI SI TU ES COMME TU ES ! Mais touche les. Tente de toucher à mon peuple et je te jure que je ne perdrai pas un instant pour te retrouver et te faire la peau. Je n'hésiterai pas compris ! Tu te veux celui que tout le monde aime, j'aurai pu m'attacher à toi en vieillissant ! Et quoi ?! Tu m'empêche de voit mes gosses, tu me fais passer pour la pire enflure de la création ! C'est moi le connard pas vrai ? Je l'avoue j'ai des putain de tord mais quoi ! T'as fait quoi toi hein !? Profiter de mon addiction, te faire plaisir ! J'ai jamais demandé à ce que tu m'aimes moi ! Pour toi, on doit tous tomber fou de toi ! T'as détruit bien assez de vie putain ! Tu comprends rien ! T'essaye même pas ! Mais t'adore ça, qu'on te dise que t'es un égoïste, que tu penses qu'à toi parce que comme ça tu peux geindre et dire que tout le monde te déteste, qu'est t'es un pauvre garcon ! Y en à d'autre des enfants comme toi putain ! Arrête ! Arrête d'en vouloir à la terre entière ! Ouais j'ai mes tords dans l'histoire ! Mais toi alors ! Tolérance et compagnie ! Ouais putain, j'ai compris. Mais ton comportement ! Putain quoi ! Tu gaves à faire le martyr ! On y est pour rien, et ceux qui t'aime, tu fais tout pour qu'ils te haïssent ! "

Je ne détache pas mon regard de celui du blond, je tremble comme jamais ça ne m'est arrivé auparavant et je sens que ma conscience s'enfuie, que je pars en arrière alors que je suis toujours aussi droit sur mes pieds... Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je cligne des yeux plusieurs fois, sonné. Le monde m'aveugle pour la première fois, et je secoue faiblement la tête le temps que mes idées se mettent en place. En face de moi, un blond à l'air pas commode. Je sais qui il est. Sur le côté, un homme abrupt et une femme qui ne m'inspire rien de bon. Derrière, de grands fauves par dizaines, prêts à en découdre. Un sourire de renard étire le coin gauche de mes lèvres. Une lueur noire entoure mon corps, magie du mal à l'état pur, faisant mourir les plantes alentour. Les animaux s'enfuient bien avant d'être touchés, et le dans le ciel s’amoncellent au dessus du bois qui se meurt, infecté par ma rage et la haine qui fait de moi la créature mi humaine mi fantôme que je suis. Mon corps est couvert de blessures profondes et dégoulinantes, une matérialisation des plaies mentales de l'Autre. Mes cheveux prennent une couleur rouge éclatante et des gouttes de sang en suintent lentement, mes yeux deviennent noirs, sans blanc. Je suis un démon intérieur, la plus sombre part de l'âme de celui qui me crée, et aujourd'hui, enfin, je montre le bout de mon nez...

"Alors, Alaric... Tu crois vraiment que tu n'es pour rien dans l'état de notre cher petit roux préféré ? Et pourtant... Qui l'a massacré au lycée ? Qui, au collège, à joué avec ses sentiments ? Oh, oui, bien sûr, vos familles se haïssent pauvres enfants... Tout le monde à une part de responsabilité dans l'état actuel des choses. Si je te violais, moi, que tu luttait désespérément mais que, sans que tu ne puisse plus t'échapper, je ravageais ton corps ? Ne voudrais tu pas que le monde soit après moi, ne serais tu pas brisé, humilié, fou de honte ? Ne rêverais tu pas, seul dans ta chambre noire, que ta chère elfe vienne te voir et te fasses oublié tout ça, ne vendrais tu pas père et mère et tout ce que tu possèdes ne serais-ce que pour qu'elle te dise "Tu es mon ami, je ne te laisserais pas seule" ? As tu déjà considéré la chose ? Oh et puis, qu'importe puisque de toute façon une chose est sûre, Tarek est faible !"

Ma voix râpeuse s'éteint, et l'air chargé ma haine entre en collision avec la haine des autres. Tout vibre entre les arbres, et mes muscles se raffermissent peu à peu. L'animal de Tarek, à l'origine, est un puma. Le mien... Une fourrure sombre aux reflets cobalt recouvre mon corps, mes os craquent, mes mains et mes pieds deviennent énormes alors que mes jambes s'arquent. Le sol s'éloigne beaucoup, vite, très vite. Le bien d'être mage, c'est que les métamorphoses n'ont pas une taille réelle si on ne le veut pas. Et que c'est la haine qui fait la taille, garou ou animorphe. Alors quand on est fait de haine... Le lion toise le bois, sombre et fier. Je vais te montrer, moi, ce que je sais faire. J'écrase les arbres à grands coups de pattes, ravage l'herbe, les piquets électriques. Arrêtes moi si tu peux. Mais j'en doute... Il fallait le faire avant que je ne sorte, petit roi.

Mon coeur se serre à l'évocation de Lydia mais mon coeur se fait plus dur à chaque instant. On oublie tout, sauf le pire mais j'ai vécu bien pire qu'une simple rupture. Je l'aimais, je l'aimais plus que je n'avais jamais personne, certes, mais je devais passer à autre chose. Je ne la ferrai pas revenir. Je rêvais encore à elle les nuits, mon corps me prouvait bien ce qu'elle faisait naître en moi mais c'était fini. Mariée, mère d'un enfant aussi blond que les blés et que jamais Ragna ne pourrait renier à la couleur de ses prunelles. C'était trop tard. Elle ne reviendrait pas. Fin de la discution.

La forme du lion, sa hauteur, ce n'était pas cela qui me faisait peur. C'était le regard que mon père pouvait posser sur ça. Pourtant lorsque je me retournais, il était couché sur le sol, inanimé. La femme à la chevelure de flamme ne me quittait pas des yeux, laissant simplement une flameche apparaître dans sa main :

"Ils arrivent"

Je regardai autour de moi, je n'avais pas rêvé, la femme devait moi n'avait pas ouvert la bouche. Elle ne parlait pas. Muette ? Comporte ce qu'elle était, qui elle était, je sentais le feu sur son corps mais elle seule choisissait ce qu'elle était. Elle s'occupait de mon père, et c'était tout ce qui m'importait. Même si je haissai le général, je refusai de faire souffrir ma mère avec la mort de celui qu'elle aimait plus que quiconque sauf peut-être moi. Moi, j'avais un lion à remettre dans sa cage.

Je commençais tout juste à concentrer ma magie dans mes poings, ne sachant pas encore quoi faire, comment faire. Jusqu'à présent, ma magie, je l'avais toujours utilisée presque inconsciemment. Je me savais puissant, mais il me fallait encore de l'entraînement. Beaucoup d'entraînement. Mais, alors que je réfléchi et intellectualise un geste qui doit être instinctif, trois ombres sortent des ténèbres, rapides, agiles, magnifiques. Une femme et deux hommes, longues oreilles, visage aux traits des plus fins. La fille me laisse un sentiment de froid, mais aussi de déjà vu. Quatre lignes de sang étalé par des doigts rageurs sur ses joues, une crinière d'argent ressemblée en une lourde tresse qui vole derrière elle et une tenue de cuir vert. Armée elfique, suivit de l'uniforme des mercenaires attachés aux services de sa Majesté Leyïa Till'Edwin de la Siva. Les elfes ne sont que des ombres, des êtres immatériels, bien trop rapides pour une vision humaine. Ils attaquent, leur épée semblable à des aiguilles à tricoter face à l'immensité du lion. J'inspire et murmure des paroles qui forme le vent jusqu'à crée une épée presque immatérielle dans mes mains. Je n'arriverai pas à frapper. Mais les elfes le font pour moi, échappant aux mâchoires du monstre, courrant sur ses flancs, chatouillant ses côtés de leur épée. Le sang ne tarde pas à couler, mais je vois bien qu'ils n'attaquent aucun point qui serait fatal. Gaïa les a envoyé, mais Gaïa ne veut pas que le sylvain meurt. Je ne comprends pas. Elle le hait et pourtant, elle le garde en vie. Elle nourrit des projets pour lui.

"Tarek ! Ou qui que tu sois ! La haine ne résoudra rien ! Que veut tu ? Quel est ton putain de but ! Détruire Tarek ? Lui faire oublier ce qui l'a construit. On obéit tous au mythe darwinien. Personne n'échappe mais ce qui ne tue pas rend plus fort. Tu ne le rend pas plus fort ! Il est loin d'être aussi faible que tu le dis ! Ce qu'il ressent, son coeur qui bat, c'est ça pour toi la faiblesse !? Pauvre de toi.

Oui vient. Énerve toi. Les elfes n'ont pas stoppé leur ballet macabre et le sang coule maintenant. Ils sont bien trop rapide. Et lorsque je croise les yeux de la femme, je comprends où je l'ai déjà vu. LA guerrière du momde elfique. La soeur de la princesse, bien plus vieille qu'elle, guerrière de renom et chef des armées elfiques. Je ne parvenais à en croire mes yeux. Gaïa l'avait envoyé, elle pour ou plutôt contre ce monstre de rage. Il lui faisait peur à la Grande. Il menaçait son petit paradis passible. Mais je ne comprennai pas. Il était hybride, il était puissant mais il y avait bien pire que lui. Non, il devait y avoir bien autre chose. Mais quoi ?

Les gens pensent que je peux être détruit. Que Tarek a une chance de redevenir à peu près normal. Ils ont tort. Je peux disparaître, oui. Mais si je suis anéanti, il vient avec moi. Et il perd beaucoup plus vite son sang maintenant que ses capacités de régénération ont disparu. En plus, ce que Gaïa ne calcule pas en envoyant ses abrutis d'elfes me blesser, c'est que la mort m'intéresse plus que tout, parce qu'une fois mort, je pourrais ajouter une autre créature à mon cher colocataire et dans les mains de Satan, je serais protégé. Mais soyons sympathique....

"Tarek ! Ou qui que tu sois ! La haine ne résoudra rien ! Que veut tu ? Quel est ton putain de but ! Détruire Tarek ? Lui faire oublier ce qui l'a construit. On obéit tous au mythe darwinien. Personne n'échappe mais ce qui ne tue pas rend plus fort. Tu ne le rend pas plus fort ! Il est loin d'être aussi faible que tu le dis ! Ce qu'il ressent, son cœur qui bat, c'est ça pour toi la faiblesse !? Pauvre de toi.

Je reprends lentement forme humaine, secoué par le rire, indifférent à la souffrance que m'infligent les elfes. Comme s'ils me faisaient peur ! Je ne craint rien ni personne, et c'est bien là tout le danger...

"Alors, on lui crie dessus et ensuite on veut le voir repointer son joli petit mufle ? Tu fais vraiment pitié, Roi des Girouettes va !"

Une faille se creuse dans le sol alors que mon hilarité se meurt, les arbres continuent de tomber comme des mouches, et je sens brutalement une douleur inconnue et, je l'avoue, angoissante me saisir. Comme si je brûlais, et quelque chose hurle dans ma tête. Je reste extérieurement de marbre, mais la souffrance se fait plus forte et la voix de Tarek résonne avec force entre mes tympans. Je serre les dents alors que le paysage s'estompe, mais je ne suis pas faible...

"Et pour te répondre, petit roi, je veux sa mort... Je veux qu'il meure dans d'atroces souffrances alors que je consumerais son corps et son cœur déjà bien gelé tel un incendie draconien. Et je veux qu'il se voit crever comme le chien bâtard qu'il est !"

Quelque chose explose dans ma tête, et je bascule, debout face à un autre moi qui se tient derrière une barrière scintillante. Lui est baigné de lumière, tandis que je suis dans l'ombre. Une faille immense est percée entre nous, et sa main gauche est solidement accrochée à ma gorge. Son regard d'ordinaire si doux est sérieux, ses sourcils froncés et il me fixe en silence, d'un air contrarié. Sa main droite est posée sur la barrière de magie, et je vois cette dernière se reconstruire peu à peu. Un son désespéré, qui s'est sans doute répercuté sur le corps matériel que je possède toujours au dehors, s'échappe de mes lèvres et je lutte contre le joli roux. Ses traits se crispent, mais il ne lâche pas l'affaire. Saleté ! Et sa voix, raaah ! "Maintenant que je sais que tu es là, et que tu causes tous mes tourments, je ne te laisserais plus sortir. Hin ! De toute manière, la faille se recreusera... J'attendrais mon heure, mon cher moi.


Le choc de mes genoux contre le sol me fait trembler, et je fixe mes mains posées sur l'herbe, à moitié mort je crois. Je saigne, j'ai mal, et tout tourne. Je vois floue, je secoue la tête pour tout remettre à sa place et je souffle comme un bœuf. Je crache du sang, ma vision est troublée. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il m'a fait ?! Mon regard se pose autour de moi, et je sursaute. La forêt est morte ! Il... Non. Non... Ce n'est pas moi, ce n'est pas possible, je suis l'âme de la forêt je ne peux pas la détruire ! Je tourne la tête vers les elfes, vers Mathieu dont les paroles me reviennent par échos étranges, et murmure un "Merci" faible et peu convaincu aux guerriers de l'esprit. J'ai l'impression que mon corps a été déchiré comme une feuille de papier. Mais je ne peux pas laisser la forêt ainsi... D'un autre côté, je suis si faible que si j'utilise ma magie, quiconque étant contre les créatures magiques sera capable de me tuer sans qu'il me soit possible de lever ne serait-ce qu'un petit doigt. Seulement...
Toujours à quatre pattes, je respire profondément, le corps raide et l'esprit embrumé, et je pousse sur mes bras pour me redresser. Je lève les mains au dessus de mon visage, tremblant imperceptiblement, et les plantes multiples reverdissent. Pour les arbres... Je ferme un poing, le ramène à moi et le relève lentement, faisant s'agrandir encore mes plaies. Des troncs énormes se dressent peu à peu, montent haut dans le ciel et mélangent leurs feuillages variés et chatoyants. La forêt entière se relève par la seule force de ma volonté. Mais, un point au cœur me fait porter une main à la poitrine et l'autre à mes lèvres alors que je crache du sang comme on ouvrirait un robinet... Et malgré la douleur, je me sens étonnamment paisible, pour la première fois depuis si longtemps... Combien de temps la brèche mettra-t-elle à se rouvrir ? Je fixe mes yeux troublés sur le fils du vent, et un sentiment de culpabilité et de dégoût m'envahit. Je tombe à genoux, les mains jointes devant moi, des larmes silencieuse aux joues et ma, notre gourmette entre les doigts. Ma voix n'est qu'un chuchotis, mais je sais qu'il l'entend.

"Pour une fois... Pour la seule peut être... Je suis conscient de ce que je suis devenu. Et je n'oserais pas te demander de me pardonner, Mathieu. Je ne suis qu'un horrible petit idiot. Tu aurais dû me laisser me noyer, vu les remerciements que tu as eu... Reprends la, et jette la loin, très loin. Elle n'a plus de sens.

Le bracelet glisse de ma paume poisseuse, et je recule pour aller enlacer Télys qui s'est approché. La cadavre du cheval bai étendu plus loin me soulève le coeur, et je mord mon poing, de dépit et de dégoût. Comment suis je devenu cette chose ? QUAND ?!

"Alors, on lui crie dessus et ensuite on veut le voir repointer son joli petit mufle ? Tu fais vraiment pitié, Roi des Girouettes va ! Et pour te répondre, petit roi, je veux sa mort... Je veux qu'il meure dans d'atroces souffrances alors que je consumerais son corps et son cœur déjà bien gelé tel un incendie draconien. Et je veux qu'il se voit crever comme le chien bâtard qu'il est !"

Mon visage se contracte. Tu veux jouer à ça. Je ne le laisserai pas mourir, je n'offrirai pas ce cadeau inestimable à Satan. Le mal est toujours le fruit de vos entrailles hein bandes de salopards. Et pourtant, il sait que je ne pourrai pas luter pour Tarek. Ce dernier se débat dans un océan de souffrance. Je ne savais pas... Je n'aurais jamais pensé que je pouvais être coupable un seul instant. Je n'y étais pour rien, je ne l'avais pas forcé à m'aimer. L'elfe ne détournait pas ses yeux de mon visage, un petit sourire sur les lèvres. Je n'aimais pas cette femme. Elle était la noirceur de ce peuple, je le savais. Mais totalement blanche, admiratrice de Gaïa et amie des Chasseresses. Je détournais le regard. Je voyais Lydia en elle aussi. Et je n'aimais pas ça...

Tarek reprennait doucement ses esprits. Les elfes avaient stoppé leur danse macabre, la soeur de la reine essuya son visage avant de virer les mèches rebelles de son visage parfait. Je ne souriais pas, je ne les regardai pas. Seul Tarek avait mon entier attention. Il saignait bien trop dans cette forêt morte qui nous entourait. J'inspirai profondément, et avançais dun pas lorsqu'il commença à soigner la forêt mais l'elfe me retient, me chuchotant que c'était la volonté de Gaïa. Je n'en avais rien à faire mais je devais m'y résoudre, elle etait plus forte que moi...

"Pour une fois... Pour la seule peut être... Je suis conscient de ce que je suis devenu. Et je n'oserais pas te demander de me pardonner, Mathieu. Je ne suis qu'un horrible petit idiot. Tu aurais dû me laisser me noyer, vu les remerciements que tu as eu... Reprends la, et jette la loin, très loin. Elle n'a plus de sens.

Quoi ? Non ! T'es pas sérieux là ! Non non non, je refuse que tu faces ça. Il avait raison l'Autre. J'étais le roi des Girouettes. Mais cette gourmette, de un, la voir à son poignet quand je la portai aussi me rappelait cette période qui fut si douce, bien trop courte. Et elle la ratachait à quelque chose. Horriblement égoïste de ma part... Je la recuperai, laissant mes doigts courirent sur le métal dur et froid comme son coeur, jumelle de la mienne. Cette gourmette. L'écriture ne se voyait presque plus sur la mienne, je l'avais bien trop serré dans ma paume après qu'il m'eut frappé. Pendant les nuits où la peur était ma seule compagnie. Et puis j'avais oublié ce qu'elle voulait dire pour moi. Je revoyais le visage de Lydia, lorsque, couchée contre moi, elle l'avait caressée et m'avait demandé où était sa jumelle. Je ne lui avais pas répondu, m'étant contenté de l'embrasser. Javais une fois de plus été faible. Pardonne moi mon amour. En seras-tu seulement capable un jour. Offre moi une dernière étreinte par pitié...

Je m'approchai du jeune roux, la gourmette dans la main et pris son poignet qui me semblait si fragile dans mes mains. Je l'accrochai de nouveau, un sourire timide sur les lèvres, comme l'enfant que je n'étais plus.

"S'il te plait. Je sais que je te ferai encore souffrir par mes paroles mais garde là. N'oublie pas. Elle t'aidera sûrement à lutter. J'aimerai tiré un tait sur les passages à tabac, j'ai grandis. Mais j'en suis désolé...

Profite. Tu ne me verra sûrement plus m'excuser...

Les mâchoires crispées, je lutte douloureusement contre les larmes et la douleur. J'ai froid. Tellement froid. Le sang qui fuit mon corps m'angoisse, je sens la panique me gagner de seconde en seconde, et mon familier qui force de plus en plus pour me maintenir plus ou moins debout. Le sol vacille, tangue, et je sursaute en sentant le toucher de Mathieu sur mon poignet poisseux. Je le dévisage à peine, ma tête tourne trop pour que je pose mon regard.

"S'il te plait. Je sais que je te ferai encore souffrir par mes paroles mais garde là. N'oublie pas. Elle t'aidera sûrement à lutter. J'aimerai tiré un tait sur les passages à tabac, j'ai grandis. Mais j'en suis désolé...

Je secoue piteusement la tête. Je ne veux pas me souvenir... Ça fait beaucoup trop mal. J'ouvre la bouche pour lui dire, mais Télys fait un mouvement brusque pour essayer de me hisser sur son dos, son omoplate heurte violemment une plaie suintante près de mes côtes et le seul son que ma bouche puisse produire est un cri pitoyable. Je glisse dans l'herbe tachée de sang, les yeux fermés, le souffle de plus en plus laborieux. Je transmet a mon puma d'aller prévenir ma sœur, je promets que je tiendrai jusque là. Mais j'ignore si je vais vraiment tenir, en fait. Le félin file entre les arbres, et je referme la bouche pour cacher le sang qui continue d'y tracer son chemin. Je voudrais qu'il pleuve...
Je fixe le bracelet que le blond à rattaché à mon poignet, d'un œil terne, puis le garçon lui même. Il me faut rassembler encore plus de force pour parler que pour faire de la magie, c'est décidément un jour catastrophique on dirait.

"Je... Ne tiendrais plus res... responsable. J'avais... Hn, tort... Je... J'veux pas la garder... Ça fait trop... Mal. Mathieu. J'peux pas... Elle sert... A rien... Tu devrais... T'en aller..."

Je veux pas de ce bijou. J'ai la tête qui tourne, et là ça devient vraiment douloureux de respirer. Putain, j'aurais pu me débrouiller pour remettre l'Autre dans sa prison, j'ai mal moi ! Vas t'en, s'il te plait Mathieu, vas t'en... Mes poumons me brûlent. C'est un cauchemar, je déteste être gravement blessé, c'est toujours mon lot. Je suis débile un peu, parce que ça craint d'être au bord de la mort une fois tous les mois, minimum. Et j'ai autre problème : la mort m'a toujours attiré. Sauf que maintenant que je sais que l'Autre veut nous transformer en monstre infernal, je peux même plus me laisser aller dans ses bras glacés. Ce serait laisser les fous diriger. Comme si j'étais roi, quoi. Invraisemblable et suicidaire. Mais bref, le problème c'est que d'ici à ce que ma sœur arrive de l'autre côté de la ville, j'ai largement le temps de crever. Bon, réfléchi... Ah oui ! Je ferme les yeux. Il faut visualiser. Un animal avec beaucoup plus de sang que moi, donc qui s'affaibli moins que moi. Bien sûr ! Un cheval. Mais je vais morfler en utilisant le sortilège. Je sens le sol se faire moins incertain, mon corps devenir plus lourd et la douleur plus modérée. Oufff... Mon Dieu, sauvé. J'espère juste qu'Alaric Senior va pas décider brusquement de me sauter dessus pour m'achever... Et quand même... Qu'est-ce qu'il est froid ce soleil...

"Je... Ne tiendrais plus res... responsable. J'avais... Hn, tort... Je... J'veux pas la garder... Ça fait trop... Mal. Mathieu. J'peux pas... Elle sert... A rien... Tu devrais... T'en aller..."

Spoiler:

"Qu'il est mignon le petit hybride... Il est chou. Tu veux jouer à répandre le mal à ce que je vois. Ma déesse. Tu sais qu'on a décapité ton père génétique pour avoir couché avec ta pute de mère ? Tu sais qu'on a bien rigolé quand ils nous suppliait de le croire, que c'était un énorme loup qui lui avait ordonné de faire ça... Les Sylvains sont définitivement des faibles. Dire que Gaïa nous a envoyé sauver ta pauvre vie..."

Mes prunelles se focalisèrent immédiatement sur l'elfe blonde. Appuyé contre un arbre, elle se tenait avec une nonchalance qui donnait des envies de meurtres. Ses sourcils étaient plissés, elle parlait pour faire mal. Mais ses paroles étaient creuses. Tarek n'était pas le fils de son père, mais je doute qu'il voue la moindre admiration pour son géniteur. Dit moi que c'est vrai hein ?

Le jeune sylvains perdait bien trop de sang. Je m'étais contenter d'un regard noir à l'elfe qui était partit dans un éclat de rire des plus significatif accompagné de ses hommes de main. C'est toi qui la tué hein salope ? Et après, vous pressentez le bien. Que le diable m'emporte qu'il y a la moindre notion de bien dans votre peuple trop puissant. Tous vous haïssent mais vous n'en avez cure. Seule la gloire vous importe. Je sifflais Azur qui ne se fit pas prié pour aller chercher de l'aide. Je ne savais pas soigner les blessures. J'aurais dut y arriver mais il m'aurait fallu être de l'eau pour que stop les saignements. Je ne pouvais rien faire. Je me contentais de fixer Tarek. Il avait encore changé de forme. Voilà peut, cela m'aurait fait peur et j'aurais fuit. J'étais roi maintenant. Je ne devais avoir peur de lui. Je ne devais avoir peur de la magie qui coulait dans mes veines. Je n'avais pas utilisé mon pouvoir ici bas. Pas encore.

"Suis moi Tarek... Tu peux y arriver. C'est ta soeur qu'il faut à tes côtés pas vrai ? La plus jeune ?

Celle qui m'avait soigné courait sur le bout de mes lèvres mais ne sortit pas. C'était elle, j'en étais sur. Je le sauvais, je le soignais et je disparaissais. J'allais retourné aux Hesperides. La dernière fois.... J'étais devenue père. Les jumeaux allaient bientôt naitre. Je voulais les voir. Mathys et Maïween... Je les aimais déjà... Mais là n'était pas le problème.

L'elfe ne fit pas un geste lorsque je m'approchais de partir, se contentant d'un sourire hypocrite au jeune fondateur. Je ne sais ce que tu cherches Capitaine des Armées. Mais ne cherche pas trop. Le vent et la terre se haïssent depuis toujours. Mais contre vous et votre pouvoir maléfique, les quatre éléments pourraient s'allier. Et vous détruire. Police imaginaire de Gaïa. Je respectais la Grande mais ses manipulatrices créatures. Je haïssais les premiers, les elfes, dragons et autres démons. Ils n'étaient que trois races trop puissantes. Trop dangereuse qu'il ne faudrait jamais mélanger. J'en étais persuadé.

"Qu'il est mignon le petit hybride... Il est chou. Tu veux jouer à répandre le mal à ce que je vois. Ma déesse. Tu sais qu'on a décapité ton père génétique pour avoir couché avec ta pute de mère ? Tu sais qu'on a bien rigolé quand ils nous suppliait de le croire, que c'était un énorme loup qui lui avait ordonné de faire ça... Les Sylvains sont définitivement des faibles. Dire que Gaïa nous a envoyé sauver ta pauvre vie..."

J'ai mal, connasse... Si seulement je pouvais te sauter à la gorge, t'arracher la tête d'un mouvement vif et goûter ton sang, pauvre idiote... Bien sûr que toute mon existence est une manigance, oh stupide elfe, croit elle sincèrement que j'ai quelque chose à faire de mon père bilogique ? Ou de ma mère ? Elle peut toujours chanter, cette imbécile. Ma mère m'a fait jeter en prison, la voilà la vraie responsable ! Se laisser embobiner par un lfe crétin, et ensuite envoyer son fils dans un endroit plus que douteux, et maintenant on a le résultat... En fait je suis une grosse recette d'explosif, comme The desolation of Smaug... Un peu de ci, un peu de ça, on secoue bien fort et POOF !

"Suis moi Tarek... Tu peux y arriver. C'est ta soeur qu'il faut à tes côtés pas vrai ? La plus jeune ?

Quoi...? Qu'est-ce qu'il a ? Ah, oui, Ciàràn... Ma soeur... C'est ça, oui, c'est... Il faut aller la chercher. Je ne regardais même pas le jeune roi, trop absorbé par la contemplation des feuilles silencieuses ballotées par le vent qui allaient rencontrer le sol en dansant dans mon champ de vision. Je me sentais un peu vide. Et plein de questions. Quand ? Qui est vraiment cet autre moi ? Est-ce que je vais m'habituer à son absence ? Tout en pensant, je forçais sur mes quatre jambes pour me lever. Le sol tangua, mais je ne retombai pas. J'aurais pouratant voulu rester là, les yeux fermés, à écouter la brise pendant des heures. C'est un si bel élément, l'air... Libre, qui n'a pas d'attaches. Alors que mon poids me cloue au sol, les mages de l'air n'ont aucune gravité...
Au premier pas, le sang coula plus fort de mes blessures. Maudits elfes, maudits, tous ! Ils ne font qu'empirer les choses eux ! "Me sauver la vie" ?! C'est une blague ??!! C'est dans ma tête que ça se passait hein, vous avez rien fait, c'est moi qu'il lui ait pris la gorge a cet enfoiré usurpateur ! Et maintenant c'est moi qui saigne, pas lui ! Putain !! Fuck, damn fuck on you morons, assholes ! Et une ruade, une... Outch !! FUUHHUUUCK ON THOSE ASSHOLES !! Désolé Mathieu c'est par pour toi, c'est que je rêve d'une fricassée d'elfes... OH, en parlant de toi Alaric ! J'avais complètement zappé !!! IL fallait que je lui dise au lycée, y a deux jours, mais j'ai pas osé à cause des pouffes et des bodybuilders de ll'équipe autour de lui... Ooooooohhhh MEEERDE !! Un drôle de pop ! plus tard, je suis debout, catastrophé, toujours à pisser le sang mais je me sens tellement con que je sens même plus mes pieds. Oops...

"MATHIEU !! Oops, désolé, euh... Il faut que tu saches... À propos de Kath... Euh... Enfin des... C'est à dire... Cries pas ok ? Quand je l'ai su au lycée, j'ai pas osé venir te voir directement, tu m'aurais trucidé si je t'avais adressé la parole devant ton fan club... OK... Kath... Les gamins..."

RAAaaaHHh pourquoi c'est dur ?! Mais il va me taper, pas taper pas taper pas taper pas taper...

"Lesjumeauxsontàlamaisonsituveuxlesvoir."

Wooooshhh...dit le vent. J'ai peuuurrr au secoououours...

"MATHIEU !! Oops, désolé, euh... Il faut que tu saches... À propos de Kath... Euh... Enfin des... C'est à dire... Cries pas ok ? Quand je l'ai su au lycée, j'ai pas osé venir te voir directement, tu m'aurais trucidé si je t'avais adressé la parole devant ton fan club... OK... Kath... Les gamins..."

Je le regardai fixement, les yeux écarquillés. Quoi ? Il se fout de moi, ce n’est pas possible ! Je comprends qu’il ne m’ait pas expliqué ça, et je suis trop con. J’aurais du m’en rendre contre que Kathleen n’était pas là. L’elfe étouffe un rire, chantonne un « Basterds » entêtant sur un air connu du peuple elfique, répété par les deux elfes derrière elle. J’allais réellement finir par les tuer. Saloperie d’elfe de merde. Par contre, la nouvelle que venait de m’annoncer Tarek. J’allais bondir. Je devais me rendre immédiatement aux Hespérides. Je devais voir mes enfants.

"Lesjumeauxsontàlamaisonsituveuxlesvoir."

Je lui fis signe de me suivre, immédiatement. Je pouvais rapidement retrouver ma voiture, rapidement rejoindre les Hespérides. J’envoyais une image mentale à Azur, lui ordonnant de dire à la gamine de nous attendre chez elle. Nous arrivions. Je ne voulais plus uniquement sauver Tarek. Je voulais voir mes enfants. J’étais con je crois. Un véritable idiot avec des gamins. Mais c’était mes enfants, c’était les miens, je voulais les voir. Je voulais les prendre dans mes bras, jurer à leur mère que je m’en fichais des conséquences. Que je les reconnaissais comme mes enfants. Je voulais voir leurs petites mains dans les miennes, sourire lorsqu’ils riraient. Alaric-Thompson. Ils étaient mes enfants, mais ceux de leur mère. Ils porteraient peut-être un nom « honteux » mais jamais je ne les laisserai tomber. Jamais

"Dépêche toi s’il te plait."


Comment je pouvais dire ça ? J’étais maitre du vent, roi de l’élément. Il n’avait même pas besoin de faire le moindre geste, d’utiliser sa force pour marcher. Le vent le souleva, tendre, berçant contre lui le corps qui frêle du jeune hérité. Un renégat surement mais je sentais quelque chose de différent. Il avait un pouvoir que je ne connaissais pas. Le vent reconnaissait chez lui quelque chose. Il le sentait proche. Il en avait dans les veines. Je fronçais les sourcils mais ne dit rien. Je voulais voir mes enfants… Je ne voulais rien d’autre que les voir. Je comprendrais plus tard. Je me poserais des questions plus tard. Pour l’instant, je voyais juste mes enfants. Le reste suivrait bien assez tôt. Le moindre serait bien assez tôt différent. Je sentais dans l’air que quelque chose s’approchait dangereusement. Que le monde allait bientôt devenir un vaste territoire de danger… Ludtyvia serait bientôt l’unique endroit où nous pourrons vivre. Il nous faudrait dire adieu à la Terre. J’en étais presque effrayé.

Il est passé par toutes les couleurs de l'arc en ciel je crois. ET puis ça s'est stabilisé...

"Dépêche toi s’il te plait."

Et puis là tu me soulèves.... Tu... Waah ça doit être cool sous une couette l'élément air et- naon ! Non, Tarek, non ! Pas fantasmer, pas maintenant ! Si tu veux y a Edgard, Mathieu l'est pas pour toi, nian ! Bon, donc, atterrissage aux Hespérides le plus vite possible... Hm... Je suis sur que la voiture n'est pas le plus rapide... Je l'ai là dans un coin de la tête, mais, je n'arrive pas à- ah ! J'ai oublié ces enculés d'elfes !

"Hé ! Vous là les crétins congénitaux ! Vous êtes plus bâtards dans l'âme que je le serais jamais par le sang ! Répondez pas ouais je sais je vaux pas la peine gnianiania... Asexués."

Là, riez maintenant, je m'en fous vous avez le fond de ma pensée. Je les hais, je les exècre, je déteste ce type qui est allé baiser ma crétine de génitrice sous prétexte que contre je ne sais quels promesses vides on lui avait ordonné de le faire ! T'aurais au moins pu avoir les couilles de venir nous voir une fois, connard ! Et elle de nous le dire, au moins à Mehdi et à moi, qu'on sache bordel ! Quand je pense à l'exécrabilité de mes parents je repense à ce qu'un jour Mathieu m'a dit... Que je n'avais pas à dire que ses parents étaient détestables, parce qu'eux ne l'avaient pas envoyé se faire enfermer dans un hôpital psychiatrique. S'il n'y avais eu que ça... Je l'ignorais quand il m'a dit ça, mais, en fait, il avait raison. Mes parents sont les pires qu'on puisse imaginer.
Je ne sais pas quand nous sommes arrivés au domaine. Et franchement ça m'est égal. Je me sens mieux d'ailleurs depuis que je suis plus près de ma soeur et de mon familier. Fiouu, je suis vraiment un boulet quand je m'y met, comment je fais pour être dans cet état tout le temps hein ?

"Bienvenue Mathieu Alaric ! Tarek ? Télys m'a dit que tu es blessé. Viens là."

Je t'aime tellement petite soeur ! Ciaran, tu grandis tellement vite. Douze ans, et pourtant tu es si sage, si jolie dans tes vêtement de velours et tes pardessus de soie verte et bleue, tes fleurs dans les tresses de tes cheveux. Tu pourrais être une reine idéale pour ton peuple petite soeur. Et bordel ce que tu es douée pour les soins, je pourrais t'embrasser si j'étais pas béat de soulagement d'enfin avoir tes mains bénies sur les épaules... Je prends, sa main, son épaule, embrasse sa joue et lui fais un grand sourire, doux, comme je n'en fais qu'à elle. Je dis ce que je veux à Luis, il n viendra pas vérifier il cherchera autre chose pour m'avoir dans sa main. Cette soeur là, celle là, je l'aime plus que tout. Elle est pure, sage, loyale et honnête, forte et inébranlable comme seule peut l'être la montagne ou le vieux chêne qui jamais ne ploie au vent.

"Ciaran ma petite princesse chérie, tu veux bien aller chercher les jumeaux et les amener sur la terrasse ? Leur père voudrait les voir et c'est tout  fait légitime. La nourrice n'y verra pas d'inconvénients et si maman te pose une question dis lui que c'est moi qui t'ais dit qu'ils n'y avais aucun problème. Quand à Kathleen de toute façon..."

Un coup d'oeil à Mathieu, et je ferme la bouche. Je ne vais pas parler de ça, ce ne serait pas juste pour lui. Comment lui dire qu'elle n'a pas avorté mais qu'elle refuse de s'en occuper ? Non, je ne peux pas lui dire ça, ce n'est pas mon problème c'est à ma soeur de le faire ! Tss, elle ne le feras pas, je le sais bien... Ciaran sourit, toute heureuse, et cinq minutes plus tard nous sommes assis sur la terrasse, un majordome chiant aux basques qui couine tout le temps "Vous avez besoin de quelque chose M. Thompson ?" pff NAN putain ! Je scrute le visage du grand blond, en silence. Il doit être un peu nerveux, et impatient. Le pauvre. Bon il a de quoi être fier ils sont... Woah, adorables ! Et Ciaran revient, tout sourire, gazouillant devant la frimousse ravie de la petite fille et poussant le landeau double dans lequel babille son frère. Ils sont réveillés, c'est une chance. Pour Mathieu en tout cas. Parce que comme ça il les verra vraiment, et puis au vu des biberons ils ont faim... Ah, lui avec un bébé dans les bras... Je vais rire. Pitié, je peux pas voir ça haha ha ! Enorme ! Les gosses de Mathieu sont mes neveux... Pffrrt ha ha ! Je vais mourir c'est à crever quand ça devient concret nom d'un chien ! Ciaran, tues moi, avant que j'éclate de rire comme un banane !

Les Hesperides. Je n'aurais pas crut revenir un jour ici, surtout en compagnie de Tarek. Mes mains tremblaient. Je ne savais à quoi m'attendre. J'avais... Peur. Oui c'est l'unique mot qui me représentait à l'instant. C'était des molecules acides qui remontaient dans mes veines, me rapellant l'enfance depuis trop longtemps tue. Il n'était pas l'heure de parler du passé. C'était nos enfants qui le créeraient. Mes enfants les premiers. Mathys. Maïween. Je regarde l'immense propriété, ferme les yeux un instant, mordant l'intérieur de mes joues, les mains moites, rongé par l'anxiété. Ce ne sont que des enfants je n'ai pas à me sentir mal à l'idée de les tenir dans mes bras. Mais je suis plus habile avec une femme que des nourrissons. Et puis... Ils sont deux. Mon ventre fait des bons bizarres. Je me sens bizare. Un peu comme le jour où j'avais demandé à Selena d'être ma copine, mon amoureuse j'avais dis à l'époque. Je m'étais pris le plus beau râteau de ma vie. Je n'avais pas réessayé depuis. Je m'étais contenter de sourire, de charmer. Et j'avais eu celle que je voulais. Même Plume alors que le coeur sa meilleure amie ne battait que pour moi. L'amitié selon les filles.

"Bienvenue Mathieu Alaric ! Tarek ? Télys m'a dit que tu es blessé. Viens là."

Je la regardai sans vraiment la voir. Je voulais mes enfants. Je les voyais parler mais je n'en avais que faire de leur pensées. Mes entrailles se tordaient.

"Ciaran ma petite princesse chérie, tu veux bien aller chercher les jumeaux et les amener sur la terrasse ? Leur père voudrait les voir et c'est tout fait légitime. La nourrice n'y verra pas d'inconvénients et si maman te pose une question dis lui que c'est moi qui t'ais dit qu'ils n'y avais aucun problème. Quand à Kathleen de toute façon..."

Je ne voyais pas. Jusqu'à maintenant. Sa petite soeur se pointa et je restai béa. Je ne voyais qu'une petite fille dans ses bras, une enfant... Parfait. Des cheveux blonds, un sourire magnifique. C'était... C'était ma fille. C'était elle qui était devant moi. Et dans le lando, sûrement mon fils. C'était lui que je voulais voir. Je m'approchai, un sourire pitoyable sur les lèvres. Je ne pouvais y croire. Je les avais tellement imaginer. Ils étaient mes enfants, la chaire de ma chaire, mon sang. J'aurais été près à épouser Kathleen pour leur bonheur si elle l'avait voulu. Alaric-Thompson. Leur nom comme un juron. Mais mes enfants.

"Je... Je peux ?demandai-je

Mes prunelles si bleues brillaient de ma question et de l'amour que je ressentai. J'avais tout oublier. Mes gamins. Je vous le promet sur la Grande, je serai là.

La tête que tire Mathieu en voyant les deux nourissons est quinze fois plus drôle que ce j'imaginais. Il est bouche bée, les bras balants, à ne pas trop savoir quoi faire de ses mains et des yeux tous pleins de milions de lumières dansantes qui témoignent de son bonheur. Ma soeur pouffe n peu, alors que le majordome stupide apporte un plateau de biscuits et du thé dont tout le monde se moque et que je me bas sauvagement contre moi même pour ne pas exploser de rire tant la scène est comique.

"Je... Je peux ?

Gentiment, Ciaran acquiesce et porte le biberon aux lèvres de Maïwenn, tandis que je bascule en arrière avec ma chaise dans un grand éclat de rire. Je tombe, mais je suis trop hilare pour m'en préoccuper. Clairement, ma soeur et la nourrice s'attendent à ce que Mathieu donne le biberon à son fils. Et du coup moi je me roule par terre. Il est fier de lui j'espère ! La jeune nourrice attrappe le bébé avec douceur, un sourire conquit aux lèvres et le pose délicatement dans les énormes bras de son père alors qu'il tend ses petites mains rondes et roses vers son visage en babillant gaiement. C'est à toùmber, mais pour moi c'est déjà fait ! Je suis incapable de m'arrêter, et plus je regarde le blond avec son gosse pls je rigole, je n'arrive plus à attrapper mon souffle, et je lance un "CHEERS!" étranglé renchéri par les deux femmes. Ma soeur rit moins que moi, mais elle rit aussi. Hélas, la bonne humeur est violemment coupée par l'intervention du père de mes demi-frères et soeurs...

"J'ignore qui t'a fait entrer jeune homme mais tu n'as rien à faire ici et encore moins avec mes petits enfants."

La nounou se dégonfle comme un ballon de baudruche, Ciaran devient plus pâle et regarde ses pieds en mordilant ses lèvres, penaude. Très bien, ça va être à moi de le faire donc... Ça m'énerve, mon dieu à un point. Je soupire, et me redresseen époussetant soigneusement mes vêtements puis plante un regard ennuyé dans celui du grand roux qui nous toise les bras croisés. Ah tu te crois impressionnant là hein ? Tss.

"C'est moi qui l'ait fait. Vos petits enfants sont aussi et surtout ses enfants à lui, et si ça ne vous plait pas alors je vous suggère -tout à fait amicalement- d'aller en parler avec votre fille mal éduquée et que vous avez laissée s'éduquer seule qui les a mits au monde, a refusé l'avortement, et refuse à présent parmis ses dizaines de caprices accordés de s'en occuper ou même de les voir. Vous êtes peut être l'élément masculin du pire couple de parent au monde, vous m'avez fait un grand cadeau en me tournant le dos. Je ne suis plus l'enfant gâté que j'étais maintenant que j'ai vu la mort et que vous m'avez lâchement enchainé par les liens du mariage. Du balai à présent."

Krishna me dévisage de ses yeux plissés, le menton relevé et les mâchoires de plus en pls contractées. Puis il regarde Mathieu, renifle avec dédain, incline son épaule et sa tête en signe de "give up" et tourne les talons. Non mais c'est vrai quoi, j'aurais du dire quoi ?! Après qu'il m'ait vendu à Jim je ne vais plus me laisser faire, et je ne laisserais pas cette famille d'idiots élever les jumeaux avec la même stupidité que l'éducation que nous avons reçu au sein de la fratrie. Il faudra me passer sur le corps, et celui de leur père aussi... Enfin je pense.

Je regarde Tarek tomber mais ne le vois pas vraiment. Je n'ai d'yeux que pour mon fils et les quelque cheveux roux carotte sur son crâne de bébé. ROUX !? Mais non mais ! Je ne fais pourtant aucun commentaires, croissant le regard de Mathis et le prenant dans mes bras trop grands. J'ai peur de tenir ce petit etre trop fragile dans mes bras. J'ai peur de le briser. J'ai peur de lui fait ressentir tout ce qu'il s'était passé. Qu'il n'était pas voulu. Mais je ne pouvais comprendre où j'en étais. Je me perdai dans mes propres paroles, dans mes propres pensées. Et le gamin, mon fils, dans mes bras, magnifique. Attendez mais... QUOI ? Elles attendaient que je lui donne le biberon. Mais... Je sais pas faire moi, j'en sais rien comment marche un gosse. Je n'avais même pas eu le temps de me faire la main sur celui de ma cousine, elle était tout juste enceinte. Déjà à l'hôpital, certes, mais sa grossesse était encore nouvelle. Je revoyais le visage décomposé de son père, au dernier repas de famille, quand, devant mon grand père, il avait annoncé qu'Halicia était enceinte et que sous peux, son nom ne serait plus Alaric mais Thompson. Le vieux avait manqué faire un syncope et avait marmonné toute la soirée dans sa barbe qu'il était sûrement maudit avant de grogner un prénom de femme. Marie si mes souvenirs sont exactes. Et mon père qui n'avait pu s'empêcher de sortir : "Fallait la surveiller aussi ta poufiasse de fille." C'était partie en véritable guerre entre les deux blonds. Mais pour en revenir à nos moutons, j'avais un gamin dans les bras et je faisai une tête de six pieds de loin, incapable de savoir quoi faire. Pourquoi il ne livrait pas le mode d'emploi avec les gamins ? Ça aurait quand même vraiment facilité les parents.

"J'ignore qui t'a fait entrer jeune homme mais tu n'as rien à faire ici et encore moins avec mes petits enfants."

Merde je l'avais pas vu arriver le roux senior. Je le fixai droit dans les yeux, reprenant immédiatement l'attitude hautaine qui nous correspondait si bien à nous Alaric. Je pouvais faire semblant mais les restes reviennent toujours à la surface. Krisna Thompson avait la faculté de me faire retrouver mes mauvaises habitudes. Ses gamins étaient aussi et surtout les miens. Je les reconnaissais comme les fruits de mes entrailles. Alors qu'il aille bien ce faire foutre lui qui n'avait même pas été capable de séduire ma mère. J'allais lui sortir une réplique bien cinglante mais Tarek eu plus de réflexe que moi. Il faut dire qu'avec Mathis dans mes bras, mon cerveau avait légèrement déserté.

"C'est moi qui l'ait fait. Vos petits enfants sont aussi et surtout ses enfants à lui, et si ça ne vous plait pas alors je vous suggère -tout à fait amicalement- d'aller en parler avec votre fille mal éduquée et que vous avez laissée s'éduquer seule qui les a mits au monde, a refusé l'avortement, et refuse à présent parmis ses dizaines de caprices accordés de s'en occuper ou même de les voir. Vous êtes peut être l'élément masculin du pire couple de parent au monde, vous m'avez fait un grand cadeau en me tournant le dos. Je ne suis plus l'enfant gâté que j'étais maintenant que j'ai vu la mort et que vous m'avez lâchement enchainé par les liens du mariage. Du balai à présent."

Hein ? Elle avait fait quoi Kathleen ? Comment elle pouvait refuser de s'occuper de la chaire de sa chaire ? Face au reniflement de dédain du père Thompson face à ma petite personne, je manquai lui tourner mon poing dans ses mâchoires trop contractées mais la présence de mon fils m'en empêche. Par contre je ne me gêne pas pour lui jeter un regard de dégoût profond, fier de venir ici le narguer sur SA propriété, moi, fruit d'un amour qu'il ne connaîtra jamais. Il la paraît-il séduite mais elle lui a préféré mon père. Tu avais le choix entre les plus grosses ordures que cette terre n'est jamais porté Mère. Tenter de limité la casse avait raviver les vieilles querelles de famille. Tant pis, je n'aimais pas les Thompson. C'était dans mes gènes mon grand père me rapellait lorsque j'étais plus jeune. J'étouffai le sourire de mes paroles puis regardant la jeune rousse devant moi lui murmurai :

"C'est pas que je veux pas mais... Euh... Je fais comment là ?"

Je me sentais ridicule au possible. Mais après tout, j'étais père. Et j'étais fier d'etre le géniteur de ses petites merveilles. Mais je ne savais vraiment pas comment m'y prendre avec un môme qu'il soit mien ou non. Bah oui, à la naissance, c'est à la mère que les sages femmes apprennent les premiers gestes. Au père aussi, mais s'il est là. J'aurais voulu assister à l'accouchement. Mais on ne m'avait pas prévenu. Je jure sur tout ce que j'ai, Plume, que toi, je te tiendrai la main lorsque tu mettra au monde nos enfants. Je t'en fais le serment.

Le roi a de la chance que je sois affaibli et calme aujourd'hui. Sans quoi ça aurait sans doute de nouveau tourné en bagarre. Mais depuis qu'il sait que je ne suis pas son fils, il est vrai qu'il ne se comporte plus comme avant. Il n'ose plus exercer son autorié sur moi de la même façon, parce qu'il sait très bien que maintenant je ne me sens plus du tout obligé de lui obéir et je le défie. Je ne plie plus. Je relève la tête, j'ai cessé de ramper et je sens enfler en moi le désir d'être libre, d'être loin de tout ce qui m'enchaine. Me bannir, voilà ce qu'il finira par faire. Et je le provoquerai. Je détruirais son précieux peuple, je ferais couler le sang. Je n'épargnerais que Ciaran et Ruadhiri, parce qu'ils sont trop jeunes et trop purs, et parce que je suis responsable du regard hanté et triste de mon petit frère. Je n'ai pas su le protéger du Caleb, et maintenant il s'est tu, il a cessé de rire, ça je ne peux pas me le pardonner. Je traquerais sa tristesse et je le vengerais. Mais pour l'instant ce pas le problème.

"C'est pas que je veux pas mais... Euh... Je fais comment là ?"

Un sourire amusé tire le coin de mes lèvres vers le haut, et je récupère doucement ma nièce entre les bras de ma demie soeur. Elle attrape le biberon et le glisse entre les doigts du grand blond, murmure un "Là, comme ça" en guidant sa main vers la bouche du petit garçon qui attrape la tétine avec joie, sa petite main crispée sur le verre. Il sera fort et fier, ce gamin. Ciaran reprend Maiwenn de mes bras, et j'aperçois du coin de l'oeil mon plus jeune frère qui se cache derrière une colonne de pierre à l'entrée de la terrasse. C'est fou, j'avais trait pour trait son visage quand j'avais quatre ans. Dire qu'il les a fêtés il y a seulement deux semaines et que ses yeux sont déjà les témoins de tant d'horreurs... Il remarque que je le regarde, et se dissimule un peu plus. C'est vrai, mère et Krishna ont pour habitude de crier comme des boeufs quand ils surprennent leurs enfants en train d'écouter une conversation. Je crois que Ruadhiri voudrais voir Mathieu en fait, il demande souvent à quoi ressemblent les Alaric et pourquoi son père répète sans arrêt qu'ils sont méchants alors que je soutiens le contraire. Pauvre gosse. Il se promène encore avec son doudou pourtant... C'est écoeurant, l'éducation que les rois donnent à leurs enfants.
Je m'accroupi doucement, tend les bras devant moi et appelle mon petit frère avec un grand sourire. Sa bouche tique, il cille, hésite puis s'élance en courant et me saute dans les bras, les jambes autour de mes hanches et un bras passé derrière ma nuque, ses petits doigts solidements crispés sur ma chemise. Dans sa bouche, l'oreille de lapin en peluche doit souffrir le martyre. Il fixe sur Mathieu un regard curieux, cesse de mâchouiller sa peluche et arborre un grand sourire de ses petites dents de lait. Il laisse aller sa tête contre moi, intimidé, et rigole nerveusement. J'adore cet enfant putain. Il est tellement adorable, trop mignon, trop... Woah, je l'aime c'est tout.

"Grand frère... Le monsieur il à l'air gentil. ... C'est ton amoureux ?"

Argh ! Finalement je l'aime plus tellement... Je deviens rouge comme une tomate et bafouille dans ma barbe des "Maisnonmaisvoyonsmaispasdutout" alors que Ciaran pose notre nièce dans la poussette et éclate de rire, une main cramponnée à ses côtes, des larmes au coin des yeux et l'autre main avec l'index pointé sur moi. Mais elle se fout de ma gueule cette petite...! Raaahh ! Non mais c'est pas vrai de quoi j'ai l'air moi maintenant à bafouiller et plus rouge qu'une pivoine ?! Ruadhiri se recule un peu pour me voir, et éclate de rire aussi. Au moins il est heureux là... Tss. Je le redresse sur ma hanche alors que ma soeur hurle d'une voix étranglée que la vérité sort de la bouche des enfants. Je la fusille du regard mais elle ne fais qu'hurler encore plus, un "Tu verrais ta tête !!" qui me donne envie de disparaitre sous terre. Je pourrais, mais pas avec mon frère dans les bras et puis ce serait assez pitoyable de la part de quelqu'un qui fait les gros bras face à son Roi. Et mon frère m'enfonce en attrapant a main gauche dans ses petits doigts et agite mes doigts sous son nez.

"Mais pourtant ta bague, c'est pas celle de ton mariage ? Pourquoi t'es marié si t'es tout rouge quand le monsieur blond est là ? Hein, dis grand frère ? J'comprends pas, pourquoi t'es marié si tu l'aimes pas ton mari ? Mais réponds mooooiiiii !!!"

Jevaismourirdehonte.

"Écoutes Ru, c'est compliqué, et je ne suis pas amoureux du "monsieur" comme tu dis. D'accord ? C'est des histoires pour les grands, je t'expliquerai plus tard si tu veux. Hein ?"

Le petit garçon hoche gentiment la tête, ravi que je ne l'aie pas envoyer paitre pour de bon, et passe son deuxième bras derrière ma nuque pour frotter son nez contre mon cou. Je ne sais pas pourquoi il fait toujours ça dans les bras des gens, mais en tout cas ça lui plait. Les gosses me tueront.

"Alors Mathieu, qu'est-ce que tu penses de tes petits jumeaux ?"

Change de sujet, s'il te plait, change. Pitié. Sinon je vais me mettre à rire nerveusement, encore. J'aime pas ces espèces de tics de gay que je me traine là, ça m'énerve ! Pourquoi il a fallu que mon frère vienne me coller une étiquette d'amoureux niais sur la gueule ? Haaannn...

Je voie le regard interloqué de Mathieu se porter sur mon alliance que je trouve soudain outrageusement lourde. Je dissimule l'anneau ciselé comme je peux, et change la position de mon petit frère pour soulager mes hanches, le prenant façon 'princesse' sur mes bras, avant d'adresser au fondateur un sourire triste et rapide. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire, Ruàdhiri m'a déstabilisé et j'ai peur qu'il demande...

 « Tu me prends de cour là Tarek. Ils sont…. Magnifiques. Je ne m’attendais pas à…. Vraiment fin… Je… Je ne pensais pas qu’ils seraient comme ça ? Par contre, j’aimerais avoir une discutions avec une certain Kathleen de notre connaissance. Tu sais où elle est ta sœur ? »

Ça. Ciàran fait un geste étrange, hésitant, et mon regard s'assombri. Je regarde mes pieds en marmonnant, agacé et confus, et m'assois lourdement sur ma chaise. Mon frère reste assis sur mes genoux, agitant ses jambes d'avant en arrière, et je prends mon courage à deux mains pour faire face à mon ancienne Némésis. Ça ne sert à rien d'être pleutre et de lui mentir. Retarder les choses est stupide, je commence à bien le savoir.

"Kathleen n'est pas là. Elle a quitté les States il y a quelques heures, avec ses valises et un de nos majordome. Elle prétends que c'est pour aller réfléchir à ce qu'elle va faire ensuite mais ce n'est qu'une sale idiote hypocrite et impulsive. Elle ne reviendra pas. En tout cas, pas de sitôt. De plus, elle a résilié son abonement téléphonique, ce qui veut dire que nous n'avons plus ses coordonnées et qu'elle va sûrement pas nous les faire parvenir... Je suis désolé."

Je n'aime pas être celui qui lui apprend le départ de la mère de ses enfants, je déteste lui dire que ses enfants vont grandir sans leur maman, à demander où elle est et pourquoi elle n'est pas, je hais être le frère d'une telle femme. Mais pourquoi je lui mentirais ?
Je suis tiré de mes pensées quand le majordome près de moi allume son briquet pour fumer sa cigarette. Ruàdhiri avale son air brutalement et se jette contre moi, cramponne ses doigts autour de mon dos et ferme étroitement ses yeux. Je jette un coup d'oeil à la petite flamme, puis à la brûlure au poignet pâle de mon frère et serre les dents. Tout ça c'est de ma faute. Le majrdome se retire, penaud, et je ferme mes bras sur le petit garon. J'embrasse ses cheveux et chuchote les notes de 'Beautiful dreamer' à son oreille. Puis je lui glisse mon alliance dans main, sachant qu'il adore en observer les reflets pendant des heures pour une raison obscure. J'adresse un regard d'excuse à Mathieu, et sèche les larmes de mo frère qui sanglote des "Pas le feu" incessants et suppliants contre mon t-shirt. Un jour ce satané démon paiera pour ça. Personne ne touche à Ruàdhiri. Il ravale ses pleurs, et sourit en entendant sa nièce babiller.

"Elle est trop mignonne ta fille monsieur..."

Je dévisage le blond, et les deux petits bébés. J'ai peur pour eux. Ils ont besoin d'une mère, et personne ici n'est qualifié pour ça.

"J'espère qu'ils ne souffriront pas de nos erreurs..."

Je n'aime pas quand Mathieu fait des sourires comme celui qu'il vient d'adresser à Rhuàdiri. Je n'aime pas quant il est normal, et qu'ensuite il change d'humeur d'un seul coup. Je n'aime pas quant il est lunatique.
Je lui souris, pourtant, et repose mon frère par terre. Parce que je sens bien sa fureur derrière le masque.

Ils…. Ils y arriveront. J’espère. Je serais là, je peux les prendre. D’ici trois mois, je me tire de chez moi. Plume sera leur mère… Du moins, je l’espère. Je ne sais pas ce qu’on peut faire. Sincèrement, j’ai peur de ce qu’il peut leur arriver…

Je croise les bras sur ma poitrine. Les prendre chez lui... Ca m'arrangerai, mais je ne pense pas que mes parents seront d'accord. Ma mère est déjà redevenues comme à la naissance de Rhu, et je vois bien que pour elle, ils seront ses enfants comme nous. Elle a la fibre, ma mère. Il n'y a qu'avec moi qu'elle l'a un petit moins, mais il faut dire que je lui mène la vie dure aussi.

Si tes parents et les miens acceptent que tu les prennes avec toi, ce pourrait être idéal... Je vais quitter l'Amérique, et pour l'instant c'est moi qui m'occupe le plus d'eux mais quand je serais à l'autre bout du monde forcément ce sera plus pareil. Tu crois que Plume va les accepter ?

Je suis loin d'en être convaincu, personnellement. Je prends Mathys dans mes bras, un sourire au coin des lèvres alors qu'il saisi les perles de mes cheveux pour tirer dessus. J'ai pas mal d'affinités avec ce bébé, je l'aime bien.
Je regarde son père. Je voudrais bien qu'il les emmène, sincèrement. Même si à l'origine je tanais ma soeur pour qu'elle avorte, parce que je ne voulais pas pouponner la preuve de ses galipettes avec Môsieur, maintenant c'est bien différent. J'ai ma formation militaire qui va commencer, j'ai mon double cursus d'art à suivre par dessus, je pars en Afrique... J'ai autre chose à faire que de courir après un imbécile, ou jouer à la nounou.
Et ma mère se pointe. Elle babille autour de ses nouveaux petits enfants, accompagnées de cette horrible peste qu'est Doll, et j'en profite pour lui refiler le petit roux et m'excuser auprès de tout le monde. J'aimerais dormir, maintenant. J'ai mal de partout, je suis fatigué, et j'ai besoin de réfléchir à ce qui s'est passé dans le bois. Cette... Absence que j'ai eue. Et au diable Mathieu et ses adorables niards !