Perdu dans le compartiment fumeur, je m’offrais une dernière bouffé de ma drogue quotidienne. Les volutes de fumée m’entouraient, me séduisaient. Je fixai les lumières de Milwaukee depuis longtemps disparu. J’étais pensif et mes prunelles dorées se perdaient dans la nuit illuminée par les lueurs du train. Je m’assis, me laissant tomber sur la banquette que j’occupai, totalement seul. Il n’y avait personne autour de moi et j’en profitai grandement. Dans mes oreilles, le groupe de Tarek hurlait des paroles dangereuses, avec un accent désespéré. Il m’avait très vite convertie, et ce n’était pas peut dire. Et puis la musique changea, offrant mes oreilles à Jace Everett, une musique qui m’avait toujours donné envie de courir, jusqu’à ne plus jamais m’arrêter. Mes pensées me firent porter une main à mon cou, pour me rendre contre que je n’avais plus mon médaillon. Luis me l’avait fait quitter depuis plus d’un mois. Nous, pauvres loups, même Alpha, ne pouvions désobéir à notre roi. Mais le médaillon m’empêchait de tuer bien des personnes. Il s’en contre fichait. Aujourd’hui, les humains savaient à notre propos. Alors qu’importait.

Le train s’arrêta dans un souffle. Je ne reconnaissais rien ici. Un panneau glapissait les lettres du Montana et l’ours était partout. Sans un sourire pour une jolie fille qui passait à côté de moi, je réajustai mon sac sur mon épaule et m’éloigna de la foule le plus vite que je le pouvais sans trahir mon identité. J’inspirai alors profondément et son odeur m’heurta de plein fouet. Je savais où il était. Et j’allais le voir. Une surprise de taille pour le rouquin qui avait dû s’éloigner de moi, ce que je n’aimais que moyennement. Un regard à ma montre me renvoya 21 heures 32 au visage. Bon… J’allais devoir me bouger si je ne voulais pas arriver en plein milieu de la nuit. J’étais peut-être un loup mais je ne vivais pas que la nuit. Je dormais moi quand je ne chassais pas à cette période. J’étais diurne moi comme bestiole.

Son odeur me mena jusqu’à un ranch perdu en plein milieu de nulle part. Je m’attendais à tout sauf à ça. C’était quoi ce trou paumé. M’enfin pour un loup, c’était la planque idéale. Jamais Luis ne viendrait me chercher ici. Enfin, je crois qu’il serait capable de poursuivre mon odeur partout dans le monde. Mais je n’avais pas peur. Il ne me tuerait jamais. Parce que grâce à moi, il pouvait vraiment maitriser Tarek. J’étais son point faible l’avais-je entendu dire à cette folle de sorcière qui avait installé ses quartiers à San Diego. Mais je ne dis rien. J’avançais, museau pointé vers le futur. Il m’avait ôté tout ce que j’avais. Aujourd’hui, il voulait m’envoyer la tuer. J’en serais incapable, mais c’était pour punir mon petit ami qu’il m’avait dit. J’allais mourir… Mais je voulais profiter de mes derniers instants.
Il était couché. J’eus tôt fait d’ouvrir la porte d’entrée et de suivre son odeur jusqu’à sa chambre. Le musc de la mienne était presque invisible. Je ne sentais pas le chien mouillé pour une fois. Je le regardai dormir quelques minutes, qui se transformèrent en un long moment. Il était beau. Ses cils fauves caressaient ses joues mais je voyais à le manière dont son nez se plissait qu’il était contrarié. Quelque chose le dérangeait dans ses rêves. Ses mèches rebelles oranges vifs se battaient sur son front, caressant la courbe parfaite de ses paumettes avant de venir soupirer sur ses lèvres pulpeuses. J’aurais pu rester des heures à le regarder comme ça, aussi silencieux qu’un loup. Mais je devais le réveiller. Mes lèvres se posèrent sur les siennes avec la douceur des ailes du papillon et je posai mon sac à côté du lit, m’asseyant sur ce dernier, le couvant du regard. Je t’aime petit loup. Oui, je t’aime.

"T-tu m'as tellement manqué ! Tu es... Putain, Matt ! Si tu savais... Comme je t'aime !!

Je lui souris. Je me sens bien ici. Il fait beau dans le Montana. Il fait nuit, je sais, mais j’ai l’impression de toucher les étoiles lorsqu’il est là, vers moi et qu’il sourit. Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne sais pas comment j’ai pu en venir à l’aimer mais surtout à le faire m’aimer. Ils sont nombreux à vouloir qu’il devienne leur roi, leur unique obsetion. Et sans que je comprenne pourquoi, c’est moi qu’il a choisi. Qu’importe de quoi demain sera fait, ses prunelles d’or fondu m’indiquent le futur et la seule direction à suivre. Nicky est belle, mais elle ne peut rivaliser avec les promesses que je vois dans son regard. Elle ne peut rivaliser avec l’amour que je lis en lui. Je suis le plus professionnel des salopards. Je m’en veux, je m’en veux tellement de leur faire subir ça à tous les deux. J’aimerai être calme, j’aimerais que mon cœur ne rêve de me trahir dans le moindre instant d’égarement.  Je serre Tarek plus fort contre moi. Je respire sa douce odeur, humant les restes lupins. Mon nez s’égare dans ses cheveux et puis mes lèvres dans son cou. Je ne veux pas être obsédé par mes pulsions mais il m’a tellement manqué. J’aurais dû venir plus tôt. Parce que je sens une odeur masculine, là, tellement proche. Un minuscule grondement m’échappe, independant de ma volonté. Je ne veux pas lui faire subir ma jalousie mais je suis d’une posesivité presque maladive. Je sais, je suis un paradoxe vu ce que je lui fais subir. Mais je sens cette odeur. Le musc de l’homme sur sa peau. Je ne dis rien. Je ne fais rien.

« Tu ne peux pas m’aimer comme je t’aime Tarek. Tu m’as manqué. Dit… tu reviens quand ? »

Je sais que c’est moi qui vais venir ici. Le Montana… Je sais que cette région peut me plaire. Je sais que les grandes plaines sont faites pour nous les loups. Lucy ne voudra pas bouger, qu’importe la meute. Je la laisserai rejoindre ma mère. Elle n’était pas faite pour être avec moi. Elle est encore trop jeune pour vivre la vie de bandits que je vais mener. J’ai pris ma décision. Dure, je le sais, mais je serais un solitaire. Ce loup qui a envoyé valser les ordres de son roi. Ce loup qui a tout envoyé bouler pour simplement vivre, seul, à jamais. Mais tant que j’aurais Tarek, rien ne pourrait m’oter la vie. Je t’aime Tarek, je me prendrais une balle pour toi. Je veux te le dire, je veux te le prouver. Mes lèvres se collent aux siennes, ma langue s’infiltre entre elle, se joint à la sienne. Je te veux Tarek.  Je ne te laisserai pas filler mon amour. Je t’en fais la promesse. Je ne ferai pas ce que Luis veut de moi. Je n’irais pas aux devants de la mort pour faire payer à son futur second ses gestes. Je mourrai pour Tarek, oui. Mais je le sauverai en faisant cela. Je lui ai promis que je serais toujours là avec lui. Je ne le laisserai pas seul. Pour toujours et à jamais, le Montana sera ma demeure. Nous ouvrirons un ranch, il ira mieux. Nous vivrons vieux, nous serons unis ici. Il continuera les compétitions et puis nous aurons un chien. Je serais là Tarek. Je ne partirai pas. Non. Je resterai là.  Je te le promets du fond de mon cœur. Tu as ma parole. Je trahirai Luis. Je serais un solitaire. Je n’aurais plus de meute. Je t’aime.

Je le regarde droit dans les yeux, même si je dois avouer que je ne vois pas grand-chose en pleine nuit. Je suis un loup, c’est mon ouïe et mon odorat qui sont sur développés pas ma vue.  Je ne vois franchement rien, et c’est seulement mon corps qui me permet de savoir ce qu’il se passe.  Alors lorsqu’il me repousse, je ne comprends pas.

"..'the Hell ?! Tu te fous de moi ou quoi ?! Si je voudrais de toi ? Matt, bon sang ! Mais bien sûr que je voudrais de toi ! Toi tu m'as accepté avec toutes mes marques du passé, mes craintes, mes crises et ma paranoïa insupportable et tu crois que... Mais merde Matt, je te mérites même pas et toi tu... Mais Matt !!

Je me fais tout penaud sur son lit. J’ai l’impression d’avoir fait quelque chose de mal, d’être redevenu un louveteau qui se roulait en boule quand quelque chose lui faisait peur, qui couchait les oreilles en attendant que la tempête passe. Je n’étais pas devenu un Alpha pour mon inconscience. Je n’étais pas un fonceur. J’étais instable, mais je savais reconnaitre le danger. Bien sur, personne ne pouvait me faire m’incliner. Enfin, je le croyais. Désolé de ne pas avoir un caractère de winer comme Mathieu. J’étais un gars normal, qui rêvait d’une vie normal, être un simple humain, avec un copain ou une copine, heureux et puis c’était l’ultime fin. Mais non, j’étais né chez les enfants de la lune et je devais vivre avec.

Mes lèvres se joignirent à celle du beau sylvain qui avait chamboulé mon esprit, mes mains se perdirent dans sa chevelure si particulière et si frappante. Je sentais mon corps réagir à ses baisers, je me sentais con d’être aussi vite dans cet état. Mais Tarek n’était pas n’importe qui. Il était Tarek, et cela suffisait amplement à expliquer bien des choses.  Tarek, c’était le Lydia des gars. Le mec dont tous rêvait. Et c’était moi qui l’avais, moi, malgré mon instabilité croissante, malgré ma connerie…  J’avoue n’avoir toujours pas compris.

"Dis moi que je t'appartiens Matt... Imprègnes ça dans ta tête... Imprime le... Dans ma chair... S'il le faut. Jamais je ne te quitterais... Tant que tu ne m'auras pas dit... Que tu en as assez... Et que tu ne m'aime plus. Je suis à toi... À toi. Mets ça... Dans ton crâne d'andouille !
Ouais, bah c’est pas ce que j’avais l’impression quand tu m’as dit qu’on ne pouvait continuer comme ça la dernière fois, que j’ai été obliger de te jurer sur tout ce que j’avais que non, je ne mourrai pas de sitôt et que c’était loin d’être dans mes plans. Alors que je savais pertinemment que j’étais incapable de dire non à Luis et que ce dernier me servait sur un plateau dans la gueule de la Gardienne. Mais, maintenant, j’avais fait mon choix. Et lui-même, il ne me tuerait pas. Il ne voulait perdre son futur second.

«Je t’aime gros béta. Et tu me mérites amplement, arrête de te dénigrer veux-tu. Tu es un bijou, un trésor trop fragile pour se rendre contre de sa valeur. Ils te veulent tous, et certain te ferrai vivre une histoire tellement plus belle que moi… Ils sont tellement mieux Rek… Je suis un putain de loup, et je haïs ça. Je voulais pas… Je… Je suis sur que c’est ma faute si aujourd’hui tu es un loup… »

Et c’est reparti pour un tour. Crétin.com, bonjour, je me présente Matt Smith, con depuis environ 18 ans.

Le bruit de la baffe me parvient avant toutes choses, avant la moindre douleur. Je croise le regard effrayé du sylvain puis pose ma main sur ma joue. La sensation du sang brûlant sous et sur ma chaire me fait grogner. Vous avez vu Twilight et la réaction de Paul. Voilà à quoi je ressemblai. La respiration saccadée, le visage transfiguré, j'étais méconnaissable. Je tentais de me calmer, mais les loups sont maître de la liberté. Alors qu'on porte la main sur moi, et qu'on me face saigner. Non. Pourtant, c'était de Tarek qu'on parlait pas d'un humain imprudent. Je respirai lourdement mais je savais que je devais me calmer. Je sentais mon coeur battre plus vite et mes crocs s'échappé. L'odeur du sang me rendait fou. J'entendais à peine ses paroles. Lucy avait beau être plus jeune, elle avait tout compris. A trop renier ce que j'étais vraiment, à empêcher la chasse, même mon propre sang me faisait saliver. Et la fine peau du cou devant moi n'était pas pour arranger les choses. Je salivai sur l'or que je voyais couler sous une enveloppe de neige pure. J'étais sourd à ses paroles, mon regard s'était fait fiévreux. Je ne pouvais faire de que mon esprit m'ordonnait mais je n'arrivai à me souvenir pourquoi.

Mes mains se font insistantes, collées à son bas ventre. Mes dents se plantent dans sa chaire dans un grondement animal. Le loup en moi hurle pendant que mon esprit fait de même, en lutte interne, suppliant que tout s'arrête. C'est à en devenir fou mais le goût du sang dans ma gorge est plus puissant que ma raison. Mon regard a perdu de sa retenu habituelle, mes prunelles sont aussi doré que le sang que s'échappe du jeune roux. Je serre un peu plus, faisant d'avantage couler l'hémoglobine, grondant de plus belle. Je vais faire une connerie que je vais regretter toute ma vie. Je sens le désir naître en moi, tendre les tissus de mes vetements. Je ne parvenai à le quitter, je n'en avais la volonté. Ça faisait bien trop longtemps que le sang extraordinaire de mon petit ami m'était éloigné. Trop longtemps que je n'avais mordu que dans mon oreiller pour taire mes angoisses. J'avais faim, et le loup était réveillé. Jamais je n'étais comme ça avec ma petite amie. Jamais. Seul Tarek me mettait dans ce état douloureux. Je buvai à même une source qui pouvait se tarir avec la mort mais le loup n'en avait rien à faire. Il prenait de plus en plus le controle sur ma vie depuis mon entretien avec Luis. C'était presque une mâchoire animale qui grondait dans le coup de l'héritier.

Le sang du sylvain dans ma gorge est comme une drogue. Plus je bois, plus j’en ai envie. Pourtant une pression désagréable me fait lâcher la source de mon plaisir. Je reprends à moitié mes esprits, même si je n’ai qu’un envie, attraper le corps de mon petit ami, et mordre, mordre à nouveau pour ne plus desserrer mes dents. Elles n’ont pas remplit une taille humaine. Pour contre, dans ma folie, je me rends peu à peu contre du liquide brulant qui coule dans ma nuque. Ma plaie se referme immédiatement, comme celle du beau sylvain. Mais l’odeur du sexe, l’odeur de sa peau contre la mienne me fait perdre pied, comme toujours. Je vais finir par le tuer et je me haïs pour ça.

"C'est très méchant ce que tu viens de faire Matty... Va falloir te faire pardonner bébé." je murmure dans un souffle, haletant.

Mes lèvres se tendent sur un sourire dangereux. Je vois double, j’ai l’impression d’être totalement bourré. Pourtant, j’éclate de rire, je souris et l’approche encore plus de moi, croisant ses lèvres, posant les miennes sur les siennes. L’odeur du sang, l’odeur du sexe tout s’acharne autour de moi. J’agrippe son corps contre le mien sentant mon désir grandir de minute en minute. Je dois me faire violence pour garder ma forme humaine. Je l’embrasse avec de plus en plus de ferveur, je plonge mes prunelles dans les siennes, le goût du sang explosant sur ma langue.

Et comment le puis-je amour ?

J’en ris, j’en souris avec d’autant plus de ferveur. Mes lèvres se tendent sur un sourire en quoi très sensuel, charmeur. Vas-y mon ange. Fait moi rêver comme tu sais si bien le faire. Comme tu l’as toujours fait. Et comme tu le feras longtemps encore.

Tarek est un mystère. Un souffle qui ne peut prendre forme réelle dans un esprit, qu'on ne peut connaître réellement, sur laquelle on ne peut fixer un regard comme je le fais. Il est mien, ma marque brille sur sa gorge. Luis ne me l'enlevera jamais. Car je tuerai le roi loup s'il tente la moindre chose. Je ne tuerai pas la Gardienne. Il a d'autres hommes de mains et il le ferait souffrir,oui, mais qu'il n'oublie pas que m'avoir lui offre un controle parfois sur le Sylvain. Si moi je suis sensible à la double voix de mon roi, Tarek dans sa puissance  presque originelle l'ait bien moins. Alors mon roi ? Quel sera ton choix ?

Il lie mes mains au dessus de ma tête et je me mords la langue de désir avant de me rendre contre de ce qu'il se passe. Non... Non !! Mon mouvement de rein est digne d'un cheval mais ne delogue pas le Sylvain. Il n'a pas à faire ce dont il a l'intention !

"Tarek non ! Non tu ne... Oooh"

Mon gémissement est simplement du plaisir à l'état pur. Mon cerveau déconnecte tout simplement comme si c'était logique. Mes hanches se mettent en mouvements, mon coeur bat de plus en plus vite comme actionner par une pompe invisible qui se veut de plus en plus rapide.

"Embrasse moi"

C'est comme un ordre mais je ne le veux pas de la sorte. Pourtant je veux sentir ses lèvres sur les miennes, sa langue sur la mienne.

"Détache moi..."demandai-je, le désir dans mon intonation plus vivant que jamais

Mon membre dressé rêve de sa chair autour de lui, mes iris se sont totalement dilaté. Je veux son sang, je veux sa chaire, je veux son  corps. Je LE veux !