C'est une de ces journées qui a mal commencé. Ma tante a commencé à me gueuler dessus dès le réveil parce que je me suis levé trop tôt -pourtant 5h c'est pas la mort non plus hein !- et mon chiot, Sparkle, à dévoré mon cahier de géographie. Bon, je suis pas nul en géo, mais ça me gonfle. Et le comble, Riah a disparu. Je suis donc perdu dans les champs et les fourrés depuis deux heures, à essayer de capter la présence de mon entier, une douleur aiguë inexplicable au fond des poumons, comme à chaque fois que ce maudit cheval est trop loin.

Bien entendu, je me retrouve envahi de bestioles en moins de temps qu'il n'en fut pour le dire. Des écureuils, des oiseaux et, oh ! Une biche, tiens. Elle est toute jolie, avec son bout de nez noir, et blanc, et qu'est-ce que je faisais là moi déjà ? Ah oui, Riah. Je finis par trouver sa piste, au bout d'un temps qui me semble interminable. Des traces de fers, des branches cassées à hauteur de son garrot et ses épaules, et... Du sang. Je presse l'allure pour le chercher, inquiet, concentré désormais sur ce que je cherche et non plus les myriades d'animaux qui me collent aux basques.

Je repère Riah au moment où la légère douleur dans ma poitrine s'efface enfin, capte un mouvement vif mais pas sa source et me précipite vers mon cheval, agité, furieux, couvert de sueur et de sang. Et blessé par balles. Ses paturons et boulets sont striés de blessures, mais rien de très grave. Il est simplement stressé, et effrayé. Il me faut quelques minutes pour le rassurer lentement, en chuchotant quelques phrases dans ma langue natale, les yeux fouillant les buissons. Je sais que j'ai vu bouger. Riah aussi, ses oreilles s'agitent en tous sens, et il garde les naseaux dilatés. Nous ne sommes pas seuls, pour autant que j'en croie l'antérieur qui laboure le sol à côté de ma cuisse. Je fourre une main dans la crinière de l'araloosa, et lui demande de baisser la tête en grattouillant son encolure.

Wasawf *, Riah. Je sais que je suis pas seul. Ça ne sert à rien de se cacher, quelle que soit votre identité, veuillez la décliner.

Bon, pour le ton aimable on repassera, Tarek. Faudrait penser à lâcher un peu la pose militaire, mon vieux. Tiens, une mésange sur le chêne. Elle est jolie... Ouais, OK, pour la concentration en forêt, on révisera un peu aussi.

*
Tout va bien

J’étais accroupi derrière les buissons et je vis un garçon arriver. Je pensais que le chasseur viendrait rechercher sa proie, je ne m’attendais pas à voir débouler un gamin (bon gamin est un grand mots, il avait vers 15 ans à peu près) et caresser le cheval ! C’est peut-être le propriétaire de l’animal et celui-ci s’est échappé, c’est pour ça qu’il est ici !
Voyant mes traces, le jeune homme continua de caresser le cheval et dit :
Wasawf *, Riah. Je sais que je suis pas seul. Ça ne sert à rien de se cacher, quelle que soit votre identité, veuillez la décliner.
Amusé par son ton, qui me faisait penser aux soldats, je pouffai et sortis du buisson, le sourir aux lèvres et je regardai le jeune homme pour mieux le détailler. C’était un garçon, 15 ans à peu près, les cheveux roux, les yeux vairons (impossible de voir la couleur à cette distance), des taches de rousseurs, avec un corps musclé. Il était inquiet. Inquiet sûrement pour la vie de son cheval. D’ailleurs il faut que je regarde la blessure de l’animal.
M’avançant, je m’accroupis près du flanc de la monture, observant les dommages, puis je sortis une compresse de mon sac (d’ailleurs il faudra que je félicite Piloupack pour me l’avoir apporté sans que je m’en rende compte) et commença à soigner très superficiellement le cheval pour enfin dire au jeune homme :
Je pari que c’est le tiens ! et quelques secondes plus tard je repris : Tu peux me dire ton nom ? Et Accessoirement ce que fout ton cheval ici ? dis-je en appliquant la compresse sur la blessure puis des bandages et en même temps en jetant des regards sur Piloupack qui mourrait littéralement d’envie de bouffer le cheval, et sur le jeune homme, et en essayant de sentir l’odeur d’un chasseur dans l’air. Mais je ne sentais que 3 odeurs inconnues.
-Le jeune homme (l’odeur était pile à coté de moi comme le garçon)
-Le cheval (une odeur chevaline mêlée à du sang sa ne trompe pas)
- Une odeur d’après-rasage.
Cette odeur me fit réagir immédiatement. C’était la seule odeur d’après-rasage qui m’avait marqué. Armani. Instinctivement, je me relevai et me mis en position défensive. Car si cette odeur m’avait vraiment marquée, c’est parce que les seules fois où je la sentais, le seul qui était non-Ludtyvien et qui était au courant de ma condition et de mon implication dans les meurtres (un bien grand mot, il est juste au courant du fait que les meurtres que je commets quand je suis fou sont toujours lors de la pleine lune et que je suis toujours dans les parages à ces moments là) était pas loin.
Le seul chasseur de bêtes féroces officiellement, chasseur de créatures surnaturelles officieusement.
Huntry Aconitest.

L'apparition de l'homme hors des buissons me soutira un léger sursaut et un pas en arrière, surpris. Riah n'eut pas l'air de s'inquiéter outre mesure de sa présence, ce qui était plutôt rassurant. Je restai accroché à lui tandis que l'étranger entreprenait de s'occuper de sa blessure au poitrail. Étonnant d'observer mon cheval aussi calme en présence d'un inconnu. Je flattai les muscles noueux de son encolure, et ma joue se colla à sa peau élastique, captant les battements de son cœur.
"Oui, c'est bien le mien. Il s'est échappé de chez moi, ça lui arrive parfois. Mais il n'était jamais allé aussi loin."
Riah s'ébroua, visiblement vexé et à la fois content du tour qu'il m'avait, une fois de plus, joué. Sale bestiole.
"Quant à mon nom, il me semble t'avoir demandé de décliner le tien. Je suis Tarek Thompson."
Je posai les yeux sur le jeune loup qui accompagnait le garde forestier -parce que ça ne peut être que lui, non ?- et suivi son regard en direction de l'araloosa. Hey, est-ce qu'il le prend pour un sandwiche ?! J'aime pas particulièrement sa façon de fixer la chair un peu découverte sur les paturons de Riah. Je remarque que l'homme semble renifler quelque chose. Attendez... Renifler ? Trop bizarre. Et moi je trouve presque ça normal, ça va bien chez moi ou bien ? Je tourne la tête, observe les animaux un peu fébriles. Hmm... On dirait presque qu'il y a bien quelque chose dans les bois.
"Mushkila ? Hnak shakhs ma huna ?"
Le raton laveur collé à mes basques s'enroule autour de mes chevilles à la demande, les yeux fixés dans une direction précise. Oui, il y a bien un problème, et quelqu'un qui rôde dans les bois. Evidemment. Je ne peux pas aller aux endroits où tout va bien, il faut toujours que je me retrouve en compagnie de gens bizarres, au milieu d'une situation dangereuse. J'enroule mes bras autour du cou de mon étalon, l'oreille dressée, observant les bêtes avec acuité. Il règne une ambiance lourde, quand on y fait attention.
"Est-ce.. Est-ce qu'il y a un problème ?"
Peur moi ? Jamais. Enfin... Sauf pour Riah.

L’ambiance dans les bois était tendue, lourde. Les animaux tous stressés, y compris Piloupack et le cheval. Le garçon me demanda :
"Est-ce.. Est-ce qu'il y a un problème ?"
Ils sentaient tous le danger. La menace présente. Le chasseur dans les bois. Regardant dans toutes les directions je me tournai de tous les cotés et voyais les animaux se diriger vers le jeune homme, presque comme s’ils essayaient de le protéger. Surpris je le regardai mais sans plus. Je devais rester concentrer pour survivre ! Sauf que ce gamin faisait presque obéir à la baguette les animaux ! A ce point ce n’est vraiment pas humain ! Il était peut-être Ludtyvien mais pour l’instant je devais le protéger, car si c’est un Ludtyvien, il risque d’être pris pour cible par Huntry ! Il fallait absolument qu’il reste en un seul morceau ! Je lui dis assez bas :
Peux-tu faire dégager discrètement ces animaux et les faire revenir si tu es en danger ? Sachant que ce n’est pas une demande mais un ordre !
Soudain une flèche sortit des feuilles et, filant comme un éclair transperça mon bras le clouant à un tronc et m’arrachant un cri de douleur et de rage ! Tendant le bras pour arracher la flèche, je cassai le carbone et, dans un nouveau grognement de douleur, je pris le garçon par l’épaule et tenant mon bras droit contre moi je criai au jeune homme :
VA-T-EN ! SURTOUT BARRE-TOI ET N’AVERTIS PERSONNE !!! RESTE EN VIE !!!
Et je me retournai et sortis les crocs et les griffes, devant la forme qui se dévoilait, un homme, en gilet noir, arc à la main carquois dans le dos, un sourire aux lèvres, s’avança et dit :
Enfin je te tiens, Bigby Wolfy ! Tu m’as longtemps échappé ! Mais aujourd’hui je mets fin à ta série de meurtres ! Mais juste une question : qui est ce charmant jeune homme à coté de toi ? Est-il comme toi ? Ou est-ce autre chose ?
Le chasseur encocha une autre flèche et la tira dans ma jambe. Poussant un autre cri, plus animal encore, je me tournai vers le jeune homme, lui jetant un regard lui demandant presque, si il oserait se jeter dans la bataille…
Encochant une troisième flèche, le chasseur visa Piloupack, et lui tira dans la patte. Puis il se rapprocha de moi et dit : Je ne voudrai pas que ton animal blesse quelqu’un !
Arrachant la flèche de ma jambe, je griffai le tendon de la jambe de Huntry et en même temps, mordis le bras de mon adversaire. Puis me mettant difficilement debout, j’attrapai la flèche plantant mon louveteau au sol pris mon animal dans les bras, partis en titubant.

Bon, définitivement, j'ai le chic pour me retrouver dans des situations pourries, dangereuses, et incompréhensibles. Surtout incompréhensibles. C'est quoi, ce délire, putain ! D'où il sort le taré avec un arc ? Un ARC ? Mais putain personne se sert encore d'un arc bordel ! Et puis c'est quoi, un fou de la gâchette version... Bah flèche quoi, un arc n'a pas de gâchette. Pourquoi je tombe sur les seuls malades mentaux de la ville ?! Et après Westpoint est dangereux ?! Ma tante a fumé un truc, c'est pas possible.

Je me décale légèrement hors des tirs du cinglé débarqué des bois, surpris par la lenteur du garde forestier, épinglé comme un insecte contre son arbre, rapidement en mauvaise posture. Non mais c'est ps possible ce que les gens peuvent être patauds... Je claque gentiment la croupe de Riah qui s'éloigne sans se faire prier, sans s'occuper de ce que je fabrique de mon côté. OK, alors, se mettre à couvert... Autant se soutirer au champ de vision de l'autre psychopathe à fléchettes. Ça, avec l'entraînement que j'ai derrière, moi, ça ne va pas poser de gros problème. Je recule lentement, en silence, et agrippe les branches d'un arbre dans l'angle mort du chasseur pour atteindre un point un peu plus stratégique de l'environnement. Super, et je fais quoi moi maintenant ? Je veux pas finir cloué à un arbre moi !

Le garde forestier bondit sur son adversaire avant que j'ai vraiment eu le temps de penser à quelque chose, et je profites de ce court laps de temps pour élaborer ma position d'attaque. A la seconde où il s'éloigne avec son louveteau, je fonds sur l'archer, les cuisses autour de sa gorge, son nez contre mes abdominaux, de façon à ce qu'il se retrouve à plat ventre sous mon poids. En réalité c'est simple, je me sers de mon élan quand je l'atteint pour l'envoyer sur le dos, et me propulse à la force des bras en une sorte de roulade qui le retourne comme une crêpe, me permettant de le menotter efficacement et sans, sûrement, qu'il ait compris ce qui lui arrivait. Je le redresse brutalement, pose le canon du magnum 12mm qui ne me quitte jamais, l'adosse à un arbre et déplie un badge sorti de ma poche, le visage fermé.

"Capitaine Tarek Thompson, quarante deuxième division, West Point. C'est quoi ton délire, mon gars ? Tu veux finir en prison, c'est ça ? Où est-ce que t'as vu qu'on tirait sur les gens comme ça ? Toi là bas, le garde forestier, ramènes tes fesses ! J'aimerais bien comprendre ce qui se passe ici ! Parce que ça me tape sur les nerfs les trucs bizarres à force, alllaenat !"

Je me tourne vers celui qui s'éloignait, contrôlant une rage glacée. Mais merde quoi ! Laisser les gens faire des trucs chelous ça va bien deux secondes, mais à un moment, faut bien faire régner l'ordre un peu ! A force de s'agiter devant un militaire ça y est, y m'ont trouvé. Je suis fatigué de leur pantomime moi, voilà.

Se mettre hors de porté des flèches d’Huntry, fut la partie difficile. Du moins je le pensais. A la seconde où je suis parti avec Piloupack, les flèches ont arrêté de siffler. Pas le temps d’y penser, je dois me mettre à l’abri ! Je couru sur une trentaine de mètres, puis je déposai Piloupack contre un arbre. Sa jambe n’était pas gravement touchée, voyant cela je me retournai et vis que Tarek avait menotté le chasseur et l’avait adossé contre un arbre. Au moins il me fait gagner du temps. Je me tourne vers mon louveteau et essaya de limiter sa perte de sang. Quand je réussis enfin (peu mais quand même un peu) j’entendis le garçon m’appeler :
[…] le garde forestier, ramènes tes fesses ! J'aimerais bien comprendre ce qui se passe ici ! Parce que ça me tape sur les nerfs les trucs bizarres à force, alllaenat !"
M’approchant, toujours sur la (grosse) défensive et toujours transformé de moitié (je rappelle : des griffes, des crocs, des yeux brillants, une plus grosse pilosité (regarder ma signature)) et je dis :
Qu’y a-t-il ? Tu va tenter de m’arrêter ? Parce que je peux t’assurer que tu ne me retiendras pas longtemps. Et lui non plus ! dis-je en désignant Huntry du doigt Chaque fois qu’il s’est fait arrêter il a réussi à se barrer, ou son avocat a réussi à faire abandonner les charges. Et à la seconde où t’essaierait de me mettre des menottes, un moi aussi je vais me barrer ! Mais alors que lui s’échappe pour nous tuer, moi je m’échappe pour survivre !
Me rendant compte que je suis allé un peu trop loin dans mes propos, je lui murmura « désolé » et me reculai de quelques pas car j’avais une furieuse envie de sauter sur Huntry et de l’égorger, et même si ça se voyait je m’en foutais. Juste après m’être calmé, je demanda au jeune homme :
Désolé je n’aurai pas du m’énerver comme ça. Que veux tu ?
Incroyable ! Je m’étais excusé tout seul devant quelqu’un ! Je ne suis pas dans mon état normal…

Pour mon propre bien, je remercie le ciel qui m'a doté de l'incroyable sang froid qui me caractérise. Je suis clairement passé en mode bug face à.. La chose qui s'est rapprochée de moi en m'enguirlandant comme si j'étais un abruti. Mais c'est quoi ça bon sang ?! Le gun toujours posé sur la tempe du cinglé aux flèches, je mets plusieurs longues secondes avant de réagir, complètement abasourdi.

"Qu.. Que... Woah, mais t'es malade mec ? Calmes toi hein, je t'ai juste demandé de venir m'expliquer votre délire, c'est un crime ? Et et puis t'es qui-t'es quoi, au juste ?!"

Erreur numéro effectuée Tarek Thompson, ne jamais reculer. Trop tard pour ça, tant pis. S'il leur prenait l'envie de me pourchasser, ils pourraient bien vite aller essuyer leurs larmes. J'en ai humiliés d'autres, ce n'est pas sa face d'animal furieux qui va me filer les grosses chocottes. Joey devenait bizarre parfois lui aussi, et pourtant j'en ai jamais eu peur. Pas plus qu'il n'a été capable un jour de me suivre pendant les exercices en forêt.

C'est un autre aspect bizarre de ma vie, la passion pour la campagne que je me suis découverte en arrivant à Milwaukee. L'impression d'être chez moi entre les arbres, comme si cette vie était inscrite au plus profond de mes os. Je plisse le nez, agacé par la situation, et repère le museau d'un renard entre les buissons, ses yeux perçants fixés sur moi. Alors eux aussi, les renards hein.. Quand y me lâcheront je serais heureux de le savoir. Je reporte mon attention sur l'humanoïde en face de moi, concentré au possible sur les moindres minuscules mouvements de mon prisonnier plaqué à l'arbre. S'il bouge, je le déchiquette. Juré. Et l'autre, il a intérêt de répondre intelligemment, sans détourner la question, et sans tourner autour du pot, bon Dieu !

Juste après m’être excusé (je n’arrive toujours pas à croire que j’ai fait ça) le garçon eu un instant de bug que je mis à profit pour renifler son odeur plus précisément. Au moins celle-ci je l’avais déjà sentis ! C’était l’odeur d’un Sylvain ! Ca explique pourquoi les animaux lui obéissent !
Quelques secondes plus tard il réagit enfin et dit :

"Qu.. Que... Woah, mais t'es malade mec ? Calmes toi hein, je t'ai juste demandé de venir m'expliquer votre délire, c'est un crime ? Et puis t'es qui-t'es quoi, au juste ?!"

Enfin il a percuté que je n’étais pas humain ! Il était plutôt lent à la détente ! Avec une grimace, je lui répondis :

Notre « délire » comme tu dis, répondra à ta question suivante, ce que je suis. Notre « ami », ici présent se nomme Huntry Aconitest. Engagé souvent pour chasser des bêtes féroces, il est également chasseur de créatures surnaturelles –loup-garou, vampire, sirènes, ou kitsune- Pourquoi il me chasse ? Je suis un loup-garou. Et malheureusement pour toi, tu es également une créature surnaturelle (enfin pour lui). Mais pour l’instant il m’en veut à moi personnellement car j’ai tué plusieurs humains. Bon pas volontairement…je crois être un des rares loups-garous à être affecté par la pleine lune ! Et je pense que lui ne pourra jamais être arrêté. À chaque fois qu’il est appréhendé par les forces de l’ordre, son avocat le fait sortir ! Perso, l’option la plus simple serait de lui trancher la gorge mais je n’ai pas tellement envie d’avoir la moitié des forces de police sur le dos.
Oh, et je ne me suis pas présenté ! Dans ce monde, je suis Bigby Wolfy !

Au fur et à mesure que je parle, un sourire se dessine sur mon visage, car je viens de me rendre compte que ma réponse lui donnera surement plus de questions ! Et cela me fait rire !
Soudain je vois Huntry Aconitest se décaler pour s’enfuir. M’avançant, je serre mon point (franchement je sais que mes griffes vont me rentrer dans la peau mais après 2 flèches, vous croyez que je vais en souffrir ?) et je mets UNE GROSSE BAFFE au chasseur qui s’étale dans l’herbe, et moi je me retourne vers le sylvain, et, essayant de me tenir, l’avant-bras et la jambe, dans une tentative pour échapper à la douleur, je lui adresse un sourire amical !
Bien qu’il ne devait pas être convaincant !

Rester calme. Surtout, Tarek, restes calme mon vieux. Tout va bien se passer, c'est un mauvais rêve, c'est rien du tout, tu vas te réveiller bien tranquille dans ton lit, Riah n'aura rien du tout, et tu n'auras pas rencontré de bestiole bizarre dans ta chère forêt américaine... Le fou aux flèches s'étale dans l'herbe pas loin, et je reste planté là, bloqué, ressassant des bribes de phrases avant de finalement revenir à moi. Du moins, à peu près.

"Mais, mais quoi... Mais non, je suis pas.. Je suis parfaitement normal, t'es cinglé, je suis pas comme toi moi je change pas de forme, et-et puis en plus je sais pas faire de magie, je.. C'est n'importe quoi ! Les loups garous ça n'existe pas ! Et le surnaturel non plus !!"

Je sens un élan de panique s'emparer de moi, et range mon gun dans son étui, machinalement, reculant face à la créature qui me fait face, tétanisé. Pourquoi c'est toujours sur moi que ça tombe, les fous ? Pourquoi ? Pourquoi il dit des choses aussi absurdes ? Y a rien d'anormal chez moi, y pas de magie, je suis parfaitement banal et à part tirer sur les gens et espionner, je sais rien faire ! Bon, je sais monter à cheval, mais j'ai jamais eu de souci avec ça, les animaux m'adorent, ils me suivent partout, ils obéissent à ma volonté au moment même ou je la pense, comme par... Oh.

Mon pied accroche une grosse branche, et je m'affale par terre à mon tour, des yeux ronds fixés sur le.. Il a dit loup-garou ? et mister flèches qui rampe à moitié dans l'herbe.

"Qu'est-ce.. Qu'est-ce que je pourrais bien être d'autre qu'humain au juste, hein ? Ce que tu dis n'a aucun sens !"

Terminant mon dialogue, je regarde le jeune homme en souriant et en souffrant de mes blessures : j’ai quand même pris 2 flèches !
De son coté, le jeune homme est vraiment en train de ne pas comprendre ce que je lui disais. Je lui avais pourtant bien expliqué ! Je me demandais vraiment si ce gars était un Sylvain ! Pourtant l’odeur ne trompe pas !
Après un temps d’attente plus ou moins long il répondit :
"Mais, mais quoi... Mais non, je suis pas.. Je suis parfaitement normal, t'es cinglé, je suis pas comme toi moi je change pas de forme, et-et puis en plus je sais pas faire de magie, je.. C'est n'importe quoi ! Les loups garous ça n'existe pas ! Et le surnaturel non plus !!"
Le garçon commençait à s’affoler. J’aime les gens qui s’affolent, du moins au début. Après c’est chiant. Le soldat (qui d’autre se balade avec un flingue et est capable de citer un grade, un lieu d’entrainement et une division sans réfléchir ?) rangea son arme, et recula face à moi. Et moi j’en profitais pour m’approcher de plus en plus ! Plus il reculait, plus j’avançais ! C’est dingue comment il avait l’air effrayé ! Et surtout plein de questions ! Il m’amusait !
Soudain son pied accrocha une branche et il s’affala sur le sol. Et moi qui souriais de plus en plus, le voyant désorienté, et terrorisé ! Il me regardait, puis reporta son regard sur le chasseur -qui avait la mâchoire un peu plus endommagée que je ne pensais- et me regarda de nouveau, en ayant l’attitude du gars qui cherche ses mots dans une situation qu’il ne maitrise pas. Puis il repris enfin la parole sous mon regard amusé :
"Qu'est-ce… Qu'est-ce que je pourrais bien être d'autre qu'humain au juste, hein ? Ce que tu dis n'a aucun sens !"
Mon dieu ! Ce que les gens qui se croient humain me font marrer ! Même quand ils ont la vérité sous les yeux, ils refusent de la croire ! Lui souriant je m’approchai de plus en plus et m’accroupis à son niveau, pour mieux (le traumatiser ? L’effrayer ? Les deux je pense…) lui expliquer sa situation :
T’es marrant, toi ! T’as la vérité en face de toi et t’y crois pas quand même ! Mais peut-être as-tu besoin d’une meilleure preuve ?Tu n’es pas obligé de savoir te transformer pour être un surnaturel aux yeux des humains ! Crois-tu qu’il soit possible de se transformer en loup ? De manipuler des animaux sauvages uniquement en leur parlant ? De représenter les peurs des autres sortants de la fumée ? Je n’ai qu’un pouvoir parmi ceux que je t’ai cité. Tu en as un également. Mais bon, je vois que tu es récalcitrant à accepter ça ! Demande à tes animaux de virer la branche qui t’as fait tomber ! Et je vais te montrer à quoi ressemble la vérité !
Et, me reculant légèrement je commence ma transformation complète. Prenant bien soins d’intégrer les vêtements dans la transformation, je fais apparaitre les poils. Mes membres s’allongent, mes yeux brillèrent, mes oreilles se décalent, ma bouche se métamorphose en gueule, les crocs et les griffes poussent de plus en plus, jusqu’à former un loup énorme de 2m50 à peu près. Puis me redressant, je poussai un long hurlement (dont vous pouvez avoir un aperçu ici ce n'est pas moi mais vous avez la puissance) puis je regardai Tarek, pour ensuite amorcer ma retransformation. Mes poils tombèrent pour montrer laisser place à mes habits, mes griffes se rétractèrent ma gueule laissa place à mon visage, mes membres devinrent plus fins, et mes yeux cessèrent de briller de leur bleu glacial qui était leur couleur. Puis je redevins humain. Avec uniquement les crocs restants en place.
Regardant mon interlocuteur, je lui adressai un sourire, et lui dis :
Alors ? C’est assez convainquant ?

C'est comme si tout s'était figé, alors que mon rythme cardiaque augmente fermement. Non, il ment. Je ne suis pas comme lui. Je n'ai rien de ce qu'il a. Rien. Tout ce que j'ai que personne d'autre n'a moi, c'est d'une part une timidité maladive, et d'autre part un talent pour le meurtre de sang froid que très peu d'êtres humains possèdent. Je ne suis pas... Quoi que ce soit qu'il pense que je suis. Un bruit de branches brisées me fait réagir, et je perçois la présence plus proche de Riah, sa respiration inquiète, les sons autour de lui.

"Je.. Très bien, d'accord, t'es.. Un.. Ce que tu voudras. Moi, je n'ai rien à voir avec tout votre cirque. Je suis un humain, un soldat gradé des Etats Unis, et j'ai simplement un feeling avec les bêtes d'accord ? Ils m'aiment bien, je les aime bien. Je leur demande jamais rien, donc c'est rien d'anormal, ils apprécient juste ma présence OK ? Maintenant merci beaucoup, mais j'ai eu mon compte, je m'en vais. Riah a besoin de soins, et j'ai un devoir à faire, comme tous les lycéens normaux du monde, si on peut considérer que mon lycée de merde soit normal vu le niveau imposé. Et j'embarque le fou qui est en train de ramper là bas. On verra si avec le témoignage d'un capitaine il s'en sort."

Le cœur agité de chocs violents, je contourne l'homme loup, saisi le col du chasseur et siffle doucement Riah qui s'extirpe du couvert des arbres timidement, boiteux, mais toujours aussi fier et élancé. Des blessures pareilles, sur une bête de sa valeur non mais vraiment ! Ce chasseur de pacotille va me le payer. Sans parler des douleurs qui me tenaillent les chevilles et les poignets, merci bien bon sang.

"Quoi que.. Attends voir. Est-ce que tu saurais quelque chose à propos de ce qui s'appellerait, si je me souviens bien, un familier ?"

Ne demande pas d'où sort cette question. Mais ce mot viens de me revenir, tout droit sorti de ma mémoire qui me joue parfois des tours comme ça, ressortant des bribes de passé que j'essaie pourtant d'enfouir le plus profondément possible dans mon esprit.
/"Tu ne peux pas lui parler de ça. Il n'a même pas encore de familier, enfin ! Il n'est pas prêt, on ne peut pas aborder ça avec lui avant qu'il soit adolescent, tu vas le terrifier !
-Et s'il nous arrive quelque chose ? Qui va lui expliquer pourquoi il peut faire obéir n'importe quel animal, ou hommanimal sans aucun effort ? Il a un don, c'est presque plus un don spirituel que terrestre tu ne vois pas ça ? Il pense, et ils font !
-Bon Dieu... Attends au moins que son familier l'ait trouvé, tu veux ?"/
Mes parents avaient utilisé ce mot, oui. Et je me souviens de ce morceau de dispute qui m'avait réveillé, une nuit de caravane. Je l'avais vite oubliée parce qu'après tout, elle n'avait aucun sens cette conversation. Mais je me souviens de ce que j'ai ressenti la première fois que j'ai rencontré Riah. Je me rappelle le murmure de son nom dans ma tête, comme une évidence. Alrriah Alssayf... Vent d’Été, hybride du désert et des grandes plaines. Riah est tout ce que je suis. Il ne peut être blessé sans que je ressente son mal, il ne peut s'éloigner trop sans que je me sente perdu. Parfois, assis en cours, je capte ses émotions, je me surprends à me laisser envahir d'images de forêts et de champs qu'il voit lui. Mais pourquoi cet étranger à moitié animal dirait il la vérité ? Pourquoi ma tante m'aurait elle fait de telles cachotteries ? Ce serait insensé...

Regardant le jeune homme après ma transformation, je le vois figé, me regardant sans me voir. Je l’avais vraiment traumatisé ? Non, pas à ce point ! En tout cas je ne pensais pas l’avoir traumatisé aussi fort ! Mais bon en tout cas son rythme cardiaque avait vraiment augmenté (si je le sais c’est parce que sa veste se soulevait rapidement et sans aucune raison lié à l’environnement) ! Son cheval, lui commençait à bouger légèrement. Bon après ce n’est pas trop mon problème !
Puis le sylvain parut reprendre conscience de l’endroit où il était puis il me dit :
"Je… Très bien, d'accord, t'es… Un… Ce que tu voudras. Moi, je n'ai rien à voir avec tout votre cirque. Je suis un humain, un soldat gradé des Etats Unis, et j'ai simplement un feeling avec les bêtes d'accord ? Ils m'aiment bien, je les aime bien. Je leur demande jamais rien, donc c'est rien d'anormal, ils apprécient juste ma présence OK ? Maintenant merci beaucoup, mais j'ai eu mon compte, je m'en vais. Riah a besoin de soins, et j'ai un devoir à faire, comme tous les lycéens normaux du monde, si on peut considérer que mon lycée de merde soit normal vu le niveau imposé. Et j'embarque le fou qui est en train de ramper là bas. On verra si avec le témoignage d'un capitaine il s'en sort."
Poussant un soupir peu discret, je le regardai me contourner et embarquer Huntry et siffler son cheval qui se leva tant bien que mal, pour rejoindre le jeune homme. Mon dieu ! Quelle journée ! Au moins je pense que je me lèverai en vie demain matin ! Je me retournai et commence à m’en aller sans regarder le jeune homme. Soudain j’entendis sa voix derrière moi, qui me demanda :
"Quoi que.. Attends voir. Est-ce que tu saurais quelque chose à propos de ce qui s'appellerait, si je me souviens bien, un familier ?"
Quoi ? Il a dit familier ? Déciderait-il de m’écouter un peu ? En tout cas il me demandait des questions et j’allai les lui donner ! Sauf que là sa question était imprécise, il me faut une demande plus précise car je ne vois pas de quoi il veut parler :
Ecoute, j’aimerai vraiment t’aider, mais je ne vois pas ce que tu veux dire. Sois plus précis, que veux-tu dire par savoir des choses ?
Soudain le cheval qui accompagnait Tarek tomba, surement à cause de la douleur de ses blessures. M’approchant, je regardai ses chevilles : elles étaient en sang. Impossible que Huntry est fait ça, c’était un loup. Regardant Piloupack, je lui fis les gros yeux, et le regardai partir en courant dans les fourrés. Fouillant dans mon sac je sortis de quoi apaiser la douleur et diminuer les blessures de l’animal, puis les lui appliquai en disant au garçon :
Pour l’instant je pense qu’il vaut mieux s’occuper de ton cheval. Il ne va pas bouger si on ne l’aide pas.
Et soignant au mieux le destrier, j’attendis les réponses de mon interlocuteur.

Je sursaute à la chute de Riah, et retient un couinement en sentant un choc transpercer ma hanche. S'il pouvait avoir raison, si je n'étais pas exactement normal, est-ce que ça pourrait expliquer pourquoi j'ai ce lien étrange avec mon cheval ? Pourquoi je l'ai désiré sans même savoir pourquoi, et pourquoi il lui suffit d'un contact pour que ses douleurs s'atténuent automatiquement ? Je lâche un soupir, resserre les liens du cinglé à l'arc comme mon père m'a appris à le faire pour retenir les chameaux quand j'étais enfant et me rapproche de l'étalon étalé par terre, luttant avec sa tête pour se relever. Je regarde le garde forestier bosser, et les réactions de sa fichue bestiole à lui.

"Est-ce que ton loup a fait ça, dis moi ? C'est pour ça que tu le soignes ?"

Riah s'ébroue vaguement, et je prends sa tête entre mes bras, caressant la longueur de son encolure, les yeux à moitié fermés, cherchant à apaiser le mal qui me scie les jambes. Je sais que je peux le faire, je l'ai déjà fait, mais je ne sais ni pourquoi ni comment. Je ne referme pas ses blessures, mais c'est comme si je pouvais les anesthésier complètement, les rendre insensibles.

"Je serais pas en colère si c'est lui. Et je ne sais pas ce que je veux dire, je me souviens juste qu'un jour, mon père a voulu me parler de quelque chose, mais ma mère a dit qu'il fallait que j'ai un 'familier' d'abord. Ça a un sens quelconque, à tes oreilles ?"

Soignant le cheval, j’écoutais le Sylvain avec attention (enfin avec autant d’attention que je pouvais avoir vu que je me concentrais sur les blessures) et je compatissais avec le cheval :
"Est-ce que ton loup a fait ça, dis moi ? C'est pour ça que tu le soignes ?"
Je ne lui répondis pas immédiatement, car je cherchais mon familier, mais pour l’instant il s’était bien planqué. Je vis Tarek s’agenouiller près de l’araloosa et lui prendre son crâne. Ils avaient l’air de tenir l’un à l’autre. D’une manière un peu différente, ils avaient le même lien que moi et Piloupack. Le garçon repris la parole :
"Je serais pas en colère si c'est lui. Et je ne sais pas ce que je veux dire, je me souviens juste qu'un jour, mon père a voulu me parler de quelque chose, mais ma mère a dit qu'il fallait que j'ai un 'familier' d'abord. Ça a un sens quelconque, à tes oreilles ?"
Reportant mon attention sur le jeune homme je pris une longue inspiration et lui répondis :
Même si mon loup n’était pas en cause, je l’aiderai. Parce qu’il est sauvable. Là c’est mon ami qui l’a blessé, j’ai donc 2 raison de le soigner. Et par rapport à ton problème, pour moi cela n’a aucun sens car je n’ai pas eu la même éducation que toi.
En soignant le cheval, je réfléchissais aux paroles du soldat. Pour ensuite lui dire :
Tu sais, je n’ai pas l’éducation de ton peuple. Je ne suis pas Sylvain. Je suis un Loup-Garou. Nos modes de vie sont très différents. Toi tu vis avec les animaux, moi je les chasses. Toi, si tu leur demande, ils t’apportent de la nourriture, moi je les bouffe. Nous n’avons pas les mêmes idéologies. Ton peuple est un pacifiste tandis que le mien choisira le combat. Je ne suis pas Sylvain, je ne suis pas au courant de leurs coutumes ou de leurs façons d’agir. Je ne pense pas pouvoir t’aider. En revanche je connais quelqu’un qui pourra t’aider. Il fait partit de ton espèce, il peut peut-être t’aider. Si tu veux que je te donne son nom ou son adresse ou que je lui parle dis-le moi.
Puis terminant de soigner le cheval, je le regarde se mettre debout. Quel fier animal quand même ! Et, tendant une carte avec mon nom, mon adresse, et mon numéro de téléphone, je me retourne puis, voyant Piloupack sortir des buissons et courir vers l’araloosa les crocs découverts, je m’élance et au moment ou il bondit, je l’attrape, le colle contre un arbre et sortant les crocs, je lui hurle dessus pour réaffirmer mon autorité. Une fois qu’il s’est calmé, je le pose et je sors le saucisson pour lui lancer. Et je regarde mon loup dévorer le saucisson puis regarder le cheval sans l’éclat de méchanceté qu’il avait avant.

Puis je regarde Tarek une dernière fois, et je m’en vais. Je me demande ce qu’il va faire…

Lentement, la sensation de douleur dans mes cheville s'est estompée. Riah agite un peu sa tête et renâcle, demeurant au sol plus pour le bon plaisir du garde forestier que le sien. Quand celui ci termine sa tirade et ses soins, il finit par se relever, et je fixe l'homme, dubitatif. Un Sylvain... Je ne sais même pas ce que c'est. Je le regarde faire son cirque avec la sale bête qui lui sert de compagnon, observant les oreilles couchées de mon étalon, furieux d'avoir été attaqué ainsi. Les arabes, ou DSA comme lui, ont une fierté tout de même. Les animaux en général, de toute façon. Cependant, ça ne viendrait même pas à l'idée d'Alrriah de tester mon autorité de cette façon !

Je le regarde s'éloigner, pas plus avancé, et baisse les yeux sur sa carte. Hm.. Pas humain. Non, ça ne peut pas être vrai. Tout ça sort de mon imagination. J'hausse les épaules, vérifie les paturons de mon cheval, et lui glisse le licol de corde que j'avais embarqué avec moi derrière les oreilles, agacé. J'aurais préféré pouvoir le monter plutôt que de parcourir les onze kilomètres qu'il a faits à pied une deuxième fois. Mais comme dit, dans la vie, on fait rarement ce que l'on veut, et plus souvent ce l'on peut. Si vous posez la question, je vous dirais que moi, je fais surtout ce que je dois. Et c'est déjà très bien comme ça.

(sorry it's short.... :/)