Les derniers oiseaux de la journée s’envolent dans le feu du couchant. Face à moi, les Till’Kebir dresse ses arceaux loin dans les airs, plus haut que l’homme ne peut le voir. Azur lance son cri si particulier dans les cieux, planant, ses prunelles de saphir brillantes et soufflant le danger qui emmène de lui. Je pousse un dernier soupir avant de franchir les portes du palais où je viens récupérer ce qui appartient à mon peuple et qui lui fut volé dans le sang. Les elfes payeront. Je n’ai pas de ranqueur envers Lydia. J’ai passé le cap de l’adolescent stupide. Mais, j’en ai contre son peuple. Les souvenirs de mes ancêtres m’ont été transmis, et, bien que je ne sache rien des complots qui ont mené à la fuite de ma famille, il est sur que les elfes sont derrières chaque machinassions de cette planète. Ils sont haït par tous pour les trop nombreux pouvoirs que leur a offert la déesse Mère, et pour leur haine des autres peuplades. Ils étaient seuls dans le passé, et maintenant, ils doivent partager. Bien sur, je ne les plaindrais pas. Gï est leur principal continent, mais ils sont partout, dans toutes les armées. S’ils voulaient prendre le pouvoir, il ne leur faudrait que peut de temps…
Deux walkires me suivent, leur sandales de cuir fin claquent sur le marbre de sol, et de leur visage ne transparait aucune expressions. Je les sens pourtant tendues devant le spectacle des écuries royales. Leur cheveux sont là, leur familier desquels elles sont séparées depuis plusieurs siècles. Mon peuple n’a que trop souffert. Aujourd’hui marque le dernier accord, et la fin de trois cents ans d’esclavage. Je traverse le Till’Kebir, éblouit par tant de magnificence. Ce palais est une merveille à lui tout seul, construit par des dragons durant les temps anciens et marbré d’ivoire de Krra. Et, je sens sa présence non loin. Elle est là, je peux imaginer son corps. Mais je ne le dois. Je ne veux pas la voir. Mais, je ne peux déléguer, surtout en se moment. Les travaux ont été lancé sur mon continent, et répondant à l’appel de Gwynt, des pégases s’épanouissent déjà dans les vastes plaintes d’Aéras.
« -Votre Majesté, la reine vous attend.
Ser Enlio d’Aéras, roi du vent et des peuplades d’Aéras, seigneur du continent et maitre de l’air.»
L’elfe me fait un grand sourire, tout juste habillée, comme sa race l’exige. Déjà qu’ils sont magnifiquement beau, et en plus ils se baladent toujours à moitié à poil, merci à vous, peuple millénaire. Je pénètre donc dans l’immense salon du trône, détaillant les magnifiques peintures et sculptures. De l’autre côté, assise, inatteignable, Leyïa siège et mon ventre se noue. Comme presque toutes les femmes, ici, elle n’est que plus belle, et je sens mon cœur égrainer des notes sombres. Son visage est bien plus fin que sur Terre. Son visage, encadré par sa longue chevelure blonde lentement ondulé, est dévoré par ses immenses prunelles de cristal, encore plus claires qu’elles ne le sont sur Terre, de même que sa chevelure. Les oreilles de sa race s’échappent de la barrière claires des fils de sois que forme ses cheveux, mais, loin de lui ôter de la beauté, elles ne la rendent que plus désirable. Sa robe et sa couronne parfaitement assorties, pèsent pourtant sur ses frêles épaules. Lydia a toujours semblé fragile. Alors, qu’elle en ait tout le contraire… Je m’incline devant elle, le peuple des elfes est bien plus ancien que le notre, et, mes prunelles braquées dans les siennes, je lui déclare :
« -Votre Majesté Impériale, je suis ici sur ordre de Gaïa. Je viens réclamer ce qui est dut à mon peuple. »