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| Sujet: Jour n°6 Mar 26 Mar - 22:45 | |
| Jour n°6Musique: - Spoiler:
Une pièce sombre se dessine. Elle comporte un puits de lumière en son centre qui illumine un être replié sur lui-même, enveloppé de fumée blanche. Peu à peu son mouvement devient perceptible. Son balancement est hypnotisant ; Avant. Arrière. Avant. Arrière. Avant. Arrière. Avant. Son chuchotement est de plus en plus audible. C’est une sorte de lamentation, d’incantation. Une odeur d’encens alourdit l’air. Ces cheveux tombent jusqu’au sol et le balaye à chaque mouvement. Avant. Arrière. Caresse. Caresse. La torpeur environnante ne semble pas avoir d’emprise sur le cercle de personne qui l’entoure. Ceux-ci sont couverts d’une cape violette et une capuche dissimule leur visage, plongé dans l’obscurité la plus totale. La fille recroquevillée au centre pousse un cri et reprend sa litanie. Son corps tremble. Elle est parcourue de frissons qui se transforment vite en spasmes de plus en plus violent. Le cercle se met lui aussi à murmurer d’une voix grave qui semble s’accrocher aux murs, couler jusqu’au sol, former des flaques sombres. Ce liquide étrange s’élève et retombe au rythme du chant de la jeune fille.
Que s’efface ces peurs Que ces doutes meurent Et ne reviennent jamais Hanter mes pensées
La matière se glisse, se faufile à ses pieds. Elle se sépare en de minuscules gouttes qui se collent à sa peau. Elles remontent doucement, l’enveloppant langoureusement, avides. Malgré ça, la jeune fille continue son incantation, son balancement la berce et son chant la coupe de ce qui l’entoure. Juste avant que l’étrange liquide ne la recouvre entièrement et forme une barrière, elle supplie ‘’ J’ai échoué… Pardonne moi ‘’. Plus aucun son ne résonne. Plus aucun mouvement ne se dessine. Le cercle a disparu.
Un grondement se fait entendre peu à peu. La masse noire semble se mouvoir. Le liquide glisse petit à petit. Il remonte le long du corps transformé de la jeune fille. Elle se tient maintenant debout. Ses cheveux sont couleur feu et ses ailes flamboient de la même couleur brulante. Elle passe sa langue sur ses lèvres et ouvre ses yeux. Ils sont noirs. Entièrement noirs. Un tatouage lui enveloppe le bras gauche et ceinture son poignet. L’encre noire vire au rouge, puis orange, jaune et finit par un blanc éclatant, ardant. Une vague de chaleur embrasse l’air et réduit immédiatement en cendre la pièce qui retenait ce monstre. Pourquoi ? Pourquoi cette envie d’écrire ? Cette envie de se confier ? Se confier à n’importe qui, n’importe quoi. S’empêcher d’hurler, s’empêcher de se blesser, s’empêcher d’exploser. S’empêcher de ressentir ce mal dont on ne comprend pas la cause. Se sentir impuissante, vulnérable, démunie, seule. Ce sentiment de peur qui monte, submerge, efface tout sur son passage. Ce sentiment qui fais que je deviens folle, ou juste plus inconsciente. Ce sentiment qui fait que je ne me contrôle plus. Pouvoir abandonner, lâcher prise… Mais pourquoi ? Pourquoi choisir la facilité ? Renoncer… Refuser de se battre… Je ne veux pas !
Je veux me battre, continuer d’avancer. Une flamme dans les yeux, les dents serrées, la tête haute. J’y arriverais… J’arriverais au bout de mon chemin. Je vous regarderai tous tomber, les uns après les autres ! Je serais toujours là, toujours debout, simplement parce que je le veux…
Je ne crois pas avoir de but si ce n’est d’avancer coûte que coûte et de ne pas regretter. Faire des choix, certes difficiles, mais qu’importe. Celui que je ferai sera toujours le bon. Certains ont des rêves : ils font tout pour le réaliser mais une fois fini, ils se laissent mourir. Pourquoi chercher à atteindre un but pour ensuite fermer les yeux et oublier ? Autant aller jusqu’au bout…
Mais au bout de quoi ? |
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