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 Never forget what you are doing

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AuteurMessage
Invité

Anonymous
Invité


PROFIL
RPG

Never forget what you are doing Empty
MessageSujet: Never forget what you are doing   Never forget what you are doing EmptyLun 13 Mai - 21:07

Le soleil brillait fort aujourd’hui. Il dardait ses rayons sur les environs, ouvrant les fleurs et faisant presque soupirer les arbres. Assise à ma fenêtre, je respirai le printemps. La neige fondait, gouttant contre la pierre de sol, et le ciel était plus beau qu’il ne l’avait jamais été. J’inspirai profondément, goutant au bonheur qui faisait trembler la nature. Je ne pouvais m’empêcher de sourire bêtement, et de laisser la lumière pénétrer ma chambre et, lorsqu’elle croissait le papier coloré de ma fenêtre, se transformer en un milieu de nuances, baignant le lit et le bureau en noisetier. Il me fallait sortir ! Je ne pouvais rester enfermée de la sorte, j’avais besoin de voir le monde, de gouter à la chaleur du printemps sur ma peau, de sentir les milliards d’effluves qui allaient apparaitre. Je sortie une robe jaune citron de mon placard, et souris à mon miroir lorsqu’il me renvoya l’image d’une belle jeune fille aux yeux de cristal. Je laissai mes cheveux caresser mes épaules, et, après mettre maquillée, je mis une paire de ballerine noire et sortie. Le vent souffla contre moi, embrassant ma joue et jouant avec ma chevelure d’un blond platine aux boucles douces. Je ne m’étais pour une fois pas lisser les cheveux, et les frisettes rebondissaient sur ma peau de pèches, attrapant le soleil pour lui demander de rire avec elles, de faire naitre des reflets sur leur couleur trop claire. Je souris, comme jamais je ne l’avais fais. Il faut dire que j’avais enfin trouvé ma place. J’avais tout pour être heureuse. Le soleil brillait fort, mon petit ami m’aimait, et les ombres avaient été gommées. Je ne voulais pas entendre parler de mon cœur ou de mon passé aujourd’hui. Je voulais seulement vivre comme une enfant de treize ans le doit. Être heureuse, connaitre l’amour, l’impatience des premiers instants offerts par Cupidon, le souffle de l’être chéri sur la peau.

Mon regard s’arrêta sur la devanture d’un magasin, et il se glaça. Pas aujourd’hui… Un mannequin afficha sa musculature parfaite, mettant en avant un smoking gris qui ressemblait comme deux gouttes deux à celui qu’affectionnait Mike. Une veste sombre, en harmonie parfaite avec la cravate, jouant sur la peau blanche du mannequin. Ce dernier sourirait, ses grands yeux noirs brillant, totalement à l’inverse des puits sans lumière du second des loups garous. Pourtant, un frisson malsain coula dans mon dos, suivant avec application la ligne musculaire qui prouvait ma soit disant force. Je papillonnai un instant des paupières et m’assis sur le premier banc qui se présentait, croissant mes jambes, luttant contre le malaise et les nausées qui prenaient par de moi. J’avais envie de vomir, d’évacuer les sentiments qui m’emplissaient et s’accrochaient en moi, à l’instar des pensées plus sombres les unes que les autres qui refusaient de se taire. Je ne suis qu’une trainée pas vraie ? Une salope, qui passe sa haine d’elle-même en écartant les jambes à n’importe qui. Les larmes se mirent à couler sur mes joues sans que je ne m’y attende, et je tentais vainement de les cacher, les faire disparaitre aux yeux de la foule. Je ne pouvais me permettre de flancher. De laisser mes sentiments prendre par de moi. J’avais tellement honte. Honte de mes actes, honte de mes pensées et plus que tout, honte de mon cœur qui me trahissait pour un autre. Mon être entier qui se dérobait à ce qui était bon pour moi, pour aller se jeter dans les bras d’un autre. Je relevai le visage, les trainées de misère ruisselant toujours sur mes joues encore rondes de l’enfance, et laissais mes yeux chercher quelques choses à quoi m’accrocher. Seul le soleil brulant luisait dans le ciel. Pas la moindre trace d’oiseaux ou de nuages. Uniquement le soleil et une petite brise fraiche qui s’insinuait entre les feuilles des arbres, faisant chanter les bois. Une ombre rousse attira mon regard, et un écureuil me fixa de ses immenses prunelles chocolats, avant de grignoter rapidement une noisette qu’il avait dut dénicher dieu seul savait où. Il poussa un petit cri apeuré lorsqu’il se rendit contre que je le mirai de la sorte, et un éclair fauve disparu dans l’arbre où il était perché. Un rire triste s’échappa de ma gorge, et je rentrai chez moi. Je ne connaissais qu’une seule manière d’oublier ma tristesse. Devenir un loup, et courir, courir jusqu’à tomber de fatigue et s’endormir.

Je quittai rapidement ma robe et sans un regard pour l’intérieur de la maison familiale de mes parents, ma silhouette se flouta, laissant apparaitre une petite louve blanche, petite aux yeux des garous, de la taille d’un loup sauvage, peut-être même un peu plus grande. Mais pour ma race, je faisais office de naine. Ma taille humaine n’avait rien à voir celle lupine, mes deux petites sœurs me mettaient déjà un bon pouce, alors qu’elles n’avaient que 8 ans. C’était la puissance que l’on jugeait à la taille et non uniquement l’âge. Voilà pourquoi notre roi faisait office de monstre pour les humains. Il était parait-il aux environs d’un jeune dragon et il était plus sauvage que n’importe lequel d’entre nous. Avoir autorité sur tous les loups-garous devait le rendre dangereux comme un véritable animal. Je n’en savais rien, je ne le connaissais. Il rendait souvent visite à ma mère, mais je n’avais jamais vu autre chose que son odeur et sa puissance. Je secouai la tête, et me mis à courir, laissant le simple mouvement de mes foulés et l’odeur de la terre m’emplir. Les sons me parvenaient, tous plus puissants les uns que les autres et j’accélérai encore la foulé. Je donnerai tout pour n’être plus qu’un animal, ne plus me souvenir de tous ses moments plus noirs de ma vie. Vivre, tout simplement, c’était la seule chose que je demandais.
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