" La vie nous fait parfois des putains de cadeaux, mais le plus souvent, ce n’est rien d’autre qu’un chantier "


Le soleil commençait doucement à tomber du ciel, remplacé par la lune. Les reflets de cette dernière illuminaient l’océan, s’accrochant à la chevelure blonde d’une jeune adolescente.  De ses lèvres rosées s’éleva un gémissement, mais ce dernier était loin d’être comparable à de la douleur. Le corps du brun collé contre elle semblait être fait pour l’accueillir, fait pour qu’elle se sente belle et la meilleure du monde. Il lui chuchotait des mots doux, la faisant rire. Il l’embrassait, trop de fois.  Elle se sentait tellement belle. Elle se sentait bien. Nicolas était celui qu’il lui avait toujours fallu. Elle le savait, même si elle venait de le rencontrer, même si elle avait bien trop but. Où étaient ses amies ? pourquoi elles l’avaient laissées seules ? Mais fuck. Elle gémit une nouvelle fois, plus fort. Elle commençait à ressentir quelque chose. Il était doué. Très doué. Elle en avait vu d’autre, il n’était pas sa première nuit. Mais il était le plus beau qu’elle n’ait jamais eu à son bras. Elle éclata de rire lorsqu’il se retira et croisant ses magnifiques yeux bleus, elle soupira de nouveau.

T’es beau en faite.
T’avais pas vu encore poupée
Elle est où tu sais….

Il éclata de rire avant de la laisser là, à moitié nue sur la plage de Floride. Il avait eu ce qu’il voulait. Il pouvait maintenant rire. La voir se détruire lorsqu’elle comprendrait. Les filles étaient idiotes. Toutes semblables, toutes follement amoureuses de quelqu’un qui ne les aimerait jamais. Une gueule d’ange, un sourire ravageur, beaucoup d’alcool et elles ne pensaient même plus aux protections. Elles ne pensaient plus à se que leur parents leur avaient apprit. Ne jamais faire confiance à un inconnu. Un homme de soirée rencontré par erreur en était un.  Mais ça, elles l’oubliaient à chaque fois. Tant pis pour elles. Son sourire était magnifique. Il lui avait pourri la vie, il le savait mais n’en éprouvait aucun remord. Il entendit ses sanglots mais ne s’arrêta pas. Il rattacha sa fermeture de pantalon, récupéra son Marcel et partit. Il avait d’autre fille à séduire. Il avait d’autres proies, d’autres personnes à qui il devait faire croire qu’elles étaient uniques.  L’adolescente était perdu sur sa plage, perdu dans l’envie d’embrasser de nouveau ce garçon. Cette soirée allait surement être sa préféré et comme d’habitude, elle allait tomber amoureuse. Il était d’une beauté à couper le souffle, avec son corps parfait, ses cheveux bruns. Mais ce qui l’avait accroché, ce qui lui avait fait le suivre, c’était ses yeux bleus qui promettaient monts et merveilles. Et c’était elle qu’il avait choisit pas une autre, pas l’un de ses amis au corps plus parfait. Non, elle, avec son corps qu’elle trouvait trop gros, ses yeux noisette dont elle n’était pas fière. Finalement, le seul petit ami qu’elle n’est jamais réellement eut avait raison. Elle était magnifique.



"Elle ? Une femme, j’en sais rien de sa vie, et sincèrement les gars, c’est pas mon problème. "

Neuf mois. C’était le temps qui avait passé. La nuit était toujours là. La Lune aussi. Mais lui, il n’était plus là. Et l’adolescente qu’il avait séduite hurlait une fois de plus. Mais de douleur cette fois. Elle pleurait toute les larmes de son corps, elle criait à s’en déchirer les poumons. Personne ne lui porterait de l’aide. Bien sur, il y avait les gens de l’hôpital qui essayent. Mais elle se sentait effroyablement seule. Ses parents l’avaient laissé tombé quand ils avaient apprit. Ses amis aussi. Elle hurla, s’évanouit de nouveau. Elle ne voulait pas de cet enfant, elle n’avait pas voulu que son ventre grossisse. Pas voulu qu’une vie s’échappe de son corps, pas maintenant. C’était bien trop tard, elle ne s’en était pas rendu compte assez vite. Et maintenant. C’était trop tard pour faire marche arrière. Elle hurla, mais, lorsqu’ils lui tendirent l’enfant, elle le dévorait des yeux. C’était un petite part d’elle-même. C’était un bout de sa chaire. C’était peut-être une erreur, mais elle voulait le garder. Elle le pressa contre son cœur, tient sa petite tête. Les cheveux brun sur son front voulaient tout dire. Il ressemblerait à son père. Mais elle ferait tout pour qu’il ne se comporte jamais comme lui. Qu’il traite les filles avec respect. Qu’il soit digne d’être un homme parfait.

Les mois qui suivirent furent durs. Un logement miteux, des dettes qui s’amoncelaient. Et cette enfant qui n’arrêtait pas de pleurer.  La cigarette à la main, celle qui avait été une sublime blonde voilà seulement quelques mois. Elle attacha fermement le garrot qui liait son bras gauche, et l’aiguille dans sa peau l’envoya voler vers d’autres rives. La poudre qu’elle s’injectait dans les veines la faisait oublier, du moins elle le croirait. Et le bébé pleurait. La porte s’ouvrit pendant qu’elle sourirait, les vestes bleues des hommes ne lui arrachèrent même pas un cri. Elle mourut deux semaines plus tard d’une overdose, dans la rue où elle avait vécu. Elle avait tout perdu pour une nuit de bonheur. Tout oublier. Elle n’avait pas comprit comment tout c’était fini. Elle se souvenait uniquement du visage de celui qui lui avait fait ça. Des yeux qui ressemblaient bien trop à ceux de son fils. Nathan était le même. Elle le haïssait. Elle ne le rêverait plus jamais.  Elle n’en avait rien à faire. Il trouverait une meilleure famille sans elle. De toute façon, elle ne voulait pas avoir un enfant. Elle voulait rester l’enfant qu’elle était. Continuer à s’amuser comme elle le faisait. Pourquoi elle avait but cette soirée. Elle ne voulait pas venir à la base. Elle devait rester chez elle mais ses amies avaient fait le forcer. Celle qui était magnifique durant son adolescence n’était plus qu’une loque sur le plancher. Une ordure de plus dans ce que le monde comptait de déchet humain.  Et lui ne se rappellerait pas d’elle. De toute manière, elle ne voulait pas qu’il se rappelle d’elle.  Elle voulait qu’il trouve une gentille famille. Elle avait froid… Tellement froid… Tout ce mélangeait dans sa tête. Elle gelait.

Avant de faire quoi que se soit de l’enfant, les services sociaux recherchèrent l’identité de son père. Il ne l’avait pas reconnu, mais peut-être qu’il voudrait de lui. Et les orphelinats étaient remplis de mômes comme lui, qui ne savait pas quoi faire de leur vie et passaient souvent de barreau en barreau. Ils ne trouvèrent pas le brun que leur avaient décrit les amies de la mère de l’enfant. Ils ne trouvèrent personnes. Elle n’avait plus de parents, elle n’avait plus de famille.  Ils devaient faire ce qu’ils refusaient. Ils le laissèrent là, annonçant juste son prénom aux agents de l’orphelinat. Tyler. C’était tout ce qu’ils savaient.



" Tu ne me crois pas ma belle ? "

Les années ont passé. La solitude a fait son chemin dans la vie du jeune homme. L’orphelinat fut aussi dur que ce qu’ils avaient prévu. Il grandit au milieu d’enfant violant, qui lui arrachèrent le peu de gentillesse qu’il aurait pu posséder. Il aurait pu être un enfant presque parfait. Mais l’un des autres l’en empêcha. De cinq ans son ainé, il lui fit très rapidement comprendre qu’il ne servirait jamais un rien d’autre. Il fit de sa vie un enfer. Tyler n’aurait jamais crut qu’on puisse pleurer devant un homme. Qu’on puisse avoir aussi peur de quelqu’un. Que les marques de brulures pouvaient rester pendant aussi longtemps sur le corps d’une personne. Et malgré sa, il grandissait. Il devenait différent. Plus dur, plus cruel.

Puis vient ce jour parfait où il fut choisit. Une famille sans histoire. Presque parfaite. Aucun enfant, juste lui. Il avait douze ans, il était près à devenir celui que tous voulait. C’est avec un sourire aux lèvres qu’il dit adieu aux autres enfants, un adieu tout particulier à celui qui le faisait souffrir depuis trois ans. Il fut d’une gentillesse sans nom avec tous et rejoint ceux qui deviendraient sa famille pour le reste de ses jours. C’était un tournant de sa vie qui se jouait là. Il n’était pas peut faire de la famille qui l’avait choisi. Riches, intelligent, les Newtown avaient fait fortune et vivant dans les beaux quartiers d’une ville dont il n’avait jamais entendu parler. Il quitta sa Floride natale dont il détestait la chaleur pour Milwaukee, une petite ville perdu dans les environs de Chicago. Il se plut immédiatement. Il faisait froid en hivers, pas trop chaud en été, il était libre d’aller et de venir à sa guise. Sa famille l’aimait, il était le seul, il était riche, beau, manipulateur. Le monde s’offrait à lui sur un plateau d’argent. Sans même le savoir, il devenait comme son père.  Il lui ressemblait bien trop. La glace qu’il avait comme prunelles, les beaux cheveux bruns, le corps parfait. L’âge n’enlevait rien à sa beauté, bien au contraire. Il collectionna les femmes, s’oublia parfois avec les hommes et devenait plus fort, plus manipulateur, plus beau. Populaire à en crever au lycée, réussissant partout, il était l’homme parfait avant de disparaitre brusquement, deux jours après la remise des diplômes.  Il fut aperçu dans des endroits tous différents, certain mentant, d’autre réel. Il était parfait. Il était dangereux. Il était sauvage.



" De ce jour jusqu'à la fin de mes joues, je serais votre homme de main "

Il n’avait pas disparu pour tous. Il avait fait de la vie de celui qui l’avait tant anéantit lorsqu’il n’était qu’un enfant un enfer, il avait détruit tout ce qui pouvait lui rappeler ses souvenirs. Il avait même retrouvé son père, son adorable père, celui qui était comme un parfait miroir en face de lui. Il l'avait tué sans le moindre état d'âme. Il avait retrouvé des barreaux pour une petite erreur. Mais il l'avait trouvé, il lui avait proposé un marché qui en aurait fait frémir plus d'un. Et Tyler, dans la force de son amour propre avait suivit. Il s’appelait Gérald Alaric. Il pouvait lui offrir l'immunité. Il le faisait sortir de prison, il nettoyait son cassier judiciaire. En échange, il devenait son boss. Et Tyler son homme de main. Le trop beau brun accepta le marché. Il haïssait les sup depuis toujours, il se souvenait des marques qui ornaient encore maintenant son corps, des brulures que personne ne pourrait soigner. Il voulait leur faire payer. Il jura, il prêta serment au général des armées américaines. Il offrait son âme aux vœux des humains. La cause lui semblait presque juste, il voulait être libre dans son propre monde de lumière. Il serait des libérateurs. Il assouvissait sa vengeance. Et avec une bénédiction qui n'était pas celle de n'importe qui. Il devenait un pion important de la rébellion. Ses beaux yeux lui ouvraient les coeurs des femmes et des hommes, lui offrant ce qu'il voulait. Il était facile de détruire quelqu'un après l'avoir soumit à son bon désir. Il était prêt à rêver. A être le roi de sa vie, à être le parfait étranger. Il revenait à Milwaukee. Il retrouvait les siens, un phénix tatoué sur l’omoplate. Souvenir de sa promesse. Les sup allaient oublier leur mensonges et leur douleur. Il avait du sang sur les mains, mais elles tenaient toujours une arme. Il était libre.