Liriel Ragna
PNJ

Il fait noir. Les bras autour du garçon sont glacés et ses sanglots ne s'arrêtent pas. Le jeune héritier du trône des elfes sent les larmes couler sur son visage mais voyant que personne ne réagit, il arrête presque dans un sursaut instinctif. Il ouvre de grand yeux dans lesquels naissent des reflets écarlates. Sa vision s'habitue alors à la nuit et il reconnaît sur les murs les oeuvres de ses ancêtres. Il appelle encore sa mère, puis son père mais seul le silence lui réponds. Son cerveau s'active. Voilà à peine un mois qu'il est né mais il n'est pas un enfant humain. Il a dans les veines la fureur des deux plus grands peuples de la planète et il grandit trop vite. Il se concentre et dans ses petits poings naît une lueur rosée, dans laquelle tourbillone des flammes aussi sombre que la nuit qu'elles percent. L'enfant, passionné, joue à les faire tourner et son rire cristallin devient la plus belle des musiques. Il sent dans son dos les plumes blanches de ses ailes caresser sa nuque. Mais il se lasse très rapidement. Il a senti le pouvoir que sa mère a utilisé pour l'amener ici mais ne sait comment faire pour la rejoindre. Il appele son prénom une nouvelle fois mais sait qu'elle ne répondra pas, il ne sent ni sa présence ni celle de son père. Liriel sent la magie qui pulse dans ses veines mais il est trop jeune pour l'utiliser. Il a peur, et une boule de magie l'eclaire, seule. Il n'aime pas cet endroit. Il sent que quelque chose se prépare. Il se relève sur ses deux jambes, conscient que si ses parents etaient là, ils l'encourageraient à continuer. Frotant ses petits poings contre ses yeux, il pleure de nouveaux sur l'absence de sa famille. D'habitude même quand papa et maman ne sont pas là, tonton lui si et veille sur lui. Ou Maya. Là il n'y a personne et son petit coeur veut son père et sa mère. Sa maman est seule avec ce garçon qui sent la mort et que lui veut du mal. Il la senti dans son regard.

Le petit garçon cesse de pleurer. Cela ne servait à rien d'autre qu'à le rendre encore plus triste et appeuré qu'il ne l'était déjà. Il concentre sa magie, concentre sa pensée sur sa mère. Mais il n'arrive pas à voir clairement son visage, il ne voit que de l'eau. Il s'assoit dans son berceau, attrape une de ses plumes et joue avec tout en laissant sa magie grandir et grandir encore. Il disparai dans un amas de volute épaisse violette qui, loin de le faire suffoquer, l'apaise. Et puis il disparait d'un seul coup. Devant lui se tient son papa et son oncle et un grand sourire apparait sur le visage du petit garçon. Se redressant maladroitement sur ses jambes, ses lèvres retroussées sur le plus grand sourire qu'il n'avait jamais fait, il se précipite sur son père. Il trébuche une première fois mais rien ne peut entacher sa joie. Le visage couvert de sueur de son oncle arrête son sourire et ses lèvres forment un O parfait. Il pose sa petite main sur le bras de Mael et sent quelque chose entrer en lui, lui susurrer des mots charmeur à l'oreille, des mots qu'il ne comprend pas. Il ne bougeait pas, figé, ses yeux grands ouverts sur quelque chose que personne ne peut voir. Et puis Liriel se met a pleurer, lâchant son oncle comme si on l'avait brûlé. Une marque rouge s'etire sur son avant bras, un dragon qui formait sa flamme sur sa peau blanche. La douleur de son oncle est partie mais la stupeur fait pleurer le petit garçon. Il se refugie dans les bras de son père, le visage couvert de larmes, tremblant de tous ses membres. Le livre l'a reconnu.