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 La haine d'un père peut précipiter son fils dans le plus profond des abysses.

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Anonymous
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PROFIL
RPG

La haine d'un père peut précipiter son fils dans le plus profond des abysses. Empty
MessageSujet: La haine d'un père peut précipiter son fils dans le plus profond des abysses.   La haine d'un père peut précipiter son fils dans le plus profond des abysses. EmptyDim 19 Mai - 15:42

"DEBOUT !!"

Un fouet cueille la peau de mon dos. Je secoue la tête, le sel ambiant s'insinuant dans mes plaies, et lève le nez vers le ciel bleu pétrole. Un homme au cheveux bruns et graisseux me lance un regard plein de haine, et son fouet se lève à nouveau. Terrifié, je détale et ramasse le sac de sable que je portais. L'épuisement engourdi mes membres, mais je ne dois pas fléchir ou le cuir frappera à nouveau. Autour de moi, des centaines d'hommes et femmes travaillent comme des forcenés mais ne tombent pas. S'ils s'écroulent, c'est la mort. Sur la gauche, d'immenses colonnes sculptées commencent à s'élever. Derrière, un temple prend forme. Une statue se dresse un peu plus loin, fière, son corps humain rigide et sa tête de faucon aux yeux sévères surveillant l'infini devant lui. Egypte. Resplendissante Egypte, au sommet de sa puissance. Et reine du peuple Juif, prisonnier et désespéré.

"Avance !"

Un homme s'acharne sur un vieil homme, furieux, alors qu'il est évident qu'il ne peux plus avancer, qu'il est en train de mourir d'épuisement. Je les fixe, les larmes aux yeux, et fais demi tour en courant, horrifié. Je suis là, moi aussi, prisonnier et esclave pour acquérir un endurcissement nécessaire à ma condition de prince. Il juge, mon père, que je suis trop sensible.
Je cours, je cours, me tords les chevilles dans les dunes, mais je ne m'arrête pas. Je fonce vers le palais en sautillant d'un côté et de l'autre, sous les jambes des soldats qui m'interpellent. Je saute de toit en toit, presque possédé, égorge quiconque se place en mon chemin et n'est pas dans la souffrance avec la machette que j'ai dérobée à un garde qui gesticule derrière moi, impuissant. Le sable devient brûlant à mon passage, et je gravit les marches des escaliers du palais à toute vitesse, au milieu des cris de la reine et des courtisanes. Du sang noir comme la nuit coule de pieds coupés par les grains de sable, et je bondis dans la salle du trône en faisant brûler la porte. Le pharaon me lance un regard courroucé et choqué, qui se mue en terreur alors mes ailes poussent dans mon dos et que mon regard revêt la couleur vermeille des rubis. Les sujets qui s'entassent dans la pièce s'écartent de mon chemin, la peur transformant leurs visages suffisants. Je lui lance un regard de défi, et un sourire cruel tend ma bouche.

"Un jour, Seigneur, votre pays souffrira des plaies d'Egypte, et vous libérerez le peuple d'Héloïm. En attendant, tremblez, car la déchéance viendra de votre chair et sang de cœur."

Un air d'incompréhension peint les traits du roi, et je pivote sans attendre pour faire le chemin inverse la tête haute, menaçant. Être prince a des avantages tout de même, comme celui de permettre de voir l'avenir. Je n'oublierais pas la peur dans ses yeux pendant mon travail forcé, et quand il tombera, je me délecterai. Réellement.

Dans les rues, l'odeur de la chaleur est assez impressionnante si on se place du point de vue humain. Et un jour, l'eau, les sauterelles, les crapauds, la mort des vaches, la peste, s'abattront l'un après l’autre sur ce pays qui crie sous les coups de fouets. Des cadavres en décomposition jonchent le sol, et je dois couvrir mon nez pour ne pas sentir leur puanteur. je retourne vers le chantier, où le maître de chantier me fait saisir par les deux bras et mettre aux fers, dans le dos. Je ne me plains pas, jusqu'à ce qu'il désigne le fleuve. Non... Pas ça ! Je me met à hurler, à supplier, fou de terreur, alors qu'il me traine vers le cours d'eau. Il y fait prendre une bassine entière d'eau, m'agenouille devant, et je supplie de plus belle, complètement paniqué. Il éclate de rire, et un des hommes gorilles qui l'escortent me plonge la tête dans l'eau pour m'empêcher de respirer, me punir, me faire peur. Ils ne savent pas, mais ils viennent de trouver ma plus grande terreur. La douleur me rend à moitié, et j'ai à peine la force de faire monter la chaleur de mon visage pour ne pas porter de marques. Ils me feraient aussitôt tuer pour sorcellerie. Et le châtiment est... La noyade. Quand il me sort la tête de l'eau, je hurle ma douleur à plein poumons, et le maître architecte fronce les sourcils. Il éloigne les grosses brutes et vient me soulever le menton. Je sais ce qu'il voit. Un garçon de trois ans, aux yeux comme l'herbe après la mousson et aux épaisses lèvres bordeaux, tremblantes, sous des cheveux noirs de jais. Un parfait juif, n'est-ce pas ? Pourtant je suis breton. Vraiment, je le suis vraiment, je le jure. Il passe sa main sur ma peau, et me jette un drôle de regard, mi-apeuré mi-content. Il murmure.

-Tu n'es pas de notre monde, petit... Tu viens de l'au delà, tu es un démon mortel comme le serpent, glissant comme l'eau, incontrôlable comme le feu... Que fais tu ici ? Tu nous tueras tous pour tes souffrances. Tu devrais partir.

Je plisse les lèvres en une moue dégoûtée et piteuse, et réponds d'une toute petite voix, sincère.

-C'est que mon père veut que je sois un homme, alors... Comme je suis trop compatissant...
-Mais tu l'es encore. Tu as risqué ta vie pour sauver les esclaves ce matin. Et si tu es ce que je dis, l'eau peut t'être fatale.

Je lui lance un regard plein d'incompréhension, et fui avant d'éclater en sanglots. Je fui entre les rues, dévasté par les larmes, la honte et le dépit. Je serais toujours le vilain petit canard, alors ? Celui qui a un cœur... Je quitte la ville par les rues habitées par les esclaves, sales et sombres, si pauvres... Mes larmes redoublent, et je cours encore, loin de ce peuple si cruel et de son prisonnier qui pleure de toutes ses âmes. Mais alors que je cours sans but, un éclair noir fend mon chemin et une main lourde s'abat sur mon visage. Hébété, je cligne plusieurs fois des yeux, et reconnaît mon père, furieux.

-Tu n'es qu'un incapable.

Et les coups pleuvent, sourds, violents et piquants. Le sable me rentre dans les yeux et la bouche, je m'étouffe à moitié, il dit qu'il aurait m'emmener à ma naissance, qu'il a été de fou d'aimer cette humaine sans valeur qu'étais ma mère, qu'en fait il aurait mieux fait de nous tuer tous les deux. Je hurle de douleur, je supplie, mais à chaque nouveau il frappe en criant : Ne supplie pas !! J'ai peur. Et ça dure longtemps. Jusqu'à ce qu'il dise que je ne vaut pas la peine de cette perte de temps et me saisisse par le bras pour me jeter aux pieds du démon qui est toujours fourré avec mon cousin Kaèr. Il est là aussi d'ailleurs, Kaèr, et il vient me prendre dans ses bras, pour me poser sur son lit. L'autre -Tân, je crois ?- me fait peur. Je cache ma frimousse derrière l'épaule de mon cousin qui panse lentement mes plaies, une à une, en chantant des berceuses de mon pays et plaisantant avec l'autre. Je crois que père devrais mieux traiter mon cousin. Il est si gentil. Et puis, lui, au moins, il ne me veut aucun mal et ne m'en voudra jamais. J'introduis le coin du drap dans ma bouche pour le mâchouiller tranquillement, et pose mes yeux devenus rouge sang sur Tân. Il me fait peur, mais il m'intrique aussi. Je penche la tête de côté, les yeux plissés par un sourire plein d'innocence.

-Dites, on joue à un jeu ? je demande. Si j'avais su si loin dans l'avenir... Si seulement mon père n'avait pas scellé mes pouvoirs de Prince... J'aurais su. J'aurais pu sauver Maël...
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