Ce matin, j'ai été pris d'un brusque sentiment de vide. Et étrangement, j'ai immédiatement décroché mon téléphone. Bien sûr, je suis tombé sur son répondeur : il est 5h du matin. Je me lève si tôt pour aider mon père à nourrir les bêtes. C'est un drôle de tableau, un mini rouquin en haut d'un tas de balles de foins empilées dans une remorque, et qui les balances dans les paddocks et les enclos à tours de bras.
Bref, je suis tombé sur le répondeur et c'est bien normal.

Matt, hmm... C'est Tarek. Me demande comment j'ai eu ton numéro, on s'en fou. Je voulais seulement te demander... T'es déjà allé dans le Montana ? Je pars pour le week-end et, je me suis dis que ce serait sympa que tu m'accompagnes... Enfin, tu fais ce que tu veux, après tout on ne se connait pas tant que ça... Voilà, eum... Bye.

Je raccroche mon portable, étreint par un sentiment bizarre. Je ne parle pas comme ça aux mecs habituellement. Je ne suis pas si timide. Je n'ai pas cette voix de gosse qui parle à sa tante qu'il remet pas parce que maman lui a demandé. Conclusion : ça craint !

A huit heures du matin, j'attendais toujours qu'il me donne une réponse, et j'avais éteint mon téléphone exprès pour qu'il me laisse un message vocal. Si il le fait pas, je l'étrangle. Je sais que le samedi, il doit avoir cours, mais je m'en contre fiche.Si je vais voir le proviseur et que je lui dit que Matt Smith ne viendra pas en cours, ni ce samedi matin, ni lundi matin, il dira qu'il est d'accord. On ne dit pas non à un Thompson.

Je rallume mon portable aux alentours de huit heures et demi. Il a intérêt a avoir répondu à mon message ! Sinon je m'en fiche je raconte tout à Lucilla. Croira croira pas, le doute sera là. Alors...

Je dormais profondément lorsque mon putain de réveil de merde à sonner. Je me suis levé du pied gauche, vraiment. Je suis d'une humeur de chien, en plus, en allant au lycée j'ai manqué écraser une mamie avec son chiwawa. Quelle conne ! Non de dieu, je n'en peux plus. J'allume mon portable avant de descendre de la voiture, comme je le fais tous les matins. Un message vocal d'un numéro inconnu, wahou... Je tapai le numéro de mon répondeur et écoutais attentivement. La voix me fait un choc, je ne mis attendais vraiment pas du tout. Il est 7 heure 59, et Tarek m'a laissé un message vocal.

Matt, hmm... C'est Tarek. Me demande comment j'ai eu ton numéro, on s'en fou. Je voulais seulement te demander... T'es déjà allé dans le Montana ? Je pars pour le week-end et, je me suis que ce serait sympa que tu m'accompagnes... Enfin, tu fais ce que tu veux, après tout on ne se connait pas tant que ça... Voilà, eum... Bye.

Première chose que je fais, j'enregistre son numéro, puis les souvenirs me tombent dessus. C'est toujours lorsque l'on si attend le moins qui arrivent au galop, à la charge. Je sens encore ses lèvres si sucrés et puissantes contre les miennes, la froideur de son corps face à moi. Nos deux corps collés l'un contre l'autre dans la cellule. Je lui envoie un simple.sms en ses mots :

J'suis pour venir avec toi, mais j'ai cour jusqu'en M5. A tout à l'heure, XOXO.

Et je range tout de suite mon portable dans mon sac. Lorsque je croisse Mathieu quelque minute plus tard dans les vestiaires, je détourne le regard, de peur qu'il comprenne ce que je suis. Mais il ne capte pas, continuant à nous faire ses blagues pourris sur les gays et les juifs. Ouais... on ne le changera pas.

J'entre sur le terrain en compagnie des autres mecs, et l'entrainement commence. Franchement, aujourd'hui, j'ai vraiment pas la fritte. A vrai dire, je suis encore plus nul que d'habitude, ce que ne manque pas de me faire remarquer le coatch. Et maintenant c'est les mecs qui si mettent. S'ils savaient... Je crois qu'il rigolerai moins. Un sourire goguenard sur les lèvres, je me redresse et tire avec puissance dans le ballon. Il traverse le terrain et passe les poteaux. Niark dans le cul les mecs !!

J'suis pour venir avec toi, mais j'ai cour jusqu'en M5. A tout à l'heure, XOXO.

Qu...Quoi ?! QUOI ??! Hey mais nan ! Je suis levé depuis 5h moi, j'ai autre chose à faire, le Montana c'est pas la porte d’à côté !! Raaah !!!
Booon.... On se calme. C'est toi qui a proposé, tu savais qu'il avait entrainement. OUI MAIS ON FAIT PAS ATTENDRE TAREK THOMPSON !!!!! Non, non, respire.

Blasé, je décide de faire une razzia générale sur mon armoire. Et je sais que je vais mettre minimum trois heures a choisir mes fringues du coup. Alors, gothique on oublie, bab' on oublie aussi parce que sinon je vais me cailler, équitation je vais avoir l'air débile... A moins que... NAN ! Pff, il pouvait se bouger le cul non ?! J'ai l'air d'une idiote de meuf là à pas savoir quoi mettre pour aller voir un mec ! Bon, voyons, j'ai qu'à opté pour le style bien "américain". Le problème, c'est que moi en chemise et en Wrangler, ça ressemble plus à un gag qu'à autre chose. Misère. Et puis je le connais pas, je sais pas du tout quoi faire là. J'aurais mieux fait de partir tout seul va.

Deux heures et demi plus tard, je pars entrainer Thora à l'obstacle tellement ça m'a soulé. Mes parents se sont posé des questions.

Et finalement, j'ai choisi un simple baggy noir en coton et un T-shirt au logo de Converse. Et bien sûr, les éternelles Vans. Je chope les clés de la BMW z4 et je prend la direction du lycée. Non, ne vous inquiétez pas, je ne me gare pas sur le parking des fondateurs, mais loin derrière le bahut, à l'abri des regards. Et s'il discute je l'étripe. Sa voiture peut rester là, je nous ramène direct ci lundi. Et quant aux fringues, et bah dans le Montana y a des magasins et moi j'ai du fric. Point à ligne.

Rejoins moi derrière le ciné, discute pas s'il te plait. Aller a tout de suite

Il est 12h58, et il intérêt à se magner. Parce qu'on a toute une après midi de route à faire.

L'entrainement est long, et plutôt dur. Cinq heures plus tard je suis en sueur, la langue pendante entre les dents. Ouais, je sais, sa fait vraiment loup. Au pire personne ne peut capter, les loups garous n'existent pas, pas vrai ? Je suis bien aujourd'hui, la lune est passée depuis longtemps. J'ai impréssion d'être pire qu'une fille avec le problème mensuel. Sauf que pour moi... c'est pire. Moi aussi je vois des pertes de sang, mais en principe... c'est l'hémoglobine d'autre gens, rarement la mienne. Je souris aux gars, sort une ou deux blagues pourries qui les font exploser de rire et bondis sous la douche. Je dois avouer que j'y passe du temps, en même temps aujourd'hui et pour une fois l'eau est brulante. Je suis vraiment trop content, bataille de savon sous la douche, Lucas se casse la gueule sous nos rires gras. Être footballeur, c'est vraiment le pied. Entre nous l'ambiance est parfaite, tellement drôle. Mathieu peut être le meilleur des amis lorsque l'on n'est pas gay. En parlant de ça, ce simple mot agit comme un signal d'alerte dans mon cerveau fatigué. Je sors de sous la douche sous les colibets des autres joueurs. Je leur adresse un geste très elegant du majeur avant de récuperer une serviette et de la noué autour de ma taille. Je recupere mon portable et vois trois messages. Deux de ma meuf et... un de Tarek. Heure du sms :12h58. Je vais me faire lyncher....

Rejoins moi derrière le ciné, discute pas s'il te plait. Aller a tout de suite

Ok, d'accord, je suis dans la merde. Nous avons finit l'entrainement à 13 heure 05, mais j'ai passé au minimum 35 minutes sous la douche. Je dis bien au minimum. J’essuie rapidement mon corps et adresse un signe de la main aux autres footeux avec comme excuse un rendez vous urgent. Oui, ils leur faut une excuse autrement ils ne sont pas contents les pauvres chou. Je balance mon portable dans ma poche de jean, range en vrac les fringues dans mon sac de sport et mets mon tee shirt. Ok, c'est bon, j'vais pas me faire tout beau non plus... Quoi que....

En arrivant sur le parking du cinéma, je passe une main maladroite dans mes cheveux et aperçois la BMW de Tarek. Mon coeur se met à battre plus vite, j'ai peur du regard des autres, et surtout... Du sien. Qui suis-je face à Tarek Thompson. Un fils à papa, je ne suis rien d'autre qu'un enfant entre les mains d'un... garçon fort, sur de lui. Je me sens tellement fragile face à lui, je n'ai jamais rensentis quelques choses de pareil. Pour personne. Ce n'est pas de l'amour, non, pas encore. C'est de la peur, de l'orgueil détruit. Oui, il me clous le bec de par sa force mentale...

-Tarek... Euh... C'est moi...

Je dis ça du bout des lèvres en frappant à la vitre teintée. Pour l'instant, je ne peux voir son visage. Et je réprime une crisse d'angoisse. Il me fait perdre mes moyens lorsqu'il est ici ! Je déteste ça......

Il se fout de ma gueule. C'est obligé. C'est pas possible. J'ai eu le temps de me passer trois albums entier de Linkin Park, et je viens de mettre en marche Simple Plan. Je rêve ! Je vais m'endormir moi à force. Putain on devais arriver dans la Montana aux alentours de vingts heures, et là on n'y seras pas avant vingt et une heure trente ! C'est abusé !!

-Tarek... Euh... C'est moi...

Je pousse un cri pitoyable, faisant un bond de trois mètres. Putaaaiin.... Les mains crispées sur le volant, j'ouvre la portière.

Dis... Tu te rends compte qu'il est quatorze heures cinq ? T'as une idée d'à quel point c'est fascinant de poireauter dans une bagnole avec pour seule compagnie une radio ?!

Je soupire, contenant l'envie de lui hurler dessus comme un maboul. Ça risquerait d'attirer les autres footballeurs, et ça c'est purement et simplement à proscrire.
Je lui lance donc juste un regard tueur. Vraiment, là ça craint ! Une heure ! J'ai une gueule à être un gars qui attend béatement que son "prince charmant" ramène ses fesses ? Eh, j'ai pas que ça à faire ! Réveilles toi mec, je te propose de venir avec moi dans le Montana. gay ou pas, populaire ou pas, on met pas dix ans pour ramener son cul. Je ne suis n'importe qui. Il est celui que j'ai choisi pour découvrir mon "royaume" personnel, mon jardin secret. J'ai aimé éperdument, j'ai offert mon cœur sur un plateau, mais jamais... Je n'ai jamais laissé ça passer. Non, personne n'est au courant. Je dis toujours que je vais monter dans le ranch de Lula. Elle est de mèche, pas moyen de percer à jour l'entourloupe. Cette maison est mon œuvre, toute de bois et de pierre. Une maison faite par un mage de la terre, simplement. Simple, sobre, mais tellement plus chaleureuse et agréable à vivre qu'un palais de marbre glacé plein de gens égocentriques. Quand on nait avec un cœur plein d'amour, et qu'on ne peut l'octroyer à personne, on crève de solitude.
Je tourne la clé de la BMW, impatient.

Aller, grimpe. Je t'emmène au pays des rêves, darling...

Un sourire en coin, l'appellation provocante. Alors, vas tu me suivre ? Tu me plais tellement Smith... Laisses moi une chance. Je peux te faire découvrir des choses dont tu ne peux même pas rêver... Laisses moi éveiller tes sens à ma façon... Montes.

Dis... Tu te rends compte qu'il est quatorze heures cinq ? T'as une idée d'à quel point c'est fascinant de poireauter dans une bagnole avec pour seule compagnie une radio ?!

Je ne peux retenir un sourire suite à son petit cris pitoyable qui disparait en moins de quelque minutes face à ses paroles. Aih... Mais c'est tellement drôle de le voir en nervé comme ça. Je me reteins de rire, enfaite je ne me retiens pas mais tout simplement je suis trop fatigué pour comprendre quelque chose. Il ne se rends pas contre que je sors de 5 heures de sport intensif, et que j'ai autre chose en tête et surtout envie de faire d'autre truc que de me faire gueuler dessus par lui ?

Aller, grimpe. Je t'emmène au pays des rêves, darling...

Je grogne suite à ses paroles. Il est pas sérieux quand même ! Darling ! Non mais j'y crois pas ! Jamais personne ne m'a appelé comme ça, et franchement je suis pas un fan absolu. Je monte à ses côtés, balançant mon sac derrière et m'affalant sur la place de gauche. Franchement je suis brisé. Je regarde trente secondes Tarek et lui dis d'une voix casie morte :

-C'est bon, tu vas pas en faire toute une histoire, au moins je suis là, j'suis désolé d'avoir été si long. En tout cas, je risque de pas vraiment être bavard, je suis légèrement mort et l'eau chaude n'a rien arranger.

Je lui souris et m'assis encore plus lamentablement. Une odeur de lys emplissait l’habitacle, désolé Tarek, c'est pas ma faute, c'est le parfum de mon savon pour le corps. Mais il n'y avait pas que l'odeur des lys. L'odeur de la forêt, de la liberté, l'odeur des loups.... Mon odeur, celle qui me définissait comme maitre de ma meute, maitre de la solitude et de la liberté. Sous ma forme lupine, j'étais un animal solitaire, hurlant à la lune, seul dans une étendue de glace et de neige. Pour faire simple, l'image qui fait crier et gagatiser toutes les filles....

-C'est bon, tu vas pas en faire toute une histoire, au moins je suis là, j'suis désolé d'avoir été si long. En tout cas, je risque de pas vraiment être bavard, je suis légèrement mort et l'eau chaude n'a rien arranger.

Mmouais. Ferais de la boucler. Couillon. Il caille dehors, fermes la portières du con !! ... Merci. Je le laisses s'installer sans broncher, hormis mon nez plissé de côté en signe de boude. Idiot va ! Et puis son odeur me prend aux tripes, suave et lourde, tellement... Attirante. Lys. J'adoore... Ce mec est une bombe. Et il me tiens compagnie pour le week-end, ha ! Et je ne compte pas lui apprendre à jouer aux cartes... Ben non, quoi ? Vous voulez que je fasse quoi ? Que je compte les loups du Montana ? Naan, mes amis... Oh non !
J'écrase l’accélérateur avec rage, et le bolide bondit en avant en rugissant. Aller, c'est parti. Je connais le chemin par cœur, je n'ai presque plus besoin de la conduite assistée. Mais bon, sécurité oblige ; et puis en plus c'est automatique. Je fini par mettre du eRa, ça me calmera. La route défile, je pense que Matt dort. Et moi je laisse couler. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien dans ma peau. Calme, comme apaisé. Comme quand on se taille les veines et qu'on commence à perdre connaissance. Je laisse ma voix entrainée superposer certaines chansons, juste comme ça, doucement. J'ai le cœur gonflé du désir de repartir à zéro. Ces derniers temps, je suis moins sombre. Et même mes parents le disent. Comme quoi... Mieux : Mehdi accepte de me reparler ! Bon, à peine, mais quand même !

A vingt heures trente, je m'arrête sur une aire d'autoroute -qui coute la peau des fesses pour les gens normaux, je précise-, près de Sheridan. Ma maison est un peu au dessus d'Helena. On est en plein dans les montagnes, il y a un petit lac. Et tout le domaine, sur dix kilomètres de rayon, m'appartient. Il y a huit chevaux, deux lynx, une panthère des neiges. Mon paradis. Je remonte dans la voiture avec les plats à emporter, et je remet le contact. Et enfin, nous arrivons à la maison. Je sais qu'il y a un petit panneau de bois gravé et peint, "Amaryllis Falls".
Je gare la voiture dans la petite cour. Rien n'est clôturé. De toute façon il n'y a personne dans cet État, et encore moins des gens qui s'approcheraient d'une baraque traditionnelle gardée par des fauves de 400 kilos. Télys est là aussi.
J'arrêtes le moteur, et je me tourne vers la marmotte à côté de moi. Je le secoue très doucement, dans le but de ne pas me prendre un coup de coude en cas de sursaut.

Hey, Matt. Réveille toi, on est arrivés.

Je sors de la voiture, et j'attends quand même qu'il se réveille vraiment, câlinant mes gardiens. Enfin, à nous la liberté !

Je me suis endormis comme un bébé. en même temps, je n'ai pas beaucoup dormit la nuit précédente. Lucilla a décidé qu'elle venait me voir. Oui, ça lui a prit comme ça, de but en blanc. Je me rappelle, j'étais tout seul chez moi, mes parents étaient à un gala et j'entends sonner à la porte. J'étais paré pour le dodo, en gros je ne portais rien de plus qu'un boxer moulant. Les cheveux en bataille, les yeux endormies, je me suis pris une masse de boucle brune dans la gueule et bas... j'ai fais avec. Le lendemain, elle s'est réveillée dans mes bras, et moi je déprimais. J'ai peur de moi même, j'ai peur de faire du mal aux autres. Et surtout, j'ai peur de mes sentiments. Lucilla, je l'ai aimé. Je l'ai aimé comme un fou. Même pire que ça. Et pourtant, et bien maintenant... je commets la chose la plus horrible. Si elle l'apprend, elle me haïra pour le restant de ça vie. Ma pauvre petite amie...

Hey, Matt. Réveille toi, on est arrivés.

Hein ? Déjà ? Lorsque j'ouvre les yeux, Tarek est déjà sortit de la voiture et il fait nuit noir. Je n'y vois rien du tout, je me déplace en aveugle. Oui, je suis un loup, oui j'ai une vue de merde, et oui, en tant normal, je porte des lunettes. Et alors ! Sa vous dérange ! Je m'étire très rapidement et sors de la voiture. Putain... Y fait nuit, je ne vois rien du tout. Mon ouïe prend le relais sur mes yeux, et je me déplace en aveugle, un peu comme Tarek enfaite. Je m'approche de lui, et j'entends le poil de ses fauves qui s'hérissent. A oui, les félins ne m'aiment pas vraiment. Les loups ne sont rien de plus que des gros chiens... Et les félins de gros chats. Génial...

-Euh Tarek.. Euh... On fait quoi ?

Je sais pas vraiment se que je dis, il faut me comprendre, je ne suis qu'un pauvre et innocent petit louveteau. Lol.

Bon, le réveil se passe pas trop mal. C'est déjà pas mal. Il descend de la voiture, et je sens qu'il est un peu gauche. Mal réveillé peu être, je ne peux pas savoir. Les "peluches" se hérissent, feulant avec méfiance. Je les réprimande gentiment, et plaque mon visage un instant dans le cou de Télys, ravi.

-Euh Tarek.. Euh... On fait quoi ?

Ha ! Le pauvre. Je crois qu'il ne sait pas trop ce qu'il fait. Comme la plupart des gars qui ne savent pas trop comment vivre avec leur attirance pour les autres garçons, mais qui ont quand même envie de savoir. Savoir si oui ou non, les mecs leur font un effet autre que la répulsion. Ils sont là, chancelants mais fermes, attachants. Mais lui, il reste différent. Il a des points communs avec ces hommes là, mais... Je ne sais pas comment dire. Eux ne s'acceptent tellement pas qu'ils sont extrêmement brutaux. Les pires. Lui, pas du tout. Et j'ai l'impression aussi qu'il se bouffent mentalement les doigts de culpabilité, à cause de Lucilla. Et pour la première fois de ma vie, je mes sens mal moi aussi de draguer le mec de quelqu'un d'autre. Bizarre... Il me rend étrange. J e ne sais plus ce que je veux avec lui. Je ne sais plus si je peux me permettre de faire ça.
Je m'approche de lui avec un sourire doux, sans arrière pensées, et passe ma main dans la sienne pour le guider. Et encore une fois je ne reconnais pas cette voix douce et berçante, maternelle.

Viens. Je ne vais pas te manger Matt, tu sais. Toi je n'ai pas envie de te détruire. Je veux seulement te faire partager un peu de mon monde. Profites en, tu es le seul au curant. Je suis censé aller chez une amie quand je suis dans le Montana. Je ne vais pas te forcer à faire des choses que tu ne veux pas...

Je l'entraîne doucement à ma suite, toujours aussi doux et calme. En fait, il me fait l'effet d'un calmant. Un calmant naturel.
J'ouvre la porte rapidement, et allume la lumière de l'entrée. Il sera sans doute plus à l'aise que dans le noir. Je sais, pour avoir tout choisi moi même. Que l'intérieur est typique de l’État. Un tableau d'appaloosas sauvages trône sur le mur de bois. Une commode de chêne supporte un plat en céramique où j'abandonne tout ce qui ne sert à rien plus mes clés. Au pied du mur d'en face, le meuble à chaussure. Il doit y avoir mes bottes de cheval, des bottes vraiment anti-froid. Il y a le porte manteau, et une marche qui fait accéder à la maison en elle même. Le bois crépite dans la cheminée : Lula est passée l'allumer pour moi. Adorable cette fille. Une petite princesse. Le salon est plus que chaleureux, presque étouffant. Un canapé tout doux, marron pâle, joli marron j'ai pas des oûts si merdiques que ça merci, un tapis crème-beige. Il y a des cornes d'élan au mur, en haut. Des escaliers de pin ponderosa, montent à l'étage qui ne comporte qu'une chambre, une salle de bain et une bibliothèque. La cuisine est toute simple. Et... Un bouquet de lys et de chèvrefeuille frais trône sur la table de la salle à manger. C'est une blague... C'est encore Lula. Elle en fait trop. J'aime tellement cette fille, elle est si douce...

Je te souhaite la bienvenue à Amaryllis Falls Matt. Merci d'être venu. Vraiment.

Viens. Je ne vais pas te manger Matt, tu sais. Toi je n'ai pas envie de te détruire. Je veux seulement te faire partager un peu de mon monde. Profites en, tu es le seul au curant. Je suis censé aller chez une amie quand je suis dans le Montana. Je ne vais pas te forcer à faire des choses que tu ne veux pas...

Il m'entraine à sa suite, sa main dans la mienne. La froideur de sa paume sur la mienne, brulante. Je me sens mal vis à vis de Lucilla, et pourtant, je sais que je devrai arrêter d'éprouver des sentiments. Arrêter de me sentir aussi coupable. Je le suis, mais il faut que j’arrête de me casser la tête avec ça. De toute façon, je savais très bien ce que je faisais en le suivant dans le Montana. Je savais très bien que je commentais la plus grosse erreur de ma vie, mais… tellement attirante. Excuse-moi Lucille, je suis désolé…

Je suis le seul au courant ? Vraiment ? Impossible. Pourquoi est-il comme ça avec moi ? Pourquoi, lui, si fort, si puissant, est-il en vérité doux comme un agneau. Il veut être gentil avec moi, et pourtant je suis comme tout le monde. Je n’ai rien de plus que les autres, je ne suis qu’un footballeur parmi une masse indistincte. Je ne suis pas quelqu’un d’important, quelqu’un comme lui ou même Alaric. Mes parents ne sont pas Fondateur, je ne suis pas héritier. Je n’ai jamais brillé en rien, pas de prix pour mon intelligence ou ma force morale. Alors pourquoi moi ?

Je te souhaite la bienvenue à Amaryllis Falls Matt. Merci d'être venu. Vraiment.

Et la lumière fût. Enfin. Je pousse un soupire de soulagement, je déteste être aveugle. Il me remercie ? C’est pourtant moi qui devrais le remercier. Je n’ai rien fais moi, alors que lui, il pourrait tellement pour moi. Il, et lui seul, peut me faire enfin répondre aux questions qui agitent mes pensées depuis la fin de l’année. Oui, lui, lui seul, lui seul peut m’apporter des réponses, des réponses ô combien attendues…

-Merci Tarek… Merci. Merci de m’avoir fait venir là où personne n’est jamais venu mais… pourquoi ? Pourquoi moi ?

J’étais vraiment en manque de réponse. Et tout en moi indiquait que j’en souhaitais ardemment. De ma posture jusqu’à mon visage, on ne pouvait louper le fait que sa réponse était d’une importance capitale à mes yeux. Oui… Capitale….

C'est incroyable toute cette tension en lui. Comme une corde. Ou... Je ne sais pas moi. Mais une chose est certaine : il est tendu. Et moi... Je ne sais pas quoi faire face à ça. Je n'ai pas l'habitude de m'occuper des gars comme lui. Il est tellement... Gentil ? Je ne sais pas, c'est un casse tête !! Pourquoi lui ? Putain ! Je ne sais même plus ce que j'espère de ce week-end...

-Merci Tarek… Merci. Merci de m’avoir fait venir là où personne n’est jamais venu mais… pourquoi ? Pourquoi moi ?

Oh mon Dieu. Que veux tu que je te dise moi ? Il est si... On dirait presque qu'il se dit qu'il n'est pas assez bien pour être là. Doux, gentil, quasiment sentimental... Ce type est l'opposé de ceux que je fréquente. Je me demande pourquoi lui, moi aussi.
J'ai posé ma main sur sa joue brûlante, hésitant. Je crois que...

Tu n'as pas à me remercier. Je... J'ignore pourquoi c'est à toi que j'ai pensé pour venir ici, mais... Je crois... Peut être bien que tu à le monopole de mes pensées ces derniers temps. Je ne veux pas t'effrayer, Matt, mais... Tu me plais énormément.

J'ai reculé, troublé, rouge comme une pivoine. Je bégaie à moitié, quelle horreur... Ce mec me fait perdre mes moyens, c'est terrible. Je voulais jouer au Traped Hunter, je suis servi. Fait comme un rat. Et je n'ai peur que d'une chose : sa réaction. Oh je voudrais tellement qu'il me dise qu'il veut être le seul, je serais son secret... Je serais son refuge... Je voudrais qu'il ait mon coeur, même si je n'arrive pas à avoir le sien. Je veux qu'il soit mon seul et unique.
Finalement, je lui adresse un sourire maladroit, et file vers la salle de bain. L'excuse de merde pour ne pas avoir à affronter sa réaction directe. Oui, je suis lâche. Et c'est bien la première fois. Oui, je vous jure, la première. Je n'ai jamais fui devant rien. Ni personne. Ça m'a valu de sacrées raclées d'ailleurs, mais ce n'est pas dans mes principes. Et là, devant le garçon le plus adorable qu'il m'ait été donné de rencontrer, je prends la fuite. Je n'ai qu'une chose à dire. WHAT THE FUCK ??!

Tu n'as pas à me remercier. Je... J'ignore pourquoi c'est à toi que j'ai pensé pour venir ici, mais... Je crois... Peut être bien que tu à le monopole de mes pensées ces derniers temps. Je ne veux pas t'effrayer, Matt, mais... Tu me plais énormément.

Sa main est posée sur ma joue, je le sens perdu. Il a l'air de savoir aussi bien que moi ce qu'il veut faire de moi, ce que nous pouvons devenir. En bref, il ne sait rien. Et moi aussi. Génial, on est pas sortit de l'auberge.

Il recule, il est troublé, et surtout, il est rouge comme une tomate. Et lorsque je percute ses mots, il est déjà partit. Il est pas sérieux là ! Moi, Matt Smith, j'arrive à faire fondre Tarek Thompson, justement, un Thompson. Non mais c'est pas vrai. Il est partit sous la douche, j'entends l'eau coulée. Il est faible enfaite. Mais... Tellement attirant. Qu'est ce qu'il m'arrive ! Putain c'est pas possible ! Je ne PEUX pas faire ça! NON !

En attendant qu'il est finit de s'éclater sous la douche, je m'occupe de mettre du bois dans le feu, et je me pose sur un canap'. Où peut bien être Narcos ? Le puma me manque, mon familier est bien trop loin, et le lien commence à ce faire douloureux. Enfin... Je ne vais pas dire ça à Tarek, il va péter un câble. Je profite de la chaleur du feu, c'est agréable, et surtout je ne la crains pas. Je m'ennuie, profondément. Je suis tous seul, dans un endroit que je ne connais pas, avec pour seule compagnie un mec qui est actuellement sous la douche. Je pousse un bâillement énorme et cale ma tête contre un oreiller. Qu'est ce que je m’emmerde ! Merci Tarek, franchement, merci. Tu m'avoue que tu es limite sur moi et tu te barres en courant. La timidité est un vilain défaut, et franchement, ça me fait chier... Mais je vais rien dire, faut être gentil avec Tarek. Quoi que... Y a des loups dans le Montana ? Mais oui ! Je me transforme immédiatement en loup, et me casse. Courir, sentir le vent frais contre ma peau. Et voilà, je gagatise. Je m'assoie et hurle à la lune. Wahhhhh trop bien.... No comment, dès que Tarek m’appelle, je rentre à la maison. Pour l'instant, la sensation du vent contre ma crinière de poils bruns, le savoir des milliers de kilomètres dans lesquels je pourrai courir pendant des heures et des heures, sans m’épuiser. Dans ses moments, j'aime la malédiction de ma famille. Mais uniquement dans ses moments.

Bon, réfléchi... Grand prix du boulet du jour, Tarek Thompson ! Bon dieu, c'est pas vrai. J'entends un loup hurler dans la montagne et frissonne. Ces bêtes me terrifient depuis longtemps. Le frère de Tiernan est mort des suites de blessures dues à des loups. Enfin, des huskys qui avaient chopé la rage. Mais la hantise est restée. J'arrête le débit d'eau et écoute un instant ce qui se passe dans la maison. Matt est sorti. C'est donc probablement lui qui hurle à la mort sur les sommets. Ouufff.
Rassuré, mais un peu honteux quand même vis à vis de ma réaction tout à l'heure, je sors de la salle d'eau avec ma seule serviette autour de la taille et descend allumer la radio. Rufus Wainwright pour moi s'il vous plait. Je me pose sur le tapis avec Télys et laisse la chaleur sécher ma peau trop pâle. Au moins j'aurais un peu de couleurs. Je me relève dix minutes plus tard, les cheveux toujours aussi trempés et ruisselants. J'aime bien les garder comme ça. Je monte enfilé un short dans ma chambre et mes bottes de rando -à cheval, vous croyez quoi ?- et sort mon familier. Je lui grimpe sur le dos, et l'envoie au lac. J'apprécie comme destination. J'ai peur de l'eau, mais le bruit de la cascade m'apaise.
L'odeur des sapins me parvient entrecoupée de celle des Amaryllis sauvages qui poussent dans cette vallée. Le puma joue à attraper les poules d'eau. Je reste une demi heure, et je rentre au cottage. Le repos ne me fera pas de mal. Et puis je réalise quelque chose de très emmerdant. Ici, il n'y qu'une chambre. Oups. Et le canapé est réservé est Télys. Aïe aïe aïe. Je rentre donc et ne trouvant pas mon invité, je commence à m'énerver. Putain, je peux pas dormir avec lui ! Je peux pas ! J'arriverai pas à dormir s'il est juste à côté de moi, jamais de la vie !

MATT !!!

Oulà, s'il m'entends il va flipper. Ca fait un peu cri de désespéré... C'est pas loin du vrai. Bouge tes fesses le clebs !!!

J’ai couru longtemps sous ma forme lupine. J’ai traqué, chasser, et surtout tué. Je suis fatigué, je n’en peux plus, mais je n’ai jamais été aussi heureux. La fraicheur du vent joue sur mon pelage, je hurle plusieurs fois. Je pense qu’une bonne demie heure c’est déjà écoulé, et je m’arrête au bord de l’eau, à écouter le doux clapotis d’une cascade à moins de quelques mètres de moi. Il fait froid, mais la chaleur de mon corps laisse une trace de neige dégelée. Je m’approche du petit lac qu’à crée la nature, et bois tout mon soul. Je suis tellement bien ici…


MATT !!!

Et voilà, je suis stoppé par la douce voix de Tarek. Ce mec est tellement… tellement trop bien pour moi. Je suis le méchant garçon, le démon et lui, il n’est pas fait pour moi. Il est beaucoup trop dangereux pour un humain d’être avec un loup. Je mors… je mors souvent. Bien sur, c’est plus agréable que tout ce qu’il n’a jamais connu mais… Je peux le vider de son sang, lui arracher la tête d’un simple coup de patte. Et pourtant, je retourne vers les lui. Les loups sont comme les chiens. Affectueux, gentils, câlins mais libre. Libre comme personne. Alors que je salive à l’avance devant son odeur, que je me refuse de le toucher, je retourne vers lui. Je passe la porte et redevient humain. J’ai juste le temps de récupérer mes fringues et tout en m’approchant de lui j’hôte les quelques poils qui ont eu l’audace de s’accrocher à mon torse.

-Huuuum… Oui ?

Je lui fais un grand sourire, et lorsque je sens l’odeur de son corps encore chaud, je déglutis. L’odeur de son sang, tellement puissante pour moi. Tellement attirante, plus que tous ce que je n’ai jamais sentis. Qui est-il ? Comme ce fait-il que lui, me face penser à ce jeune garçon roux que j’ai tué dans le passé, contrôler par mes pulsions… Il faut que je me calme tout de suite, vraiment, il faut que je me calme… Inspire, expire… Mon dieu, pourquoi il est comme ça lui ? Pourquoi il me fait cet effet putain !!

My gosh, mais qu'est-ce qu'il fabrique ?! C'est pas vrai ! Les hommes sont tous pareils décidement, et...

-Huuuum… Oui ?

Ah ? Tiens. Je retire ce que j'ai dit. Ce type est trop bizarre. J'ai jamais eu à faire à un garçon comme ça. Et je dois avouer que ce n'est pas pour me déplaire. Le problème c'est pour le lit... Je suis pas sûr qu'il apprécie l'idée de dormir presque collé à moi.
Je retire mes chaussures en grommelant, prenant bien mon temps et part dans la cuisine. Ça ne me plait pas, mais alors pas du tout cette situation...

Eh bien vois tu, je viens de réaliser quelque chose de... Particulièrement emmerdant. Il n'y a qu'un lit dans cette maison, et donc on va être obligés de le partager. Or je me doute que ça ne va pas te plaire...

Je lui tourne le dos, feignant l'indifférence, occupé avec la viande. Et oui, il faut bien réchauffer la bouffe. Je crève la dalle moi ! Et puis Lula dois m'appeler, alors autant qu'on ait mangé avant parce qu'elle est capable de me tenir la jambe une heure minimum. Donc...
Je récupère les deux assiette cinq minutes plus tard, et les pose sur la table en chêne massif. Bon ben maintenant on mange j'ai ai marre !
Et ça pue le chien ! Ça... Oh merde... C'est pas vrai. Il a pas osé se ramener et ne même pas aller prendre une douche ? Je vais éternuer toute la soirée c'est pas possible !!
Blasé, je passe dans le salon et met en marche le lecteur DVD pour ensuite me planter dans le canapé, au coin du feu et avec Télys. M'en fiche je boude. Il a qu'à mangé tout seul dans son coin s'il se lave pas. Voilà. Et moi je me suis coupé avec le couteau de cuisine. Ça pine. Fait chier. Ennuyé, je porte mon doigt à mes lèvres et le garde comme ça, comme un gosse de cinq ans. J'fais la gueule. Je suis gamin ? Fuck.

Eh bien vois tu, je viens de réaliser quelque chose de... Particulièrement emmerdant. Il n'y a qu'un lit dans cette maison, et donc on va être obligés de le partager. Or je me doute que ça ne va pas te plaire...

Il se met à cuisiner, et franchement, je suis muet de stupeur.... Raaaah ! Mais il est pas sérieux lui, j'vais jamais réussir à ne pas le mordre, et si je le mors... Je ne réponds plus de moi et je doute que lui même réponde de lui.... Mais c'est pas possible !! Je n'arrive pas à parler sur le coup, je suis muet comme une carpe.

Lorsqu'il se coupe, je réussis à retenir ma respiration un centième de seconde avant que l'odeur du sang n'arrive à moi. Pu....tain ! Je ne peux pas me permettre de ne pas respirer pendant très longtemps, et... je suis dans la merde. Mon odorat sur développer ne supporte pas l’odeur du sang, vraiment pas. Il veut vraiment que je le viole le pauvre Tarek ? Il ne se rend pas conte de l'effet qu'à son sang sur moi. Franchement... désolé.

Je n'ai pas touché à la nourriture, mais par contre j'ai bondis à une vitesse sur humaine vers le petit roux. Et je l'ai mordu avant même de m'en rendre contre. Son sang si puissant qui coule à flot dans ma gorge. Pourtant, une seule chose me rappelle que je vais finir par le buter si je continue comme ça. Je m'éloigne rapidement de lui, le poussant, le poussant avec ma force de loup. J'ai mal ! Et rien n'ai plus dur que d'arrêter ce que j'ai commencé. Je suis quelqu'un de chaud, mais là, ce n'est même plus de la chaleur, c'est du feu vivant ! Raaaaah ! Je relève les yeux, du sang couleur or coule sur son épaule. Que... Que... QUOi ! C'est quoi ce bordel ! Et l'odeur ! L'odeur est si puissante que rien de ce que j'ai bus ou toucher jusqu'à présent n'arrive à ça cheville. Je suis mort.... J'ai signe mon arrêt de mort là. Je ne sais pas qui il est, ni pourquoi il me fait cet effet, mais je sais qu'il ne va pas aimer que je le morde comme ça. Même si pour un humain, rien n'est pas agréable....

-Je... je... Tarek... Je... Je suis.... Vraiment désolé.... Je voulais pas.... Franchement désoler.....

Et voilà, maintenant, je m'en veux, et je ne vais plus jamais réussir à le toucher... Putain... Merde....

Je suis occupé à bouder sur le canapé quand je me prend mon compagnon de week end de plein fouet. Il me mord l'enfoiré !!! Et... C'est... OWH MAH GOSH !!! Pitoyable, je pousse un gémissement purement obscène quelques fractions de secondes avant qu'il se détache de moi. Waaaawww....

-Je... je... Tarek... Je... Je suis.... Vraiment désolé.... Je voulais pas.... Franchement désoler.....

Quoi ? Désolé ? Il est débile, j'ai jamais rien ressenti d'aussi agréable, c'est presque un choc électrique ! Étourdi, je pose ma paume furtivement sur mon épaule, un simple effleurement. la blessure se referme immédiatement. Le sang pulse dans mes veines, et je sens mes artères parcourues par cette vie avec une violence inouïe. Toujours quand il se régénère. C'est une sensation grisante, de puissance et de force. Je sens mon affiliation royale dans ces moments là.
J'adresse un sourire à Matt, puis monte les marches en ondulant les hanches plus que de raison, et rabat mes cheveux au dessus de ma nuque. Tu es un loup garou, chéri, je sais que je vais te rendre dingue. Alors, sors de tes gonds... Viens me montrer ce dont tu es capable, apprend moi ta façon de faire, et je serais ton obligé.

Si tu veux tu coucher, tu sais où es la chambre... Je t'attends.

Provocation. Jeu. Prise de risque. J'aime ce qui fait de moi Tarek Thompson. Je veux vivre à cent à l'heure, découvrir tout ce que le monde a à m'offrir, et prendre tous les risques. Alors... Learn me !

Sa blessure se referme moins de quelques centième de seconde après que je lui ai faite. Je le regarde, tremblant d’effroi. Lorsqu'il pars, montant les escaliers en roulant des hanches, pire qu'une femme. Et le pire du pire, c'est lorsqu'il rejete ses longs cheveux roux derrière ses épaules. Je retiens mon souffle, mes yeux changent de couleur, passant du bleu les plus purs à l'or liquide, je vais le bouffer s'il continu...

Si tu veux tu coucher, tu sais où es la chambre... Je t'attends.

Ahhhh ! Putain mais je te dis fuck là ! Tu vas pas bien Tarek Thompson, il ne faut pas me chauffer, c'est vraiment dangereux pour toi ! Son petit sourire son odeur qui m'emplit. Je n'ai jamais ressentis ça, c'est puissant, plus puissant que le sang de n'importe qui. Que n'importe quoi. Je ne comprends pas, plus, je vais péter un câble. Trop de questions, trop de danger. Je pourrai le tuer, il ne s'en rend pas conte ! Je peux le tuer ! Et pourtant, son sang est bien trop puissant. Je serre avec une force digne d'un alpha le médaillon d'argent que je porte autour de mon cou. Oui, je dois être sado, je porte la seule chose qui peut me tuer autour du cou, avec des billes d’aconits qui explose des que je les mors à la place d'es diamants qu'il y avait à la basse. J'hurle de douleur, mais au moins, cela me canalise. Et pourtant, son odeur me parvient de l'étage. Et je bondis. En moins de tant qu'il n'en faut pour le penser je suis à l'étage et que mes lèvres sont posées dans le cou du jeune homme. Je le mord, la violence mal contenue en moins le blesse. Je vais le tuer. Je dois me calmer ! TOUT DE SUITE ! Mais je bois, et je bois, et je bois. Je ne dois pas le tuer, j'ai déjà tué quelqu'un comme lui de par le passer, même gout de sang. Et pourtant, je ne dois pas. PUTAIN NON !!!!

Je parviens à la chambre au son des cris de douleur du loup garou. A l'évidence, il a du mal à supporter mes petits jeux... Mais peu importe. Il cédera. Il cédera à mes avances et je serais sien, qu'il le veuille ou non. Je veux être sous son joug, ne plus pouvoir me passer de lui. Il a un pouvoir extraordinaire sur ma personne, une façon de me parler, de se comporter avec moi qui est unique. Il sait qui je suis. Il sais qu'il pourrait simplement me plaquer au sol et se satisfaire, mais il ne le fait pas. Je n'le comprends pas. Mais au fond ça m'est égal, c'est ce qu'il en résulte qui m'importe. Je l'entends monter en quelques secondes, et ses dents acérées pénètrent la chair de mon cou avec force. C'est incroyable. Grisant. Cette sensation est vertigineuse, mais c'est la plus extraordinaire que j'ai jamais connue.. Elle efface les horreurs du passé, elle gomme les angoisses de l'avenir pour me clouer dans le présent. Il n'y a plus que ça qui compte. Lui, et moi. Je suis fou de ce garçon. Et s'il s'y prend bien, peu être pourrai-je l'aimer. Je crois en "nous". Entre Aèl et moi, il n'y a jamais eu ce "nous". Je n'en souffrais pas, je ne savais pas que ça existait. Quand je l'ai découvert, j'ai nié. Non, Aèl m'avais aimé, point à ligne. Aujourd'hui je me demande.... Était-ce vraiment le cas ? J'ai l'impression que quelque chose m'échappe, mais quoi ? Je saisi les cheveux de Matt avec force, et laisse ma tête partir vers l'arrière dans un soupir. Mon coeur à accéléré, se démenant pour produire du sang non stop, activant mes capacités de régénération hors du commun. Et je suis loin derrière ma mère et Ciàràn.

Matt... Matt... S'il-te-plait... Je...

Peux pas parler. Zut. Bon tant pis. J'aiime...

Le roux rejette sa tête en arrière après avoir agripper mes cheveux entre ses mains. Son sang me fait plus d’effet que tout ce que j’ai vu ou connu jusqu’à présent. Il est puissant, chaud, dangereux. Il chante pour moi, je n’ai jamais autant été attiré qu’aujourd’hui par quelque chose. Et cela se sent dans chacun de mes membres. Je vais le tuer non de dieu !

Matt... Matt... S'il-te-plait... Je...

Merci. Merci Tarek. Tes paroles ont pour effet d’arriver à me calmer, et franchement ce n’est pas plus mal. Je m’éloigne à toute vitesse de lui, tombe du lit. Je sens l’odeur acre du sang, entre le sien qui me rend fou et le mien qui coule de mon arcade. En quelque secondes, elle est réparée, comme neuve. Je regarde fixement le petit roux, les yeux gonflés d’envie. Un gémissement pitoyable jaillit de ma gorge, je n’ai qu’une envie, boire son sang si sucré d’une magnifique couleur d’or. Mais j’arrive à me retenir tant bien que mal. Prit d’une brusque inspiration, je sers avec violence le médaillon qui pend à mon cou et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’odeur de chaire brulée typique envahit la chambre. Et pourtant, rien n’arrive à me calmer. Je saute aux côtés de Fondateur, mes crocs se plantent une fois de plus dans la chaire fine de son cou. Je sens son cœur qui bat à une vitesse folle, la vie que j’aspire et qui me procure tellement de plaisir. Mes genoux glissent sous mon torse et je m’agrippe à son poignet, des gémissements s’échappant de mes lèvres. J’arrive à ne redresser, à lâcher sous cou. Ma langue glisse le long de sa carotide, et je lui murmure d’une voix brulante qui est pourtant à des kilomètres de l’intonation que je voudrai :

- Arrête-moi… Please… arrête moi…

J’arrive à ne pas le mordre par un immense effort de volonté, mais rien n’est plus dur…

Il a reculé. Il m'agace. Il recule et puis il se fait du mal. Et après il revient à la charge. C'est un peu exasperant, et surtout ça fait cicatrisé la morsure et après il sectionne ma peau à nouveau. Je ne suis pas un Dieu, à ce rythme là je vais garder une cicatrice. Et même si je serais ravi qu'il me marque, ça risque de ne pas plaire à certaines personnes proches de moi... M'enfin bon, après tout je les emmerde. Il me donne des frissons. Il me rend complètement amorphe, dépendant de son bon vouloir. Je n'ai jamais ressenti ça, je sais que je radote, mais vraiment il est en train de me perdre. Je me perds dans les limbes du péché. Je ne veux pas être damné. Mais je pense que je le serais quand même. Je suis trop cruel et j'ai trop joué pour ne pas l'être. Alors tant pis. Je prierai pour le salut, et j'espèrerai secrètement de ne pas l'obtenir.

- Arrête-moi… Please… arrête moi…

T’arrêter ? Comment le pourrai-je ? Qui le pourrai ? Il ne comprend rien. Il ne peux pas savoir l'effet qu'il produit sur mes sens. C'est un des moments où être aveugle est une bénédiction, parce que je ne suis pas distrait par la vision d'une chose quelconque qui me détournerai de la douceur des sensations que j'éprouve. Son souffle brûlant, son odeur sauvage et enivrante. Je passe doucement mes bras autour de sa nuque, balayant au passage le sang qui tâchait les draps. Ma blessure à cicatrisé. Le sang circule doucement, très lentement même, sous ma peau. Je me sens bien ici. C'est comme un rêve. Être seuls dans l'un des États les plus désertiques de notre pays, dans l'un bras d'un garçon qu'on aime, sans que rien ni personne ne soit au courant. Comme si le monde civilisé n'existait pas, comme s'il n'avait jamais existé. Il m'a envouté. Je l'embrasse doucement, détendant lentement ses muscles crispés sous mes paumes. Je n'ai pas grand espoir de le calmer pour de bon, mais simplement de le mettre à l'aise. Je ne risque rien, à moins qu'il ne me brise la nuque. Où qu'il me violente un peu, mais j'ai l'habitude. Je ne connais rien d'autre. Je n'espère pas avoir autre chose que ça avec lui d'ailleurs. La douceur, pour moi ça n'a rien à voir avec le sexe. C'est radicalement opposé. C'est impossible, une utopie. Je lui murmure doucement à l'oreille en gaélique, sans doute ne comprend-t-il pas, mais je m'en fiche. C'est simplement comme une incantation, qui calme et endort la colère.

Habaskted... Zet bezañ en e frankiz, avat zet er evezhiek... Amzer...(Calme toi. Tu es libre et sauvage, je le sais, mais tu dois être prudent. Tu as besoin de temps.)

Je sais qu'il ne comprend pas. Ce serais incroyable. Ce serais trop parfait. Un garçon comme ça ça n'existe pas. En tout cas, pas pour moi. Quelqu'un comme ça ça ne veut pas de moi, pas même pour une partie de jambes en l'air. Non.

J'ai enfin réussis à le lâcher. Et je sens l'odeur de son sang qui à envahit la chambre, je sens son pouls qui bat à quelque centimètres seulement de ma bouche, sa gorge libre qui me rend ivre de désir. Je vais le tuer, je dois faire quelque chose, je ne peux me retenir de l'attaquer, de boire sa vie, de sentir la douceur de sa peau entre mes dents, l'odeur entêtante de son corps. Je vais finir par me tirer une balle. Vraiment.

Je sens ses lèvres contre les miennes plutôt que je les vois. Leur parfum enivrant, leur douceur presque sauvage. Oui, je crois que je tombe amoureux d'un mec, et surtout que le loup en moi à envi de plus que de le mordre. Toute la colère en moi, toute cette force et cette sauvagerie que je tente tant bien que mal de retenir. Jamais, je n'ai été aussi attiré par quelqu'un. Personne ne m'a fait cet effet dans le passé, aucunes de mes exs, pas même Johanson. Je ne pensais pas que mon corps pouvait réagir aussi vite à du sang. Même ce jeune garçon, le rouquin que j'ai tué. Alors âgé de 6 ans, une odeur avec capté mon attention et ne m'avait pas lâchée... Jusqu'à ce que je le tue... Ca fera onze ans jours pour jours le week end prochain....

Habaskted... Zet bezañ en e frankiz, avat zet er evezhiek... Amzer...(Calme toi. Tu es libre et sauvage, je le sais, mais tu dois être prudent. Tu as besoin de temps.)

Lol. Je te comprends pas Tarek. J'ai beau être en STG, je suis plus nul que possible en langue. Ca fait mal, connaissant le magnifique coefficient que j'aurai au bac. Enfin, pour le moment, je n'avais pas trop la tête au bac, mais plutôt, je tentais tant bien que mal de retenir des pulsions destructrices un petit peu trop dangereuse. Je gémis de douleur, plantant mes prunelles dans celles aveugle du rouquin. Mais c'est pas vrai ! Je veux mourir !!! Je gémis de plus bel, tel un loup en cage. J'ai besoin de son sang, mais je ne peux pas. Je vais le tuer putain !!

Je sens à quel point il a du mal à se contrôler. Je sens son envie de se repaître de mon sang. Et c'est enivrant. La sensation de ses dents enfoncées dans ma chair donne presque mal à la tête. Je passe mes mains dans son dos, la tête dans les nuages, des images plein l'esprit. J'ignore d'où elles sortent, mais elles sont agréables. Il y a des chevaux, des mustangs à perte de vue. Il y a une montagne, couverte de fleurs et enrichie d'une splendide cascade. C'est mon domaine. C'est mes chevaux. Sauvages, pour les autres. Pour moi, mes amis. Il y a une famille d'ours qui semble rire. Le nid d'un aigle royal. Il y a une femelle puma qui donne l'impression de faire signe avec sa tête, un signe de salut. Et puis il y a tous les animaux des bois : loups, renard, écureuils, biches et cerfs... Montana. Avec Matt. C'est juste mon imagination. C'est juste un excès d'euphorie. Je souffle distraitement sur la mèche bouclée qui me chatouille le nez, un sourire calme sur les lèvres. Oui, ce garçon me fait un drôle d'effet...
Je le pousse hors du lit après un bon moment de rêverie totale, toujours dans les nuages. Je ne fait même pas attention au sang qui coule à flot de ma blessure au cou. Pourtant j'ai la tête qui tourne, j'ai la nausée à cause de l'odeur et de la texture si caractéristique du sang. Mais je n'y pense pas. Je me retourne vers Matt, et croise les bras. Je fixe sur lui ces yeux qui déstabilisent par leur vide incroyable, par leur manque d'expression. Le regard d'un cadavre. Vide mais tellement prompt à créer un mal aise à mon interlocuteur. Je le "regarde", donc, et soupir avec exaspération.

Matt Smith. Arrêtes de te faire du mouron. Oublie ce qui n'est pas toi ou moi, ou bien cet endroit. Oublie le passé et le futur. Tu ne risque pas de me vider de mon sang. Je suis un Sylvain, je suis prince de la nation de la terre. "Diwel", ils m’appellent. L' "Invisible". Je suis un guérisseur, un régénérateur précisément. Alors tu arrêtes tout de suite de te dire que t'es dangereux pour moi. Pigé ?

Je n'ai pas élevé la voix. Juste laissé ressortir mon autorité, et l'aura de ma puissance. Je ne veux pas l'effrayer, je veux qu'il comprenne qu'il me soûle à me prendre pour une poupée de porcelaine. C'est tout. Je reste donc planté près de la porte, vexé, et je ne ferais pas un seul centimètre vers lui. Je ne veux pas être son chien. Je voudrai qu'il me respecte pour ce que je suis. Que je suis autre chose que "le meilleur coup de Milwaukee", comme disent les autres. Non. Je veux qu'il me respecte. Pas de l'amour, mais non ! Enfin... Les mecs sont fatigants de toute manière. Et même ceux qui sont géniaux, on trouve à leur reprocher quelque chose ! Oui, oui, je vous jure. Quel guêpier...

J'ai fini pars le mordre, et l'odeur entêtante de son sang a emplit la chambre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et moi, je me suis perdu depuis longtemps dans les bras du rouquin. J'ai touché les étoiles. En temps normal, il aurait dut être mort depuis tellement longtemps... Mais bizarrement, il n'est pas comme les autres. Il est un survivant, il n'est pas mort. J'aurai dut le vider de son sang depuis longtemps, mais mes crocs m'ont fait me déconnecter de la réalité. Je suis perdu bien loin du monde réel, bien loin du Montana. Je vois des choses qui n’existe pas, Mieux que la drogue, mieux que l'héro, mieux que la dope, coke, crack, vis, joints, shit, shoot, pète, marianne, cannabis, bayonne, buvard, acide, LSD, extasy.. Mieux que le nutella, beurre de cacahuètes, milk shake, mayonnaise. Mieux que les trilogies de George Lucas, l'intégrale des Bebettes show, la femme de Nino,mieux que le déhanché des Moupins, Marilyn, la Schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell, le grain de beauté de Cindy Crawford, mieux que la face caché de la baie d'Along, et celui d'Hendrix. Mieux que le premier pas d'Armstrong sur la Lune, le Space Mountain, la hotte du père Noël, la fortune de Bill Gates, la résurrection de Lazare, les transes du Dalaï-Lama, toutes les picouses de testostérone de Schwarzy, que le collagène dans les lèvres de Paméla Anderson,mieux que Wood-Stock et les rave partys les plus orgasmiques, mieux que la défonce de SAM de Rambo, Morrison&Mandela, Castaméren. Mieux que la liberté, mieux que la vie. Oui, mieux que la vie.

Matt Smith. Arrêtes de te faire du mouron. Oublie ce qui n'est pas toi ou moi, ou bien cet endroit. Oublie le passé et le futur. Tu ne risque pas de me vider de mon sang. Je suis un Sylvain, je suis prince de la nation de la terre. "Diwel", ils m’appellent. L' "Invisible". Je suis un guérisseur, un régénérateur précisément. Alors tu arrêtes tout de suite de te dire que t'es dangereux pour moi. Pigé ?

Perdu dans un monde proche à chacun, je ne l'ai pas vu partir. Je n'ai rien sentis, et ses paroles arrive tant bien que mal à me ramener sur Terre. Mais en même temps, vu ce qu'il me dit... Je reste coi de stupeur. Lui, Sylvain, lui si puissant. Mais cela explique tout. Je ne suis rien devant lui, il est mon roi, mon prince, mon dieu. Je ne suis rien face à lui, déjà que lorsqu'il était un Thompson, je ne lui arrivai pas à la cheville, mais que faire maintenant. Je ne suis même plus rien, je suis le néant. Et lui, il obnibulise mes pensées.

J'ai toujours su que Tarek n'était pas comme tout le monde. Qu'il était différent. Plus puissant, plus fort, plus... dangereux que les autres. Il est un des rares à s'assumer dans le lycée, en même temps, avec Mathieu comme chef de Saint Roddinghton, il faut un maximum de courage. Je sais que personne ne saura jamais qui je suis. Oui, même si Tarek ne me prend pas pour un simple plan cul, un simple sexe friend, personne ne saura qui nous sommes. Plus tard peut-être, plus tard oui sans doute. S'il me garde jusqu'à ce qu'un plus tard soit possible. Car je sais qui est Tarek. Je sais que rien n'y personne ne peut le tenir, il n'a jamais été fidèle de sa vie, il est bien trop plongé dans le sexe pour ça. Mais moi, j'aimerai le sortir de ça. L'aidé à remonter la pente. Ma soeur et moi sommes deux cas sociaux, deux cas de la nature. Nous voulons tous deux sortir la personne qui... occupe notre esprit de son adiction. Et le pire de tout, est que les deux personnes sont elles aussi frères... Franchement, nous sommes pitoyable.

Je me redresse, et regarde fixement Tarek. Qu'il face ce qu'il veule, je m'en fous. S'il veut que je le tue, tant mieux pour lui. Mais qu'il ne se plaigne pas lorsque l'on se retrouvera aux Enfers. Je ne suis pas homme à coucher avec n'importe qui, encore moins le premier soir. Et même si je n'ai jamais été aussi attiré par quelqu'un, je ne veux pas le tuer. Il y a des risques, je ne contrôle plus grand chose en cas de... fin bref, vous m'avez comprit. Alors, qu'il se calme.

J’essuie le sang qui coule sur mon menton, sur ma gorge. J'ai trop bus... Pas de l'alcool, mais le sang des loups est comme une drogue. Il ne faut pas tomber amoureux d'humain, car parfois... Ils sont accro, ou d'ancien toxico. Et dans ses cas là, ils peuvent confondre notre sang avec... leur doses. Et, nous vider de notre sang. C'est toujours ça le gros problème. Ca explique que dans mes relations, je suis plus investit que n'importe qui....

-Ok, fait comme tu veux. Si je te tue, tant pis pour toi. Bonne nuit.

Ma phrase a cinglé, glaciale, semblable au blizzard qui parfois attrape Milwaukee est son sein et ne le quitte jamais. Oui... Mais j'en ai marre. Je me tourne de l'autre côté, couché sur le flanc. Il fait ce qu'il veut, mais de toute façon, ici... il n'y a qu'un seul lit.

J'attends sa réponse un bon petit moment, dégoûté par son attitude stupide. Mais je dois dire que je m'attendais à autre chose que ce qu'il me sort, d'un ton glacial, comme si il avait avalé le blizzard des montagnes du coin.

-Ok, fait comme tu veux. Si je te tue, tant pis pour toi. Bonne nuit.

Frappé par ses paroles, je l'entends se retourner dans le lit. Il a l'air bien décidé à m'ignorer. Vexé et fou de rage, je claque la porte de la chambre et dévale les escaliers. En bas, Télys redresse la tête, surpris sans doute de me voir redescendre. Je jette deux bûches dans la cheminée, blasé, et me sert un thé brûlant avant de me blottir dans le canapé. Il fait bon dans le cottage, très bon même. Cet endroit est un véritable havre de paix, chaud, doux et inébranlable... Je m'y sens en sécurité. Je reste une bonne demi heure à taper la discute à mon familier, à me plaindre des mecs -ce à quoi le pauvre puma me dit que je n'ai qu'à pas couché comme ça- et à compter les minutes qui passent. C'est déprimant. M'enfin... Puis je me lève et enclenche la radio, qui passe un CD surchargé de chanson déprimante que j'ai gravées dessus. C'est une compilation sublime, d'ailleurs.
Le vent, dehors, me déprime au possible en plus. Il doit neiger. Normal, nous sommes en plein mois de décembre. Demain, il y aura sûrement un bon mètre de neige sur les hauteurs. Au moins quelque chose de positif. J'adore la neige. Et puis il va y avoir Noël ! Les guirlandes, les sapins multicolores et les rires et les cris de joie des enfants. C'est une ambiance que je considère comme sacrée, et puis les lumières me manquent. Un jour je les reverrai, j'espère. Et puis c'est tant de souvenir qui réchauffent le coeur. Finalement, je pose le livre que j'avais pris au hasard dans mes étagères -Agnès Grey, d'Anne Brontë- et reprend la direction de ma chambre. Je chipe un T-shirt qui appartenait à mon père dans la salle de bain, et qui sert de pyjama -un T-shirt avec l'inscription en lettres d'argent "Champion de rodéo, 1992" dont il est fier comme un paon d'ailleurs- et me glisse dans ma chère et tendre chambre. J'espère qu'il dort... Sinon tant pis. Je me faufile sous les couvertures et enlace mon oreiller, non sans remettre du bois dans le feu. Là. Et maintenant dodo. Et puis la paix aussi. Qui est le but premier de ma maison. Na !