Nous sommes aujourd'hui le 9 novembre 2012, il est 15h24, et moi je suis bah... Entre deux flics. Oui. Oui, oui oui oui. Moi. Et oui, figurez vous que j'ai refait une crise, et faillit tuer ma pauvre cousine de quatre ans qu'on m'avait prié d'aller chercher à la crèche. Oups, en effet. Donc, me voyant en train d'étrangler une enfant, les keufs se sont dépêchés de me menotter, de soigner la pauvre petite, et de m'embarquer pour la énième fois au poste. Non, je ne suis pas sain d'esprit, je suis actuellement en train de mordre sauvagement le bras droit du type à ma gauche en poussant des espèces de cris hystériques. Le pauvre homme ricane comme un diable, ça fait longtemps qu'ils portent des protections ici. Ils ne veulent plus se faire mordre, ils doivent avoir peur que j'ai la rage.
Les deux policiers me poussent sans ménagement dans leur bureau, en passant par la salle d'attente, comme pour m’exhiber. Merci les gars, c'est sympa. J'ai vraiment envie que les petits délinquants de St Roddington -parce qu'il y a toujours au moins un dans cette put*** de salle- me voient passer, menotté dans le dos, bâillonné, me débattant comme un possédé. Oui, il faut me traîner dans le bureau du commissaire.
Au final, ils ont réussi à m'y mettre, dans le bureau du commissaire. Et maintenant, ils me re exhibent dans la salle d'attente pour m'emmener dans une cellule de garde à vue. Fait chier... Rooh, ils sont pas sympas. Mais ils ont raison, car à peine poussé dans la cellule je me jette sur les barreaux, fou de rage et d'envie de meurtre. Et même si j'ai une voix de fille, elle porte... J'espère qu'ils ne mettront personne avec moi, parce que le pauvre risque d'être terrifié rien qu'à l'idée de retourner en garde à vue, de peur que j'y soit. Remarque, les flics, ça les arrangerai plutôt.

Laissez moi sortir, bande d'abrutis !!! Je vous tuerai !! Je vous tuerai tous!!!!! ... S'IL VOUS PLAIT !!! JE... JE SUPPORTE PAS D'ÊTRE ENFERME !! Je vous en prie !! JE VOUS EN SUPPLIE !!! Au moins me laissez pas tout seul. Pas tout seul...

Sur ce, désespéré et priant pour ne pas rester seul, au moins avoir un gardien, je me cale dans un coin sombre et m'occupe à sangloter. Je veux pas rester seul... J'ai peur !! Pitié, au secours !!!!

Pfu... Je m'ennuie tellement aujourd'hui. Je n'ai le goût à rien, si ce n'est à fumer. Ma future soirée est dans cinq heures, et je n'ai toujours rien de prévu pour y aller. Oui, je prendrai la Mercedes noir, la SLK 200, cabriolet, mais j'avais une motivation plus ou moins égale à zéro. Comme je m'ennuie ! Très bien, je sais ce que je vais faire. Après avoir ouvert la dalle de parquet branlante qui me sert de cachette à clope et autre herbe, je fis la grimace. Plus rien de fort à fumer ! Je n'y crois pas, impossible, je me suis fais voler ou quoi ? Mais au final je me souviens qu'à la dernière soirée chez moi, j'avais payé les pétards et fait tourner. Très bien, plus qu'à aller acheter. Un petit coup de fil à mon dealer plus tard, et j'étais dans la salle d'attente du commissariat pour possession illégale de cannabis. Génial. J’attendais pour passer dans le bureau du commissaire et surtout en garde à vue lorsqu'un roux enragé apparu. Tarek Thompson, pire ennemis de mon quaterback, fils de Fondateur et donc plein aux as. Il ruait, mordait, jurait comme un charretier. Est-il fou ? Quand même, non. Dix minutes plus tard, j'étais jeté sans ménagement dans une cellule. Je jurais violemment en frottant mon arrière train. J'ai mal là. Je me relève brusquement. Je vais faire mon bad boy, je ne vais pas me laisser avoir par ces connards de flics.

-Vous aurez des nouvelles de mes parents bande de gays !

Je poussai un profond soupir et m'assis par terre. C'était dangereux cette nuit. Demain soir, la lune sera pleine. Et mes gênes lupins commençaient déjà à me titiller. Demain, je n'irai pas en cour, et après demain non plus. Je sentais mes crocs légèrement plus longs que la moyenne, et ça, c'était mauvais signe. J'étais un canin et je domptais des félins, cherchez l'erreur. J'entendais distinctement chaque bruits autour de moi. Mes prunelles gonflées de cernes se tournèrent vers mon compagnon de cellule. Je ne l'avais pas vu lui, et pourtant, il en faisait du bruit. Thompson... aveugle, roux et... gay.

-Tu fous quoi là toi ?

Je le fixai bizarrement, heureusement qu'il ne pouvait voir mon visage car il aurait su à quel point j'étais fatigué. Je détestai l'approche de la pleine lune. Personne ne pouvait savoir à quel point.

Les gardiens reviennent, et je me tapis du mieux que je peux dans l'ombre. Pas envi d'être vu comme ça, dans une cellule de garde à vue. Tout le monde me prend pour un bisounours, je veux pas que ça change. Bon, c'est probablement que les keufs qui reviennent, et sinon ils ramènent quelqu'un qui m'a vu passer dans la salle d'attente, donc forcément c'est déjà un peu loupé mais... Même. Au moins la folie m'a déserté, effaçant la lueur de colère sourde qui brile dans mes yeux dans ces moments là.


-Vous aurez des nouvelles de mes parents bande de gays !

Heeyyyy !! Mais doucement ça fait mal crie pas comme ça ! Ffuuu... C'est toujours la même chose avec ces petits délinquants consommateurs de drogue, c'est que quand ils ont un vrai danger public à côté d'eux, ils se la pète et jouent les gros bras d'une manière, hum... Douteuse. "Papa maman vont vous faire taire ! Na !" Mmouais.

-Tu fous quoi là toi ?

Qué ? Euh... Il me connaît d'où çui là ? Surpris, je penche la tête de côté et hausse les sourcils, la bouche à moitié ouverte par la surprise. Je dois ressembler à un poisson lune, avec toutes mes taches de rousseur, ça craint. Aussitôt que j'ai pensé ça, je referme ma bouche et essuie mes larmes d'un revers de manche. Je dois avoir les yeux très rouge, et je tremble. Rien d’impressionnant... Mais je ne vais pas m'en plaindre.

Tu... Tu me connais ? M-mais... Tu es à St Roddington ? J-je me souviens pas t-t'avoir déjà remarqué...

Ma voix de fille me fait pitié des fois. Imaginez : une gamine de dix piges chiale et a déjà une tendance naturelle au bégaiements. Vous arrivez à imaginer ? Et ben voilà. Y a qu'un mot en anglais pour définir ça : cute. Argh. Chibi !! Comme dirait si bien les jumelles. Il n'empêche que je me recroqueville quand même, pas envie de me faire tabasser, à sa voix c'est pas un gentil... Pas pour moi du moins !

Tarek essuie ses larmes et je frissonne. Il est... magnifique, ainsi, tout innocent dans la lumière de la lune. La LUNE ?! Je fais un bon de trois mètres et m'éloigne rapidement de la source de lumière. Non ! NON !!!

Tu... Tu me connais ? M-mais... Tu es à St Roddington ? J-je me souviens pas t-t'avoir déjà remarqué...

Je n'écoute même pas ce qu'il dit, trop occupé à surveiller mes tremblements incontrôlables. Je ne dois pas devenir loup ! La lune n'est pas pleine, mais elle est tellement proche du stade fatidique. Pitié ! Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je devenu un loup ? Je respire profondément, de plus en plus lentement. Mes frissons se calment petit à petit, mais je dois avouer que je suis long. Mes prunelles ont enfin perdu leur teinte d'or lorsque je réponds d'une voix mal assurée (j'ai peur de lui sauter dessus et de le mordre à vrai dire)

-Bah oui j'suis à St Roddingthon couillon. Tu crois quoi ? Je suis pas un débile pauvre de Milkaukee moi ! Matt.

Ma voix n'est finalement pas si assurée que ça. Il va croire des choses ce crétin ! Alors que j'essaye juste d'éviter de le bouffer. C'est un très mauvaise idée, et je n'aime pas le sang. Alors raison de plus pour ne pas attaquer. Calme.....

Je ne le sens pas très à l'aise... C'est étrange. Je ne mord pas pourtant. Intrigué, je sort un peu de l'ombre, mais le noir me rappelle à la réalité. Je ne risque pas de mieux le voir...

-Bah oui j'suis à St Roddingthon couillon. Tu crois quoi ? Je suis pas un débile pauvre de Milkaukee moi ! Matt.

HEIN ??! M-Matt ?! Ouh là... J'aime pas ce prénom... Et s'il est riche, ça veut dire qu'il est pas vraiment sympa... Footballeur. Gloups un peu. Si jamais je m'en prends à lui, c'est sûr c'est la taule pour minimum deux mois. Et ça non merci. Mais il à vraiment pas l'air bien... Je me demande s'il est malade... Boh, après tout peu importe !
Vous me croyez si je vous dit qu'il fait un froid de canard dans cette cellule ? Et bien voilà, il fait froid, il fait nuit, ça fait plusieurs heures que je suis là, et des flocons de neige tourbillonnent dans la pièce, rentrants par la fenêtre à barreaux. On gèle... Je grelotte, je frissonne, claque des dents et mes mains ne répondent que difficilement. Je suis sûr que je souffle de la fumée.

Fffuu... On m-meurt d-de fffroid... C'est p-pas humain d-de nous l-laisser là, on va-va crever...

Oui, je bégaie toujours. Mais là c'est parce que j'ai trop froid. Il est évident que mes lèvres sont bleues, au vu de la douleur qu'elle me font subir. Fait chier... On est coincés ici pour 48h putain... J'ai froid !

Fffuu... On m-meurt d-de fffroid... C'est p-pas humain d-de nous l-laisser là, on va-va crever...

Je ne sais aucunement le froid, en même temps, vu ma chaleur corporel. Et je vais faire le gentil garçon. Mon cher Thompson, tu gèle.... Je m'approche de lui, aucun sourire sur mon visage. Je n'ai jamais tenter quelque chose de pareil, surtout maintenant, alors que la lune est tellement proche de son apothéose. Je souffle profondément intérieurement et passe mes bras brulants autour de lui. Et que personne ne rit ! J'ai pas envie que mon compagnon de cellule ne meurt de froid. C'est quoi ses flics de Milkauwee qui nous laissent crever la bouche ouverte.

-Je te préviens si ça sort d'ici, je te tue !

Ma voix est glaciale, dangereuse. Il va se poser beaucoup de question, se demander pourquoi je suis si chaud. Ce n'est pas lui qui me fait de l'effet ! Non ! C'est ma chaleur. Merci la lycanthropie ! Et je le sers contre moi. Qu'il ne se face pas des idées non plus !

Je claque des dents pendant dix bonnes minutes, et puis mon compagnon de cellule se rapproche de moi et ses bras m'entoure maladroitement. Tiens ?! Ben dis donc, il est brûlant ! Il est malade ? Oui, c'est sûr, déjà tout à l'heure il avait pas l'air bien mais là, il doit avoir de la fièvre...

-Je te préviens si ça sort d'ici, je te tue !

Sa voix glaciale me fait frissonner. Ouh là, mais oh, du calme ! Je vois à qui je pourrais raconter ça, en disant "Matt" tout le monde pensera à Alaric et j'ai pas envie qu'il me dissèque moi... Mais attends voir... Pourquoi est-ce qu'il stresse autant ? Bizarre... On dirait qu'il cache quelque chose... Quelque chose qu'il n'aurait pas intérêt à laisser échapper...

Merci... Vraiment.chuchotai-je.

C'est dingue, il me réchauffe vraiment. On dirait un radiateur... On est trop bien... Et finalement, je me blotti entre ses bras et pique du nez. Finalement, je veux bien rester dans la cellule de garde à vue...

Merci... Vraiment.chuchota-t-il.

Je le regardai sans vraiment le voir. Le rouge me monta au joue. Je n'avais jamais tenu comme ça un mec contre moi... Et je ne parvenais pas à m'oublier... Non ! Je ne voulais pas de ça ! Je le sentis s'endormir contre mon torse, et résiste tant bien que mal. Il ne faut pas que je dorme, et surtout il faut qu'avant demain je sois sortis d'ici. Car je vais le tuer autrement. Je crois qu'ensuite je me ferai tuer à mon tour. Tarek Thompson n'ai pas quelqu'un d'inconnu. Il est un Fils de Fondateur. Et pas n'importe lequel. Et puis Mathieu me tuerai si j’assassinai son jouet fétiche. Je veux pas mourir moi !

Trois heures ont passés. J'ai réussi à ne pas m'endormir, mais je sens que je somnole. Rien de bien nouveau, je tiens toujours Tarek blottit contre moi, je me sens légèrement mal mais tant pis. Pourtant quelque chose me fait brusquement changer. Je sursaute violemment et m'éloigne aussi vite que possible ce peut du jeune homme. Sans doute cela le réveille, mais tant pis ! Je sens mon corps qui change, mes crocs qui poussent. Je résiste de toutes mes forces contre ma forme lupine, mes points se serrent si fort que l'odeur métallique du sang emplit la cellule. Pitié non ! Pas ça !

-Éloigne toi ! Immédiatement !que j'ai juste le temps de gémir.

et paf, me voilà doter de crocs magnifiques, de poils et d'une taille de plus de trois mètres. Mon odeur est caractéristique, je suis un sang meute, Alpha de la mienne. Mon dieu, que je ne l'attaque pas !

On est bien... J'ai l'impression d'être un gosse, comme quand je dormais avec Mehdi et qu'on jouait à chat jusqu'à nous écrouler l'un sur l'autre dans un arbre quelconque, comme des bienheureux. Ce que nous étions à l'époque d'ailleurs.
Je suis donc tranquillement en train de rêver de mon frère, de papillons et de fleurs quand mon oreiller chauffant se tire et que je m'écrase la tronche sur la dalle glaciale. Outch ! J'ouvre la bouche pour gueuler quand de drôles de craquements... Et...

-Éloigne toi ! Immédiatement !

What ?! Mais qu'est-ce que... Hm ? Cette odeur c'est... Du sang ? Et pourquoi il crie comme ça lui, il a vu la vierge ? Ça craint. Et... Mais bon dieu mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Ça sens... le... chien ? Bordel mais c'est quoi ce délire ??! J'ai peur là... Vraiment, je suis enfermé avec je sais pas quoi qui sens le chien et qui respire plus de trois mètres au dessus de moi. Tétanisé, je rampe jusqu'au fond de la cellule, mes yeux impuissants écarquillés de terreur, un bras replié devant moi instinctivement.

M-Matt ? Qu-qu'est-ce... qu'il y a ? Matt ??

Ma voix est éraillée par la peur, et je tente de réfléchir avec raison. C'est terrible, vraiment, je ne comprends pas. Qu'est-ce qui s'est passé ? Serait il possible que... Non. Non, ça ne se peut pas. Ou alors ça se peut, et dans ce cas là... Je suis vraiment, vraiment, en danger.

M-Matt ? Qu-qu'est-ce... qu'il y a ? Matt ??

Je sens sa peur sur ma langue. Je peux voir qu'il est effrayé, et mon côté loup rend cela jubilatoire. Mais ce n'est pas la pleine lune. C'est quoi ce bordel ! Je ne VEUX pas me faire contrôler à une autre période. Il est hors de question que cela arrive ! LE LOUP NE ME CONTRÔLE PAS ! Je souffle, longtemps, souvent. Ce qui fait... peur. Et oui, je respire fort sous cette forme. Je pousse un petit gémissement totalement animal en direction de Tarek, je m’excuse. Il n'ai pas tomber dans les pommes, la réaction logique de tout être humain face à moi. Je penche la tête sur le côté, et ma langue pend entre mes dents. Pitoyable, un vrai caniche apprivoisé. Je me fais pitié à moi même.

-Wafff

Non mais vraiment ! Je suis vraiment aussi con que j'en ai l'air. Un sale cabot, inutile. Non mais franchement ! Et en plus je n'arrivai pas à redevenir humain ! Pas du tout ! Je respirai de plus en plus doucement, tentant de retrouver forme humaine. Je m'en fous des poils, mais c'est juste que j'aimerai pouvoir parler et surtout regarder le jeune roux d'un peu plus bas. Oui, je sais, j'ai des envies de merde. Mais manquer trancher la gorge toute les cinq secondes à son interlocuteur est particulièrement pénible. J'en avais déjà marre ! Expire.... Inspire. Tout va bien se passer, tu vas retrouver une taille normal, un physique normal, et non pas celui d'une boule de poils version grande et dangereuse. Allez, motivation !

Punaise, c'est pas un chien, un chien ça fait pas autant de bruit, et puis c'est pas si grand ! Je suis dans une pièce fermée sans aucun moyen d'échappatoire avec.... UN CANIDÉ !!!!! AAaarrgghh !!! Noon !! Tout mais pas ça ! Et puis j'suis allergique aux chiens moi !!! Et puis, et puis...

-Wafff

QQUUOOOOUUUUWWAAAAA ?????!!!!! Mais il se fout de moi ou quoi ?! C'est ça, hein,il se fout de moi ? Hein ? Non mais c'est pas vrai, c'est pas possible... Choqué, et apeuré aussi, je tente de me calmer. Je l'entends d'ailleurs respirer dans le même but que moi.
Dix minutes plus tard, je suis tout à fait calme et je fini même par avoir une idée, une idée stupide, et qui risque de me coûter la vie si ma vélocité me fait défaut. Parce que je doute qu'il apprécie le geste, monsieur le gros toutou de l'équipe de foot. Mais je peux pas résister, même si j'ai peur des chiens, un gros loup, c'est vraiment trop... J'adore les animaux !! J'y peux rien !!! Je suis trop sensible aux bêtes, c'est affreux...
Je me rapproche à petits pas de l'animal, ou plutôt de la créature, et fourre mon visage dans son épaisse fourrure. Mmmhh, j'adore... Et rien que pour l'embêter, je plante un baiser sur sa truffe. Il va pas aimer... Mais moi je me marre !!!

Alors que j'essaye en vain de me calmer, je le sens qui bouge. Et ce crétin... s'avance vers moi et plante son visage dans ma fourrure avant d'embrasser ma truffe. Quoi ! S'il n'était pas aveugle, je crois qu'il aurait éclater de rire. Car mon visage prend une expression de stupeur absolue. Je n'y crois pas, je pourrai le tuer d'un simple coup de patte, le loup en a plus qu'envie mais bizarrement, il ne peut pas briser les barrières de mon esprit. Je suis focalisé sur le roux devant moi, et sur le coup de la stupeur je redeviens un homme, un vrai. Mais... totalement nu. Passer de trois mètres à un quatre vingt, il faut un léger temps d’adoption. Et là, je n'ai pas vraiment le temps d'obtenir. Je deviens écarlate lorsque je tombe par terre, suivit en moins de deux secondes par Tarek. Je me déteste ! Je suis nu, totalement nu, avec un mec -gay en plus- sur moi. Non mais c'est pas vrai ! Mes vêtements ont explosé, impossible de les récupérer. Sale dompteur va !

-Euh.... D'accord....

Tout ce que je peux dire. Et en plus, je deviens rouge comme une tomate. Non, plus rouge que ça. Mon dieu, je n'en peux déjà plus. Et voilà, en plus j'ai chaud. Je suis pire qu'une fille moi ! Je veux mourir ! Mourir plus vite que ça, s'il vous plait ! Pourquoi ? Pourquoi je ne suis pas comme tout le monde, quelqu'un de normal, qui ne passe pas sa vie à cacher des secrets plus gros les uns que les autres. Pourquoi je ne suis pas comme ça hein ?! JE VEUX MOURIR !

J'ai la légère impression qu'il ne s'attendait pas à ça. Moui, très légère. Je suis à moitié mort de rire quand le gigantesque canidé non identifié reprend forme humaine. Et du coup, je me vautre comme un sac à patates sur lui. Il me faut un important temps d'arrêt avant de capter quelque chose de... plutôt intéressant. Ses fringues ont été réduites à néant. Miam ! Oui ok, j'arrête, c'est pas bien, en plus je doute que les mecs l’intéressent. Le truc c'est que j'ai la tête dans son cou, et ça fait un effet... Prévisible, si vous voyez ce que je veux dire.

-Euh.... D'accord....

Gêné, puis horrifié par la réaction de mon corps, je bondis en arrière, le visage rouge pivoine sous mes taches de rousseur. Putaiiin, mais c'est pas vrai ! En plus en pantalon d'équitation je... AAAHH !!! Complètement confus, j'ouvre et ferme la bouche avant de lui tourner le dos brusquement. Merde merde merde merde !!!!

Hm hm... Euh... Bon, tu veux bien m'expliquer ce qui viens de se passer ? J'aimerais bien savoir avec quel genre bestiole on m'a enfermé, tu vois...

Changement de sujet... J'ai mal ! Et puis il faut que j'arrête de haleter comme ça !! Vraiment, je suis pas doué pour la discrétion... Situation de meeeerrrrrrde ! Help !!

Hm hm... Euh... Bon, tu veux bien m'expliquer ce qui viens de se passer ? J'aimerais bien savoir avec quel genre bestiole on m'a enfermé, tu vois...

Je le vois et je ne peux m’empêcher de rire. Alors que n'importe quel autre footballeurs auraient explosé de rire devant son... petit problème masculin, moi, au contraire, sa me... fait de l’effet... Je n'aurais jamais pensé dire cela un jour voyez vous.... No secret. Oui, comme dirait si bien Lucilla, no secret... Mais cette fois, ce sera réelle...

-Très bien... Je suis un loup garous et... j'ai quelque petit problème de fourrure on va dire.

Et voilà que j'arrive à faire de l'humour alors que je lance une bombe. Quoi que... Une bombe ferait moins de bruit. Je m’explique. Même si Tarek est un mage ce dont je doute absolument, les loups garous ont comment dire... Été presque tous tuer, et pas joliment. Leur massacre est écrit dans les livres d'histoire, comme la paix revenue sur Ludtyvia. Moi, je trouve plutôt que c'est les elfes ou les démons que l'on devrait tuer plutôt que mon peuple. Je dois être l'un des derniers représentants de ma race, il est vraiment très très rare d'arriver à croiser l'un de nous. Et aucun n'est aussi gentil que moi. Normalement lorsqu'un humain apprend cela, il ne vit pas assez longtemps pour se rendre contre des paroles du loup. Oui... Mais moi je ne suis pas comme tout le monde !

Je l'entend se marrer dans mon dos, et je sens le sang me monter au visage à toute vitesse, outré. Mais il se fiche de moi en plus ! Boudeur, je lui lance un regard noir comme je sais si bien les faire -ha,ha... si, en vrai, même si je vois rien je fais bien le regard méchant- par dessus mon épaule, une moue enfantine aux lèvres. C'est pas sympa !

-Très bien... Je suis un loup garou et... j'ai quelque petit problème de fourrure on va dire.

Ah ? Cool... Moi j'aime bien les grosses peluches. Bon, je préfère qu'elle rugissent au lieu d'hurler, mais bon c'est pas bien grave. Je m’assoie alors dans le but de parfaire mon attitude boudeuse, mais je fais tout de suite un bond de six mètres à cause de la neige. C'est pas juuuste !!
Je me retourne alors vers lui, rouge de gêne mais recommençant à crever de froid. Pitié...

Euh... Matt ? Dis, euh... Euh... Tu...tu veux bien me donner un coup demain s'il te plait ? Il est quatre heure du mat' et là vraiment je vais pas tenir le froid... Dis-je d'une voix penaude. Pitié, je veux pas mourir...

Euh... Matt ? Dis, euh... Euh... Tu...tu veux bien me donner un coup demain s'il te plait ? Il est quatre heure du mat' et là vraiment je vais pas tenir le froid...

Tarek est rouge comme une tomate. Et franchement... Ca me fait bien rire. D'ailleurs rire sous cape me soule et j'explose vraiment de rire. Et puis, ma gentillesse reprend le dessus sur le reste. J'ai pas envie qu'il meurt de froid le pauvre petit, et puis, je suis suffisamment chaud pour aider deux personnes. Sauf que... actuellement je suis nu comme un ver, et j'ai pas trop envie qu'il se frotte à moi non plus. Je suis pas un fan de naturisme on va dire... En moins de deux secondes, je me transporte sur Ludtyvia et récupère des fringues. Je suis de retour avant qu'il n'ai eu le temps de se rendre contre de mon départ.

-Allez, vient là petit mec.

Et je lui ouvre mes bras. Qu'il face ce qu'il veule, de toute façon, je m'en contre fou, moi au moins, j'ai chaud. Et lui il gèle. Un sweet à capuche, un jogging en bas, je suis vraiment en mode jem'enfoutisme absolu. Tant mieux, il n'est pas rare que je m'habille comme ça.

Le rire du footballeur résonne dans toute la pièce, empreint de moquerie. Oh, le voilà reparti... Et puis il arrête aussi brusquement qu'il a commencé. Un instant, je ne capte plus le léger son de sa respiration ; et puis de nouveau. J'ai sans doute rêvé.

-Allez, vient là petit mec.

Oh, vraiment ? Chouette !

Ravi, je me précipite dans ses bras, les bras autour de son cou. On est tellement bien ! Je me blotti complètement contre lui, après avoir enlevé ma veste qui me bloque dans mes mouvements -ce qui est vraiment désagréable. Je me pose beaucoup de questions en tout cas. Comment se fait il qu'il soit si gentil ? Pourquoi je ne me vexe pas quand il m'appelle "petit" ? Un autre, je l'aurai cassé en beauté. Mais venant de lui... Je ne sais pas, c'est étrange. Je crois qu'en fait, c'est parce qu'il me plaît. Oui, vraiment. Bizarre... Il est encore plus gentil qu'Aèl, et je ne savais pas qu'il y avait des garçons qui pouvaient se montrer aussi calmes. Sans parler du fait qu'il soit gay ou non, je ne vais pas non plus le draguer si je lui ne me fait pas clairement comprendre que ça ne le dérange pas. Et ça je doute qu'il le fasse. Bref, je passe un bras derrière son dos, sous son épaule, et l'autre autour de son buste. C'est presque comme un oreiller.
Mais tout de même ça me turlupine.

Matt... Pourquoi tu te comportes comme ça ? N'importe quel footballeur m'aurait déjà tabassé jusqu'à l'inconscience... Alors pourquoi ?

-Oh, vraiment ? Chouette !

Je souris, inconsiament. J'en suis navre, mon but n'est pas de draguer le gay en chef. Je dois me comporter normalement. Il se blottit contre moi, plus mignon que Possible est. Mon dieu ! Je n'arrive pas à me dire que je tiens Tarek Thomposon contre moi. Impossible, si j'avais pensé que cinq heures plus tard je ferais cela... Mon dieu je ne comprends pas que je suis capable de faire ça.

-Matt... Pourquoi tu te comportes comme ça ? N'importe quel footballeur m'aurait déjà tabassé jusqu'à l'inconscience... Alors pourquoi ?


Euh…. Pourquoi je suis gentil et pas comme tout le monde ? J’ai été élevé comme ça, mes parents ont beau avoir énormément d’argent ils ne m’ont pas fait vivre comme un enfant pourri. On m’a apprit la gentillesse, et puis je n’aime pas trop jouer des poings pour rien. Je suis calme pour un footballeur, presque trop calme. Ouais, j’ai droit depuis tout le temps à des fait pas ta tapette Matt, t’es un mec, tape sur les losers. Mais franchement, ça sert à quoi de leur taper dessus ? S’ils ont envi d’être différent laissez les vivre dans leur coin. Je leur répète tout le temps. Le jour où les losers disparaissent, les populaires n’ont plus raison d’être. Je suis populaire pars ce que je suis un mec, que je fume et que je suis un footballeur. Et puis ptete aussi car je suis trop con pour être plongé dans mes études et que j’ai une petite copine très belle et très populaire. Et puis c’est bon, faut arrêter trente seconde d’avoir dix ans. On a grandit un minimum normalement.

-Bah… L’union fait la force, et puis j’avais pas envie de te taper dessus alors qu’on est ensemble pour 48 heures. Et puis… Tu m’as rien fais, c’est mon quaterback qui te hait, je suis pas un petit caniche. Vous m’énervez les gens comme toi. Sous prétexte que nous sommes populaire et footballeurs, tous les mecs devraient vous tabassez. Je suis pas un clebs, enfin si mais bon, je ne vais pas suivre Mathieu comme un toutou. Les footballeurs ne sont pas tous des montagnes de muscle qui passent leur vie à mater les filles et à taper des gens. Même si une grande majorité est comme ça, tu ne les connais pas. Chacun et différent de l’autre. Enfin, il devrait pas nous foutre de la philo en term STG, c’est dangereux pour la santé de notre entourage.

Wahou, j’ai parlé longtemps moi. Mais j’en ai marre de cette classification. Les footballeurs ne sont pas tous des débiles. Comme Louis. Il est plutôt cool lui. Footballeur pour pouvoir payer quatre années à SRHG. Et pas pour autre chose. Pas pour baisser des filles toutes les cinq minutes. Bon ok, autrement, j’avoue, il est con. C’est pas un pote d’ailleurs. Mais même. Les footballeurs n’ont pas tous un QI de la taille plus ou moins approximative de leurs bites. Ils ne passent pas tous tout leurs temps libres à mesure le nombre de filles qu’ils ont mit dans leur lit. Enfin je vais arrêter, je tiens un mec dans mes bras, ce dernier blottit comme une meuf entre eux, alors je devrai plutôt me la fermer…

-Bah… L’union fait la force, et puis j’avais pas envie de te taper dessus alors qu’on est ensemble pour 48 heures. Et puis… Tu m’as rien fais, c’est mon quaterback qui te hait, je suis pas un petit caniche. Vous m’énervez les gens comme toi. Sous prétexte que nous sommes populaire et footballeurs, tous les mecs devraient vous tabassez. Je suis pas un clebs, enfin si mais bon, je ne vais pas suivre Mathieu comme un toutou. Les footballeurs ne sont pas tous des montagnes de muscle qui passent leur vie à mater les filles et à taper des gens. Même si une grande majorité est comme ça, tu ne les connais pas. Chacun et différent de l’autre. Enfin, il devrait pas nous foutre de la philo en term STG, c’est dangereux pour la santé de notre entourage.

Comment ?! Non mais je ne lui permet pas ! Je classifie peut être, mais que voulez vous, c'est comme ça que moi je ressens les membres de l'équipe. Je connais bien Mathieu, enfin du moins je connais par cœur ses poings. Je connaissais ceux d'Aèl aussi, et ceux des autres membres ne sont inconnus d'aucun loser. Du moins d'aucun loser masculin, parce qu'il y en a peu qui frappent les filles...
Je me recule, les deux mains sur son torse, les bras tendus. Une moue colérique déforme mes traits, les sourcils froncés, le nez plié vers la gauche. Je sais, je fais réellement huit ans comme ça, tout en restant joli garçon. Mais dans tout les cas, pas impressionnant.

-Hein ?! Non mais je ne te permet pas ! Je classifie peut être, oui, mais je n'ai jamais trop eu d'aperçu différent ! Ton quaterback finira par m'imprimer la marque de ses poings, ses sbires me traquent dans les couloirs !! Et mon ex petit ami -qui m'amait pourtant !- me tabassait pour s'amuser ! Et c'était aussi un footballeur ! Enfin, mon cousin germain est footballeur dans son lycée du Texas et il est pareil ! Comment veux tu que je pense autre chose dans ces conditions ??!

Vexé au possible, je me dégage violemment de ses bras et part me dissimuler dans un coin sombre de la cellule, où la neige tourbillonne avec force. Le sifflement du vent me rappelle l'Empty House. De toute façon, l'endroit me hante. Un bracelet serti d'un disque d'acier portant le symbole et le nom de l'établissement me serre le poignet, et me brûle -c'est psychologique- à chaque mouvement dans les moments comme celui ci. En temps normal je l'ignore, mais quand je commence à vraiment me sentir mal, je ne sens que lui, comme un poids de plusieurs kilos. Qui me rappelle à ce que je suis vraiment.
Je pose ma tête entre mes genoux un instant. Puis je pose le front sur les barreaux glacés de la minuscule fenêtre, masquant la lune à Matt. La neige me gèle le visage,mais ça m'empêche de penser. C'est tout ce que je demande. Il y a" My December" de Linkin Park qui me trotte dans la tête, c'est reposant. J'aime beaucoup l'hiver. La nature deviens calme, les gens s'enferment, et l'agitation usante du monde cesse le temps d'une saison. Et je peux enfin m'enfermer dans mon mutisme naturel sans excuse.
Cependant, le froid mord avec cruauté mon épiderme. Mais je ne cèderai pas. Je n'aime pas qu'on me fasse la morale, parce que j'estime avoir assez souffert pour prendre la liberté de classifier certaines choses, simplement pour éviter de souffrir encore plus. Il a de la chance de ne pas être psy, parce que je me sens d'humeur à déballer ma vie. Ce serait un grand honneur que je lui ferait, mais aussi un grand risque que je prendrai. Mais d'un autre côté, mes souvenirs pèsent si lourd ces derniers temps...

La tête de Tarek me donne envi d'éclater de rire. Vraiment. Il est trop mignon, je comprends pourquoi lorsqu'elles ne sont qu'entre elles les Cheerleaders le dorlotent. Il ressemble vraiment à un gamin de 8 ans, aussi mignon, aussi innocent. Mais dès que les footballeurs arrivent... là, c'est différent. Mais nous sommes tous différent non de dieu !

-Hein ?! Non mais je ne te permet pas ! Je classifie peut être, oui, mais je n'ai jamais trop eu d'aperçu différent ! Ton quaterback finira par m'imprimer la marque de ses poings, ses sbires me traquent dans les couloirs !! Et mon ex petit ami -qui m'amait pourtant !- me tabassait pour s'amuser ! Et c'était aussi un footballeur ! Enfin, mon cousin germain est footballeur dans son lycée du Texas et il est pareil ! Comment veux tu que je pense autre chose dans ces conditions ??!

Il se casse d'entre mes bras, pauvre petit chou. Moi, je m'en fous. Je vais rester assis par terre jusqu'à demain, je ne crains pas le froid du tout. Pourtant ses paroles me font réagir. Que... Que... Quoi !? Un petit ami footballeur ?! Il est pas sérieux, c'est impossible, Mathieu nous trie sur le volet, n'importe qui ne devient pas membre des Rocs. J'y crois pas... Quand au fait que mon quaterback le frapper, je n'arrive pas à comprendre comment il fait pour ne pas encore être mort. Très bien. Je m'assois et le regarde. Dans la claireté de la lune, il semble... tellement innocent. Je me redresse et m'approche de lui. D'un geste calme, doux, comme si je m'approchai d'un chien en colère qui montre les crocs, je passe un bras autour de lui.

Depuis toujours ce jeune garçon m'impressionne. Il assume tout ce qu'il est, il se fait frapper tout les jours mais revient à la charge. Il fait toujours tout ce qu'il veut, il est tellement... dans son monde à lui, rend ne l'attiend. Rien. Nous sommes les Rocs, mais je dirais plutôt que c'est lui. Parmi tous, il est le plus solide. Il me fait penser à Mathieu par certain point. Mais il vaut mieux que je garde mes pensées pour moi, autrement... Je me ferai dégommé et sans doute virer de l'équipe. Et ça, je ne le veux pas. Je suis plutôt doué, et puis, cela me permet de me défouler et énormément de sport me rend moins violent une fois la pleine lune arrivée.

-T'es sortit avec un footballeur ? T'es pas sérieux là Tarek ?

Oui, ok, le seul truc que j'ai retenu. Mais franchement, cela donne matière à réflexion.

Je suis perdu dans mes pensées, en train de ruminer, quand le bras de Matt s'enroule autour de mes épaules. Je fais un bond de trois mètres en poussant un cri pitoyable de gamine qui a vu une araignée. Je me sens rougir à toute vitesse et mord ma lèvre inférieure de honte avant de dissimuler mon visage dans mes mains. Merrrde....

-T'es sortit avec un footballeur ? T'es pas sérieux là Tarek ?

Hein ? C'est tout ce qu'il a retenu ? C'est une blague ?!
Bon, bref. Il doit pas être brillant brillant en matière faisant appel à la mémoire.... BREF !!
Fatigué, les yeux cernés de noir, je commence à lâcher prise. Je laisse ma tête se poser sur l'épaule brulante du loup, et soupire de lassitude. Je n'en peux plus moi ! Le froid, le chaud, le froid et le coup de flippe du siècle, puis de nouveau le chaud... C'est épuisant.
Je me frotte les yeux un instant, et tire ses bras pour me réchauffer un peu plus. C'est une vraie bouillotte ce gars !

Oui... Il était... Il... Je...

...n'y arrive pas. Je n'arrive pas à parler de lui, c'est trop vif. Je refoule difficilement mes larmes en pensant à lui, secoue la tête de droite à gauche en mordant mes lèvres, les paupières serrées en réflexe. Repousser les "images" du passé. Les perceptions du passé plutôt.

Il n'est plus là...

Il n'y en a pas quinze mille qui sont partis. Il n'y a qu'Aèl. Mais je n'entend pas "parti" comme Matt.
Je serre mon poignet serti du bracelet, pour essayer de penser à autre chose. Mais même les horreurs de l'Empty House n'arrivent pas à effacer mes remords. Pourquoi j'ai parlé de ça ??!

Je le sens partir entre mes bras. Je sens qu'il ne tiendra plus longtemps, que la fatigue prend par petit à petit de lui. Il peut dormir, je suis là, fidèle, comme une version géante d'un chien de garde. Sa tête se pose sur mon épaule, et je sens qu'il tire mes bras pour que je le réchauffe encore plus... Qu'est ce que je suis en train de faire ! Tarek est un MEC ! Je dois me ressaisir, me reprendre, mais... les interrogations de cet été sont toujours là, prêtent à revenir à la chasse au moindre instant de faiblesse de ma part. Je ne peux le permettre et pourtant... Qu'est ce qu'il m'arrive !

Oui... Il était... Il... Je...

Je le sens tendu, extrêmement tendu. Je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui, on dirait que ce n'est pas que son copain qui lui a été arraché mais... une partie de lui. Je n'aurais jamais pu penser ça... Non, c'est impossible. Il était pourquoi l'emploi du passé. Comme s'il ne l'avait simplement plaqué mais.... pire...

Il n'est plus là...

Ses paroles confirment mes pensées. Il est partit. Il ne l'a pas quitté, il est partit. Et puis, enfin, je réalise ses paroles. Je sais désormais qui est l'ex de Tarek Thompson, le plus grand loser de St Roddington, le pire ennemis de Mathieu Alaric. Oui, maintenant je sais. Je sais que je ne suis pas la seule personne à me voiler la face parmi les footballers et que même les pires d'entre eux sont parfois attiré par les homme. Aèl [NF], le meilleur ami d'Alaric, le mec le plus homophobe du lycée si on oublie le quaterback. J'ai du mal à croire qu'il sortait avec Thompson. Ok, il n'a jamais eu de copine fixe, mais on pensait tous que c'était... un peu comme pour les trois quarts des autres, il ne veut pas la faire en mode Mathieu, genre il a une copine mais il la trompe avec tout se qui bouge. Bref.

Je regardai le jeune homme, trop choqué pour arriver à dire quelque chose. Puis mes prunelles se posèrent sur le bracelet qui entourait son poignet. Je fronçais les sourcils, je reconnaissais ! Ma tante le portait toujours à son poignet, et ce depuis son enfermement à l'Empty House. Non ! Tarek n'était pas là !!! Je pris son poignet entre mes mains et inquiet lui demanda :

-Tarek ! C'est QUOI CA !

C'est vraiment incroyable, cette gentillesse presque palpable qui émane de garçon. Je n'ai pas connu ça depuis mon enfance béate et dorée, qui a volé en éclats sanglants il y a bien longtemps... Tellement longtemps que parfois je doute qu'elle ait réellement existé. Mais les souvenirs sont là, ébréchés, mais là quand même.
Matt semble choqué un instant, sans doute a-t-il compris de qui je parlais. Il n'y a besoin de beaucoup d'effort pour ça. Mais son attention se reporta sur autre chose. Quoi ? Je voudrais tellement le voir, savoir son visage, voir où son regard se pose. Mais ça... Il me faudra encore des années de patience.

-Tarek ! C'est QUOI CA !

Je sursaute presque imperceptiblement, trop exténué pour avoir une réaction violente. Ou non. Je comprends dans une sorte de flash de quoi il parle. Le bijoux cliquetant qui me stigmatise.
Je recule d'un bond, les lèvres retroussées sur mes canines, à moitié à quatre pattes, acculé au mur de la cellule.

D'où connais tu cet endroit ?! Qu'est-ce tu sais de cet établissement ??! Réponds !!

Et si il savait ? Non ! Personne n'est au courant !! C'est impossible, c'est le seul secret que j'ai gardé pour moi ! Il n'y a que deux ou trois personnes extérieures à ma famille qui sachent ! Ce n'est PAS possible !!! Je refuse d'être stigmatisé, marqué comme une bête sauvage qu'il faut maîtriser coûte que coûte. Je ne veux pas être plus différent encore aux yeux des gens, je le suis déjà bien assez !
Je siffle de colère entre mes dents serrées, furieux. J'aime pas les stigmates ! J'aime pas les gens qui connaissent l'Empty House, parce que quand ils comprennent que vous étiez là bas, ils vous regardent comme un monstre, terrifiés, refusant de se tenir dans la même pièce que vous. Pas de pitié, pas de compassion, aucune idée de la souffrance endurée là bas, et qui nous rend plus fous encore qu'à notre arrivée. C'est eux les monstres ! Pas nous !!

Ne me regardes pas, s'il te plait... Ne me juges pas...NE ME REGARDES PAS !

Là, j'ai peur. Oui, peur de se pauvre petit loser. Il est semblable à un fauve acculé, et je sais que rien n'est plus dangereux qu'un fauve acculé. Un animal qui montre les crocs. Je n'ai pas envie de mourir, je suis bien trop jeune pour ça. Oui, je ne veux pas qu'il me saute à la gorge et vu comme il est en se moment... Il semble près à faire ça.

D'où connais tu cet endroit ?! Qu'est-ce tu sais de cet établissement ??! Réponds !!

Outch. J'ai l’impression de me prendre des baffes en continu à cause de se mec. Et voilà que maintenant, il se met à me donner des ordres. Il va me prendre pour son chien si sa continue, et jamais personne personne ne me dominera. J'ai beau être peut-être un cabot, je suis un humain. Ok, un humain particulier, aux nombres de chromosomes trop élevés, à la chaleur corporelle aussi mais bon... voilà, c'est tout, autrement à la basse, je suis un humain. Ouaip, un vrai de chez vrai. J'peux avoir des gosses avec des humaines. Oui, j'pourrai être normal. Mais face à se gars, je perds out mes moyens. Je deviens pire qu'une loque et je déteste ça !

Ne me regardes pas, s'il te plait... Ne me juges pas...NE ME REGARDES PAS !

Comment il veux que je ne le regarde pas alors qu'il beugle comme un fou. Je croisse mes bras sur ma poitrine, les yeux plantés sur lui, prunelles aussi froides que deux glaçons et lui réponds sèchement :

-Comment tu veux que j'arrêtes de te regarder si tu n'arrêtes pas de brailler ? T’es plus u gosse Thompson ! Quand à la raison qui fait que je sais ce que représente ton bracelet, elle est propre à moi seul, et tu n'es pas en mesure de le savoir. Je vois pas à partit de quand on est devenue proche, ou même ami ok ? J'veux bien être sympa mais ça va trente secondes. J'suis pas un crétin non plus !

Et Sblam. Je sens que la répartie sera violente mais là, il m'a ennervé. J'en ai marre moi ! Depuis tout à l'heure je suis gentil tout plein, mais je ne suis pas un caniche bien dressé ! Je suis un loup, et fière de l'être !

Je sens la peur s'insinuer lentement sous sa peau, comme une anguille au corps humide et froid. Je le sens à sa respiration qui change légèrement, à tout un tas de détails que je perçois malgré le noir d'encre autour de moi.
Puis une colère contenue mais bien là, presque digne de la mienne ; la rage d'un être fier et libre. De quelqu'un comme moi, qui pourrait quitté son lit au beau milieu de la nuit, comme poussé par une force qui l'appelle. Je suppose que nous avons beaucoup de points communs, à la différence que je suis plutôt apparenté aux grands félins plutôt qu'aux calmes et réfléchis canidés qui peuplent les neiges du Canada et de l'Alaska. Je suis le lynx téméraire et curieux, en quête de nouvelles expériences. Et lui, il est loup épris du grand vent de ses contrées natales, prudent la plupart du temps, pareil à une bombe à réaction mal désamorcée. Libre, sauvage, fier et indomptable.
Je l'ai atteint dans sa fierté. Et il montre les crocs...

-Comment tu veux que j'arrêtes de te regarder si tu n'arrêtes pas de brailler ? T’es plus un gosse Thompson ! Quand à la raison qui fait que je sais ce que représente ton bracelet, elle est propre à moi seul, et tu n'es pas en mesure de le savoir. Je vois pas à partit de quand on est devenue proche, ou même ami ok ? J'veux bien être sympa mais ça va trente secondes. J'suis pas un crétin non plus !

Je relève un peu le nez vers lui, puis baisse la tête, secoué d'un rire de gorge lugubre, entrecoupé par mes inspirations saccadées. Je lève alors le visage et penche la tête sur le côté, un sourire fleurissant lentement sur mes lèvres. Je m'approche de lui et passe mes bras autour de son cou. Je dois vraiment faire peur là...

Un point pour toi.... Que veux tu ? Je suis... dément. C'est ce que les médecins disent... Alors... Pourquoi leur donner tort ?

Je le plaque contre le mur, contenant la violence qui voudrait pointer son nez. Je suis maître de moi même en général, il arrive maximum une fois tous les dix huit mois que je perde le contrôle. Mais là, ça n'a pas grand chose à voir avec la rage sourde, c'est plutôt du jeu. Une envie de jouer avec ce garçon incertain, et de jouer au trapped hunter.
Ce type manque d'assurance, et j'ai bien compris quoi. Autant l'aider à se forger des réponses...
Je pose mes lèvres contre les siennes, brûlantes. Je ne fais pas ça parce qu'il me plait... Ou peut être que si, mais ce n'est pas ce qui importe. Ce qui compte c'est sa bouche cuisante. Ce que je retiens, c'est la sensation vertigineuse d'avoir lancé quelque chose qui me fera changer, et qui peut être me tirera vers le haut et me poussera a exister.