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| Sujet: Jour n°2 Sam 16 Fév - 20:41 | |
| Jour n°2musique: - Spoiler:
Une douleur aigüe explosa dans mon dos. Hurlant de douleur, je me jetais sur le sol. Les yeux écarquillés dans le noir, ma respiration saccadée, je me sentais sur le point d’exploser. Un voile de sueur recouvrit la totalité de mon corps pendant que je luttais de toutes mes forces contre ce mal étrange. Je repliais un bras dans mon dos pour tâter l’endroit qui me déchirait de douleur. Qui se déchirait littéralement. Mes doigts revinrent devant mon visage. Poisseux. Me relevant avec peine, je m’approchais de la fenêtre. La lumière lunaire me montra des doigts recouverts d’un liquide sombre. Ne voulant pas y croire, et mes yeux s’habituant au noir, je me tournais vers le miroir. Des langues sombres se faufilaient entre mes omoplates et glissaient le long de mon dos. Deux points blancs lumineux tranchaient avec le fluide obscur. Ils flamboyaient dans les ténèbres. Une nouvelle vague de douleur m’envahit.
Le début de ma transformation.
Je me souviens avoir grimacé à mon réveil. C’est sûr qu’avoir des ailes c’est classe. Mais personne ne m’avait prévenue de la douleur que leur naissance allait provoquer.
La douleur irradiait à l’intérieur de mon corps. Je me sentais chauffée à blanc. Pendant 7 nuits il m’a été impossible de fermer les yeux. Etrangement, pendant la journée je ne ressentais aucune souffrance. Mais quand le soleil disparaissait, le cauchemar reprenait vie, et la mienne semblait s’éteindre. Le temps ne semblait plus exister, remplacé par la notion de mal. Je craignais chaque nuit un peu plus que celle qui la précédait. Mon dos se retrouvait tous les matins en lambeaux, déchiré de l’intérieur, imbibé de sang. De MON sang, liquide si précieux. La seule chose qui me rattache à ma famille dont j’ai tout oublié, jusqu’à leurs noms, leurs odeurs, leurs visages. La perte d’identité est l’une des choses qui m’effraie le plus. A la fin de la première nuit, mon Maître à poser quelques onguents pour atténuer la douleur. Cela n’eut aucun effet. ‘’ C’est bien ce que je craignais’’ a-t-il marmonné. Par la suite, il m’a conté une légende. Apparemment il est impossible de calmer cette douleur, par n’importe quel moyen. Car plus le mal ressentit est puissant, plus les ailes seront grandes et vigoureuses. Les miennes ont intérêts à être immenses. Elles ont finis de sortir, mais elles doivent à présent sécher, durcir, et donc grandir encore.
Je ne sais pas pourquoi je rêve souvent de ce moment de mon existence, alors que rien, aucune bribes de mon passé, de mon enfance, ne me revient.
Serais-ce un symbole d’évolution ?
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