Sylvain Keiràn Ikrà
PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan ► VOTRE AGE : 25 ►PORTRAIT : ► CIITATION : Never let them see you weak ► CREDIT : Me, tumblr ► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
| Sujet: La vie est imprévisible. C'est ce que ce jour m'a appris. Ven 26 Avr - 12:13 | |
| 11 février 2013 Il fait beau ce matin. Dans les branches ensoleillées, les oiseaux chantent leur joie. Dehors, la capitale est en effervescence. Les boulangers, les bouchers, les joailliers, les forgerons, les vendeurs de choses diverses, les lavandières, tout ce petit monde se croise en riant et les chants sylvains retentissent de partout, fredonnés par des centaines de voix différentes. Une jeune femme, une mésange posée sur la main, la fait siffler. Je m'habille rapidement, l'aurore illumine l'horizon, et par la fenêtre ouverte, l'été triomphe. J'irais bien danser avec les feuilles des peupliers. Je sors en riant, attrapant un gâteau en traversant les cuisines, comme toujours, et je file à travers les rues encombrées. On me salue de partout, et les chiens viennent mêler leur course à la mienne. Les femmes éclatent de rire à mon passage, et je disparaît rapidement dans les taillis. Mes parents détestent que je fasse ça, mais je m'en fiche. Lydia est rentrée chez elle, la guerre n'a plus lieu, je peux donc faire ce que je veux maintenant ! Un cerf vient attacher ses bonds aux miens, vif et joyeux, ravi lui aussi de voir les fleurs s'épanouir à la vitesse de la lumière dans tous les coins. Un lapin se joint à nous, et rapidement, je entouré des enfants des bois. Je m'arrête sur un rocher, conte le vent et la pluie, la neige des longs hivers du Nord, pour les éloigner jusqu'à l'année prochaine, et une biche tape du sabot sur le sol comme pour rappeler qu'ici, nous sommes à l'extrême Sud de Gi. J'éclate de rire, et déploie mes ailes transparentes avant de filer plus loin. Les feuilles se forment à notre passage, nous sommes les esprits de la forêt pour la bonne raison sue c'est nous qui faisons les fleurs et les feuilles, assistons les naissances difficiles d'animaux et protégeons les bois. Sans nous, il n'y aurait ni feuilles, ni bêtes. Ça n'a pas toujours été comme ça, mais Gaïa l'a fait en sorte que nous soyons indispensables, et non exterminables car il n'y aurait plus rien sans nous. Vous avec déjà vu Tinker Bell ? Bah voilà, nous on est ce genre de petites fées mais en plus grands. Beaucoup plus. Sauf moi bien sûr, mais on s'en fout, c'est pas le problème. Le soleil est haut dans le ciel quand je rentre, et les chants, au Palais, ont tout envahi. Claricia entonne une chanson terrienne qu'elle affectionne. Kaïla reprend le refrain, et Tiana, des oiseaux posés sur sa robe et des fleurs s'épanouissants dans ses cheveux, joint sa voix cristalline aux derniers vers. Mairéav et Méav, les jumelles, sont occupées à peindre les ailes de papillons bariolés. L'été est enfin à nos portes. Il arrive bien plus tôt que dans nos villages jumeaux du Nord, de l'Est et de l'Ouest, c'est pourquoi la capitale est ici. Il y a de nombreux mariages, et la vie reprend son cours en ce mois de février. La chaleur me revigore, c'est incroyable. Je me sens vif, heureux, et je ne cesse de tourbillonner autour des troncs des arbres gigantesques d'Exochikos. Mes ailes vibrent, brillantes, et je sens ma bouche réapprendre à sourire réellement. -Elis ! Descends s'il te plaît trésor et viens me voir ! Aïe, ma mère... Je marmonne mon accord, et me pose à la fenêtre de son "laboratoire". Elle à l'air toute retournée, et elle me demande de bien vouloir m'allonger. Je le sens pas du tout, mais j'obtempère tout de même, ne voulant pas risquer de perdre ma bonne humeur. Mais j'avais raison de pas le sentir. La sensation d'une aiguille s'enfonçant dans ma peau me fait frémir, pour un peu je la frapperai parce qu'elle sait parfaitement que je n'aime pas ça, que je ne veux pas me souvenir de tout ce qui est lié aux piqûres, mais je sombre déjà. Anesthésie. Salope, qu'est-ce qu'elle glande ?! est ma dernière pensée, et je m'endors profondément. Ma tête me fait mal. Et j'ai les paupières brûlantes aussi. Je sens le poids et la fraîcheur d'un linge mouillé sur mes yeux, et des questions innombrables se mettent à tourner dans ma tête. Je me souviens que ma mère voulait me voir, et qu'elle m'a anesthésié. Aussi, qu'elle était toute remuée et qu'il y avait pas mal de gens dans le labo, notamment Tiana. Ce qui est étrange, parce qu'elle n'assiste maman que pour des opérations de la plus haute difficulté. J'ai peur là. Des pas viennent s'arrêter à côté du lit moelleux dans lequel mon corps s'enfonce, et le linge sur mes yeux est retiré. Et c'est là que quelque chose qui cloche se révèle. Je perçoit une lumière violente à travers mes paupières closes. Or, c'est impossible. J'ouvre les yeux dans un sursaut, et des milliers de couleurs me parviennent, des formes se retranscrivent sur ma rétine et un visage souriant se matérialise devant moi. C'est une fille aux chevaux auburn, très longs, remplis de fleurs multicolores aux formes compliquées. Ses yeux bruns évoquent les noisettes d'octobre, et des taches de rousseur encadrent ses joues et son petit nez à peine retroussé. Elle est très jeune, onze ou douze ans à peu près, et très jolie. Tiana. Ma petite sœur. Une exclamation surprise plus tard, je me redresse et mon regard tombe sur ma mère. Elle n'a pas beaucoup changé, elle est juste un peu plus abîmée par la vie. Choqué, je penche la tête de côté en guise de question. -Haha, tu es surpris, c'est normal. J'ai trouvé le moyen de te rendre la vue, comme tu peux le constater. J'ai remplacé des yeux par des nouveaux. Ceux d'un aigle royal. Tu es maintenant doté de la vue la plus acérée du royaume, mon fils.J'ai encore un peu mal aux yeux, mais je bondis sur mes pieds et m'enfui. ma mère crie que c'est trop tôt, mais je ne veux rien entendre. Je cours, je cours à toute vitesse dans les bois. Je vois la lumière, je touche la lumière, et j'accélère encore et encore. Je vais mieux, beaucoup mieux maintenant. Je m'arrête brusquement, regarde le ciel, qui me donne la vie, et repars comme un possédé. Ils disaient que ce jour n'arriverait jamais, mais je suis là maintenant, je vois, je vis, je pourchasse le soleil. Je détaille les couleurs vives des fleurs, des arbres, des bêtes et perçoit chaque mouvement. Je me sens plus vivant que jamais. La vie irradie mes cellules, chaque recoin de mon corps, et j'observe mon reflet dans l'eau d'un ruisseau. La lumière peint dans mes cheveux roux toutes les nuances des flammes, mes yeux ont la couleur de l'or, et mes traits n'ont rien à envier à personne. Je découvre un visage harmonieux, un joli nez un peu relevé, une bouche rieuse, rouge comme les cerises du mois d'août, la lèvre inférieure un peu plus prononcée que sa jumelle. Des taches de rousseur décorent ma peau de neige sur mon nez, mes joues, le dos de mes mains, mes avants bras et mes épaules. De longs cils fauves viennent parfois toucher mes joues à la texture de pêche, et mes sourcils fins agrandissent mon regard émerveillé. Je regarde mon corps, surpris de découvrir des abdominaux séparé d'un ligne, des bras musclés à la manière d'un félin et des hanches féminines, mettant en avant ma chute de reins digne d'une femme. Un short de soie brune, raccourci au maximum, et agrémenté d'une lanière de cuir sur le côté droit, garnie d'objets finement forgés, et un poignard magnifique ceint mes reins. Des bracelets noirs compriment mes bras en dessous de l'épaule des deux côtés, et des dizaines d'autres, à mes poignets et chevilles, splendides, surchargent mon corps agile. J'ignorais que je ressemblais à ça. Je ne me voyais pas du tout comme ça. Soudain, un mouvement me fait tourner la tête et un puma aux yeux de glace bondit hors des fourrés. Télys ! Il cale, ses yeux s'agrandissent comme ceux d'un humain, et une question muette fleurit dans ses pupilles fendues. Mon rire éclot entre les branches, ricochent à la surface de l'eau, et brusquement, les fleurs se mettent pousser partout autour de moi. Je sens ma magie augmenter encore et encore, et les arbres dépourvus de feuilles qui m'entourent verdissent à vue d’œil. La glace qui prend encore l'onde par endroit disparaît, et les poissons étincelants reprennent leurs habitudes. Je n'i jamais été si bien de toute ma vie. Même pas quand j'ai senti pour la première fois l'odeur des chevaux en sortant de l'hôpital. Même pas avec Mathieu, il y a quelques jours. Même pas avec Matt. Mes ailes scintillent dans la lumière du jour. Il ne fait plus noir, il n'y a plus de souffrance. Je n'ai plus besoin de marcher, maintenant je peux courir, et mon chemin semble s'illuminer. Il y a un ciel dégagé, j'ai tout à apprendre, et j'ai ce sentiment au plus profond de moi d'une chaleur exquise. Rien ne se met plus en travers de mon chemin, et je souris. Aujourd'hui, tout recommence. Je brise le contact avec Ludtyvia, et me retrouve au beau milieu du parc des Hespérides. Mon père m'aperçoit, m'interpelle, mais j'ai déjà démarré comme un boulet de canon. Il faut que je vois mes amis. Il faut que je vois mes chevaux. Il faut que je vois l'hippodrome. Il faut que je vois mon lycée, tous ces gens que j'aime mais dont j'ignore le visage. Il faut que je vois Mathieu. Il faut que je vois Matt, les photos d'Aèl, mon frère le plus jeune, mes sœurs, mes cousins, tout ! Mon esprit est en ébullition, et je fonce à travers les rues de la ville sans perdre une miette de ce que je vois. Je décroche mon portable sur le numéro de Mathieu, tombe sur sa messagerie. Tant pis. -Il faut que je te parle. Rejoins moi au parc, tu sais lequel, quand tu pourras. Bye.J'ai peur. Je crois que je vais tomber encore plus amoureux, mais tant pis. Le temps, qui s'était arrêté, reprends aujourd'hui ses droits, et je n'ai qu'à fermer ma gueule et le suivre. Je lève la tête vers le ciel gris, et une bouffée de bonheur étreint mon cœur. Finalement, peut être pourrai-je un jour pardonner à ma mère ses erreurs de femme désespérée.
Dernière édition par Tarek Thompson le Ven 26 Avr - 13:19, édité 4 fois |
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