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 Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]

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Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
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MessageSujet: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyMar 28 Mai - 22:24

Il m'a donné rendez-vous. Mathieu. C'est déstabilisant. Il a sans doute un problème, sinon pourquoi ferait-il appel à moi ? Il m'a demandé un endroit, où il aurait la certitude de n'être pas vu. Pour moi, il n'y en a que quatre. Le clos de mes fauves. Le boxe d'Emperor. Mon cottage dans le Montana, trop loin. Et ma petite maison, dans le bois de saules près du ruisseau, en plein cœur des hectares de terres du domaine des Hespérides. C'est elle que j'ai choisie. Il faut savoir qu'elle existe pour la trouver, et mes proches n'y déboulent jamais sans y être invités. Ils connaissent mon penchant d'enfant sauvage, et le respectent. J'ai toujours aimé avoir mon petit refuge pas loin, c'est un leurre qui me donne un sentiment de sécurité, une petite promesse de paix et de liberté.
Notre dernière entrevue ne s'est pas très bien terminée. J'avoue être assez mal à l'aise à la perspective de cette rencontre. Il doit arriver aux alentours de 19h30, c'est ce qu'il a dit. Il est 19h23, et je suis dans la petite cour couverte de galées devant la maison, en train de lisser la robe noire d'Al-Hatal, l'ancien cheval qu'il possédait par mon initiative. Ma main tremble un peu, et l'étalon sent ma nervosité. Il piaffe. Je flatte ses naseaux, et perçoit soudain le son de pneus qui mordent le chemin de terre. Paniqué, je lâche le pur-sang luisant dans son paddock et file chercher la came dans ma chambre, presque identique à celle de la villa familiale. Et je me change parce que je dois empester le cheval. J'enfile un short ample gris clair, une chemise de lin blanc et une paire de Converses basses blanches et grises. Puis je me précipite dehors, essoufflé et définitivement affolé. Le parfum capiteux des chèvre-feuilles et du jasmin étoilé flotte dans l'air. Une brise chaude s'est levée. Ce type est un morceau d'été ou quoi ?
Je tente de me constituer une crédibilité et descends de sur la terrasse de bois, la tête basse. Je veux qu'il s'en aille. Et vite.
Je pose le sachet de poudre sur la petite table de jardin et repars vers l'enclos. Je ne veux pas lui parler. Je siffle, et l'arabe shagya viens vers la clôture au petit galop. Mais, alors que je tends la main vers ses naseaux palpitants, il pile et pousse un hennissement empreint de colère. Surpris, je bascule en arrière et tombe de la barrière sur laquelle je m'étais juché. Il se met à piaffer, il cabre, et je finis par comprendre que ce n'est pas après moi qu'il s'énerve. C'est vers Mathieu qu'il dirige sa colère. Il ne lui a pas pardonné. Je tente de le calmer, je murmure des mots dans ma langue, cajole ses ganaches, déploie des trésor de douceur et de patience mais rien à faire. Al-Hatal est fou de rage, et il ne se calmera pas. Je soupire, agacé, et lui tend une pomme en entrant dans le parc mais en voyant la porte ouverte, il charge et je n'ai d'autre solution que de me jeter sur le côté pour l'éviter. Je commence à en avoir marre de me retrouver par terre ! Il sort, j'entends ses sabots crisser dans le gravier, et je me rue à sa poursuite. Je déboule de derrière la sellerie, criant le nom du beau cheval noir à tue tête. Mais trop tard. Le cri typique des étalons furieux explose dans l'air saturé et il se cabre de toute sa hauteur. Le soleil doit dessiner des milliers de reflets bleutés sur sa robe lustrée, je donnerais beaucoup pour voir ça. Les deux antérieurs retombent avec un bruit sourd, violemment, et sans prévenir il se calme. Il fait un pas vers le quaterback et hennit doucement. La bouche sèche, furieux, je m'approche de lui et pose la main sous sa lourde crinière pour le flatter.

-Viens, mon beau. Il ne veut pas nous voir, et d'ailleurs, nous non plus. Ce n'est qu'une enflure, on a rien à lui dire.

Je tire sur une mèche de crins, et tourne la tête vers le paddock. Al-Hatal me suit sans résister. C'est trop tard à présent. Nous avons trop souffert. Même s'il nous faisait un déballage d'excuses, ça ne marcherait pas. C'est trop tard pour tout. Il à réussi à étouffer mon affection pour lui, et même son cheval lui tourne le dos. A semer le vent, on récolte la tempête. J'ai mal. Il n'a aucune considération pour mes sentiments, et ça me tue. Oh, je ne demande pas une relation avec lui ! Non, je voudrais simplement qu'il réfléchisse un instant. Je pourrais être ce qu'il veut, je me serais amputé ou tué pour lui, un seul mot. Disparaître, changer de ville, de nom, de tête, j'aurais tout fait pour lui, n'importe quoi. S'il est seul, maintenant, c'est entièrement sa faute. Je ferme solidement la porte du paddock sur la grand arabe, lui plante un long baiser sur le front et fait demi tour. Les cigales chantent très fort,assourdissantes, me donnant mal à la tête. Mais les pneus de sa voiture de sport ne crissent toujours pas. Je veux qu'il parte. Je ne veux pas le voir, il est cruel et enfermé dans son idée stupide de culpabilité personnelle absolument insensée. Ben vas y, crames toi comme moi à ressasser le passé avec Lydia, tu vois maintenant comme c'est dur de faire une croix sur une époque sans se raccrocher à rien. Moi non plus, je ne voulais pas te laisser partir. T'as jamais cherché à me comprendre et ben vas te faire foutre maintenant, je te sortirais pas le discours compatissant. J'ai promis un jour d'être là pour toi quoi qu'il arrive ? Ha ! Je ne savais pas à quel point tu étais méprisable.
Je reviens dans la cour, et il est toujours là.

-Qu'est-ce que t'as à rester planté là Alaric ? Prends ta came et casses toi, on à rien à se dire. Enfin, si... Si tu voulais bien, je te prie, mon cher Mathieu... Dégager de ma cour, toi, ta putain de caisse, ton désespoir qui me rappelle quelqu'un dont tu t'es bien moqué pendant ces trois dernières années avant de te retrouver à sa place et ta méprisable déprime.

Ma voix est presque aussi froide que le blizzard, mes dents et mes poings serrés. Je voudrais le cogner. Il en faudrait beaucoup, quelque chose d'aberrant, pour que je change d'opinion à présent. Ou peut être est-ce sous le coup de la colère ? C'est possible, je suis si impulsif...
Je croise les bras, les sourcils froncés, et attends. Je ne rentrerais pas tant qu'il ne sera pas parti. Je veux qu'il comprenne ce qu'il perd, parce que ça fait deux fois que c'est lui qui vient à moi. Alors inconsciemment, il doit bien se rendre compte que je suis le seul qui étais toujours prêt à tout planter pour lui. Même au point de chercher à le croiser dans les couloirs pour entendre sa voix cracher mon nom de famille. C'est fini ça. Terminé. Analyse ça et juge ta situation maintenant, connard.

Spoiler:


Dernière édition par Tarek Thompson le Jeu 13 Juin - 13:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyMer 29 Mai - 20:48

Le ciel semble déchiré par un orage qui ne tourne que dans ma petite cervelle. Je sens tout autour de moi les regards tétanisés, et lorsque mon pied frappe dans le ballon, les cheerleaders se mettent à couiner mon prénom et épeler mon nom de famille. La tension monte d'un cran. Nous sommes à deux points de la victoire, et il ne reste que quatre minutes de jeu. Il ne nous manque rien pour gagner. Absolument rien. Le soleil m'aveugle, et j'essuie d'un main la sueur qui coule sur mon front. Le ballon semble voler et s'arrêter dans les airs, et tourner sur lui même. Les filles hurlent encore, mais dans le public, on pourrait entendre une mouche voler. Et c'est entre les deux poteaux que rentre le ballon. Field goal, 3 points. La fin du match sonne, et Milwaukee explose de joie. Nous avons gagné. Les cheerleaders fondent sur le terrain, plus belle que jamais dans leur tenue rouge et or, et l'absence de Lydia ne me touche même pas. Je n'ai dieu que pour la belle blonde qui fonce entre les joueurs en agitant ses pompoms et en criant de joie comme les autres. Je quitte mon casque, et mes lèvres se tendent sur un sourire qui veut tout dire. Les mecs s'approchent, et, à grand renforts de coups dans le dos, félicitent leur quaterback. Les yeux brillant, je m'approche de l'autre capitaine et lui serre la main. Nous avons gagné ! Dingaan est acclamé à mes côtés, et le sourire que je lui offre vaut tout l'or du monde. Seulement deux semaines qu'il est là, et déjà le numéro deux brille sur sa tenue rouge. Le public scande les noms des joueurs, avec une attention particulière pour ma petite personne, et je sens le vertige me gagner et me garder entre ses reins. Le manque s’insinue dans mes cellules comme un serpent et, tout en prenant la direction des douches, je tape à la vitesse de l'éclair un message pour un contact que j'avais juré ne plus jamais ouvrir. Tarek Thompson.... Mais il me faut ma came, et qu'importe les risques. La cocaïne m’avilis plus que je ne l'aurais jamais cru possible. Mais il est trop tard pour faire marche arrière.
Après une bonne demie heure sous la douche, à essayer de raisonner mon esprit malade, je récupère un jean Levi's et un sweet à capuche gravé du logo de Mashal. Allons-y. Et ne pensons à rien d'autre qu'au petit sachet de poudre blanche qui m'attend. Rien de plus. Il ne va rien se passer, et il ne s'est jamais rien passé. Non. Rien du tout.
La carrosserie immaculé de l'Enzo noir se pâme de reflet époustouflant sous les feux du soleil et je soupire tout en caressant le cuir du siège conducteur. La Maserati me manque, je m'étais attaché à cette voiture, et bien malgré moi. On avait vécue des moments fort ensemble. Je sais, je ne suis qu'un homme, et la gente féminine trouvera cela plus que pitoyable. Mais bon, une voiture, c'est pas n'importe quoi. C'est le petit bijou qu'on ne quitte jamais et avec lequel on fait tout. Puis, j'aime mieux le blanc que le noir. Mon portable vibra, et le glissement de mon doigt sur la face tactile de l'écran me fit frémir. Comment j'osais faire ça ? Me servir de lui pour obtenir une substance qui me détruit chaque jour un peu plus ? J’enclenchais la première et le bruit du moteur ne m'arrache aucun sourire. Décidément, j'aime mieux la Maserati. Connasse de Johanson. Sa famille et elle sont décidément toujours dans les pattes des Véritables Fondateurs. Espèce de salope !
Le vent me suit, et les cris d'un étalon m'indique la maison du jeune fondateur. C'est un immense shagya noir qui galope jusqu'à moi, et je suis obligé de piler pour ne pas le percuter. Je sors de la voiture en trombe, et retrouve dans les prunelles noisettes de l'étalon un souvenir lointain. J'approche ma main des naseaux frémissant de l'étalon qui fut mon cheval, mais à l'instant où ma main entre en contact avec le duvet si doux de son museau, Tarek débarque.

-Viens, mon beau. Il ne veut pas nous voir, et d'ailleurs, nous non plus. Ce n'est qu'une enflure, on a rien à lui dire.

Pire que les surcreusements des vallées glaciaires. Sa voie est aussi brulante que les pôles sud et noir réunit. Et moi, je me sens plus con que jamais... Un faucheux grimpe le long d'une herbe d'un vert émeraude non loin, et je sens mon coeur manquer un battement. Ses paroles me brisent, me détruisent et font naitre en moi de douloureux souvenirs. Tarek ramène l'étalon jusqu'à son box et je capte d'un regard le sachet de poudre blanche qui trône sur la table de jardin de l'entrée. Je le récupère d'un geste et attend que le roux revienne pour le payer. Un billet de 500 et un autre de 200 se frottent l'un contre l'autre dans ma poche, leur couleur respective se mélangeant dans un soupire. Je me sens pitoyable. Vraiment. Et plus que jamais.

-Qu'est-ce que t'as à rester planté là Alaric ? Prends ta came et casses toi, on à rien à se dire. Enfin, si... Si tu voulais bien, je te prie, mon cher Mathieu... Dégager de ma cour, toi, ta putain de caisse, ton désespoir qui me rappelle quelqu'un dont tu t'es bien moqué pendant ces trois dernières années avant de te retrouver à sa place et ta méprisable déprime.

Mes oreilles me font défaut. Je ne l'avais pas entendu arriver. Je le détaille de haut en bas, à moitié perdu, ne sachant pas vraiment ce que je dois dire quand mon regard capte un soupir dans ses cheveux roux. Je plisse les prunelles, et je comprends enfin ce qui me fait rester ici. Je le connais, mais ailleurs qu'ici et sous un autre nom... Elis Diwel, prince héritié de l'empire Sylvain et du royaume Est de Gï. Prince de la nation de la Terre. Celui dont Gaïa veut que je me rapproche pour lier nos deux peuples et faire taire les anciennes querelles. Elle se fiche de la terre, et des guerres qui déchire les deux familles fondatrices dont nous venons. Par contre, Elle veut la paix sur Ludtyvia, et je suis son plus grand atout pour réussir ce coup de maitre.

-Il faut qu'on parle. Et pas de ma déprime de mes deux. Ca, on s'en fout. Par contre, il faut que nous m'etions les choses au claire. D'autre choses que nos stupides querelles terriennes. Je sais qui tu es Elis, et pense à moi comme Ser Enlio Aèras. Nous devons être des adultes, plus des gosses mais des futurs rois. Gaïa veut que nos deux peuples se lient enfin, et qu'importe les histoires entre nos familles sur Terre. Elle se fiche de la Terre et de nos gégére puéril. Mais Elle veut la paix sur Ludtyvia. Alors, je ne partirais pas, pas tant que nous n'avons pas réglé nos histoires d'enfances. Ils nous faut partir sur de nouvelles bases pour créer l'avenir... Okey.

Ma voix et même ma petite personne ont changé depuis que je suis devenu roi. Je ne veux plus de ses petites histoires de merde, je ne veux que le bonheur de mon peuple, et ce, pour toujours. Aèras n'a que trop souffert de la désertion de ma famille, aujourd'hui, il est tant de faire changer le monde et la planète. Le vent n'oublie pas. Et "Par delà les cieux, notre mémoire te parviendra"
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Keiràn Ikrà
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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyJeu 30 Mai - 22:12

Le vent balaie doucement les environs, paisible, et je croise les bras dans une posture loin de celles que j’affiche au lycée. Je pose sur le jeune footballeur mes yeux d’or fondu, les sourcils froncés. Je veux que tu dégages. Ça ne se voit pas assez sur la tête que je tire, Alaric ? Je doute que t’ai des axcuses cette fois, alors je veux que tu t’en ailles. Je ne veux plus jamais avoir à faire avec toi, je ne veux plus souffrir, je veux que tu me laisses partir comme je t’ai laissé partir ! Alors-…

-Il faut qu'on parle. Et pas de ma déprime de mes deux. Ca, on s'en fout. Par contre, il faut que nous m'etions les choses au claire. D'autre choses que nos stupides querelles terriennes. Je sais qui tu es Elis, et pense à moi comme Ser Enlio Aèras. Nous devons être des adultes, plus des gosses mais des futurs rois. Gaïa veut que nos deux peuples se lient enfin, et qu'importe les histoires entre nos familles sur Terre. Elle se fiche de la Terre et de nos gégére puéril. Mais Elle veut la paix sur Ludtyvia. Alors, je ne partirais pas, pas tant que nous n'avons pas réglé nos histoires d'enfances. Ils nous faut partir sur de nouvelles bases pour créer l'avenir... Okey.

Je reste planté là, devant ma porte, scotché. Je suis là, bras ballant désormais, les yeux pleins d’étonnement et d’une once de respect, disons bien ce qui est. Je dévisage Matthew, ahuri, comprenant enfin pourquoi quelque chose me poussait vers Aéras ces derniers jours, ce qui m’attirait irrésistiblement vers les vents. Gaïa. Ainsi vous voulez la paix entre la terre et l’air ? Pensez vous vraiment que nous avons la force de réunir nos nations, et d’enterrer les haches de guerre terrienne et ludtyvienne qui se dressent entre nous ? Vous savez pourtant tout de notre histoire… Pourquoi Mathieu et moi ? Pourquoi moi héritié du trône Sylvain d’ailleurs ? Je ne suis pas le fils de notre Roi…
Je plisse le nez, comme toujours, et mon regard se radoucit un peu. Pour Gaïa… Et bien, après tout, cette capacité à grandir et mûrir est ce que je demande à Matthew depuis un mois alors pourquoi dire non ? Je suis certain que nous avons la force de repartir du bon pied. C’est une certitude, reste à savoir ce qu’il désire. Nous Sylvains avons au moins le mérite d’être francs et honnêtes. Jamais nous n’avons attaqué le continent des Airs que nous savions livré à lui-même et faible, plongé dans la douleur. Mais notre haine de ce peuple n’a jamais égratigné notre franchise. Ce n’est pas dans nos coutumes de livrer bataille. Et puis nous, génération actuelle, nous n’avons rien contre les gens d’Aéras. Pas vraiment. Nous ne les connaissons pas, ils ne nous ont rien fait, et nous ignorons même s’il y a une raison fondée derrière cette stupide animosité. Je plonge les mains dans mes poches, trop grandes comme toutes celles de toutes mes fringues à côté de mes mains d’enfant, et lui fait signe de me suivre. Tant qu’à parler, autant être bien au chaud et confortablement installés. Les traités de paix, ce n’est pas une mince affaire. Il a de la chance n’empêche, en plus d’être prince je suis depuis peu l’ambassadeur officiel de mon peuple. Je fais donc ce que je juge bon pour les Sylvains. Enfin, les rênes aux jeunes ouverts d’esprits.

-Très bien… Entre, alors… Il vaut mieux discuter de ça à l’intérieur, tout à des oreilles. Surtout les oiseaux… Tu veux boire quelque chose tant qu’on y est à faire copain copain ?

Bon, d’accord, pour la chaleur vocale on repassera. Mais quoi ? Je ne peux pas changer d’un coup et me mettre à lui raconter des blagues gentiment, blablater à propos de sa vie de tyran scolaire et lui offrir des fleurs, si ? Je fais déjà l’effort de ne pas l’envoyer paître, pourtant croyez moi, je meurs, je crève d’envie de l’envoyer se faire foutre. Heureusement pour lui que c’est Gaïa qui souhaite la réconciliation de la terre et de l’air, sinon je vous jure qu’il serait allé se brosser. Au Diable ses arguments personnels, il est peut être devenu Roi et doté d’une grande prestance mais à mes yeux, il ne sera jamais quelqu’un d’autre.

-Nos histoires d’enfance alors, hum ? Et de quoi veux tu parler ? De nos larmes respectives de gosses persuadés chacun de leur côté d’être la chute de l’autre ? De toi ? De moi ? De ton père ou Mayson ? Je te préviens je n’ai aucune envie d’en parler ou de mentir à propos de choses qu’on m’a soi disant faites subir. C’est clair ? Assieds toi.

Je referme la porte derrière moi, et fusille les deux moineaux posés sur un jasmin étoilé près des fenêtres. Saletés…
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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyJeu 6 Juin - 15:27

Je crois que je l'ai définitivement choqué. Ses bras se décroissent et tombent le long de son corps, pendant que ses prunelles me dévisagent. Je reste coit de stupeur lorsque je comprends enfin ce que je trouvais bizarre depuis quelques minutes. Il voit quelque chose. Ses yeux aux reflets dorés sont différent des originaux. La couleur verte de mon enfance avait laisser place à un marron gorgé de particules vertes, seules souvenir du passé. Mais maintenant, ils étaient différent. Plus puissant, plus dangereux et aussi effrayant... Des yeux de prédateurs, qui me dévisage comme il le ferait d'une proie. Mes sourcils se froncent, mais je ne relève pas. Il semble perdu dans une hésitation croissante entre m'accorder la paix que je suis venue chercher ou m'envoyer bouler comme une merde. Aujourd'hui, c'est moi qui suis en position d'infériorité, moi et non lui. Je veux quelque chose qu'il lui faut me donner, mais il lui faut faire des concessions. Je vis ailleurs en ce moment. Loin des embrouilles de lycéens. Je suis roi, et pour le bonheur de mon peuple, il faut que la paix soit signée. Je dois aller m'incliner devant Tarek et pis que tout, devant la reine des elfes. Et je sais que les gestes et les mots d'aujourd'hui ne sont que douceur à côté de ceux que j'emploierai sans aucun doute vis à vis de Lydia. Car même si aujourd'hui, je sais être promis à une autre, elle a encore le monopole de mon coeur, et bien que je la haïsse de toute ma puissance, je suis encore sien...

-Très bien… Entre, alors… Il vaut mieux discuter de ça à l’intérieur, tout à des oreilles. Surtout les oiseaux… Tu veux boire quelque chose tant qu’on y est à faire copain copain ?

Je regarde sur les branches, et mes prunelles d'un bleu azuré croisent celles d'un moineau. Il penche la tête sur le côté, et un trémolo s'échappe de son bec entrouvert. D'un simple mouvement de la tête, j'appelle Azur et le magnifique condor bondit dans les arbres, son cri si particulier et fait partir d'un seul mouvement de ses ailes les autres oiseaux. Il cris une nouvelle fois, et les reflets du soleil sur ses ailes me laissent pantois. Il semble avoir des yeux sur leur extrémité, et, lorsqu'il lève le bec à la lumière, des éclats d'or dance sur toute sa surface. Le condor est un oiseau magnifique n'est ce pas ? Lien entre la terre et le vent, l'unique lien qui marquera la fin des hostilités. Du moins je l’espère.

-Nos histoires d’enfance alors, hum ? Et de quoi veux tu parler ? De nos larmes respectives de gosses persuadés chacun de leur côté d’être la chute de l’autre ? De toi ? De moi ? De ton père ou Mayson ? Je te préviens je n’ai aucune envie d’en parler ou de mentir à propos de choses qu’on m’a soi disant faites subir. C’est clair ? Assieds toi.

Je lève les yeux au ciel. Pourquoi faut-il toujours qu'il ramène tout à ça hein ? Oui, mon père me tapait dessus quand j'étais un enfant. Oui, il s'est fait violer à l'âge vénérable de six ans. Oui, on a pleurer à de nombreuses reprises, on a pleurer pour avoir la vie. Pour espérer être un homme. Je soupire profondément et laisse mes pensées loin de mes actions présentes. Je ne veux pas revoir la couleur du sang sur mon corps, mes cris de douleur, de rage et de haine lorsque j'ai compris que j'étais seul. Lorsque je me suis rendue conte de la fin de tout, de la fin des souvenirs. De refus de mes pensées, de l'envie d'être de repartir sur de nouvelles bases. De recommencer à zéro, et de n'avoir aucuns souvenirs du passé. Mais c'est faible, et maintenant, je ne peux pas me le permettre. Mes enfants deviendront des rois et des reines. Et je ne dois pas être faible, jamais ! Alors maintenant, c'est ensemble qu'il nous faut repartir sur de nouvelles bases. Et qu'importe le passé ! J'en suis capable, et il lui faut faire de même. Pas pour lui mais pour son peuple. Alors qu'il laisse quelques secondes sa fierté de côté et qu'il arrête de mordre comme le chien qu'il est !

-Tu peux trente seconde arrêter de toujours tout ramener à ça putain ! Tu sais pas que moi aussi sa me coûte de devoir faire des concessions pour toi Thompson ! Arrêtes de mordre à chaque fois qu'on te parle non de dieu.

Je pince l'arrête de mon nez pour tenter de me calmer. Il ne faut surtout pas que je m'enerve, mais il est hors de question que j'obéisse comme un chien à ses ordres. Je ne m'assois pas. Nullement. Je suis venue chercher la paix, pas m'incliner comme une fille devant les peuplades de la terre. Le peuple du vent reste un peuple libre. Il vivra en paix, mais ne dépendra de personne. Nous avons les terres les plus fertiles, et un libre arbitre que personne ne nous enlèvera jamais !
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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyJeu 6 Juin - 17:55

Il m'énerve, il m'énerve, il m'énerve... Plus je détaille son visage et plus je me sens devenir fou. Mais pas de désir ou d'amour, non, pas cette fois. De rage pure, délirante et dangereuse. Je jette un regard au condor qui a surgi, animal aussi terrestre qu'aérien. Son familier sans doute. Et bien... Son destin est des plus intéressants dites moi. Fantastique même. Supra fantastique, cool. Non, je ne suis pas grinçant. Seulement en train de me transformer en fauve, en vrai. J'en ai parlé avec père. Pourquoi plusieurs de mes frères et sœurs plus tous mes cousins prennent ils la forme d'un animal ? Parce que moi, je n'ai pas le gêne. Mais c'est un simple tour de magie, facile à apprendre. Et si tu continues à me pousser à bout Alaric, je te jure que tu vas ressortir de cette maison avec de nombreux regrets et tu ne reviendras plus jamais.
Les poings serrés et tremblants, je concentre mon attention sur la bouteille que je viens de sortir et les deux verres. Vas y, allez, dis moi ce que tu veux et vite, barres toi putain...

-Tu peux trente seconde arrêter de toujours tout ramener à ça putain ! Tu sais pas que moi aussi sa me coûte de devoir faire des concessions pour toi Thompson ! Arrêtes de mordre à chaque fois qu'on te parle non de dieu.

Le bruit du verre brisé sur le carrelage résonne dans mes oreilles. Tremblant de rage de la tête aux pieds, je me retourne vers lui, les yeux pleins de haine. Je croyais que je ne pourrais jamais le haïr. Je crois que je suis en train de changer. Ce contrôle sur mes sentiments les change, et ils s'ancrent en moi. Mais je ne le regrette pas. Pas le moins du monde. Je ne veux plus jamais être celui que j'étais enfant, ni celui du lycée. Je veux être leur pire cauchemar. A tous. Tous ceux qui m'ont fait souffrir. Il a de la chance que ce soit pour le bien de mon peuple...

-Tu oses... Tu oses me dire que je ramène toujours tout à ça après m'avoir sorti qu'il faut régler nos histoires d'enfance pour la paix de nos peuples ? Nan mais attends mon vieux... Je ne sais même pas ce qu'à été ton enfance jusqu'à ce que tu atteignes quinze ans et ce depuis que nous en avons six ! Et encore, j'en sais rien de tes années lycées ! Et à qui la faute d'après toi ?! Non dis rien, je sais, la mienne bien sûr. Je suis la source de tous tes foutus problèmes aussi, tant que t'y es ? Et toi qu'est-ce que tu sais de moi ? Hein ? Que je été violé ? Et tu crois savoir ce que c'est que de vivre ça ? Tu crois que même après toutes ces années je me lèves tranquillement le matin, que je vis comme je vis pour le plaisir peut être ?! HEIN ??! MAIS TU NE PEUX PAS COMPRENDRE, PAS PLUS QUE MOI JE PEUX SAVOIR CE QUE T'AS TRAVERSE !!! ALORS NE VIENS PAS ME DIRE QUE JE RAMÈNE TOUJOURS TOUT A ÇA QUAND TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES SALAUD !!!! TOUTES LES PUTAINS DE NUITS QUE JE PASSE J'ESSAIE D’ÉCHAPPER AU VIOL MAIS JE PEUX RIEN FAIRE DU TOUT, CA ARRIVE ET J'AI MAL ! J'AI MAL TU PEUX MÊME PAS IMAGINER A QUEL POINT LA DOULEUR DE ÇA EST FULGURANTE BORDEL !! JE TE HAIS !!!

J'attrape le vase en cristal qui trône à côté de moi et l'envoie s'écraser par terre avec un fracas terrifiant. Mes nerfs lâchent, et je m'enfuie en pleurant et vociférant des phrases dénuées de sens, peu aimables en tout cas envers Mathieu qui se voit habillé pour l'hiver et rebaptisé de divers nom d'oiseaux. La porte de ma chambre claque violemment, faisant trembler les murs, et j'envoie mon poing dans le mur avec tant de force que j'y laisse un trou béant. Le sang se répand sur mon avant bras rapidement, résultat : j'envoie mon autre poing dans la fenêtre. Mais la douleur me calme un petit peu. Je sais pas, c'est p'têt qu'une impression mais... Je crois qu'il vient de me faire péter un câble. Je n'en peux plus de cette espèce de girouette qui se prend pour un invincible bad boy, avec ses grands airs suffisants là, comme si devenir Roi allait changer mon opinion sur toi abruti ! Tu peux te les mettre où je pense tes putains d’accords de paix, salaud, et bien profond ! Je te hais ! Fffuu... Non. Bon. Il faut que je me calme. Calme, Tarek, calme !
Inspire... Expire. Inspire... Expire. Inspire... Bien. Ffu. Je vais finir par le tuer. Comment ose-t-il se ramener ici et me sortir ses grands discours moraux alors qu'il ne sait absolument rien de moi, pas plus que moi je n'en connais sur lui ? Putain de merde !
Je sors de ma chambre en respirant assez fort, les yeux lançant des éclairs et les mâchoires serrées au possible. Je lui lance un regard assassin, attrape un torchon et une pince qui traîne par là -une pince pour riveter les fers- et entreprend de sortir les morceaux de verre fichés dans ma chair sans un mot. Je perds du sang à un assez grande vitesse du côté où j'ai pété ma colère dans la vitre, et je crois que je me suis coupé une artère. Or, ce n'est vraiment pas le moment parce que je n'arrive plus du tout à faire opérer mes capacités médicales depuis ces dernières semaines. Père dit que c'est parce que je deviens un "vrai" homme. Tu parles... C'étais pratique cette connerie féminine ! Je serre le torchon au dessus de la plaie pour stopper l’hémorragie et recroise les bras. Tu veux régler les histoires d'enfance ? Mais il faut que tu les connaisse pour ça mon grand...
Je ricane un peu, parce qu'au fond je vous jure, je n'ai aucune envie de lui parler de ça. Depuis des années je nie, alors tout balancer comme ça... Et puis aussi parce que j'ai hâte de voir sa tête.

-Et bien... Je vais te raconter maintenant que je suis un peu calmer. Je vais te dire qui je suis, puisse que tu revendiques ta nouvelle condition d'adulte. Je vais te dire. Écoutes bien, jusqu'au bout si tu y arrives. Parce que si tu veux savoir, je ne vais pas cacher les détails.
"Quand je suis arrivé à l'hôpital psychiatrique la chose qui les intéressait le plus, c'était de pouvoir expérimenter des choses sur mes yeux puisque de toute manière ils ne me serviraient plus jamais. Un cobaye d'expérience, il faut qu'il soit éveillé pour ne pas fausser les résultats. Fermes les yeux mon grand, et visualise les, comme des mouches à merde, tournoyant autour de toi, avec leurs scalpels qui te mordent la peau et les paupières, des aiguilles pleins les bras et ensuite les longues heures insensibles dans ta cellule d'isolement d'où tu n'entends rien, coupé du monde, rempli de morphine. J'ai cru devenir fou. Je suis devenu une bête fauve, j'ai pris goût au sang, au meurtre, sautant à la gorge de quiconque entrait dans la cellule si ce n'était pas pour me sortir dans la cour comme on promène un chien enragé. Mais une fois deux ans passés, je me suis dit que j'aurais voulu que ça n'évolue pas.
"Ma mère a demandé à ce que j'ai un suivi psychologique. James Mayson. C'est un homme magnifique, aux yeux verts amande et aux cheveux châtains, ondulants comme la mer, avec un voix chaude mais étouffante, inquiétante, qui semait le doute et la terreur dans le cœur. Quand ils m'ont fait entrer dans le bureau, en me poussant comme un animal dans un corral et refermé la porte derrière moi, j'ai senti la peur s'infiltrer sous ma peau. Il n'avait pas encore parlé. Je ne savais pas où j'étais, mais j'ai perçu l'insonorisation immédiatement. Et puis il a parlé. Il ma dit mon nom, d'un ton amusé qui a semé une panique encore jamais éprouvée en moi. Je ne répondais pas à ses questions. Je lui ai seulement murmuré que c'était un monstre, parce que je le ressentais comme ça. Mais il n'a pas tout à fait saisi, du moins il m'a demandé de me répéter et j'ai dit que je n'avais pas parlé. Je n'étais pas aussi répondant qu'en entrant en seconde. Il a contourné son bureau, et je me souviens du son du bouton de son jean quand il l'a fait sauter. Comment aurais-je pu savoir exactement à quoi ça correspondait ?
"Ses mains tirant sur mon t-shirt m'ont fait sursauter, et je l'ai mordu. Mais la gifle que j'ai reçu m'a fait lâcher prise immédiatement, sonné, et ses doigts ont glissé sur mon torse. J'ai hurlé et je l'ai repoussé, j'ai glissé entre ses jambes comme un chat et je me suis jeté sur la porte. La clé dans la serrure, sa clé, mon Dieu, jamais je ne pourrais l'oublier. A ce moment là j'ai compris que ce qu'il avait l'intention de faire de moi allait être quelque chose d'étrange, mais je ne savais pas quoi. Il m'a saisi par les épaules, et sa main s'est lovée sur mon ventre. Je suffoquais. J'ai griffé, j'ai hurlé, supplié et puis ma tête a heurté quelque chose de dur. Son bureau. J'ai éclaté en sanglots, et je me suis glissé sous le bureau pour lui échapper. Quel enfant idiot, qu'il a dit. Il m'a attrapé par la ceinture, déchiré mon t-shirt d'un seul mouvement et j'ai encore frappé. Il a agrippé mes cheveux à pleine main alors, et tiré ma tête vers l'arrière. Pour me faire taire, étrangler les sons dans ma gorge, les empêcher de franchir mes lèvres qui exprimaient une prière muette. Je me souviens de tout. Il a rit, et il dit qu'il m'avait fait bien peur dis. Il m'a lâché, et j'ai tenté de respirer normalement. C'est là que j'ai senti glissé toutes mes fringues le long de mes jambes abîmées par mes frasques, que la terreur a fermé ses doigts glacés sur mon cœur et puis... Et puis là...


Je stoppe, étranglé par les larmes que je tente de retenir, furieux de pleurer encore, les doigts serrés sur une tasse de chocolat chaud que je vient de finir de préparer, et dont la jumelle repose à côté d'Alaric. Je dois continuer, pourtant. Je veux qu'il sache. Je voudrais savoir ce qu'il a vécu moi aussi, mais il ne dit rien. Si moi non plus, comment râler sur ce point ?
Ma gorge se noue, et je reprends la parole, sans pouvoir retenir mes sanglots cette fois.

-Il m'a prit, évidemment. J'ai eu la sensation d'être littéralement coupé en deux. J'ai senti ma peau se déchirer sur la pression et j'ai hurlé, longtemps, de toutes la force de mes poumons, alors qu'il riait autant que s'il avait été en train de discuter avec des amis. Il se fichait de moi, en fait. Et j'avais tellement mal... Je saignais, je le sentais, ce sang, couler le long de mes cuisses, le nez dans l'odeur de verni du bois de bureau contre lequel il écrasait mon visage. Ma nuque me faisait horriblement souffrir. Et puis je ne sais plus après combien de temps que ça durait, brusquement, un choc électrique m'a traversé de part en part et j'ai crié. Mais plus de douleur. C'était terriblement bon, ce qu'il venait de faire en moi. Il touchait à un point étrange, atrocement douloureux mais en même temps tellement agréable. Quand il a cédé, j'ai cru qu'il avait mit le feu dans mon corps tant j'ai souffert. Après, rien n'a plus été pareil. Je voulais comprendre ce qui s'était produit, alors je me suis mis à chercher. Je me suis attaché à lui, et quand le médecin des adultes s'est joint... Non, quand il l'a fait venir, c'est là que le pire, à mes yeux bien sûr, est survenu. Tu n'as jamais fait de fellation à personne, bien entendu ? Et bien je te jure, Alaric, que quand tu ne veux pas le faire il n'y a rien de pire. C'est brûlant, c'est presque mouvant, c'est plein de sang qui palpite au rythme du cœur et puis quand la jouissance vient c'est... Horrible. Aujourd'hui encore, je déteste ça. J'ai toujours été gay. Petit, je jouais à la poupée Barbie. Mais j'aurais voulu apprendre ma sexualité seul. Pas comme ça. Malgré tout, je l'aime. James Mayson est une ordure, mais je ne désire qu'une seule chose et c'est de le revoir. Il est en liberté surveillée, c'est bien. Mais il faut que je le vois. C'est dur à comprendre peut être, mais je ne demande pas à ce qu'on comprenne. Seulement à ce qu'on accepte...
"Quand je suis sorti de là bas, j'ai caché mon secret. J'ai écarté les jambes pour retrouver un peu de lui, et pour oublier que j'avais eu un problème avec le sexe. A douze ans je me faisait sauter par un démon, et je cherchais à le faire autant que possible, quinze fois en une nuit avec des mecs différents si je pouvais. J'espérais en crever, en réalité. J'ai même essayer de m'étrangler en taillant une pipe à mon cousin, de force. Et puis j'ai vomi des heures après que les triplés aient poussé mon jumeau à me baiser, m'aient tatoué un papillon au creux du rein droit, dans le dos, un emplacement délibérément féminin. Et je n'avais personne, seulement mon frère aîné, qui n'avait pas que ça à faire. Le reste est bien trop long, et puis c'est toujours la même routine en fait.
"Ah non pardon, Aèl... Bon sang, j'en étais fou. Il me baisait avec tellement de violence que j'en venait a faire exprès de refuser qu'on le fasse. Il m'a torturé, et moi j'ai piétiné son cœur sans remords. Sans savoir. Voilà. Mon histoire, c'est ça. C'est réglé.


Je me concentre sur le sol, scrutant la carrelage, émotionnellement ébranlé. Ne dis rien et barres toi, je t'en prie. Je ne veux pas avoir à faire à toi. Je t'en supplie...
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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyMer 12 Juin - 14:22

Citation :
-Tu oses... Tu oses me dire que je ramène toujours tout à ça après m'avoir sorti qu'il faut régler nos histoires d'enfance pour la paix de nos peuples ? Nan mais attends mon vieux... Je ne sais même pas ce qu'à été ton enfance jusqu'à ce que tu atteignes quinze ans et ce depuis que nous en avons six ! Et encore, j'en sais rien de tes années lycées ! Et à qui la faute d'après toi ?! Non dis rien, je sais, la mienne bien sûr. Je suis la source de tous tes foutus problèmes aussi, tant que t'y es ? Et toi qu'est-ce que tu sais de moi ? Hein ? Que je été violé ? Et tu crois savoir ce que c'est que de vivre ça ? Tu crois que même après toutes ces années je me lèves tranquillement le matin, que je vis comme je vis pour le plaisir peut être ?! HEIN ??! MAIS TU NE PEUX PAS COMPRENDRE, PAS PLUS QUE MOI JE PEUX SAVOIR CE QUE T'AS TRAVERSE !!! ALORS NE VIENS PAS ME DIRE QUE JE RAMÈNE TOUJOURS TOUT A ÇA QUAND TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES SALAUD !!!! TOUTES LES PUTAINS DE NUITS QUE JE PASSE J'ESSAIE D’ÉCHAPPER AU VIOL MAIS JE PEUX RIEN FAIRE DU TOUT, CA ARRIVE ET J'AI MAL ! J'AI MAL TU PEUX MÊME PAS IMAGINER A QUEL POINT LA DOULEUR DE ÇA EST FULGURANTE BORDEL !! JE TE HAIS !!!


Je reste cois de stupeur devant ses paroles. Je suis habitué à un Tarek suppliant, qui me court après en permanence, mais certainement pas à ça. Il est en train de changer, je le sens jusqu’au plus profond de moi-même. Il devient différent, encore plus sauvage qu’il ne l’était. Ce type est une énigme. A chaque fois que l’on croit enfin l’apprivoiser, il s’échappe, plus immatériel que des volutes de fumée. Il n’a jamais appartenu à personne, et ne le fera jamais. Peut-être à moi, si j’avais voulu de lui. Il m’intrigue, plus que quiconque. Je ne suis pas homo, je le sais. Mais… Je veux savoir ce qui a fait de lui un étranger parmi nous.  Il disparait à l’étage, et j’entends ses poings rencontrer les murs. Je ne dis rien, mais mords si fortement l’intérieur de mes joues que le gout métallique du sang coule dans ma gorge, me faisant tousser. Mais je me tais. Il va se calmer, j’en suis sur. Et s’il ne le fait pas et bien… Je partirai. Après tout, il fallait bien que tout s’arrête à un moment, et je pense qu’aujourd’hui, c’est la journée qu’il faut. Excusez-moi Gaïa. Mais je suis incapable de faire ce que tu me demande. Et je dois avouer que je n’en ai pas forcement envie. La terre ne nous a jamais cherché de noises. Et elle ne va pas commencer maintenant que je suis roi. Alors tant pis. C’est trop tard. Et puis, je m’en fous !  Alors, on va passer à autre chose, tout oublier, encore une fois. Mais au moment même où je commence à partir, le sachet de came dans ma poche, il redescente, le bras couvert de sang et les croise sur son torse.  J’ai du mal à soutenir son regard et pourtant… Je devrais avoir une facilité déconcertante à fixer ses prunelles vides. Mais quelques choses me dit que cela à bien changer aujourd’hui.

-Et bien... Je vais te raconter maintenant que je suis un peu calmer. Je vais te dire qui je suis, puisse que tu revendiques ta nouvelle condition d'adulte. Je vais te dire. Écoutes bien, jusqu'au bout si tu y arrives. Parce que si tu veux savoir, je ne vais pas cacher les détails.
"Quand je suis arrivé à l'hôpital psychiatrique la chose qui les intéressait le plus, c'était de pouvoir expérimenter des choses sur mes yeux puisque de toute manière ils ne me serviraient plus jamais. Un cobaye d'expérience, il faut qu'il soit éveillé pour ne pas fausser les résultats. Fermes les yeux mon grand, et visualise les, comme des mouches à merde, tournoyant autour de toi, avec leurs scalpels qui te mordent la peau et les paupières, des aiguilles pleins les bras et ensuite les longues heures insensibles dans ta cellule d'isolement d'où tu n'entends rien, coupé du monde, rempli de morphine. J'ai cru devenir fou. Je suis devenu une bête fauve, j'ai pris goût au sang, au meurtre, sautant à la gorge de quiconque entrait dans la cellule si ce n'était pas pour me sortir dans la cour comme on promène un chien enragé. Mais une fois deux ans passés, je me suis dit que j'aurais voulu que ça n'évolue pas.
"Ma mère a demandé à ce que j'ai un suivi psychologique. James Mayson. C'est un homme magnifique, aux yeux verts amande et aux cheveux châtains, ondulants comme la mer, avec un voix chaude mais étouffante, inquiétante, qui semait le doute et la terreur dans le cœur. Quand ils m'ont fait entrer dans le bureau, en me poussant comme un animal dans un corral et refermé la porte derrière moi, j'ai senti la peur s'infiltrer sous ma peau. Il n'avait pas encore parlé. Je ne savais pas où j'étais, mais j'ai perçu l'insonorisation immédiatement. Et puis il a parlé. Il ma dit mon nom, d'un ton amusé qui a semé une panique encore jamais éprouvée en moi. Je ne répondais pas à ses questions. Je lui ai seulement murmuré que c'était un monstre, parce que je le ressentais comme ça. Mais il n'a pas tout à fait saisi, du moins il m'a demandé de me répéter et j'ai dit que je n'avais pas parlé. Je n'étais pas aussi répondant qu'en entrant en seconde. Il a contourné son bureau, et je me souviens du son du bouton de son jean quand il l'a fait sauter. Comment aurais-je pu savoir exactement à quoi ça correspondait ?
"Ses mains tirant sur mon t-shirt m'ont fait sursauter, et je l'ai mordu. Mais la gifle que j'ai reçu m'a fait lâcher prise immédiatement, sonné, et ses doigts ont glissé sur mon torse. J'ai hurlé et je l'ai repoussé, j'ai glissé entre ses jambes comme un chat et je me suis jeté sur la porte. La clé dans la serrure, sa clé, mon Dieu, jamais je ne pourrais l'oublier. A ce moment là j'ai compris que ce qu'il avait l'intention de faire de moi allait être quelque chose d'étrange, mais je ne savais pas quoi. Il m'a saisi par les épaules, et sa main s'est lovée sur mon ventre. Je suffoquais. J'ai griffé, j'ai hurlé, supplié et puis ma tête a heurté quelque chose de dur. Son bureau. J'ai éclaté en sanglots, et je me suis glissé sous le bureau pour lui échapper. Quel enfant idiot, qu'il a dit. Il m'a attrapé par la ceinture, déchiré mon t-shirt d'un seul mouvement et j'ai encore frappé. Il a agrippé mes cheveux à pleine main alors, et tiré ma tête vers l'arrière. Pour me faire taire, étrangler les sons dans ma gorge, les empêcher de franchir mes lèvres qui exprimaient une prière muette. Je me souviens de tout. Il a rit, et il dit qu'il m'avait fait bien peur dis. Il m'a lâché, et j'ai tenté de respirer normalement. C'est là que j'ai senti glissé toutes mes fringues le long de mes jambes abîmées par mes frasques, que la terreur a fermé ses doigts glacés sur mon cœur et puis... Et puis là...


Tait toi… Je t’en supplie, tait toi. Ne parle pas, arête. Je ne veux pas savoir, je ne veux rien savoir du tout. Je veux rester ignorant. Tout était si facile. C’était tellement facile de te haïr Thompson ! Tellement facile de ne pas voir plus loin que le bout de mon nez. Purée, mais pourquoi suis-je si con et ai-je voulu apprendre à le connaitre de nouveau. Qu’est ce qu’il m’est passé par la tête bon dieu !  Je ne veux rien savoir ! Je déglutis, et inspire profondément tout en pinçant l’arrête de mon nez histoire de ne pas pleurer devant lui. Je n’ai plus cinq ans, et je ne pleure plus. Jamais plus. J’ai suffisamment versé de larme quand j’étais enfant. Mais son histoire… Ce qu’il me dit. Je ne peux comprendre, je ne peux vouloir. Je ne suis plus un gamin ! Putain !

-Il m'a prit, évidemment. J'ai eu la sensation d'être littéralement coupé en deux. J'ai senti ma peau se déchirer sur la pression et j'ai hurlé, longtemps, de toutes la force de mes poumons, alors qu'il riait autant que s'il avait été en train de discuter avec des amis. Il se fichait de moi, en fait. Et j'avais tellement mal... Je saignais, je le sentais, ce sang, couler le long de mes cuisses, le nez dans l'odeur de verni du bois de bureau contre lequel il écrasait mon visage. Ma nuque me faisait horriblement souffrir. Et puis je ne sais plus après combien de temps que ça durait, brusquement, un choc électrique m'a traversé de part en part et j'ai crié. Mais plus de douleur. C'était terriblement bon, ce qu'il venait de faire en moi. Il touchait à un point étrange, atrocement douloureux mais en même temps tellement agréable. Quand il a cédé, j'ai cru qu'il avait mit le feu dans mon corps tant j'ai souffert. Après, rien n'a plus été pareil. Je voulais comprendre ce qui s'était produit, alors je me suis mis à chercher. Je me suis attaché à lui, et quand le médecin des adultes s'est joint... Non, quand il l'a fait venir, c'est là que le pire, à mes yeux bien sûr, est survenu. Tu n'as jamais fait de fellation à personne, bien entendu ? Et bien je te jure, Alaric, que quand tu ne veux pas le faire il n'y a rien de pire. C'est brûlant, c'est presque mouvant, c'est plein de sang qui palpite au rythme du cœur et puis quand la jouissance vient c'est... Horrible. Aujourd'hui encore, je déteste ça. J'ai toujours été gay. Petit, je jouais à la poupée Barbie. Mais j'aurais voulu apprendre ma sexualité seul. Pas comme ça. Malgré tout, je l'aime. James Mayson est une ordure, mais je ne désire qu'une seule chose et c'est de le revoir. Il est en liberté surveillée, c'est bien. Mais il faut que je le vois. C'est dur à comprendre peut être, mais je ne demande pas à ce qu'on comprenne. Seulement à ce qu'on accepte...
"Quand je suis sorti de là bas, j'ai caché mon secret. J'ai écarté les jambes pour retrouver un peu de lui, et pour oublier que j'avais eu un problème avec le sexe. A douze ans je me faisait sauter par un démon, et je cherchais à le faire autant que possible, quinze fois en une nuit avec des mecs différents si je pouvais. J'espérais en crever, en réalité. J'ai même essayer de m'étrangler en taillant une pipe à mon cousin, de force. Et puis j'ai vomi des heures après que les triplés aient poussé mon jumeau à me baiser, m'aient tatoué un papillon au creux du rein droit, dans le dos, un emplacement délibérément féminin. Et je n'avais personne, seulement mon frère aîné, qui n'avait pas que ça à faire. Le reste est bien trop long, et puis c'est toujours la même routine en fait.
"Ah non pardon, Aèl... Bon sang, j'en étais fou. Il me baisait avec tellement de violence que j'en venait a faire exprès de refuser qu'on le fasse. Il m'a torturé, et moi j'ai piétiné son cœur sans remords. Sans savoir. Voilà. Mon histoire, c'est ça. C'est réglé.

Tait toi Thompson ! Ferme ta putain de gueule ! Je ne veux pas savoir ! Rien ! Et surtout ! Ne parle pas d’Aèl ! Tu oses me sortir que tu n’aimes pas la fellation. Mais à écouter les autres, s’est ton domaine de prédilection pas vrai ? Je veux rester perdu dans mes souvenirs ! J’ai l’impression de me perde en écoutant ses paroles. Mes yeux sont brouillés de larmes, mais aucune ne coulent sur mon visage. Et aucune ne coulera. Il est hors de question que la moindre petite larme m’échappe. Jamais plus. Non, c’est fini. Je ne suis personne. Mais je ne veux pas l’entendre. Je ne veux pas comprendre. Je veux vivre derrière mon masque. On est tellement bien lorsque l’on commence à croire à notre enveloppe. Lorsque l’on comprend qu’il faut arrêter de comprendre ce que disent les autres. Mais, c’est ce que je veux.  Alors qu’ils m’oublient tous. Et que plus personne ne cherche à me comprendre.
 
-J’abandonne. J’arrête d’essayer de te comprendre. Je suis désolé, mais là, trop c’est trop. Et je ne comprends pas. Je ne te comprends pas.  Ok, pour la première fois, j’abandonne Tarek. Je te laisse à tes malheurs, mais moi je peux pas. Désolé. Tu vas me haïr, tu vas me détester encore plus que maintenant, mais tant pis. Désolé Tarek. Vraiment désolé de te laisser là mais… Non, je peux pas.
 
Je crois que je deviens fou enfaite. Oui, complètement malade et stupide. En temps normal, j’aurais cherché à le réconforter. A lui faire oublier ses malheurs. Mais… là… J’ai l’impression que c’est une bombe qu’il vient de lâcher. Je déguerpis.
Un hennissement strident m’arrête alors que je vais mettre la carte dans le lecteur. Je reconnais ce cri, je le reconnaitrai entre mille. Il m’attend et je dois lui parler. Ce n’est pas qu’un cheval. C’est mes adieux à mon passé. Je ne lui ai jamais réellement dit au revoir. Je l’ai abandonné pas vrai ? Alors, je me dois de m’excuser. C’est loin d’être un vulgaire canasson, j’en suis plus que sur. Je m’approche de son paddock, et les naseaux brulant de l’étalon noir frottent ma main, la réchauffant de leur souffle.  Les immenses prunelles du cheval se fixent sur moi, et il se recule légèrement lorsque je franchis le pas. J’aurais du prendre ma voiture et détaler. Mais non. Je veux enfin comprendre. Il pli une patte devant moi, comme dans les films et je comprends très vite où il veut en venir. Je dois lui expliquer ce qu’il s’est passé. Ce qui m’a fait l’abandonner. Et pourquoi je suis partit. Mais avant, il veut un dernier tour. Je grimpe sur son dos, et lorsqu’il se relève d’une simple détente, je m’agrippe aux crins qui volent autour de son encolure avant de resserrer ferment ma prise. Et il part. Rapide comme le vent, comme si sa vie dépendant de sa course. Ses sabots martèlent le sol, le galop accélère à chacune de ses foulées. J’ai l’impression de chevaucher le vent. Mais au moment même où cette idée me traverse, il pile et je me retrouve les quatre fers en l’air, à plusieurs mètres de ma monture. What the fuck ! Qu’est ce que j’ai dis. L’étalon se mouche plusieurs fois avant d’hurler. Son cri ressemble étrangement à un rire, pourtant il ne me fait pas sourire. Je ne comprends pas… Encore une fois… L’équidé se couche et posse sa tête contre mon flanc. Il veut que je lui explique, pas vrai ? Au loin, Azur lance son cri. Et je parle.
 
-Tu sais, quand je t’ai laissé, je n’y croyais pas.  Tarek m’avait juré que tu serais mon cheval, et tu étais le seul à me laisser t’approcher. Les cheveux ne m’aimaient pas moi. Et j’étais rongé par ma jalousie. Lui, il avait tout ce qu’il voulait. Vraiment tout. Les amis, des parents qui l’aimaient, vous, les animaux, toujours autour de lui. Moi, personne ne voulait de moi. Je n’étais qu’un gamin comme les autres pour le monde. On oubliait tout quand on me voyait. Et moi, je ne disais rien. Je n’ouvrais pas ma bouche, oh non, jamais. J’avais bien trop peur des adultes. Tu sais, Tarek, j’en étais plus que jaloux, et pourtant, je l’aimais. Je te jure. Je l’aimais vraiment. Il était tout pour moi, la seule personne qui pouvait me sortir du cauchemar dans lequel je vivais. Quand il nous a présentés, je ne pouvais y croire. Et quand tu m’as laissé te monter, je n’ai pas compris. Seulement, tu n’étais pas qu’à moi. Je n’ai jamais eu personne à mes côtés, pas le moindre animal domestique. Enfin si, les deux chiens, mais c’est mon père qui les aime et c’est le sien. Ils ne sont pas  à moi. Toi, tu étais le premier. Je ne voulais pas te laisser. Vraiment. Mais… Quand les griffes du puma ont déchirés le visage de Tarek, sa tante m’a tout de suite viré. Elle ne voulait pas que je vois ça, alors elle a appelé mes parents. Sauf que c’est mon père qu’elle a eu au téléphone. Je lui avais juré que je ne reverrais plus Tarek, mais j’avais mentit. Quand il est venu me chercher, j’ai espéré. Il était tellement gentil, demandant même des nouvelles de Tarek. Il m’a porté, et a été gentil. Même dans la voiture. Je ne pouvais y croire, c’était trop beau pour être vrai. Ce qui venait d’arriver, je te jure que je m’en contre fichait. Mon père était devenu comme les papas normaux. Il était gentil ! Mais… Quand on est arrivé à la maison… Dès que l’on a franchit le seuil… Envoler le père idéal. Il redevenait celui que je connaissais. Il a frappé. Fort. Trop fort. Ma tête a volé et je me suis pris le coin de la table basse de l’entrée. Je me souviens, il y avait des fleurs dessus. Des iris, blanche. Elles sont tombées, le vase a éclaté, et l’un des morceaux de verre m’est rentré dans le front. Mon père n’a rien dit, il n’avait que faire de mon sang qui teintait les fleurs. Il m’a frappé, et son coup m’a cueillit dans le ventre. Puis dans le dos. Puis, j’ai sentis mes côtés se briser, et le souffle m’a manqué. Je hoquetais, mais l’air ne me parvenait plus. Même pleurer, je n’y arrivais pas. J’ai porté la main à ma gorge, et de l’autre, j’ai tenté de me protéger des coups. D’essayer de me replier sur moi-même. Mais plus je forçais sur mes jambes, plus j’avais mal. Et lui, il continuait de frapper. Toujours plus fort. J’ai crié, et ma mère est arrivée. Je n’ai vu que ses pieds, et je n’ai entendu que son cri. Ma vision s’emplissait de points noir et rouge.
» Je me suis réveillé entouré de blanc. Les murs, les draps. Tout. Je ne comprenais pas où j’étais. Mais, je n’ai fais aucun bruit, j’avais peur que tout recommence. Qu’importe où j’étais. J’étais bien.  Pourtant, lorsque j’ai cherché à respirer, j’ai eu mal. Et j’ai beuglé le prénom de Tarek. Personne ne m’a entendu, mais j’ai continué à crier. J’avais l’impression que ma raison m’abandonnait. Je ne comprenais pas où j’étais, j’avais peur. J’ai appelé mon père à de nombreuses reprises. Il était la seule personne toujours présente. Il était le seul qui pouvait me sortir de cette chose que je ne connaissais pas. Je sentis un tiraillement dans le creux du bras et lorsque j’ai regardé, j’ai vu un long fil qui se perdait sous un petit pansement blanc. Je me suis évanoui de nouveau. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormis. Je me réveillais par intermittence, souvent tout seul, parfois avec ma mère qui me tenait la main et qui pleurait. Son maquillage coulait sur son si beau visage qui semblait détruit. Et, à chaque fois que j’essayai de lui dire que j’allais bien, je m’écroulais.
» Et puis un jour, je suis enfin sortit. Je me suis réveillé pour de bon, et j’étais sur pied. J’avais l’impression d’avoir dormi une éternité. Mais enfaite, il ne s’était pas passé si longtemps que ça. Les médecins m’ont dit au revoir, les infermières m’ont offert une sucette et m’ont embrassé sur la joue. Elles ont rit lorsqu’elles m’ont vu rougir. Mais je m’en fichais. J’étais content, et puis j’allais revoir Tarek. Tout allait allez pour le mieux. Ce que m’avait fait mon père, les médecins n’avaient rien dit. Alors c’est que c’était normal. Ma mère n’a rien dit durant tout le trajet du retour. Elle a gardé un silence presque religieux, alors j’ai fais de même. Quand je suis rentré dans la maison, tout avait retrouvé sa place normal, et mon père était assit dans le living room, sirotant un verre de cognac et discutant avec l’un de ses amis. Il ne m’a pas adressé un regard, et ma mère m’a amené dans la cuisine. Elle ne soufflait mot. L’heure était grave. Quelle bêtise avais-je pu faire. Elle m’a assuré que tout allait bien, puis m’a reconduit dans ma chambre. Après m’avoir fait faire ma prière, elle m’a laissé. Je me suis endormi, sur que le lendemain, j’entendrais chanter un rossignol. C’est Tarek qui a eu l’idée du rossignol pour nous faire parvenir des mots.  C’était notre petit truc à nous.
» Pourtant le lendemain, pas trace de l’oiseau. Et il n’y en a jamais eu de nouveau. Alors, au début, je pensais qu’il n’avait pas le temps. Puis qu’il m’évitait. Je suis allé chez lui pour lui demander pourquoi il ne me parlait plus. Ses parents m’ont dit qu’il n’était pas là. Sa petite sœur était pendue à la jambe de sa mère, et me dévorait des yeux. Je crois qu’elle a essayé de me dire quelque chose, mais je ne l’écoutais pas. Ils ont appelé ma mère pour qu’elle vienne me chercher. Mais elle n’était pas là, alors c’est mon père qui s’en ai chargé. Il est venu. Et il n’a même pas fait semblant devant les Thompson. Il m’a violement jeté dans la voiture, et je n’ai qu’eu le temps de dire au revoir à Kathleen que déjà il roulait. Trop vite. J’avais peur, je lui ai demandé de ralentir. Il a pilé, et c’est retourner, le visage déformer par la haine. Son poing m’a attrapé juste sous le menton. J’ai sentis mes dents claquer les unes contre les autres, et le son de l’émail résonner dans ma tête. Puis, trop rapidement, son poing a continué. Ma joue cette fois. Ma tête est partit sur le côté et ma nuque à gémit, mais il s’en fichait. Après, ce qu’il s’est passé, je ne m’en rappelle plus. Mais je n’ai jamais essayé de retourner chez Tarek. Il était partit après tout. Alors… à quoi bon ?
» Les journées ont passé. J’ai cherché à oublier. Je ne voulais plus rien entendre ni savoir qui venait de Tarek. Et pourtant, tout les jours, sans exception, je lui ai écris des lettres. Je les envoyais aux Hespérides, en espérant que ses parents lui feraient passer. Eux au moins, ils savaient où il pouvait bien être. Mais pas de réponse. Et puis, les journées ont passé. J’ai continué l’école, et quand je suis rentré en CP, j’ai rencontré Selena. Tu l’aurais vu. Elle était si jolie. Elle ne parlait pas un mot d’anglais, elle ne voulait pas se détacher de son père. Elle parlait espagnol, ses yeux regardaient tout autour d’elle, comme ceux d’un animal prit au piège, qui cherche une issue de secours. Bien sur, il n’y en avait pas. J’étais tout seul moi, je suis donc allé la voir. Un petit bonjour dans un espagnol parfait, et notre amitié n’était plus à faire. Nous ne nous sommes jamais lâché. J’ai toujours été là pour elle et réciproquement. Ce n’est pas elle qui m’a fait devenir un connard. Non. Mais c’est grâce à elle que je suis devenue quelqu’un de connu. Oui. Grâce à elle. J’ai rejoins une petite équipe de football et…  j’ai oublié Tarek. Pourtant, j’avais l’impression que je vivais enfin…
»Et puis après, il y a eu Aèl, il y a eu Lydia. Il y a eu ma première fois, et cette semaine où le collège n’en pouvait plus et m’a refourgué à la Munch. Dans mon  collège, on pensait que c’était les délinquants là bas. Et ça avait la classe. Alors, j’y suis allé en bon bad boy. Sauf que… J’ai retrouvé Tarek. Alors, cette fois, j’y ai vraiment cru à notre amitié. J’ai passé une des meilleures semaines de ma vie. Mais je n’étais pas assez un adolescent à problème pour aller là bas. Tant pis, j’ai juré à Tarek de le revoir. Mais… J’ai oublié, comme d’habitude.
»Et puis, est venu le lycée. La seconde fut l’année de ma vie. Je me suis fais un nom, j’avais la plus belle fille du lycée comme petite amie, l’autre comme meilleure amie, et le mec le plus cool de ce bahut comme meilleur pote. J’étais adulé de tous, j’avais une vie rêvé en somme. Mais voilà. Un petit truc a fait grain de sable. Il est arrivé, avec ses cheveux en pétard, ses Converses aux couleurs de la gay Pride. Aèl n’a absolument pas aimé. Mais vraiment pas. Il a vu rouge. Mais pourtant, j’ai moi aussi ris quand le nain s’est présenté. Je savais les souvenirs que nous avions en commun, mais putain que je m’en foutais. Le frapper est vite devenu notre jeu préféré. Et après…. Tu as déjà dut entendre la suite de sa bouche… Oui, je n’en doute pas.
»Mais maintenant, Gaia veut une alliance que je ne parviendrai jamais à faire. J’ai beau être roi, il y a trop de souvenirs. Oui… Trop de chose qui font qu’il nous est impossible de revivre comme avant. Mais avant, je voulais te faire de vrai adieu. Je ne t’abandonne pas, je te le jure. Je te dis juste adieu…  comme je vous dis adieu à tout les deux. Cette fois, je ne reviendrais plus. Je ne veux plus essayer de comprendre, de le sortir de sa merde. Fuck ! Il est grand. Et il vit sa vie comme elle lui chante…. »

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Sylvain

Keiràn Ikrà
Keiràn Ikrà


PROFIL► AVATAR : Cameron Monaghan
► VOTRE AGE : 25
►PORTRAIT : Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] Tumblr_inline_n8cshksNm11ssoiqt
► CIITATION : Never let them see you weak
► CREDIT : Me, tumblr
► ARRIVÉ LE : 04/04/2012
RPG
And about you ?
► AGE DU PERSO: 17 ans
►TITRE(s):
► LIENS:

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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyJeu 13 Juin - 13:04

Le temps semble suspendu, et dans ma tête dansent les images du passé. Je me vois courir après des flocons, tendre un énorme bouquet de perces-neige à ma mère, les grands yeux émerveillés de Kathleen accrochée à ses jambes posés sur moi, l'étalon noir de Mathieu sautant la clôture de son paddock pour le rejoindre au triple galop. Je vois mon père me crier que je peux mettre mon poney au galop, et je sens ses muscles rouler son mon corps pour la première. J'entends encore mon rire ravi et si doux, si vide de malheurs, de soucis ou de la folie qui m'enserre peu à peu. 
Je vois les yeux de Mathieu, remplis de larmes. Ah, ça fait mal hein ? Personne n'a envie de savoir. Bien fait, tu n'avais qu'à pas venir jusqu'ici et t'y attarder. Tu ne me connaîtra jamais, petit Roi. Et tu l'as choisi. Alors, tes impressions, chaton ?
 
-J’abandonne. J’arrête d’essayer de te comprendre. Je suis désolé, mais là, trop c’est trop. Et je ne comprends pas. Je ne te comprends pas.  Ok, pour la première fois, j’abandonne Tarek. Je te laisse à tes malheurs, mais moi je peux pas. Désolé. Tu vas me haïr, tu vas me détester encore plus que maintenant, mais tant pis. Désolé Tarek. Vraiment désolé de te laisser là mais… Non, je peux pas.
 
Et là, je ne sais pas, mais j'explose de rire. Un rire habité de folie, réellement amusé, saccadé et mes yeux se fixent sur son dos alors qu'il quitte la maison. Avant, jamais je n'aurais voulu le blesser. Mais aujourd'hui, je veux qu'il souffre. Je veux qu'il ressasse son passé, je veux qu'il apprenne à quel point être un Roi est une joie. Je continue de rire comme un aliéné, mon bras saigne de plus en plus fort et la tête commence à me tourner. Et puis je pleure aussi. Je perds le nord, je m'étrangle dans mes larmes en pouffant et je hurle. Douleur. Terreur. Le sang et l'eau. C'est ce que je suis. Je suis de sang et d'eau, et peut être que j'espère m’assécher à force de pleurer et puis mourir. Depuis des années, c'est mon seul but. Crever. Mais personne ne me laisse faire. Je voudrais être un autre.
Je scrute le paddock, souris quand le grand étalon cale pour envoyer son cavalier par dessus son encolure. Ne jamais faire confiance à un animal que l'on a blessé, Alaric.
Je me coule à l'extérieur, silencieux comme un chat et me hisse discrètement dans l'immense chêne près des deux compères. Pourquoi t'es tu approché de ce cheval ? Je veux savoir, et je saurais. Je suis navré mon vieux, mais la franchise n'est plus du tout une de mes facultés naturelles pour ces choses là. Je mettrai le monde à feu et sang, ça je te le jure. Mais si tu arrives à me faire rire sincèrement, ou pleurer sincèrement pour ta gueule, sans que ce soit juste mes nerfs qui lâchent, peut être que j'épargnerais ton peuple. Je m'allonge donc sur une grosse branche, à plat ventre, un bras sous le menton et l'autre dégouttant du sang, pendant dans le vide. 
 
-Tu sais, quand je t’ai laissé, je n’y croyais pas.  Tarek m’avait juré que tu serais mon cheval, et tu étais le seul à me laisser t’approcher. Les cheveux ne m’aimaient pas moi. Et j’étais rongé par ma jalousie. Lui, il avait tout ce qu’il voulait. Vraiment tout. Les amis, des parents qui l’aimaient, vous, les animaux, toujours autour de lui. Moi, personne ne voulait de moi. Je n’étais qu’un gamin comme les autres pour le monde. On oubliait tout quand on me voyait. Et moi, je ne disais rien. Je n’ouvrais pas ma bouche, oh non, jamais. J’avais bien trop peur des adultes. Tu sais, Tarek, j’en étais plus que jaloux, et pourtant, je l’aimais. Je te jure. Je l’aimais vraiment. Il était tout pour moi, la seule personne qui pouvait me sortir du cauchemar dans lequel je vivais. Quand il nous a présentés, je ne pouvais y croire. Et quand tu m’as laissé te monter, je n’ai pas compris. Seulement, tu n’étais pas qu’à moi. Je n’ai jamais eu personne à mes côtés, pas le moindre animal domestique. Enfin si, les deux chiens, mais c’est mon père qui les aime et c’est le sien. Ils ne sont pas  à moi. Toi, tu étais le premier. Je ne voulais pas te laisser. Vraiment. Mais… Quand les griffes du puma ont déchirés le visage de Tarek, sa tante m’a tout de suite viré. Elle ne voulait pas que je vois ça, alors elle a appelé mes parents. Sauf que c’est mon père qu’elle a eu au téléphone. Je lui avais juré que je ne reverrais plus Tarek, mais j’avais mentit. Quand il est venu me chercher, j’ai espéré. Il était tellement gentil, demandant même des nouvelles de Tarek. Il m’a porté, et a été gentil. Même dans la voiture. Je ne pouvais y croire, c’était trop beau pour être vrai. Ce qui venait d’arriver, je te jure que je m’en contre fichait. Mon père était devenu comme les papas normaux. Il était gentil ! Mais… Quand on est arrivé à la maison… Dès que l’on a franchit le seuil… Envoler le père idéal. Il redevenait celui que je connaissais. Il a frappé. Fort. Trop fort. Ma tête a volé et je me suis pris le coin de la table basse de l’entrée. Je me souviens, il y avait des fleurs dessus. Des iris, blanche. Elles sont tombées, le vase a éclaté, et l’un des morceaux de verre m’est rentré dans le front. Mon père n’a rien dit, il n’avait que faire de mon sang qui teintait les fleurs. Il m’a frappé, et son coup m’a cueillit dans le ventre. Puis dans le dos. Puis, j’ai sentis mes côtés se briser, et le souffle m’a manqué. Je hoquetais, mais l’air ne me parvenait plus. Même pleurer, je n’y arrivais pas. J’ai porté la main à ma gorge, et de l’autre, j’ai tenté de me protéger des coups. D’essayer de me replier sur moi-même. Mais plus je forçais sur mes jambes, plus j’avais mal. Et lui, il continuait de frapper. Toujours plus fort. J’ai crié, et ma mère est arrivée. Je n’ai vu que ses pieds, et je n’ai entendu que son cri. Ma vision s’emplissait de points noir et rouge.
» Je me suis réveillé entouré de blanc. Les murs, les draps. Tout. Je ne comprenais pas où j’étais. Mais, je n’ai fais aucun bruit, j’avais peur que tout recommence. Qu’importe où j’étais. J’étais bien.  Pourtant, lorsque j’ai cherché à respirer, j’ai eu mal. Et j’ai beuglé le prénom de Tarek. Personne ne m’a entendu, mais j’ai continué à crier. J’avais l’impression que ma raison m’abandonnait. Je ne comprenais pas où j’étais, j’avais peur. J’ai appelé mon père à de nombreuses reprises. Il était la seule personne toujours présente. Il était le seul qui pouvait me sortir de cette chose que je ne connaissais pas. Je sentis un tiraillement dans le creux du bras et lorsque j’ai regardé, j’ai vu un long fil qui se perdait sous un petit pansement blanc. Je me suis évanoui de nouveau. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormis. Je me réveillais par intermittence, souvent tout seul, parfois avec ma mère qui me tenait la main et qui pleurait. Son maquillage coulait sur son si beau visage qui semblait détruit. Et, à chaque fois que j’essayai de lui dire que j’allais bien, je m’écroulais.
» Et puis un jour, je suis enfin sortit. Je me suis réveillé pour de bon, et j’étais sur pied. J’avais l’impression d’avoir dormi une éternité. Mais enfaite, il ne s’était pas passé si longtemps que ça. Les médecins m’ont dit au revoir, les infermières m’ont offert une sucette et m’ont embrassé sur la joue. Elles ont rit lorsqu’elles m’ont vu rougir. Mais je m’en fichais. J’étais content, et puis j’allais revoir Tarek. Tout allait allez pour le mieux. Ce que m’avait fait mon père, les médecins n’avaient rien dit. Alors c’est que c’était normal. Ma mère n’a rien dit durant tout le trajet du retour. Elle a gardé un silence presque religieux, alors j’ai fais de même. Quand je suis rentré dans la maison, tout avait retrouvé sa place normal, et mon père était assit dans le living room, sirotant un verre de cognac et discutant avec l’un de ses amis. Il ne m’a pas adressé un regard, et ma mère m’a amené dans la cuisine. Elle ne soufflait mot. L’heure était grave. Quelle bêtise avais-je pu faire. Elle m’a assuré que tout allait bien, puis m’a reconduit dans ma chambre. Après m’avoir fait faire ma prière, elle m’a laissé. Je me suis endormi, sur que le lendemain, j’entendrais chanter un rossignol. C’est Tarek qui a eu l’idée du rossignol pour nous faire parvenir des mots.  C’était notre petit truc à nous.
» Pourtant le lendemain, pas trace de l’oiseau. Et il n’y en a jamais eu de nouveau. Alors, au début, je pensais qu’il n’avait pas le temps. Puis qu’il m’évitait. Je suis allé chez lui pour lui demander pourquoi il ne me parlait plus. Ses parents m’ont dit qu’il n’était pas là. Sa petite sœur était pendue à la jambe de sa mère, et me dévorait des yeux. Je crois qu’elle a essayé de me dire quelque chose, mais je ne l’écoutais pas. Ils ont appelé ma mère pour qu’elle vienne me chercher. Mais elle n’était pas là, alors c’est mon père qui s’en ai chargé. Il est venu. Et il n’a même pas fait semblant devant les Thompson. Il m’a violement jeté dans la voiture, et je n’ai qu’eu le temps de dire au revoir à Kathleen que déjà il roulait. Trop vite. J’avais peur, je lui ai demandé de ralentir. Il a pilé, et c’est retourner, le visage déformer par la haine. Son poing m’a attrapé juste sous le menton. J’ai sentis mes dents claquer les unes contre les autres, et le son de l’émail résonner dans ma tête. Puis, trop rapidement, son poing a continué. Ma joue cette fois. Ma tête est partit sur le côté et ma nuque à gémit, mais il s’en fichait. Après, ce qu’il s’est passé, je ne m’en rappelle plus. Mais je n’ai jamais essayé de retourner chez Tarek. Il était partit après tout. Alors… à quoi bon ?
» Les journées ont passé. J’ai cherché à oublier. Je ne voulais plus rien entendre ni savoir qui venait de Tarek. Et pourtant, tout les jours, sans exception, je lui ai écris des lettres. Je les envoyais aux Hespérides, en espérant que ses parents lui feraient passer. Eux au moins, ils savaient où il pouvait bien être. Mais pas de réponse. Et puis, les journées ont passé. J’ai continué l’école, et quand je suis rentré en CP, j’ai rencontré Selena. Tu l’aurais vu. Elle était si jolie. Elle ne parlait pas un mot d’anglais, elle ne voulait pas se détacher de son père. Elle parlait espagnol, ses yeux regardaient tout autour d’elle, comme ceux d’un animal prit au piège, qui cherche une issue de secours. Bien sur, il n’y en avait pas. J’étais tout seul moi, je suis donc allé la voir. Un petit bonjour dans un espagnol parfait, et notre amitié n’était plus à faire. Nous ne nous sommes jamais lâché. J’ai toujours été là pour elle et réciproquement. Ce n’est pas elle qui m’a fait devenir un connard. Non. Mais c’est grâce à elle que je suis devenue quelqu’un de connu. Oui. Grâce à elle. J’ai rejoins une petite équipe de football et…  j’ai oublié Tarek. Pourtant, j’avais l’impression que je vivais enfin…
»Et puis après, il y a eu Aèl, il y a eu Lydia. Il y a eu ma première fois, et cette semaine où le collège n’en pouvait plus et m’a refourgué à la Munch. Dans mon  collège, on pensait que c’était les délinquants là bas. Et ça avait la classe. Alors, j’y suis allé en bon bad boy. Sauf que… J’ai retrouvé Tarek. Alors, cette fois, j’y ai vraiment cru à notre amitié. J’ai passé une des meilleures semaines de ma vie. Mais je n’étais pas assez un adolescent à problème pour aller là bas. Tant pis, j’ai juré à Tarek de le revoir. Mais… J’ai oublié, comme d’habitude.
»Et puis, est venu le lycée. La seconde fut l’année de ma vie. Je me suis fais un nom, j’avais la plus belle fille du lycée comme petite amie, l’autre comme meilleure amie, et le mec le plus cool de ce bahut comme meilleur pote. J’étais adulé de tous, j’avais une vie rêvé en somme. Mais voilà. Un petit truc a fait grain de sable. Il est arrivé, avec ses cheveux en pétard, ses Converses aux couleurs de la gay Pride. Aèl n’a absolument pas aimé. Mais vraiment pas. Il a vu rouge. Mais pourtant, j’ai moi aussi ris quand le nain s’est présenté. Je savais les souvenirs que nous avions en commun, mais putain que je m’en foutais. Le frapper est vite devenu notre jeu préféré. Et après…. Tu as déjà dut entendre la suite de sa bouche… Oui, je n’en doute pas.
»Mais maintenant, Gaia veut une alliance que je ne parviendrai jamais à faire. J’ai beau être roi, il y a trop de souvenirs. Oui… Trop de chose qui font qu’il nous est impossible de revivre comme avant. Mais avant, je voulais te faire de vrai adieu. Je ne t’abandonne pas, je te le jure. Je te dis juste adieu…  comme je vous dis adieu à tout les deux. Cette fois, je ne reviendrais plus. Je ne veux plus essayer de comprendre, de le sortir de sa merde. Fuck ! Il est grand. Et il vit sa vie comme elle lui chante…. »

Je me suis peu à peu redressé. Mes incisives sont plantées dans ma lèvre inférieure, et un froid intense prend part de mes veines. L'entendre parler de tout ça, d'Aèl, de sa venue chez moi... Quand est-il venu ? Mes parents ont menti. Je ne suis parti qu'au mois de décembre. Pourquoi il ne m'a jamais rien dit ? Pourquoi il n'a pas cherché à m'en parler ? Nous aurions pu... Non ! Je refuse de retomber dans ce système. Il n'en a rien à faire de moi, pas vrai ? Et bien moi non plus, je ne me soucierai plus de lui. 
Un sourire pâle tire mes traits, et je me laisse glisser au bas de l'arbre, pour atterrir juste à côté de lui, soutenant mon bras. Habituellement c'est chouette quand je fais, mais là, je m'écroule pitoyablement dans l'herbe. J'ai fait mon garrot trop à la va vite. La perte de sang commence à se faire sentir. Je ne sens plus mon bras. Je devrais envoyer un oiseau à ma sœur... Mais je ne veux pas la voir. Je ne veux plus voir personne ces derniers temps, en fait. Je veux mourir. Je veux que le moi d'avant disparaisse, et je ne peux pas y arriver sans cette souffrance lancinante. 
La tête dans l'herbe haute, je ferme les yeux pour me retrouver dans le noir apaisant. Mais il n'y a plus de véritable noir, la lumière filtre quand même à travers mes paupières close et ce détail que j'aime le plus. Je me sens bien là. Libre. 

" Je jure sur mon honneur et à notre Mère à tous, en me portant garant pour tout mes successeurs qui ne pourront briser ce serment sous peine de mort immédiate, que le peuple Sylvain vivra en paix avec les aériens et toutes leurs créatures à partir de ce jour et pour la fin des temps."

Tu ne peux pas savoir, Alaric, à quel point ce que je vient dire m'est difficile. Mon père va me punir, et sévèrement. Sans doute m'envoyer Rory ou Antony. Et je vais me faire laminer, parce qu'il me passera ces putains de scelleurs aux poignets pour que "je comprenne un peu la vie". Je te déteste. Mais je ne vois pas pourquoi ton peuple devrait payer pour ça. Et puis, je suis si fatigué de me battre constamment. Maintenant, je t'en supplie, va-t-en. En réalité je veux que tu restes, je veux que tu me dises quelque chose, n'importe quoi... Mais tu ne le feras pas. Jamais. Je suis celui qui ne veux pas grandir sans toi, et toi celui qui veut m'éradiquer pour avancer sereinement. On sonne un peu comme Peter Pan et Jack Crochet, dis. Un peu. Tu sais je n'ai jamais eu besoin de force morale pour m'entêter à te supplier de me revenir. Par contre il m'en faut énormément, bien plus que tu ne peux l'imaginer, pour ça, pour ce murmure là.

"Va-t-en... S'il te plaît."

J'ai de la fièvre, je crois. De la sueur coule sur mon front, et ma vision se brouille. J'aurais pas du péter mon poing dans cette vitre... Non, j'aurais pas du. Mais c'est fait. Et je vais appeler Ciaràn. Oui, je vais faire ça... 
Je n'en ai pas la force, en fait.


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MessageSujet: Re: Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu]   Es-tu sûr d'être sûr de toi ? [Mathieu] EmptyJeu 5 Sep - 11:22

[color=#FF9900][color=#FF9900]" Je jure sur mon honneur et à notre Mère à tous, en me portant garant pour tout mes successeurs qui ne pourront briser ce serment sous peine de mort immédiate, que le peuple Sylvain vivra en paix avec les aériens et toutes leurs créatures à partir de ce jour et pour la fin des temps."


Je le regarde fixement, laissant mes prunelles s’oublier dans ce visage que je connais depuis trop longtemps. Je détaille chaque forme, chaque ombre. Je sens que le monde est en train de changer. Je m’oublie dans la lumière violente du soleil. Gaïa est heureuse. Les guerres prendront fin, la terre de nos ancêtres redeviendra telle qu’elle aurait du l’être. Mais je ne peux oublier tout ce qui fut fait au nom de la force des peuples. Nous sommes en paix, mais pour combien de temps ? Bientôt, de nouvelles règles viendront mettre fin à quelques années de paix. Jamais il ne serait fait en sorte que nous devenons de véritable hommes et femmes. Après tout, nous ne sommes que des enfants. Même pas encore des hommes, abrutis par nos souvenirs. La censure frappera, les dangers seront de plus en plus présents. Je sais qu’il nous faut pour l’instant vivre dans les présents. Mais il m’effraye. Il m'ennerve aussi. Depuis bien trop longtemps.

"Va-t-en... S'il te plaît."


Va-t-en. C'est bien la première fois qu'il me l'ordonne. Qu'il baisse les bras, ne tente plus de m'avoir eternellement à ses côtés mais cherche ma fuite. Je pourrais partir, c'est vrai. Et je vais le faire. Tu ne me reveras plus Tarek Thompson. Je ferais tout pour que nos chemins ne se croisent plus jamais. De toute manière, maintenant, il y a les enfants. Ceux de Katlheen. Mathis et Maïween. Ces petits que j'aime déjà alors qu'ils ne sont pas encore nés. Ils sont miens, et quoi qu'en dise leur mère, je les verrais.

« Très bien. J'éspère ne plus jamais te croiser Thompson, mais ne le cherche pas non plus. Fin au moins ça, souvenirs. »


Je lui fis un sourire hypocrite, me relevant de toute ma hauteur, croisant les bras sur ma poitrine, faisant gonfler mes muscles sans même le faire exprès. Je devrais faire attention, arrêter le sport. Parce qu'à force, les filles vont me violer. Les mecs aussi qu'en on voit Thompson. Je ne me sens pas totalement bien. Oui, j'ai l'impression d'avoir un vide qui me détruit le ventre et m'arrache la gorge. Lydia. Oui, uniquement elle. Cette fille sera ma destruction. Elle me détruira, je le sais, le sens, et même, le veut. Je suis une enflure.... Sincèrement. Mais je n'y peux rien, il relève en moi toute la haine que je possède. Désolé crétin. C'est la vie.



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Gaïa
Gaïa


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► ARRIVÉ LE : 31/03/2012
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