Alors voilà à quoi ressemble une porte ludtyvienne. Si j'avais cru que cette boule de puissance magique était cela. Elle n’apparaît qu'à ceux possédant une parcelle de magie dans leur sang, et maintenant que je suis roi. Vêtu d'un sweet à capuche et d'un simple jean, je suis loin du Mathieu splendide du lycée. De toute façon je vais très vite rentrer chez moi, je n'ai pas de temps à perdre à m’inquiéter de comment je suis vêtu. Dans la porte se mêle toutes les nuances du bleus, du vert et du blanc. Comment je n'ai pu ne jamais passer par ici et l’apercevoir. Je suis vraiment con enfaîte. Enfin, ce n'est pas une nouveauté. Mais avant de très vite prendre la direction de la villa où rien ne m'attend, et bien justement, j'attend une personne venant d'Aèras. Elle doit me rapporter le livre des Anciens, je me dois d'être chez moi, mais je me dois aussi d'accomplir pour me peuple ce que je lui ai promis. C'est une Walkyries normalement, dans tout les cas, quelqu'un avec la mémoire des deux planètes. Et moi, j'en ai déjà plus que marre. Cette soirée promet d'être très longue....

[Désolé, c'est vraiment ultra court  ]

Dans mes oreilles, j'entends le sang de mes veines qui pulse au rythme de mon cœur. Un Roi. Mon peuple a un roi. Et je dois (encore) aller le trouver. Pfff... "Te plains pas, Kaena !" qu'elles disent toutes, "t'as de la veine, t'as la Mémoire maintenant !" Ouaaaais, gééniaal....
Je grimpe sur le dos de mon étalon, et soupire profondément avant de lui indiquer la marche à suivre. Dans mon sac, le livre que je dois délivrer me semble fait de plomb. Je passe la porte dans un état second, occupée à me changer sur le dos de Gipsy, changeant mon bas pour un short en jean délavé, rapiécé, abîmé, et un t-shirt trop large troué remplace mon soutiens gorge de cuir. Je porte aux pieds des baskets de jogging qui s'étiolent. Bien loin des fringues triées que j'ai mis pour cette con***** d'émission de télé réalité, ou des robes lolita-pop du bahut, que je paye en me saignant aux quatre veines. Le seul qui est toujours, toujours bien habillé, bien au chaud, qui prend sa douche parfois plusieurs par jour quand ça lui chante, c'est mon frère. Et en cette fin de mois d'avril, mes moyens s'amenuisent, et je dois redoubler d'efforts et enfouir ma fierté de plus en plus loin au fond de mon esprit pour manger. Mais il ne faut que j'y pense.
Je suis épuisée, tout ça à cause de la fête en l'honneur de notre souverain, de la joie qu'occasionne cet événement etc, etc... Moi, j'y suis allée bien sûr. Même si Mathieu Alaric m'insupporte, je suis heureuse que notre roi légitime ait refait surface et accepte les responsabilités pesantes qui lui incombent. Mais je n'ai pas le cœur à rire. J'arrive devant la villa de l’héritier et me fait remarquer par un hennissement strident du beau cheval blanc qui me sert de familier. Il est tard. Naïan est seul chez moi, là où rôdent mes supérieurs en quête de faiblesse. Je ne veux pas traîner. J'ai froid, j'ai peur, j'ai faim et ça fait trois jours que je me lave avec une éponge, traînant mes cheveux gras et emmêlés. Je murmure pour moi même, sans penser qu'il va forcément m'entendre.

"Ouvrez, pitié, je n'ai pas le temps...

Hm, charmant, il va adorer ma "politesse"....

J'en ai eu marre, et j'ai pris la direction de l'immense villa de ma famille. Une fois de plus, il n'y a personne chez moi. J'attends donc que la personne qu'on envoyé les peuplades du vent. Je laisse mon esprit vagabonder en attendant. La Terre me plait de moins en moins, et je n'arrive pas à comprendre ceux qui refusent d'aller sur Ludtyvia alors qu'ils connaissent la vérité. Je quitte mon sweet, prenant la direction de la douche. Mais une voix m'arrête dans ma démarche, la serviette autour du cou. Je la reconnais, je n'ai pas totalement compris ce qu'elle a dit mais c'est... Plume ! Encore.

Je descend les escaliers et ouvre la porte. Sa tenue me laisse pantois. Elle est sérieuse ? Plume est bien loin de la beauté de Ludtyvia ou du lycée. Je ne peux y croire. Ma future femme ne devrait jamais avoir le droit d'être habillée comme une clocharde.

"-Plume ? Tu... ? Qu'est ce que tu fais là ?"

Je détaille ses vêtements troués, ses cheveux sales. Elle est bien loin de la magnificence de mon ex petite amie. Mais elle me rapelle des choses qui m'ont marquée, la douceur de la Chine. J'ai promis. Et je tiendrais mes promesses pour ma reine. Oui, je serais le roi de mon peuple, même si je sais que tout sera dur maintenant. En tout cas, il te faut devenir ma petite amie Plume. Et pas uniquement car nous sommes promis l'un à l'autre depuis notre naissance. Mais aussi car je refuse de te voir vêtue de la sorte. Tu dois briller. À l'instar des étoiles que j'ai vu dans tes yeux la première fois. Je t'apprécie, et je sais que tu as deja ta place dans mon coeur.. C'est donc torse nu que, devant ma porte, je retrouve la belle une nouvelle fois. Toujours dans des situations bizarres quoi.

[je crois que j'ai jamais fais aussi court dsl]

Je patiente gentiment à la porte, mais pas longtemps. Il vient m'ouvrir rapidement et je m'incline vite fait, la bouche tordue en une moue frigorifiée. Je vois dans ses yeux la surprise et un certain choc à la vue de mes vêtements. Il me dévisage un moment avant de bafouiller.

"-Plume ? Tu... ? Qu'est ce que tu fais là ?"

Un lourd soupir exaspéré brise le silence de l'air autour de moi, et je fourre mes mains dans mes poches, un peu rafraîchie par le soir tombant. A la barrière, Gipsy me regarde de ses grands yeux noirs tout tristounets. Je lui fait signe de rentrer à la maison et plante mes yeux dans ceux de mon souverain, automatique, pour passer une main dans mes cheveux d'un geste robotique, raide. Je murmure, fatiguée.

"Elles m'ont envoyée... Elles ont dit que ce n'était pas la peine que l'une d'elle se déplace en personne... Et puis comme je devais venir en ville pour acheter de quoi manger à  mon petit frère... Enfin voilà, je suis là. Tenez."

Je sors le paquet de mon sac en bandoulière de toile militaire, et le lui tends sans d'autre commentaire. Je n'ai pas le cœur à ça. Naïan meurt de faim dans sa chambre, et je n'ai pas grand chose à lui offrir hormis des pâtes. M'enfin, j'ai réussi à lui acheter de la sauce cette fois... Je ne pensais pas que le début de l'été serait si dur pour nous. Mais en perdant mon emploi j'ai tout perdu. Je ne suis plus qu'une simple pute qui traîne dans les rues le soir. Je tourne les talons la tête basse.

"Bon, et bien... Bonne soirée majesté. Je ne vais pas m'imposer plus longtemps."

J'entends à peine ma voix tant je suis épuisée. Si seulement Papa et Maman étaient là... Je regarde le ciel, et soudain, je sens mes jambes trembler et en souvenir de la Chine, je me retourne vivement et éclate en pleurs sur le torse du quaterback. Cette fois, je craque. Désolée que ce sois devant toi, Alaric.

"Elles m'ont envoyée... Elles ont dit que ce n'était pas la peine que l'une d'elle se déplace en personne... Et puis comme je devais venir en ville pour acheter de quoi manger à  mon petit frère... Enfin voilà, je suis là. Tenez."

Elle me tent le livre mais je n'ai pas le coeur à le lire. Je le pose rapidement sur la table basse de l'entrée, et me retourne avec lenteur vers Plume. Vêtue comme elle l'ait, j'ai peur. J'ai peur de ce qui peut lui arriver dans la rue, de ce qu'elle encoure à effectuer le métier qu'elle fait. Ma mère est fan de télé réalité, et j'ai donc vu la belle avec le grand loup. Je le connais car il est venu à moi réclamer les territoires ancestraux de chasse des garous. Je lui ai offert en échange de son allégeance, mais je n'avais qu'une envie, mettre fin à sa vie pour le traitement qu'il a fait subir à ma futur femme.


"Bon, et bien... Bonne soirée majesté. Je ne vais pas m'imposer plus longtemps."

Que ? Mais qu'est ce ? Je ne comprend rien à cette fille. Elle est une véritable énigme. Avant que je n'ai pu dire la moindre chose, je sens des larmes couler contre mon torse et son visage perdu dans mes muscles. Mais je suis con ou quoi ? Il faudrait être stupide pour ne pas comprendre. Très bien, on va jouer l'homme parfait que je suis. Plume, je jure que tu vas m'aimer pour mon geste. Passant un bras maladroit autour de son dos, je l'a fais entrer et s'assoir. Après lui avoir récupéré un verre d'eau en cristal qui lui fera le plus grand bien, je monte dans ma chambre. C'est mon porte feuille que je descends, avec ma carte bleue flambant neuve et totalement dorée. Carte gold s'il vous plait. Je lui fais un petit sourire avant de lui murmurer :

-Tu me l'a rendra demain. C'est 34 28 mon code. Achète ce que tu veux d'accord ?

Je suis prêt à parier qu'elle va mal le prendre, penser que je fais la.charité. Mais si elle savait la véritable raison de mes actes, voilà longtemps que je me serais fais assassiner. Je veux la séduire et non pas l'obliger à m'aimer. Gaïa me fait confiance sur ce point, elle l'a dit...

Je pleure toujours contre le grand blond, à peine consciente quand il me fait asseoir, aveuglée par l'eau de mes larmes. En fait, j'émet des sanglots complètement hystériques, tenant mes épaules entre mes bras. J'essaie de respirer calmement, et parvient à stopper l'hystérie mais pas les pleurs. Qu'est-ce qui me prends ? Je ne dois montrer aucune faiblesse, à personne. Et  --

-Tu me la rendra demain. C'est 34 28 mon code. Achète ce que tu veux d'accord ?

"Qu... Quoi ?

Je redescends sur Terre, ébranlée, et pose les yeux sur la carte de crédit qu'il me tend. Carte Gold, pardi. Alaric est un nom qui n'usurpe rien on dirait. Je lève les yeux vers Mathieu, choquée, et bondit sur mes pieds, la tête penchée de côté à la manière des daims aux aguets. Et je recule pas à pas, effrayée par son comportement. Je n'ai pas ma place ici. Je ne suis pas de son monde, encore moins maintenant que je suis sa sujette. Je dois sortir d'ici.
Je tends les bras devant moi, les mains levée, comme pour l'empêcher d'approcher.

"N-non. J'peux pas. J'veux pas. C'est... Il faut que je m'en aille ! Pardon !

Mes chevilles pivotent sur le sol et je décolle comme une fusée, le cœur battant douloureusement et déboule dans la cour où Gipsy me cueille. Je bondis sur son dos et agrippe ses crins épais. C'est ce moment que choisit mon téléphone portable miteux pour sonner. Mon cheval s'immobilise devant la porte du manoir et je sors le petit Samsung. C'est le numéro fixe de mon appartement. Mon cœur se fige, et mon sang gèle avec. Naïan.

"Naïan ?
-Plume... Y a un monsieur bizarre qui veut que tu rentres tout de suite...
-Qui ?
-Un monsieur qui grogne quand il est en colère...
-Assez parlé, donnes moi ce téléphone !"

Il raccroche. Bon sang...

- MATHIEU !!

"Qu... Quoi ?

J'avais raison. Elle réagit mal, glisse devant moi comme une aiguille, en véritable femme du vent. Je voudrai crier son prénom mais je ne peux qu'imaginer ce qu'elle va dire. Comment ce fait-il qu'elle soit si difficile à obtenir contrairement aux autres ? Elles me courent toutes après et, voilà que la seule que je veux me fuit. Je ne comprendrai jamais les filles.

"N-non. J'peux pas. J'veux pas. C'est... Il faut que je m'en aille ! Pardon !

Je la regarde fixement, perdu dans ce qu'elle vient de dire. Elle est sérieuse ? Vraiment ? N'importe quelle fille aurait sauté sur l'occasion de refert sa garde robe en marque autre que du Caporal mais plutôt d'aller dévaliser les grandes enseignes françaises. Je reste coit. Je ne comprends rien à cette fille, et je crois que je m'attache à elle car elle est loin d'être semblable aux autres poupées d'Amérique. Et je n'arrive à la suivre. Cette fille n'est pas Lydia, ou les autres demoiselles qui me court après, espérant, maintenant que je suis seule, pouvoir devenir l'unique maîtresse de mon coeur et qui sait ma futur épouse. Je n'en veux qu'une. Mais je n'arrive pas à décrypter son visage, son esprit. Depuis la Chine, je nage en plein délire.

-Plume attend...suppliai-je

Je la vois bondir sur son étalon, et commencer à partir lorsqu'une musique l'arrête. Portable. Je vois son visage se décomposer lentement pendant que des paroles s'échappent de ses lèvres. Et puis, alors que je garde mes prunnelles si caractéristiques posées sur elle, c'est mon prénom qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes sur une rangée de dents étincelantes. Je bondis de chez moi toujours torse nu, avec un démarrage que seuls les sportifs possèdent. Elle a besoin de mon aide, et surtout, je peux lui prouver que je sais être un véritable prince charmant quand je le veux, pour les filles que je veux. Et elle en fait partit. Plume Squall tu seras mienne. Je suis un maître dans l'art de la drague, alors, tu tomberas dans mes fillets. J'en ai marre de jurer. Mais je le ferai.

-Qu'est ce... Plume ?

L'inquiétude fait naître sur le beau visage de Plume un ride entre ses deux splendides prunnelles. Qu'est ce qu'elle a ? Et surtout pourquoi elle semble si terrifiée. J'ai l'impression d'avoir devant moi un lapin prit dans les feux d'une voiture. Mais d'un seul coup, mon esprit ne fait qu'un tour. Naïan. Je sais que Plume à un petit frère. Et avec les problèmes qu'elle a, j'en suis maintenant sur. C'est son frère.

-Plume. Plume. Qu'est ce qu'il y a ? Quel est le problème ? Oh ma belle ? Plume !

Un "pourquoi" désespéré tourne en boucle dans ma tête. Des images défilent, et Naïan, peut être est-ce par le lien affectif que j'ai avec lui que je le ressent, est terrifié. Gipsy commence à piaffer en même temps que je perçois la course d'Alaric. Dans une autre part de mon esprit, une colère sans limite grandit.

-Plume. Plume. Qu'est ce qu'il y a ? Quel est le problème ? Oh ma belle ? Plume !

Je pose sur le grand blond un regard fou, descends de l'étalon et me plante droite devant lui, ferme. Il n'arrête pas de me tourner autour depuis la Chine. Il m'agace. Mais dans l'instant, ça m'arrange.

"J'crois que t'as une voiture d'course, Mathieu. Tu m'dragues sans arrêt, j'me trompe ? Bouges toi d'te saper et prends tes clés. C'est à prendre ou à laisser, mais si c'est non j'te préviens j'dis "oui" à mon voisin qui veut m'épouser."

Sur ce, je claque la croupe de mon familier qui prend le galop comme une fusée, direction le ciel. Il fera l'éclaireur, comme ça. Quant à Alaric, il a intérêt à se bouster ! Parce que c'est Naïan qui est en jeu !

[désolée que ce soit si court --']

Plume me va pas bien du tout. Mais alors vraiment pas. Son inquiétude se sent à plein nez, prête à ramener tous les garous et autres créatures surnaturelles des environs. Je ne la lâche pas des yeux, à peut près dans le même état qu'elle. Et, sur mon front, un ride plisse ma peau. Je deteste quand n'importe qui voit ça, quelque chose qui ne m'arrive normalement jamais autrement que durant les matchs de football. Au loin, un loup hurle.




"J'crois que t'as une voiture d'course, Mathieu. Tu m'dragues sans arrêt, j'me trompe ? Bouges toi d'te saper et prends tes clés. C'est à prendre ou à laisser, mais si c'est non j'te préviens j'dis "oui" à mon voisin qui veut m'épouser."

Oh oh oh ! C'est hors de question ça. J'hoche la tête en une réponse affirmative. Des fringues ? Pourquoi faire ? Ce serait perdre du temps et nous n'en avons pas. Les hurlements des loups se font plus puissants. Les clefs, sur la table d'entrée me semblent bien trop loin, mais je ne suis pas n'importe qui. Je suis le quaterback, le cerveau de l'équipe mais aussi l'un des pilliers. L'un des mieux gollés, des plus rapides. C'est souvent moi qui marque, et c'est mon prénom que les cheerleaders epellent et hurlent. Pas un autre. J'ouvre le garage, récupère la Ferrari Enzo noire flamboyante, heureux de l'avoir elle. Monter au max à 349 en 10.secondes, c'était exactement ce qu'il me fallait. La carrosserie rutilante flamboyait et, sous les lumières, le cheval semblait se cabrer pour la famille du vent. Je fis gronder le moteur et avançait jusqu'à la belle blonde. Ouvrant la porte d'un simple geste, je la fis monter avant de demarer en trombe, faisant criser les pneus. Merde ! J'avais oublié de fermer la baraque et tout ce qui va avec. Trop tard. J'imaginais alors dans ma tete une muraille de vent et manquais crier un Bigoo tonitruant. Je sentais le pouvoir autour de moi, j'avais putain de réussi !

-Et maintenant... On va où ?

Je n'avais qu'une hâte, c'était rouler et encore rouler. Si ma famille n'avait pas choisi pour moi autre chose, je serais devenu pilote. J'adorai sentir sous moi la puissance de ce bolide que je conduisai. Certes, je trouvais l'Enzo moi jolie que la Ferrari, mais elle était tellement plus puissante. Bon... J'avais l'impression de parler de nana en parlant de voiture. Et en parlant de nana. Plume avait vu totalement clair dans mon jeu, comme à chaque fois. Cette fille lissait en moi comme dans un livre ouvert, piochant les informations qu'elle voulait quand elle le voulait. Et je me sentais plus que stupide comme ça. Oui, cette fille n'est pas Lydia. Et, bien qu'elles soient amies, elles sont comme le jour et la nuit. J'avais l'air de Phoebus dans la comédie musicale française qu'affectionnait ma mère quand j'étais enfant, Notre Dame de Paris je crois. Mais je m'égare là, car encore loin, les hurlements des loups résonnent, trop fort pour être ceux de simples animaux. Mais leur roi a passé un pacte avec mon peuple, alors qu'il ne touche à Naïan. En tant que frère de ma promise, il est intouchable.

J'étais qu'il accepterait de m'aider. Mais, pas sans grommeler ou prendre son temps. Je suis donc extrêmement surprise de me retrouver dans la Ferrari, à côté d'un chauffeur à moitié voire complètement nu et fonçant sur le bitume. Et ben. Il en a de la volonté pour me plaire ! Je devrais peut être écouter Lucy en fait. Et c'est là qu'il va tout faire basculer...

-Et maintenant... On va où ?

J'explose de rire, nerveuse et à la fois réellement amusée. Il saute dans sa voiture, mais il sait pas où aller ! Haha énorme ! M'enfin, restons sérieuse. Je concentre de toutes mes forces ma magie pour créer une carte de courants aériens qui s'affiche sur le parebrise, et un petit point bleu foncé s'allume non loin d'un autre, blanc étincelant.

"Alors tu vois, en blanc, c'est nous. En bleu, c'est chez moi. Donc tu suis la carte. Je te fais confiance pour savoir faire ça. J'habite rue des Lilas, dans les quartiers out. C'est pas Byzance mais bon...

Je me tais, et je détaille longuement le jeune homme. Il est vraiment splendide. Je pourrais le regarder des heures et des heures sans me lasser, le problème, c'est qu'avec sa réputation de chaud lapin, et bien il y a une sonnette d'alarme qui s'allume dans ma tête. Ceci dit... C'est vrai, depuis quelques temps, il est moins comme ça. Ses groupies en sont même malades. Est-ce que tu es sincères avec moi, Alaric, ou bien est-ce une mise en scène le temps que je te tombes dans les bras ?
Il me plait beaucoup, je l'avoue. C'est vrai, quand je le regarde an cours, ou que j'entends son nom, sa ne me laisse pas indifférente. Je pourrais sans doute en tomber très rapidement amoureuse. Et c'est mieux comme garçon qu'un homme tel qu'Alec. Je suis sûre qu'il ne va pas m'égorger au milieu de la nuit, au moins. Mais c'est trop facile. Enfin bon.

"Tu sais, Mathieu... Je pourrais facilement tomber amoureuse de toi si on était ensembles.

Et vlan, rumines toi ça... J'aurais mieux fait de me taire.

Je sentis la magie vrombir dans l'air. Maintenant que j'y pensais, je sentais la magie des Aèriens sur Terre. C'était donc ça être roi ? Je dois avouer que j'étais loin de haïr, mais il n’empêche que ressentir quelque chose à chaque fois pouvait s’avérer lassant. Elle traça une carte, digne fille de l'air et m'expliqua alors le fonctionnement.

"Alors tu vois, en blanc, c'est nous. En bleu, c'est chez moi. Donc tu suis la carte. Je te fais confiance pour savoir faire ça. J'habite rue des Lilas, dans les quartiers out. C'est pas Byzance mais bon...

Ouais, c'est plus ou moins un GPS quoi. Elle me faisait confiance. Je n'étais pas un taxi non plus, mais avec une carte, il fallait être le pire des boulets pour ne pas arriver chez elle. Rue des Lilas. C'est mignon ça. Du français dans Milwaukee. Je ne savais même pas ça possible. Je me concentre alors sur ma conduite, roulant bien trop vite pour me permettre le moindre écart. L’aiguille monte sans fin, et, alors qu'en tant normal j'ai en permanence les prunelles rivées sur Plume, là, elle me sort de la tête. Je garde une main sur les vitesses, histoire de ne pas prendre trop peur. La voiture ronfle déjà bien trop.

"Tu sais, Mathieu... Je pourrais facilement tomber amoureuse de toi si on était ensembles.

Heureusement que j'ai l'habitude de conduire. Parce qu'un peu plus et je calais. Elle est folle de me dire ça à la vitesse où nous roulons. C'est juste trop dangereux. Une minute a passé depuis que nous sommes partit de chez moi, et voilà qu'elle me sort déjà des trucs débilles. Ok. On règle l'affaire de ton frère et ma belle, je te jure que tu m'accompagnes au bal. Il faut juste que je ne face aucunes gaffes dans les paroles que je vais dire maintenant :

"Alors pourquoi tu refuses net qu'on se mette ensemble ? Tu crois que si je te tourne autour c'est juste pour te faire chier ? Si c'était le cas, je ne m'attarderai pas. On a déjà fait l'amour Plume, alors, si c'était juste pour du sexe, je me serais barré depuis longtemps. Et le lycée saurait que tu t'es laisser avoir."

J'hésite. Elle peut le prendre bien comme mal. Mais au moins, j'ai dis faire l'amour et pas baiser. C'est déjà un plus pour moi. Mais cette fille est tellement... insaisissable que je ne sais ce que je dois penser. Merde tient ! Et, encore, à l'horizon, là où nous nous rendons, retentissent les hurlements des loups.

Des fois je me dis que je devrais réfléchir à la situation avant de parler. Parce que j'ai vraiment le chic por lâcher des bombes pile quand il ne faut pas. Fin bon maintenant je suis sûre d'une chose au moins, non pardon deux. Un : il conduis hyper extra bien. Deux : y a vraiment quelque chose en lui qui m'apprécie.

"Alors pourquoi tu refuses net qu'on se mette ensemble ? Tu crois que si je te tourne autour c'est juste pour te faire chier ? Si c'était le cas, je ne m'attarderai pas. On a déjà fait l'amour Plume, alors, si c'était juste pour du sexe, je me serais barré depuis longtemps. Et le lycée saurait que tu t'es laisser avoir."

Je cligne des yeux, plusieurs fois. Et je secoue vivement mes boucles blondes pour me remettre la tête à l'endroit. Je dois avouer que je suis sonnée là. C'est inattendu, et c'est de la pure vérité. Mais je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment pour me dévoiler un peu. Ceci dit... ça ne peut pas faire grand mal.

"Je refuse parce que je ne veux pas retomber amoureuse. Je ne l'ai été qu'une seule fois vois tu, et c'était d'un salaud parfait. J'ai peur de ce que je pourrais endurer si je me laisse aller une nouvelle fois. Mais je dois avouer que... Cette nuit là... Me manques."

Arf, c'est dit. Fais chier tiens. Pourquoi je lui ai dis ?! Je suis bête, bête, bête !! Qu'est-ce que je fais moi maintenant ? ... Je sais ! S'il m'embrasse pas je me défile et je lui dis que c'était pour le tester ! Voilà ! Je suis un génie.

"Je refuse parce que je ne veux pas retomber amoureuse. Je ne l'ai été qu'une seule fois vois tu, et c'était d'un salaud parfait. J'ai peur de ce que je pourrais endurer si je me laisse aller une nouvelle fois. Mais je dois avouer que... Cette nuit là... Me manques."

Je reste coit de stupeur. Elle se fout de moi, c'est pas possible. Cette file s'est tapé un démon pendant je ne sais combien de temps. En clair, quelqu'un qui a derrière lui de loooongues heures d'expérience dans tout ce qui touche de près ou de loin au sexe. Et cette même fille me sort que... moi, je lui manque ? C'est juste impossible. Elle ne veut pas retomber amoureuse, je peux le comprendre. Mais par contre, il y a quelques petites choses qui cloche dans son résonnement. Mais bon dieu, pourquoi elle ne veut pas de moi ? Je suis loin d'être comme ce sombre crétin qu'elle avait comme petit ami ?

Normalement, je me serais arrêté, je lui aurais fais mon sourire le plus charmant, et de fils en aïguilles, je l'aurais sauté puis l'aurait suffisamment séduite pour qu'elle ne puisse plus refuser d'être ma petite amie. Mais, là, nous avons d'autres chats à fouetter. Plutôt des chiens dans le contexte. Si le roi loup est là, il va passer un très très mauvais quart d'heure. Ca, je peux l'assurer. Car ses belles promesses tiennent pour ma personne, mon peuple mais surtout mes proches. Naïan en fait partit, et en fera partit. Qu'il le veuille ou non.

"Décidement, je ne vous comprendrais jamais les filles ? Pourquoi tu as peur de moi ? Je ne suis pas cette enflure Plume ? Certes, tu connais ma réputation au lycée, ok, je l'avoue, je suis le pire des salopards avec les meufs. Mais j'suis comme ça avec toi ? Non."

Mathieu Alaric, dans l'art de la manipulation, je vous offre quarante points. Non mais franchement, regardez moi ça. Un vrai petit connard. M'enfin, pour une fois, ce n'était pas juste pour la mettre dans mon lit. Je voulais lui passer la bague au doigt et franchement, c'est juste un honneur. Elles se battent toutes en espérant devenir ma femme. Tu es la seule qui n'essaye même pas, et c'est toi qui est choisie. Réfléchit à ça.

"Décidement, je ne vous comprendrais jamais les filles ? Pourquoi tu as peur de moi ? Je ne suis pas cette enflure Plume ? Certes, tu connais ma réputation au lycée, ok, je l'avoue, je suis le pire des salopards avec les meufs. Mais j'suis comme ça avec toi ? Non."

Je sens mes sourcils se froncer violement. Toi... J'te jure, tu m'énerves ! Grrr, les mecs, j'vous jure, ça comprend vraiment rien du tout !!

"Mais t'es bête ou quoi ? Je vais pas te croire sur parole, tu crois savoir ce que j'ai traversé ? Je peux pas me laisser aller d'un coup, comme ça, hop là j'ai trouvé le prince charmant !Tu sais j'étais enceinte quand il s'est tiré, et la décision n'était pas simple ! Alors arrêtes de me secouer comme ça s'il te plait, J'AI PEUR ! Tu piges ça ?!... Je... Désolée, bon, ok, pardon. Je suis sur les nerfs et... On s'en fou en fait.

On vient d'arriver en bas de mon immeuble, et le moteur est arrêté. Je me permets donc de saisir la nuque du beau blond et plaque mes lèvres contre les siennes, volage puis insistante. C'est aussi electrisant que la première fois, j'ai l'impression de flotter en fait. Je me recule pourtant, étourdie, avant de bondir dans le hall puis les escaliers de chez moi. Et oui... On a pas d'ascenceur. Heureusement que j'habite qu'au troisième.
J'entends mon frère qui sanglote de l'autre côté de la porte. Je vais les massacrer. Vraiment. Et ce n'est Gipsy, qui vient de débarquer derrière moi toutes griffes dehirs, qui va me retenir. Salopards de merd* vous allez voir de quel bois je me chauffe !!
Je tire une masse d'arme peu rassurante de mon sac, et défonce la porte d'un grand coup d'épaule en vociférant des tas d'insultes, pas très sexy. Tant pis pour Mathieu, peut être qu'il me trouvera trop violente et qu'il me lâchera un peu. Enfin... je disais ça mais après le putai* de coup que je viens de me prendre derrière le crâne... Oups.

"Mais t'es bête ou quoi ? Je vais pas te croire sur parole, tu crois savoir ce que j'ai traversé ? Je peux pas me laisser aller d'un coup, comme ça, hop là j'ai trouvé le prince charmant !Tu sais j'étais enceinte quand il s'est tiré, et la décision n'était pas simple ! Alors arrêtes de me secouer comme ça s'il te plait, J'AI PEUR ! Tu piges ça ?!... Je... Désolée, bon, ok, pardon. Je suis sur les nerfs et... On s'en fou en fait.

Plume est un mystère. Elle fait partit de ses filles qui changent d'idées comme de chemises, qui nous en font voir de toutes les couleurs mais vers lesquelles ont est irrésistiblement attirés. Elle me surprend, toujours. A entendre ses paroles, j'ai l'impression qu'elle ne va plus jamais m'adresser la parole de sa vie, que tout est fini. Je viens de couper le moteur, et m’apprête à lui répondre, alors qu'elle m'embrasse. Franchement, je ne m'y attendais pas du tout, et lorsque nos lèvres se joignent, je me sens particulièrement con. Cest quoi cette affaire ? Aussi vite qu'est venu son baiser, elle s'éloigne de moi et sort de la voiture.

J'ai environ cinq secondes pour la rejoindre avant que ça ne parte vraiment en couille. Je dois me concentrer, respirer fortement. Je sens le pouvoir affluer dans mes veines, prometteur de mort. Ce soir, Milwaukee connaîtra des tempêtes. Un éclair gronde déjà dans le ciel. Roi des loups, nous avons une alliance. Pour moi, mon peuple et surtout, mes proches. Naïan en fait partit, et tu ne dois l'oublier. Je ne sais ce que tu veux à Plume, mais il te faudra l'oublier. Autrement, les vastes terrains de chasse D'Aèras te seront enlevé et jamais plus tu ne pourras venir sur le continent.

Je monte en trombe l'escalier, bénissant mon entrainement sportif journalier et tombe pile au moment où une enflure tape trop fort dans la tête de ma fiancé. Je vois rouge. Le vent le cueille au centre de son ventre, plus fort qu'un poing humain, lui arrachant un cri sonore. Hurle connard ! La porte est ouverte, mais je récupère Plume. Inanimée dans mes bras, la scène fait très film d'action, avec le héro qui tient sa dulcinée contre lui et par combattre le grand méchant. Sauf que là, le grand méchant est aux ordres du héro.

C'est bien Luis qui se trouve de l'autre côté de la porte, le gamin non loin de lui, du sang sur les lèvres. Qu'est ce qu'il lui a fait ? Je laisse le vent entourer mes mains et mon visage prend un air décisif.

"De Barnardi, je te conseille de les laisser en paix. Ils font partit de mon peuple, mais surtout, c'est à ma famille que tu touches ! Quoi qu'elle t'ai fait, oublie et laisse les en paix ! Ou tu peux oublier l'accueil des Aèriens !"

Ma voix claque dans l'air. Je ne suis pas n'importe qui. On pourrait croire à un banal adolescent. Mais je sais faire naitre le respect dans les cœurs. Je sens le poids de ma force contre lui. Tu es bien plus vieux, certes, mais j'ai la puissance de Gaïa à mes côtés.

J'ai froid. J'ai mal à la tête. Je vois des petites lueurs, aussi, des trucs zarbis. Aww, j'ai vraiment mal ! Et je n'arrive pas à m'en sortir, je suis consciente de lutter contre le noir de mon champ de vision mais j'ai trop mal pour y arriver. J'entends le bourdonnement de voix, de pas précipités, de quelqu'un qui renifle... Naïan !
Je me redresse d'un coup paniquée, et réceptionne mon petit frère qui était en train de me foncer dessus. Je scrute son visage plus pâle qu'à l'accoutumée, le sang qui perle au coin de sa bouche et ses grands yeux embués. Quelque chose dont l'effet est à peu près semblable à coup de gourdin dans la gueule tape contre mes tempes quand je me redresse avec le petit dans les bras, mais je reste solidement campée sur mes pieds. Un regard appuyé au grand blond dans le salon, et j'emmène mon petit frère à la salle de bain pour le soigner, et l'abandonner un moment dans un bain bouillant dans lequel il se coule avec un certain délice... Connard. Bien, maintenant reste le cas Mathieudanslesalon, Mathieu saitoùj'habite.
Je retourne donc au salon avec une certaine gêne, ramenant au passage une tasse de café fumante. Oui, je suis la championne pour préparer des trucs express. Je m'assoie sur le canapé, et lui désigne la place à côté de moi. Je suis douée pour tourner autour du pot un temps interminable, mais là ça y est, ça m'agace.

"Bien... Explique moi s'il te plaît. Je ne veux pas croire que tu me cours après par hasard, ou juste parce que je te résiste. Tu es plus intelligent que ça et tu as autre chose à faire que de me courir derrière indéfiniment à moins d'avoir une bonne raison. Est-ce que ça a un rapport avec Gaïa Mathieu ? Parce que tu ne t’enterais pas comme si tu ne savais pas comment tout ça va finir, je le sais ça."

Par pitié mec, dis moi. Parce que je vais sincèrement devenir chèvre et tu es trop tentant pour que je continues à te repousser fermement. Et puis si j'avais le sentiment que quelqu'un est là pour moi, près de moi, je me sentirais mieux pour la sécurité de Naïan aussi... En bref, je suis éreintée. Je ne peux plus vivre à ce rythme, alors, s'il a quelque chose à m'offrir avec la garantie que ça tiendra... Et bien, je prends. Voilà. Soyons irresponsable et irréfléchie pour une fois, ce sera peut être mieux que de toujours tout cogiter. Il avait l'air si adorable, de l'autre côté de l'océan... Mais il y a Kate ! RAAH pourquoi c'est si compliqué de juste dire "oui" ou "non" à ce garçon ?! Je suis fatiguée... Je t'en prie : dis moi que ça va bien se passer. Et vite. Pitié pour mes nerfs usés...

Luis est partit. Les terrains de chasse pour son peuple sont plus important qu'une seule de ses putains il a dit. Qu'importe le monstre qu'il est, il reste un roi juste. Il aime son peuple, je le sens au plus profond de mon coeur. Les loups sont ses sbires, sans doute, mais plus que tout, ils sont ses frères. Et pourtant, au sourire mauvais qu'il me décroche en partant, je sais que j'ai quelque chose à craindre de son peuple. Que, parmi les loups, des prunelles d'or m'observent avec une attention grandissante....

Plume se réveille et, sans un seul regard, s'empare de son petit frère avant de disparaître. Je ne peux que voir l'étendu des dégats. Son appartement est minable, bien loin de la magnificence de la demeure Alaric. Je triture nerveusement mon médaillon entre mes mains moites, faisant jouer les reflets. Le pouvoir est encore dans mes veines, près à en découdre. Pour la première fois depuis longtemps... J'ai envie de me battre. Une envie féroce de laisser les pouvoirs du vent faire leur oeuvre. Je ne saurais dire pourquoi. Avant, je sais que j'aimais me battre. Je ne compte plus le nombre d'heures que j'ai passé au post de police. Mais cette fois... C'est bien différent. J'ai envie d'user de mes pouvoirs, et maintenant, je sais pourquoi. Ils coulent dans mes veines, comme une seconde part de moi-même et je ne peux les utiliser comme bon me semble. Un cadeau de la déesse qui pourrait devenir un sacrifice.

La belle blonde se plante devant moi, une tasse fumante à la main avant de plonger sur un canapé presque miteux. Je suis son geste et me pose à côté d'elle, plongeant mes prunelles dans les siennes. J'avoue que je suis totalement perdu avec elle dans les parages. Je ne sais pas vraiment ce que je me dois de faire. Je ne sais quelle réaction prendre face à elle. Je ne sais si je dois caresser ses doux cheveux ou partir en courant. Je ne sais si je dois l'aimer ou la fuir. Elle me perd.

"Bien... Explique moi s'il te plaît. Je ne veux pas croire que tu me cours après par hasard, ou juste parce que je te résiste. Tu es plus intelligent que ça et tu as autre chose à faire que de me courir derrière indéfiniment à moins d'avoir une bonne raison. Est-ce que ça a un rapport avec Gaïa Mathieu ? Parce que tu ne t’enterais pas comme si tu ne savais pas comment tout ça va finir, je le sais ça."

Un léger sourire en coin s'afficha sur mes lèvres, un sourire que je savais dévastateur pour la gent féminine. Tu crois vraiment que je vais te dire la vérité Plume Squall ? Pour que tu me glisses entre les doigts comme une anguille. Je ne suis pas encore totalement stupide. Et pourtant...

You could be my unintended choice to live my life extended
You could be the one I'll always love
You could be the one who listens to
My deepest inquisitions
You could be the one I'll always love

I'll be there as soon as I can
But I'm busy mending broken
Pieces of the life I had before

First there was th...

Fuck ! Mes pouvoirs agissaient plus vite que je ne saurais le dire. Cette musique. MUSE. Pourquoi donc à cet instant. Je jure n'y être pour rien. Gaïa... Comme peux-tu !? Je ronchonnais quelques secondes avant de finalement, tout en la regardant droit dans les yeux, le bleu croisant le bleu et lui répondis alors :

"Qu'est ce que t'en sais hein ? Et qu'est ce qu'tu veux vraiment savoir Plume hein ? Je te veux, sa devrait te suffire non ? Mais non, tu refuses encore de voir le truc. J'en sais fitchrement rien de pourquoi toi, mais au lieu de poser des questions tu devrais être fière non ! Putain, j'ai l'impression d'être le minable de passage là !

Ok, je vais définitivement m'en prendre une. Mais c'est vrai, je ne comprendrais jamais les filles. Putain, j'étais leur dieu vivant, et mademoiselle, sous prétexte d'être une belle meuf, ce croyait permit de me dire non... On ne dit pas non à Alaric. Alors pourquoi elle, avec son arriver flamboyante se le permettait hein ? J'étais tout ce que le monde pouvait lui offrir, à elle et à son frère mais non...

"J'ai compris, tu préfères les enflures. J'avoue, j'suis pas un connard comme Amarok, et je peux t'apporter beaucoup plus. Mais non. J'en ai marre d'faire le mec parfait là !

Pourquoi je m’énervais tout seul ? Je sentais déjà la marque de sa paume sur mon visage, et la crise de colère qui allait en découler. On ne porte pas la main sur moi. Jamais. Jamais plus.

"Qu'est ce que t'en sais  hein ? Et qu'est ce qu'tu veux vraiment savoir Plume hein ? Je te veux, sa devrait te suffire non ? Mais non, tu refuses encore de voir le truc. J'en sais fichtrement rien de pourquoi toi, mais au lieu de poser des questions tu devrais être fière non ! Putain, j'ai l'impression d'être le minable de passage là ! J'ai compris, tu préfères les enflures. J'avoue, j'suis pas un connard comme Amarok, et je peux t'apporter beaucoup plus. Mais non. J'en ai marre d'faire le mec parfait là !

Une palpita au niveau de mes tempes. La tasse entre mes doigts explosa, alors que je continuai de fixer le sol. Je sentais mon bras trembler et mon poing gauche se resserra sur la peau de ma cuisse, éraflant l'épiderme. Je percevais l'atmosphère devenue brusquement lourde, l'air figé par ma colère. Comment...?
La poignée de la tasse vola à travers le salon dans la direction du grand blond, et je me redressai comme une furie, le corps entier parcouru de tremblements de rage avant de commencer à hurler, peu importe la proximité de mon frère innocent au langage pur...

"LA FERME ABRUTI !!! JE SUIS PAS NÉE DE LA DERNIÈRE PLUIE !! J'AI ÉTÉ ÉLEVÉE DANS UN FUCKING MANOIR ANGLAIS A LA COUR, ENTRAÎNÉE POUR ETRE LA PARFAITE PETITE ÉPOUSE !! JE SAIS COMMENT CA MARCHE, C'EST PAS PARCE QUE TU PEUX PAS BALANCER GAÏA QUE T'ES OBLIGE DE ME REPARLER DE CET ENFOIRÉ DE DÉMON OU DE TA SOI DISANT PERFECTION !! COMMENT OSES TU REMETTRE AMAROK SUR LE TAPIS, YOU FUCKING LITTLE PRAT !! TU TE CROIS MALIN ET BEAU GOSSE ET TOUT CE QUE TU VOUDRAS ??? ET BEN JE VAIS TE DIRE, JE T’EXÈCRE !! T'ES QU'UN GROS CON ÉGOCENTRIQUE ET PLEURNICHARD, PEU M'IMPORTE QUE TU SOIS MON "ROI" !! SORS DE CHEZ MOI, BASTARD !!! DÉGAGES !!!!! ET VITE !!JE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR !! JAMAIS !!"

Mon poing alourdi par la maîtrise de l'air et de l'énergie ambiante -et oui, les arts martiaux, c'est utile...- rencontra sa joue avec un crac étrange, et lui envoyai mon genou à l'endroit précis où je savais que ça lui ferais mal de toutes les façons possibles. Puis, encore folle de rage et aveuglée par celle ci, je balançai ma petite table de verre poussiéreuse à travers le salon. Elle explosa contre un mur, envoyant certains éclats se ficher dans mes membres et un dans mon abdomen, mais je continuai à crier des phrases sans signification, jetant tout ce qui me passait sous la main dans tous les sens.  

"Fucking son of bitch ! Slut !! Complete COW !!! FILTHY BASTARD !! OUT OF MY SIGHT ! Out of my house !!! RAAAHH !!! I'll KILL you !! ASSHOLE !! Just hurry out !! Dickhead !! Aaahh !!! Think I gotta eviscerate you !! Take that !

Un lourd vase de porcelaine chinoise alla s'écraser au dessus de la tête du sportif, et un flash de ses paroles, un seul, pointa dans ma tête. "Amarok." Je buguai un instant, puis mon visage changea à nouveau en une grimace de folie furieuse. Naïan, sorti du bain, pleurnichait dans un coin avec sa serviette enroulée autour de ses épaules mais même cette vision ne me calma pas. Là... Non. Là, non, il avait poussé le bouchon trop loin. Un grognement inhumain sortit de ma poitrine sans que je puisse expliquer d'où il venait et l'air tranchant qui me caractérisa tournoya dans la pièce, soulevant les objets. Ma tenue guerrière s'était matérialisée sur moi sans prévenir, et je serrai si fort les chaînes et les montures de ma double masse d'arme que mes jointures étaient devenues blanches. Et quand j'ouvris la bouche, au lieu de cris, une voix blanche et vibrante de haine résonna dans le séjour, entre mes dents. Sifflante. Je respirais fort, produisant dans ma gorge un râle sourd.

"Je... T'interdis... Qui que tu puisses être... D'oser... Parler... De ce démon... Devant moi. Tu ne me connais pas... Tu ne sais RIEN DUT TOUT ! Tu n'es... Qu'un foutu... Connard. Je vais te tuer... Et dire que je t'ai dis... Que j'ai eu confiance... A propos de... Bordel ! Vire... Ta putain... De sale gueule de chez moi ! et que Gaïa aille au Diable !... C'est ça, Déesse, fait moi mal je m'en CONTRE BRANLE !!!

J'avais hurlé ma dernière phrase au plafond alors qu'une douleur aiguë avait prit place dans mon ventre. Mais je m'en fichais. Je n'arrivais pas à me calmer, et un désir de tuer devenait de plus en plus fort dans mon coeur, au point que je grognais réellement en continu comme un animal à présent. Qu'est-ce qui m'arrive ?!

Comment ! Comment oses-tu petite teigne. Sa main dans ma gueule, je m'en foutais, j'avais à peine bronché. Par contre, lorsque son genou rencontra mon entrejambe, une exclamation de douleur m'échappa. Je cloua un instant mes yeux trop bleus et la magie sur mes points enfla. Qu'est ce que je tai fais putain ! Qu'est ce que j'ai dis qui n'était pas la simple vérité hein !!!

"LA FERME ABRUTI !!! JE SUIS PAS NÉE DE LA DERNIÈRE PLUIE !! J'AI ÉTÉ ÉLEVÉE DANS UN FUCKING MANOIR ANGLAIS A LA COUR, ENTRAÎNÉE POUR ETRE LA PARFAITE PETITE ÉPOUSE !! JE SAIS COMMENT CA MARCHE, C'EST PAS PARCE QUE TU PEUX PAS BALANCER GAÏA QUE T'ES OBLIGE DE ME REPARLER DE CET ENFOIRÉ DE DÉMON OU DE TA SOI DISANT PERFECTION !! COMMENT OSES TU REMETTRE AMAROK SUR LE TAPIS, YOU FUCKING LITTLE PRAT !! TU TE CROIS MALIN ET BEAU GOSSE ET TOUT CE QUE TU VOUDRAS ??? ET BEN JE VAIS TE DIRE, JE T’EXÈCRE !! T'ES QU'UN GROS CON ÉGOCENTRIQUE ET PLEURNICHARD, PEU M'IMPORTE QUE TU SOIS MON "ROI" !! SORS DE CHEZ MOI, BASTARD !!! DÉGAGES !!!!! ET VITE !!JE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR !! JAMAIS !!"

Je repossai pourtant mes bras le long de mon corps. De un, on ne frappe pas les femmes. Et de deux... Quelque chose n'allait pas. Je sentais l'odeur du souffre, l'odeur des enfers. Une ombre noir planait sur la scène que nous offrions. Démoniaque. J'avais l'impression de revoir Lydia sur la fin. Oui. La même noirceur dans leur haine.

"Fucking son of bitch ! Slut !! Complete COW !!! FILTHY BASTARD !! OUT OF MY SIGHT ! Out of my house !!! RAAAHH !!! I'll KILL you !! ASSHOLE !! Just hurry out !! Dickhead !! Aaahh !!! Think I gotta eviscerate you !! Take that ! Je... T'interdis... Qui que tu puisses être... D'oser... Parler... De ce démon... Devant moi. Tu ne me connais pas... Tu ne sais RIEN DUT TOUT ! Tu n'es... Qu'un foutu... Connard. Je vais te tuer... Et dire que je t'ai dis... Que j'ai eu confiance... A propos de... Bordel ! Vire... Ta putain... De sale gueule de chez moi ! et que Gaïa aille au Diable !... C'est ça, Déesse, fait moi mal je m'en CONTRE BRANLE !!!"

"-Confiance ! Mais regarde toi putain Plume ! Je partirai pas ! Je te le jure ! Tu crois quoi ?! Que tu peux pas avoir confiance en moi ! Tu crois que pour une fois comme ça, j'allais juste profiter du fait que t'avais couché avec moi en Chine ! Regarde toi ! Regarde Naïan. Tu offres quoi comme spectacle là hein ! Insulte moi tant que tu le peux, j'en ai rien à foutre ! Parce contre, arrête de dire de la merde ! Je suis pas un connard pleurnicheur ok !"

La puissance enflait dans ma voix. Le roi reprenait le controle. Devoir parler aux peuples, devoir ordonner m'avait changé. Je n'étais plus l'enfant que j'avais laisser derrière moi en acceptant de devenir roi. Je m'approcha d'elle, comme tentant de calmer un chien sauvage. Les insultes, Gaïa n'allait pas les voir d'un bon yeux. Pitié déesse. Elle n'est pas elle même, j'en suis sur. Je sens l'odeur des demons derrière elle. Le sang coulait des éraflures qu'elle s'était faite, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Aucun sourire sur mes lèvres. Mais outre son statut de ma futur femme, elle était une femme de mon peuple. Je refusais que les démons détruisent mon peuple de la sorte. Je te sauverais Plume, de grès ou de force. Mes lèvres se possèrent alors sur son front, douces et tendres à la fois.

"-Accorde moi ma chance Plume"suppliai-je d'une voix des plus douce.

Je plantais alors mon regard dans le sien, cherchant à lui prouver que j'étais celui qu'il lui fallait. Et qu'importe celui que j'étais... Qu'importe notre passé. Qu'importe Lydia et Amarok... Mes mains, ma voix, mes lèvres, la douceur à l'état pure. Espérant la calmer.

"-Confiance ! Mais regarde toi putain Plume ! Je partirai pas ! Je te le jure ! Tu crois quoi ?! Que tu peux pas avoir confiance en moi ! Tu crois que pour une fois comme ça, j'allais juste profiter du fait que t'avais couché avec moi en Chine ! Regarde toi ! Regarde Naïan. Tu offres quoi comme spectacle là hein ! Insulte moi tant que tu le peux, j'en ai rien à foutre ! Parce contre, arrête de dire de la merde ! Je suis pas un connard pleurnicheur ok !"

Les mots résonnent dans mon crâne, lointains, et j'envoie ma masse d'arme dans le meuble le plus proche, à peine consciente des éclats de bois qui giclent partout. Un glapissement terrorisé retentit, un sanglot. C'est lancinant, et je lâche mes boulets pour saisir le katana effilé qui est attaché derrière mes hanches. Je ne vois plus grand chose, mais je sens une odeur de peur et c'est comme si ma peau se dilatait à cette sensation. Quelque chose de froid rencontra alors mon front, un choc électrique...

"-Accorde moi ma chance Plume"

"NE ME TOUCHES PAS !! ELOIGNES TOI !!

J'ai aboyé ces mots d'une voix hystérique, que je reconnais à peine. J'ai chaud. J'aime cette chaleur. Je la connais... Du coin de l’œil, je saisi alors une vision de mes mèches platines qui noircissent peu à peu, des pointes vers le haut de mon crâne. Un sourire étire mes lèvres, et je sens affluer une puissance inconnue dans mes veines. Je me sens... Dangereuse.
Mon regard reviens au petit garçon recroquevillé dans un coin de la pièce, et je me dis un instant que je l'ai déjà vu, qu'il représente quelque chose pour moi... Puis je fixe le blond en face de moi, et une pulsion meurtrière dévastatrice s'empare de moi en une demie seconde. L'autre moitié de seconde me suffit pour adopter une position de combat solide sur mes appuis, les jambes écartées, l'une en arrière, mon bras gauche levé devant ma poitrine, parallèle à elle pour protéger le cœur, et le droit qui tiens le sabre pointé sur le garçon qui me fait face. J'émet un sifflement étrange, et transperce ma main de la pointe de mon arme blanche, marche sur les pointes de ma masse d'armes qui traversent ma semelle. Je me sens invulnérable, et la vue, l'odeur, la sensation sur mes doigts de mon sang épais m’enivre. Ce garçon... Je le hais. Je le sais, ça vient u plus profond de mes tripes et pourtant quelque chose cloche... Mais quoi ?
Un cri déchirant retentit, et je sursaute alors. La chaleur retombe vivement, et je vois Naïan à genoux, hurlant, suppliant. Mon cœur me fait brusquement mal, mon frère devient flou et je vois une étendue noire. Un enfant aux yeux rougeoyants darde sur moi un regard supérieur, terrifiant, et alors qu'il ouvre la bouche comme un piège trônant au milieu de son visage familier et sous ses cheveux platines, je ressent une peur qui tenaille mon ventre. Sa voix profonde est atroce. Non... Tais-toi...

"Bonjour... Maman."

"AAAAAAAAAAAHHHHH !!!!!

J'agrippe les cheveux de mes tempes, à genoux, je sais que je suis revenue à la réalité. Ma main me fait mal, mon pied aussi. Mais ce n'est pas pour ça que je hurle, les yeux douloureusement fermés, des larmes glacées sur les joues -quand ai-je commencé à pleurer ? J'ai du me figer pendant la seconde horrible de...

"NOOOOOOOONNNN !! TU ES MORT ! AAAAHHH !!! VAS T'EN !!

Je dois avoir l'air complètement folle, secouant la tête de droite à gauche comme un cheval tiquant à l'ours. Je gémis, je sanglote, et j'ai mal. Je ne sais plus ce que j'ai fais. Je me souviens d'avoir ressenti une colère sourde après que Mathieu m'ait un peu baratinée, mais après... Pourquoi ? J'ai quoi ? C'était quoi ? Et... L'autre là, il nous ressemblais tellement... Mais c'est impossible, je l'ai tué ! J'ai assassiné cet enfant innocent avant même sa naissance ! C'est insensé !! Qu'est-ce que j'ai ??!

"M-Mathieu... S-s-s'il te plait... N-Naïan... Hors d-d'ici... S-s-s-s-s'il te plait... F-f-fais le sort-tir...

J'ai fais quoi à mon appart ? J'ai montré quoi à mon petit frère ??! Ô Gaïa pitié, bénissez moi... Pitié...

Tout va trop vite. Bien trop vite. Triste spectateur d'une scène qui me dépasse. Je serais une fille, j'aurais craqué. J'ai été plaqué par l'âme soeur d'un démon, une elfe à la chevelure brune pour retrouver le même schéma. Les cris de Naïan sur le côté son la pire des mélodies, une mélodie au goût de déjà vu. Je me reconnais pas la jeune fille devant moi. Je dois avouer perdre le contrôle. Ne plus vraiment savoir ce que je dois faire. Je ne suis qu'un gamin après tout. Je n'ai que 17 ans, et je me retrouve plongé dans un monde d'adulte sanguinaire. Ludtyvia est bien plus belle que la Terre, mais aussi bien plus dangereuse. À leur yeux, aux yeux de mon peuple, je suis un homme fait. Mais je demeure un terrien. Lorsque je vois larme blanche transpercer la chair et les yeux, le sang couler, mes pouvoirs disparaissent d'eux même. Ainsi, Amarok avait raison. J'ai d'énorme responsabilité et je ne serais qu'un petit roi. Je ne suis même pas capable de protéger celle qui sera ma femme. Je ne suis pas sylvain. Je ne possède pas le moindre pouvoir de guérison. Sylvain... C'est ça ! Thompson... J'aurais besoin de l'un d'entre vous. Et d'un bon psy pour Naïan.


"M-Mathieu... S-s-s'il te plait... N-Naïan... Hors d-d'ici... S-s-s-s-s'il te plait... F-f-fais le sort-tir...
"-Naïan. Vient avec moi."

Le petit garçon me regarde avec des grands yeux brillant de larmes, et alors que j'attends très facilement un refus, il me tent les bras sans le moindre mot. Je le porte, comme une chose plus que fragile et il blottie sa tête dans le creux de mon épaule, fermant les yeux pour éviter la terreur. Je pose ma main sur sa tête. "Quand tu seras remise Plume, vient au café le plus proche, je serais avec lui susurre le vent aux oreilles de la blonde.

Je pose Naïan sur le siège passager et enclenche le moteur. Il ne dit pas un mot, les yeux perdu dans les vides, dans un univers qui je ne peux comprendre mais que j'ai connu. Petit, j'en ai passé des heures perdu dans mon monde à moi. Je me gara vers le bar le plus proche et lui commanda un cacao comme le faisait les grands mères, avec une tonne de crème et de la chantilly sur le dessus. Je devais laisser le temps à Plume. Je ne savais ce qui s'était passé. Mais éloigner son petit frère était la meilleure chose à faire, pour lui comme pour elle.

"-Il est bon au moins ton cacao Naïan ? Parce que je le trouve tellement beau. T'as vu, le serveur t'a même fait un petit dessin dans la chantilly."

Un grand sourire de papa poule sur les lèvres, je revoyais à la même table, 11 ans plus tôt, ma mère m'amenait ici pour que j'oublie les traces de mon corps. Ta mémoire fera peut-être carapace Naïan. Mais il ne le faut surtout pas... Extériorise. Je m'en étais sorti grâce à la guitare. Peut-être que tu en voudra une un jour. Je serais là... Je le promet.

Je m'enfui dans ma chambre, vérouille la porte quand Mathieu invite mon frère à le suivre.

"-Naïan. Vient avec moi."

Je me sens plus mal que jamais, je suis perdue, j'ai envie d'hurler et le murmure de l'air, "Quand tu seras remise Plume, vient au café le plus proche, je serais avec lui, ne me rassure pas le moins du monde. J'ai envie de hurler que jamais je ne viendrais, que je ne veux plus voir personne, parce que je suis folle. mais je ne peux pas me résoudre à laisser mon petit frère tout seul, je sais que Mathieu est gentil avec les enfants, mais Naïan est un trésor inestimable pour moi et je ne suis pas capable de le laisser s'éloigner. Pourtant, il serait mieux loin de moi dans un établissement spécialisé...
Je fixe longuement le plafond, puis je me décide finalement et je choisis une petite robe de laine dans mon armoire, un collant chair, des ballerines grises assorties à la robe. Je lâche mes cheveux, et je prend la direction du café en trainant les pieds.


Naïan regarda son accompagnateur d'un oeil méfiant et timide, puis s'enfonça dans son siège en silence. Au café, il fixa son cacao longtemps avant d'y plonger sa cuiller, et sursauta quand le jeune homme blond lui parla à nouveau.

"-Il est bon au moins ton cacao Naïan ? Parce que je le trouve tellement beau. T'as vu, le serveur t'a même fait un petit dessin dans la chantilly."

Alors ça c'était inhabituel. Les grands n'étaient pas comme ça avec lui d'habitude, ils étaient distants et froids, pas gentils. Il secoua doucement la tête, puis, sans pouvoir l'expliquer, ouvrit la bouche.

"C'est très bon merci, et c'est très joli. Plume aussi elle m'emmène ici, elle dit que je mérites tout ce qu'il y a de plus beau, mais moi je vois bien qu'elle a des problèmes, je sais qu'elle ne mange pas tout les jours pour que je sois bien, qu'elle n'a pas beaucoup d'argent. Je voudrais lui dire que je n'ai pas besoin de tout ce qu'elle me donne, mais elle ne m'écoute jamais. Elle est trop occupée à se poser des questions. Elle parle de toi parfois, elle t'aime bien, mais elle dit qu'elle ne veut pas être un jouet, qu'elle ne te comprends pas, que ça lui fait peur que tu sois toujours après elle. Tu veux lui faire mal à ma grande soeur toi ?"

Ses grands yeux bleus se posèrent sur le visage du garçonen face de lui, et il lâcha sa cuiller qui tremblait dans sa main. Il aurait voulu comprendre...


Je tournai au coin de la rue marchande, et décochai un grand sourire à mon frère et Mathieu. Sourire archi faux, certes, mais sourire quand même. Pourquoi il s'est occupé de Naïan ? Qu'est-ce qu'il me veut ? Ou alors se pourrait il qu'il soit sincère ? Je voudrais remonter le temps...

"C'est très bon merci, et c'est très joli. Plume aussi elle m'emmène ici, elle dit que je mérites tout ce qu'il y a de plus beau, mais moi je vois bien qu'elle a des problèmes, je sais qu'elle ne mange pas tout les jours pour que je sois bien, qu'elle n'a pas beaucoup d'argent. Je voudrais lui dire que je n'ai pas besoin de tout ce qu'elle me donne, mais elle ne m'écoute jamais. Elle est trop occupée à se poser des questions. Elle parle de toi parfois, elle t'aime bien, mais elle dit qu'elle ne veut pas être un jouet, qu'elle ne te comprends pas, que ça lui fait peur que tu sois toujours après elle. Tu veux lui faire mal à ma grande soeur toi ?"

Je souris au gamin devant moi, évitant son regard en plongeant le bleu de mes prunelles dans ma bière. Je ne voulais pas foncièrement lui faire de mal, ça, je le savais. Mais je serais incapable de ne pas lui en faire. Je ne l’aimais pas. Mais Gaïa en avait décidé autrement. Plume ne devait pas le savoir, ça non. Mais c’était Lydia et ce sera toujours elle. Je fermais les yeux, je retrouvais son odeur, je retrouvais son corps gracile contre le mien. Elle était trop belle, trop parfaite. Et j’étais là, à pleurer comme un loser sur son souvenir. A vouloir me foutre une balle dans la tête quand elle avait appelé. A enchainer les conneries après qu’elle m’ait plaqué. Je voulais revenir en arrière, avant qu’elle ne rencontre son démon. Je voulais lui hurler que je l’aimais, que jamais je ne pourrais éprouver de nouveau de tels sentiments. Mais impossible. Improbable. Je devais passer à autre chose. Si les questions d’un gamin étaient capables de me déstabiliser où était passer le manipulateur ?

« Non, mais je suis incapable de ne pas faire du mal à quelqu’un. Quoi que je face, quoi que je dise, je loupe toujours un truc et ça finit mal. Mais je ne veux pas lui faire de mal, je ne veux que son bonheur. J’aimerais l’épouser, fonder une famille avec elle. Des trucs idiots tu vois.

Je venais à peine de terminer ma phrase que Plume entra dans le bar. Il allait falloir qu’on parle. Je voulais savoir pourquoi ? Tu me déballes tout, que je t’ai manqué, que cette nuit te manque et après tu me rejettes. Tu viens me voir puis tu fuis. Tu me fais tourner en bourrique, littéralement. Je ne comprends rien à ta petite personne. Mais je ne peux lui demander de laisser son frère seul. Elle est venu, et moi, je meurs d’envie de la prendre dans mes bras, je meurs d’envie de rentrer chez elle et d’y dormir. La chaleur et la saveur de sa peau. Oui, j’ai envie de sexe. J’ai le droit quand même. Mais je ne dis rien, me contentant de la regarder. Avant que finalement sorte l’éternel :

« Tu veux boire quelque chose ?

Quand j'entre dans le bar, j'ai plutôt les boules de voir Naïan en plein blabla joyeux avec Mathieu. Le jeune homme à l'air déstabilisé, et je pousse la porte au moment où il ferme la bouche. Je me demande ce qu'il a dit à mon frère, mais en tout cas, j'espère pour lui qu'il ne s'en fera pas un ennemi. Mon petit protégé a beau n'être qu'un enfant, je vous jure que quand il décide que quelqu'un n'a pas sa place près de lui, ou de moi, il est horrible. Je lisse ma robe d'un revers de main, et regardes le blond d'un œil perplexe.

« Tu veux boire quelque chose ?

Wow. Et bah dites donc, il doit vraiment être mal à l'aise et paumé pour me poser une question aussi bateau. Je lève la main pour appeler le garçon, qui hoche la tête avec un sourire et s'affaire pour me préparer mon sempiternel milk-shake. Il me connaît bien, depuis le temps. Et puis on a un an d'écart, alors on s'entend bien, surtout qu'on se connaissait avant que mes parents passent par le fond, donc lui il ne me méprise pas. Il apporte le milk-shake, adresse un signe de tête poli à Mathieu et retourne derrière son comptoir. Gentil Luke. Je tourne ma paille dans l'épaisse boisson, rêveuse, et sourit à la vue de la moustache de chocolat de Naïan.

"C'est gentil de l'avoir emmené, Mathieu. Il ne t'as pas embêté au moins, ce petit monstre ? Parfois, il est trop adulte..."

Je fais un grand sourire au beau blond, et enfonce mon touilleur dans ma bouche pour récupérer la glace dessus. J'adore, les milk-shakes. C'est mon péché mignon en matière d'alimentation. Je sais que ça fait grossir, mais je m'en fiche là pour le coup. Je pourrai en avaler des tonnes. Et puis, c'est une arme de séduction très pointue, le milk-shake, même pour un garçon qui n'a aucun sentiment pour vous... Parce que le vilain touilleur voleur de glace, il faut le nettoyer minutieusement.... Et de toute façon, je ne connais aucune fille mises à part Lydia et Nicky qui sachent chauffer un homme aussi bien et aussi vite qu'une "fille de joie"... Alors, joli blond, dit moi.... Mes fesses ou mon cœur ?

"C'est gentil de l'avoir emmené, Mathieu. Il ne t'as pas embêté au moins, ce petit monstre ? Parfois, il est trop adulte..."

Je répondis sans peine à son grand sourire, j'avais l'habitude ça. Les sourires. C'était facile, mignon et gentil. Les filles aimaient les hommes qui sourient. On leur donne l'impression de s’intéresser à elle. Il n'était pas dur de les charmer normalement. Il fallait écouter, s’intéresser un peu à leur vie et elles vous tombaient dans les bras. Dites, rappelez moi pourquoi son frère est là ? Parce que j'avais envie d'elle. J'avais envie de la serrer dans mes bras, j'avais envie d'embrasser chaque partie de sa peau que je pouvais toucher. Je n'allais pas me mentir, j'avais envie d'elle. Mais nous n'allions pas le laisser seul son petit frère. J'avais une idée derrière la tête. Je n'allais pas les laisser sans protection. Je voulais lui faire croire que je l'aime, lui faire rêver à des choses qu'elle n'a jamais pu imaginer. Qui aurait pu croire séduire le grand Alaric sans même le vouloir. J'étais son roi par dessus tout. Je me devais de l'épouser et elle était belle. La splendeur de Lydia était un souvenir furtif. C'était Plume qui deviendrait ma reine, Plume qui porterait mes enfants, Plume que je présenterai à mes parents, Plume qui découvrirait mes cicatrices, posera des questions. Elle seule qui connaitra ma vie, qui la partagera. Je devais me marier et une petite voix me soufflait que je le voulais bien. Oui elle m'attirait. Je mentirai, je me mentirai en soutenant l'inverse. Gaïa n'avait pas choisi au hasard.

A la regarder là, boire son milk-shake, séduire d'un simple regard prononcer, je sentais mon jean se faire trop petit. Je te veux Plume Squall. Tu ne peux savoir à quel point j'ai envie de toi. J'ai envie de t'avoir dans mes bras et de chercher à comprendre. Que tu découvre qui je suis, que je caresse ton ventre arrondi par l'enfant qui nait en toi. Un voeu de plus cher que je réaliserai. J'avais confiance en moi, et c'était le maitre mot. La confiance.

"Pas le moins du monde. Tu ne crois pas qu'on devrait rentrer maintenant. Que ton frère puise dormir...

Et nous faire l'amour. Non Mathieu. Arrête avec tes idées salaces. Mais... Elle était habille de sa langue. Moi qui l'avait toujours prise pour une vierge coincée qui le moindre sexe pouvait effaroucher, j'avais eu la surprise de ma vie en Chine. La Chine. Son parfum flotta derrière moi, arrivant aux narines de la belle blonde. Un parfum de souvenirs, un parfum de promesses qui n'avaient eu le temps d'être annoncées. Je pourrais tellement pour toi Plume. Oublie le passé, ne garde que mon visage trop beau pour un humain. Ne laisse que tes sens t'emplirent et te transporter vers cette nuit où, sous le clair de la lune, nos corps s'étaient unis. Nous étions beaux ensemble. Nous pouvions construire. Nous pouvions rêver ensemble. Un. Nous. Deux mots que je voulais te faire partager. J'avais déjà fait l'erreur une fois. Je ne recommencerai pas. Je serais tien, je te le jure. Je ne verrais plus ailleurs. Je prononcerai mes voeux et m'y tiendrait. Je serais ton amant, ton aimé, ton amour. Rien d'autre que le tien, uniquement ton objet. Tu ferras ce que tu voudras de moi, tu comprendras que derrière la montagne de muscle, je savais être tendre. Je savais être celui qu'il faut à une femme. Il y aura toujours les ombres de nos amants, les ombres de ceux pour qui nos coeurs ont battus. Cet enfant, mes enfants. Accepteras-tu leur présence ? Je serais là pour eux, comme je le serais pour toi et ceux que le monde nommera les hérités Alaric. Nos enfants, leur prunelles venteuses, leur chevelure blonde. Tu pourrais changer mon destin Plume. Et je pourrais illuminer le tien...