Je le regarde fixement. Je suis vraiment quelqu’un de faible. Mais il m’a bien trop fait souffrir. Il me haït pour Mathieu, pour pouvoir l’avoir à mes côtés quand je le veux. Il me haït pour être l’officielle d’Aèl peut-être, mais je le haïs encore plus pour avoir su obtenir le cœur de celui que j’aime encore. Je ne peux m’en débarasser, c’est comme une litanie qui revient à chaque moment, plus puissant, tapant dans mon cœur comme pour me reprocher d’avoir osé oublier quelques secondes. Il me hante. Me hante toujours et pourtant voilà bien longtemps qu’il est mort. Mais j’ai encore son nom sur les lèvres lorsque je couche avec quelqu’un. Des que je ferme les yeux, je revois encore son visage. Mais pas le monstre de cruauté que je sais qu’il est. Non. Mes souvenirs de lui, de ses mains, de sa peau, de sa chaleur. De ses bras autour de moi. Toujours à mes côtés. Vivant dans le mensonge…
"Jamais. Tu ne me connais pas. Je suis peut être un tueur mais je ne suis pas idiot, et ce garçon crois moi, il porte le mal au plus profond de sa chair et de ses os. Il est dangereux, tu ne dois pas l'approcher. C'est comme un poison, il ne faut pas se laisser ensorceler par ses manières, ni ses traits. Je sais ce qu'il est vraiment, je l'ai vu. Et je te jure sur mon âme de maudit que je ne toucherais jamais cette chose. Il n'est pas ce que tu crois, il est pire.
Interieurement, je soupire de soulagement. Je meurs de trouille que lui aussi il me lache pour cette petite enflure qui me pourit la vie. Qu’il face la même chose que le brun l’eu fait avant lui. Qu’il oublit les serments et les promesses pour… lui. Mais il le haït, sans doute plus que moi. J’en ai la preuve. L’image qu’il m’envoit me fait frissoner. Pas de froid, de terreur. Un enfant. Ce n’est qu’un enfant. Mais un enfant semblable en tout point aux jeunes vampires décrit dans les légendes. Un monstre.
"Jamais, Selena."
Je ne peux détacher mes prunelles chocolats de son vigase, de ses lèvres surtout, qui m’attirent comme une flamme l’eu fait d’un papillon. Je ne parviens à me dire que quelqu’un veut encore de moi. On me dit souvent que je suis jolie, mais je suis un objet de colection brisé, à réparer. Qui voudrait d’une personne incapable d’exprimer réellement de l’amour. Lui, puisqu’il ne connait pas ce qui fut. Il ne connait pas l’état de mon cœur, l’omniprésence d’Aèl en lui. Comme si on m’avait jeté un sort. Comme si je ne pouvais penser à rien d’autre. Chaque sensations. Chaque souvenir…
Je ne sais que répondre à sa promesse. Une seule envie. Oublier. Et laisser la nature prendre notre destin en marche. Laisser la nature faire ses choix. Je m’offre à toi, saches faire de moi ce qu’il te plaira Dingaan. Mais n’oublie pas de refermer la porte derrière toi. Car une ombre flotte sur ma personne. Une ombre dont les fils sont tendu par Satan.