Les journées semblaient longues, éternelles.

Gï m'avait ouvert ses bras, un contrat de quelques jours pour débarrasser les sylvains d'un krrra un peu trop entreprenant. Le contrat rondement mené en moins de temps que le roi ne pensait, j'avais décidé de visiter. Je ne connaissais pas la beauté des lieux, je ne pouvais imaginer la diversité des environnement, de cette faune et cette flore étonnante, belle mais d'une beauté sauvage.  J'avais rencontré des populations des plus atypique, manger avec les loups, dormi avec une dryade. Mais de tous, c'était les nyaides qui m'avaient séduites avec leur chants auxquels rien ne saurait résister. J'avais été séduite à mon tour, et avec hait ma condition de tigre. Le seul avantage était que j'avais pu parcourir des centaines de kilomètres. Avec le vent comme seule compagnie. Rien ne me faisait oublier ma solitude. Je me repossai en sentant le sol voler sous mes lourdes pattes de tigre. Et je refusai à mon esprit le vagabondage, me concentrant uniquement sur mon but final. C'était le dernier jour de mon contrat, et je rendais visite à ce cher roi sylvain pour qu'il m'offre l'argent escompté. C'était rare que cette race pacifique engage quelqu'un comme moi pour tuer une bête, normalement, ils se contentaient de la faire prendre la direction de l'empire elfique grâce à leur pouvoirs. Mais je n'étais pas là pour poser des questions. C'était sans doute une volonté de la Grande. Après tout, les sylvains lui obéissait parfaitement. Quel bande d'idiot. Et la liberté, qu'en faites-vous hein ? Enfin. Je me voyais bien arriver avec mes questions chez le roi, je crois que je finissais directement dans un cachot.

Toujours est-il que mon entrée dans la ville principal du peuple pacifique ne passa pas inaperçue. Après tout, j'avais du sang elfique dans les veines. Juchée sur un énorme frison, libre et sauvage, j'attirai les regards, surtout avec l'animal qui piafai d'impatience et engageait à n'en plus pouvoir, l'écume aux lèvres. Des prés, encore des prés et puis enfin quelqu'un. Loin de l'animation du premier jour où j'étais venu la ville était calme. Seuls les quelques cris des marchands attiraient les passents. Je descendis de mon étalon et le pris en main, laissant mes chauses de peau toucher le sol. Je venais d'un endroit froid. Impossible de trouver le roi, il devait être à forge mais laquelle ? C'était une grande ville. Alors... J'accostai le premier venu, un roux, bien jeune, travaillant les métaux.

"Dit moi, tu saurais pas où se trouve le roi ?"

J'allais le choquer je pense. La liberté, un sylvain ne devait pas connaître avec leur lois idiotes de mariage arrangés et autres stupidité que l'on faisait subit aux jeunes. J'avais toujours été libre. Ma beauté et mon caractère me l'avait offert. Envers et contre tout

Le soleil est brûlant ces jours ci, le travail à la forge devient difficile. Tout le monde semble ravi du beau temps. Ce qui prouve que je fais partie d'un peuple d'imbéciles... Est-ce que le prince Elis est le seul Sylvain doté d'une cervelle et d'un esprit cynique ?! Ça me déprime. Alors je frappe sauvagement sur le fer. Au moins comme ça je n'entends que le bruit de mon marteau et ça m'empêche de penser. Mais ça ne m'assourdi visiblement pas assez...

"Dit moi, tu saurais pas où se trouve le roi ?"

Je relève la tête vivement, une moue agacée sur les lèvres et les sourcils froncés. Qu'est-ce qu'elle veut elle ?! Wow. Wow ! C'est quoi ÇA ?
Je dévisage la blonde devant moi, choqué, et surtout surpris de voir une telle créature dans l'enceinte de la ville. Elle est hybride, c'est évident. et ici, comme partout, les hybrides... Mais surout, il y a chez elle un parfum de liberté, un petit quelque chose d'hypnotique. Je soupir et désigne en silence moi souverain occupé à ferrer un cheval de labour près du mur de la forge. Puis je me reconcentre sur la découpe du mors d'attelage sur lequel je m'acharne depuis ce matin. Ne pas la fixer, ne surtout pas la regarder. Cette femme est dangereuse, il ne faut pas lui prêter attention, je ne dois pas me laisser tenter. J'ai des devoirs, envers Fleur, envers ma famille, envers ma nation. Ouais, la bonne blague... Non ! Concentres toi Jack, bon sang ! Mais en même temps, pourquoi faire ? Si je suivais mes instincts, je pourrais partir, vivre, être libre... Aah, non non non !! Te laisses pas aller, rêves pas, ça sert à rien. T'auras jamais de cheval de selle, tu seras jamais libre, et tu taperas sur du fer toute ta p*tain de vie Dawson. Alors maintenant tu arrêtes, tu regardes pas la bombe juste à côté, et tu ce soir t'iras voir ta chère fiancée Fleur qui est tellement... Tellement... Euh... Ben, tellement trop jeune et trop parfaite. Dites, monsieur le roi, je peux partir avec la jolie blonde là ?

Je me contente d'un sourire au regard noir du Sylvain, sachant qu'il va rapidement changer. Et il ne met pas longtemps, captivé par une liberté qui lui est bien lointaine. Ce peuple de travailleur acharné, bénis de Gaïa, ils me dépriment. Ils ne connaissent rien de la beauté de la vie, ils ne savent pas croquer le fruit à pleines dents et s'enfuir sur un cheval violé. Je sens trop de tension dans ses veines. Un enfant de la liberté ? Ainsi soit-il. Il n'aurait pas dut me rencontrer. Ils sont tellement drôles, les jeunes enfants de la Terre. Ils rêvent d'une liberté qui pourrait voler leur ailes si fines et si fragiles. Ils sont avides de liberté mais ils la possèdent au bout de leur forêt. Je ne peux que leur rire au nez. Oui, rire. Pour le meilleur comme pour le pire.

Je suis son geste qui m'indique le roi et lui fis un splendide sourire, avant de laisser Spinz en liberté pour m'approcher du roi. Ma démarche est féline, mélange du sang elfe, des tigres mais aussi et surtout de mon ancienne profession. Un regard avisé et habitué reconnait trop facilement la prostitué que j'étais. Mon passé me rattrapait. J'avais vu les femmes à l'écart du village. Elles m'avaient saluée comme l'une des leur. Je ne leur avais pas agripper la gorge mais sur mes reines, ma poigne c'était faite de fer. Je ne voulais pas des souvenirs. Je ne voulais pas des cicatrices. Et toujours, on me rappelait ce que j'étais. Aujourd'hui, j'en jouais.

"Votre Majesté. L'animal est mort. "

Je n'avais pas envie de lui expliquer tous les détails de la mise à mort d'une bête comme l'enorme kraaa qu'il m'avait fait tuer. Je voulais juste l'argent, une bonne nuit dans une auberge et partir le dépenser en armes. Ma dague commençait à fatiguer et mon arc avait besoin de nouvelles flèches. Il y avait bon nombres de forge ici, et j'étais sur de trouver mon bonheur. Quand à un lit pour la nuit. Je voulais éviter les poux, les puces, les tiques, mais je sentais la pluie arriver. Mes instincts animaux retrouvaient tout leur pouvoir de ce genre de moment. Je n'aimais pas l'eau, et aussi loin que remonte mes souvenirs, je ne l'avais jamais aimée. Je ne m'inclinai pas comme les femmes du peuple devant le roi, je ne baisai même pas le regard. Oui, regarde sa rouquin. Regarde ce que nous offre la liberté. Aucun maitre. Pas le moindre nom de seigneur. Pas de laisse, pas d'obligation. Ce que l'on veut, au moment même où on le désir. Vient. Cour derrière ma puissance. Je t'apprendrai tellement de choses. Oublie ton devoir. Tu me suivras et deviendra l'un des miens. Laisse moi mordre dans ton cou. Mon sourire était celui d'un chat, mon corps celui d'une elfe. Voit. Voit ce que tu pourrais devenir.

J'attendais la réponse du roi avant de me concentrer sur ma proie. Il pourrait devenir intéressent. Mais c'était bien trop facile de le faire sombrer dans ma toile. J'étais peut-être seulement à moitié elfe, mais ma moitié était manipulatrice. La sauvagerie des deux peuples était un danger trop puissant. Mais c'était cette sauvagerie et ce danger qui faisait battre mon coeur. Alors petit roux ? Cherchas-tu as retrouver la liberté que tu as entrevue ce soir ? Ou fuiras-tu ? Je ne viendrais pas te chercher. Je voulais seulement jouer. Tu pourras peut-être connaitre au bonheur d'avoir mon corps. Peut-être. Je n'en savais rien. Je voulais simplement m’amuser avec toi. Oui, tu deviendras mon animal de compagnie. Tu sens ça ? L'odeur de la liberté. Même mon cheval vivait comme moi. Spinz jetait des regards d’assassin sur le peuple présent. Il roulait des prunelles folles sans aucune raisons, juste pour le plaisir. Aussi amoureux de sa liberté que moi.

Spoiler:

L'inconnue blonde me sourit, et s'éloigne en direction du roi. Elle est très belle, elle est bien plus belle que les enfants qui vient ici. On voit bien que c'est une vraie femme, pas une petite fille poussée dans un lit conjugal à peine ses premières règles passées et qui doit faire de son mieux pour devenir ce qu'elle ne devrait pas être avant d'avoir atteint sa majorité. Mes pensées me font pincer les lèvres, et au milieu de mes coups de marteaux furieux, j'entends la voix de la blonde.

"Votre Majesté. L'animal est mort. "

Imperceptiblement, sous mes mèches rousses qui collent à mon front, j'haussai un sourcil. Un animal mort ? Ce devait être la personne choisie pour nettoyer le coin de la présence du kraa qui rodait ces derniers temps. Et si elle en était venue à bout, il était clair qu'elle était une femme de caractère, une femme comme il n'y en a pas ici.
Je fini de taper comme un fou sur la lame, et cesse de taper sur la dernière plaque d'argent que je vais ciseler pour décorer la selle que je m'acharne à confectionner depuis le début de la semaine. J'ignore pourquoi je fait ça, je n'aurais jamais de cheval sur qui la mettre mais peu m'importe. Le mors à fini de refroidir, donnant une pièce rutilante et d'une precision parfaite. Un mouché me fait alors tourner la tête vers le cheval noir de la jolie blonde. Il est superbe. Je ne devrais pas le faire, mais tout en cisaillant doucement l'argent tendre, je m'approche lentement du cheval. Les animaux, voilà mon don. Leur parler, m'en faire à coup sûr et en quelques secondes des amis. Même cette fille elfe, la princesse qui s'était réfugiée ici, et bien je m'entendais pas trop mal avec sa panthère. Elle passait parfois près de chez nous, et elle ne m'a jamais menacé contrairement à tous les autres qui la croisaient. je ne l'ai jamais touchée, mais je n'ai jamais essayé. Un familier de princesse elfe est un familier particulier, il ne faut pas pousser.
Le frison est vraiment incroyable. Je plante mon regard dans le noir abyssal de ses yeux, et sourit doucement. Tu es splendide. J'ai rarement eu l'occasion de rencontrer un animal aussi beau et aussi puissant que toi. C'est vraiment un honneur. Et ce n'est pas le moins du monde du bluff pour la flatterie. Je tends ma paume pleine d'avoine devant moi, un peu tendu. S'il te plait, beau cheval... Laisse moi te toucher. Et apercevoir grâce à toi la liberté si tentatrice que tu offres à ta belle amie blonde.

Spoiler: