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Les hurlements des loups poursuivait encore mon coeur. Je baissai la tête devant la gardienne, ne la quittant pas des yeux. Le balancier de sa longue chevelure brune était hypnotique. Elle parlait sans fin, mais je n'écoutais qu'à moitié, mes lèvres tendues sur un sourire secret. Gaïa et sa chienne ne se doutaient de rien. Iris faisait les cent pas devant moi, rugissant sur la façon dont je les traitais tous. Sur mon irrespect des règles ancestrales. Sur ma puissance, qui ne devait pas être offerte à un simple loup, tout roi qu'il soit. Mes prunelles caressaient le corps humain de la dragonne, s'attardant sur la poitrine qui se faisait de plus en plus opulente. Sur la forme de son ventre. Le jeune prince qui naîtrait ne devait pas voir le jour. Une piece maîtresse dans les échecs. Je deglutis, sentant une goutte de sueur froide couler dans mon dos. Personne ne savait encore qui était le sperme qui avait permi à la dragonne de devenir grosse. Elle claqua des doigts, me ramenant à son trop beau visage. Si mes souvenirs étaient exactes, elle avait été l'amante de l'ancien Satan, celui avant Kaèr. Elle était dangereuse. Et la seconde de la déesse mère ne devait être sous estimée. Ses belles lèvres étaient plissées, les traits de son visage tiré. Fut-elle humaine et je l'aurai juré sous héroïne. Elle devait me faire la morale, qui mes loups arrêtent de chasser sur le territoire des humains. Notre haine des autres garous devait se détruire. Elle ne comprenait pas ce qui était passé par la tête du dragon qui avait bondit, révélant l'existence des sup comme on nous nommait maintenant. Sur cette dernière recommandation, elle sortit, toujours aussi belle.

"Aller me chercher Tarek Thompson. Immédiatement."

Un simple signe de la tête plus tard, il sortit le chercher. Je fis glisser ma chevalière entre mes doigts, grinçant des dents. Tout ne se déroulait pas comme prévu. L'enfant de la dragonne grandissait bien trop vite. Le chaos ne s'installerait pas sur Ludtyvia. Gaïa détruirait la Terre. Mais tant que la première planète subsistait. Sheyïa n'était qu'une simple héritière. Restait le futur roi de l'eau, celui que la petite Avalaison allait choisir. Et Enlios. Le fils du vent était un véritable morceau à détruire. Il agissait sur son unique plan. J'avais des cartes dans ma main pour qu'il flanche mais elles cherchaient à s'enfuir. Et il protégeait la piece maîtresse.

"Fait surveiller Squall. En permanence. Rapporter moi le moindre de ses faits et gestes. Je veux le meilleur de nos homme sur le terrain."

Tout ce mettait petit à petit en place. Ne restait que cette piece, cette dernière reine qui allait me donner du fil à retordre. On toquait à la porte de l'immense bureau, et mon "Entrez" résonna. Tu te serais presque fait attendre Diwel. Tu es celui par qui tout arrivera. Mon sang est ton maître. J'espère que tu le sais. Et que tu n'as aucun souvenir de la teinte qu'à prit ton pelage lorsque son sang à jaillit à flot. Tu es là. Une véritable boule de nerf. Le loup en toi demande du sang. Demande une échappatoire. Qui je t'offrirai sur un plateau. Tous, vous pensez être les maîtres de vos vies. Mais en vérité, nous sommes quatre à tirer les fiselles. La Grande, Satan, celui dont personne ne sait le nom et moi. Sans que vous ne vous rendiez compte, vous faites les gestes qu'il nous chante. Vous n'êtes que des marionnettes entre des mains habiles. Vous ne pouvez couper vos fils. Rien n'est laissé au hasard...

"La Grande Chasse t'a plus, Tarek Thompson ?"

J'imposai le respect d'un simple regard. Il était loup maintenant, ma simple odeur le ramenait à sa place. Les billes d'or dans mes prunelles océanes. Tell me what you can Diwel. Maybe I can help you. To remember this time. To understand the past.

Les jours passent à une lenteur terrible. Ceci dit je ne donnerais pas tout pour tuer mon ennui, à commencer par ma tranquillité. Aussi je fais un bond de trois kilomètres quand l'un des loups de Luis débarque dans ma salle de bain tandis que je me prélasse dans mon bain... En plus j'ai des courbatures partout, j'ai les pieds et les apumes en feu à force d'avoir couru dans les bois pour tenter d'échapper à la douleur atroce qui lancine mes os et je ne voudrais plus qu'une chose : une bonne partie de baise avant un gros dodo. Malheureusement, il semble que le Roi ait d'autres plans pour moi cette heure ci. Je sors donc de ma mini piscine en grommelant, chassant le messager d'une voix sèche, et me met à la recherche de fringues, quelles qu'elles soient pourvu qu'elles ne collent pas à la peau. Et je me décides au bout d'environ dix minutes pour un baggy gris, mes skate-Vans chéries, un marcel noir et or de rodéo et un pull de laine épaisse blanc crème à capuche. Au moins, j'ai l'air d'un ado paumé. Mais pour le look passexydutout on repassera... Je vais arrêter le sport moi, j'ai peut être un peu les chevilles enflées mais je vous jure que je suis trop baisable pour que ce soit supportable.
Bref, quinze minutes plus tard et les cheveux trempés, avec ma tête du type pas content du tout d'avoir été dérangé et les mains dans les poches pour une moue colérique, je frappe à la porte de celui qui m'a fait mander. Il a une idée de l'heure qu'il est ?! Grr...

"Entrez"

Bah encore heureux ! Pff... Je pousse la porte avant de croiser les bras sur ma poitrine, et regardes le sol. Je voudrais bien le défier mais je ne peux pas, c'est plus fort que moi, il m'est supérieur et tous mes sens me poussent à la soumission face à lui. Un frisson me parcoure l'échine, et je sens mes dents se serrer pour éviter de claquer. OUI, quand je suis avec Luis je suis obligé de lutter contre des signaux sexuels merdiques, oui. C'est loin de me faire plaisir, mais l'avantage de ma forme humaine c'est qu'au moins je ne remue pas les queue en couchant les oreilles. Parce qu'alors ça merci bien hein...

"La Grande Chasse t'a plus, Tarek Thompson ?"

Quoi ! Quoi ! Il se fout de ma gueule ? J'ai tourné en rond des heures après ça, je me suis défoncé la tête aux somnifères pour oublier le goût du sang, j'ai failli sauter à la gorge de ma mère qui cuisinait des steaks frais et j'ai fini par courir comme un malade pendant des heures, même pas sous forme lupine, juste pour êtré épuisé et ne pas penser. Je me suis fui inlassablement, complètement déchiré, et j'ai besoin de me détendre là pas de me faire emmerder avec cette histoire ! Et lui... Raaahh !!

"Je... ne suis pas certain que "plaire" serait le mot exact. Disons que j'ai... Hm, que j'aurais mieux fait de ne pas sortir de chez moi."

Ma voix est lourde, presque saccadée. Je lutte pour ne pas chercher à retrouver le goût du sang dans ma bouche, contre l'instinct meurtrier qui se bat en mo pour se libérer. Les animaux sont animés de pulsions véritablement incontrolables, alors en plus du désir qu'il provoque en moi s'il me reparle de ça ! Je vais mourir. Connard !

Le jeune roux entre, déterminé comme à son habitude à me tenir tête. Je le toise, laissant mes prunelles courir sur son corps parfaitement désirable. Pourtant, je n'ai pas la tête à ça, plutôt dans les souvenirs des paroles de la Gardienne. Il me faudra rapidement voir Satan. L'une de mes filles à rejoint ses rangs, espionne parfaite et messagère. Je n'ai pas le droit de me rendre aux Enfers, vivant et lupin. Seuls les démons ont ce droit. Et je ne pouvais plus conter sur Malika maintenant. Si je tenais mon fils entre mes mains elle céderai. Mais il était autant mon enfant que le sien, et je savais qu'il était mort. Je sortis de mes pensées, m'abandonner au passer avec le daim devant moi était une bien mauvaise idée.

"Je... ne suis pas certain que "plaire" serait le mot exact. Disons que j'ai... Hm, que j'aurais mieux fait de ne pas sortir de chez moi."

Mes lèvres s'étirèrent sur un sourire glacial. Tu ne devais pas te souvenir du visage de ta victime. Tu étais mon monstre de guerre, tu étais celui qui agissait sur le moindre de mes ordres sans même le savoir. Une goutte de sang transformait ta fureur. Tu étais mien futur roi. D'aujourd'hui jusqu'à la fin des temps.

"La meute désirait tout les siens. Enlios nous a offert ce territoire, la Sixième plaine est lupine. Tu te devais d'être là.

Un véritable roi. Je n'avais pas mit longtemps pour retrouver la force dans mes pattes après la mort de mon frère. J'étais né pour être le roi, qu'importe ce qu'en disait Père. Notre peuple n'était qu'un troupeau de montons belant quand j'avais repris le pouvoir. Loin de la puissance qui était maintenant notre. J'avais transformé les moutons en loups, nous n'étions plus les chiens des hommes. Jamais plus nous ne leur obéirons. Et mourriront tous ceux qui prenne le parti de nos créateurs. Plus personnes n'avaient de souvenirs de pactes ancien. Après tout, j'étais presque la plus vieille personne de ces mondes. Les accords signés par mon père durant ma vie d'humain étaient encore clair. Les démons offraient leur sang, et l'échange voulait que le premier né de la meute leur soit offert. Mais d'aucun ce souvenait de cela. Le Vieux Livre leur offrait la vérité, mais ce n'était pas Satan qui le possédait. Même si nous oeuvrions ensemble, chacun voulait une marge d'avance sur l'autre. J'avais Tarek. Lui, pouvait posséder les loups s'il s'alliait avec son cousin... Mais il ne le ferait jamais. L'Inconnu était sur de lui, possédant un secret qui pouvait me détruire, je le savais. Quand à la Grande, c'était le fils de son bras droit. Depuis maintenant des millénaires chacun oeuvrait de son côté. Maintenant, le temps était venue..

Je fis signe à Tarek de prendre en place en face de moi, sur un fauteuil adjacent à la table basse sur laquelle trônait un jeu d'échec, piece d'argent face à l'onyx. Personne ne m'en voulait si je prennais les noirs. À lui le début du jeu. J'avais à lui parler. Et à tester sa force de logique. S'il voulait être roi, voilà l'unique force d'un roi. Les échecs.

"A toi l'honneur. Et dit moi, lorsque tu as froidement assassiné la reine de glace et d'argent, c'était pour toi même où tu répondais à un ordre de sa fille ?

Je plantai le bleu pailletté dans l'émeraude. Tu as les yeux de ton père Diwel. Le sais-tu ? Ta mère fut séduite par un de nos hommes. Tu n'es que le fruit de nos machinations. Et tu ne t'en doute même pas. Maintenant répond, et joue. J'ai toujours un coup d'avance sur mes ennemis. Mais la mort de M'Arvila, je ne l'avais pas prévue. Cette reine était dans son propre camps  elle aussi. Trop de maîtres du jeu.

Je ne suis pas à l'aise. Je n'aime pas me sentir écrasé, et encore moi coincé. Je suis libre, et même si on me manipule, même si je sais que ce roi me fait bouger comme une marionnette, il ne peut et ne pourra jamais m'enfermer ou m'empêcher de penser. On ne me liera jamais vraiment. ON ne me comprends pas, on ne comprends pas que je sais quand je vais être manipulé et que je ne me débatte pas contre. Je suis un pion du monde, mais je peux tout faire basculer. Je préfèrerais mourir que d'être attaché. Si on tente de me posséder entièrement, je n'hésiterais pas une seule seconde. Couper sa langue d'un coup de dent n'est pas difficile, encore moins pour un loup. Et si je me tuais, je ferais tout changer. Alors mieux vaut pour Luis qu'il mesure un minimum ses paroles et ses actes envers moi s'il ne veut pas voir son précieux nouveau jouet changer de mains. Je n'aime pas ses yeux.

"La meute désirait tout les siens. Enlios nous a offert ce territoire, la Sixième plaine est lupine. Tu te devais d'être là."

Un simple "Hmpf" répond à la réplique du roi, et je continues à regarder le plancher un moment. Je sais que si je veux fixer mon regard au sien je n'y arriverais pas. Ce n'est pas mon droit. Lui peut me défier, moi pas.

Il me fait un signe, m'invitant à m'asseoir, et je m'exécute sans discuter. Je ne peux pas refuser de toute façon, alors pourquoi résister ? J'ai choisis, je savais où j'allais. Ça ne me dérange pas. Non, la seule chose qui me dérange, c'est l'échiquier... Aveugle et virtuose grâce à l'ouïe, ok. Mais entendre n'aide pas à jouer aux échecs, par conséquent, si je connais les règles, je suis terriblement novice dans cet discipline. Je sais qu'il me faudra la maitriser à la perfection un jour, mais pour l'instant, les rares fois où je l'emporte face à mo père sont de véritables coups de chance. Et ce soir, je n'ai vraiment pas la tête à jouer à ça. Merde quoi, j'avais prévu a soirée, appelé un de mes amants , téléchargé mon cher et tendre Et au milieu coule une rivière... Bref, j'étais bien, j'étais en train de me détendre, et lui il me fait monter en pression là ! Ash, chier !

"A toi l'honneur. Et dit moi, lorsque tu as froidement assassiné la reine de glace et d'argent, c'était pour toi même où tu répondais à un ordre de sa fille ?

NAAN ! Mais je sais pas jouer, putain ! Regardes moi imbécile tu crois quoi ? Que je si je veux être roi c'est pour faire vos saloperies ? Mais nan ! Nan ! Je suis une pourriture mais s'il y a une entité que je veux protéger c'est bien mon peuple, je ne veux pas ternir leur sang et leur âme, je ne peux pas faire ça. Je ne suis pas vraiment des leurs mais je leur dois bien ça. Eux, au moins, ne m'ont jamais trahi ni blessé. Jamais. Cependant, je bouge ma première pièce, en e3, juste parce que j'aime le trois et que j'ai vraiment la flemme de réfléchir. Je me fous de perdre, il se dira que je suis stupide, ça m'arrangera. Maintenant, par contre, je n'apprécies vraiment pas la question dde la fin...
Je fronce les sourcils, les lèvres pincées, et un soupir lourd de reproches résonne dans la pièce. Et le challenge est : parler entre mes dents sans me mettre à grogner... BOrdel de merde d'instincts à la con de putain de shit de fucking fuck...

"Je ne crois pas que ce soit vos affaires... Je suis peut être une petite marionnette entre vos pattes, Luis, mais sachez qu'il y a des choses qui m'appartiennes, et ce qui se passe dans ma tete et ma vie ne vous concernent pas. Par ailleurs je doute que vous me posiez cette question par pur besoin de savoir, la réponse vous l'avez mais vous souhaitez simplement l'entendre de ma bouche. Si vous n'avez rien d'autre à faire que de me faire chier un soir pareil et bien grand bien vous fasse. Mais ce n'est pas mon cas. ET sachez que votre colère ne m'impressionne pas le moins du monde et que ma vie m'importe peu. Je n'ai pas la langue dans ma poche, il faudra vous y faire ou décider de me laisser dans mon coin. Ça, ce n'est pas mon problème. J'ai autre chose à faire que de discuter de choses que vous savez déjà, merci."

Ma voix est sifflante, du à mes dents serrées et la rage qui me dévore le ventre. Je ne voulais pas venir, j'ai envie de sexe, d'alcool et de somnifères et là il me fait chier. Fuck l'autorité royale, s'il me veut calme il a qu'à me forcer. Pas le goût d'être un gentil chien ce soir. J'ai la tête en miettes, des images étranges qui défilent, sembles être des souvenirs de chasse mais je suis incapable de les assembler et ça me rend dingue. J'ai beau fouiller je n'arrive pas à etre sûr de ce dont je me souviens. Je suis mal, vraiment mal, je transpire et je n'arrête pas de secouer légèrement la tête pour chasser ces images insistantes et angoissantes de mon cerveau. Maudit soit il, ce loup de malheur avec ses échecs et ses questions... Et ce foutu désir aussi !

Il bouge une piece, ronchonnant. Prend plutôt ça comme un avantage jeune prince. Le monde de la royauté n'est rien d'autre qu'une immense partie d'échec et ceux qui ne savent y jouer seront condamné à mourir. Dans cette cité d'ange déchue, rien ne peut changer les règles. Rien n'arrêtera cette guerre que nous avons créé. Je relève les yeux dans sa direction, bougeant à mon tour un pion. Le début ne veut rien dire. Ses pièces d'argent sont celles du vaincu. Et ce jeu est celui de l'humanité. J'aurais un nom pour la moindre de ses pièces. Et comme aux échecs, parfois le sacrifice offre la victoire. Mais dans notre échiquier, la reine ennemi est grosse, et nous ne savons qui fut celui qu'elle chevaucha. Seul lui et la Grande peuvent se douter. Ce peut être toi jeune daim. Oui. Tu es une véritable machine de guerre, du sang draconien mélangé au tien verrait renaître l'enfer.

"Je ne crois pas que ce soit vos affaires... Je suis peut être une petite marionnette entre vos pattes, Luis, mais sachez qu'il y a des choses qui m'appartiennes, et ce qui se passe dans ma tete et ma vie ne vous concernent pas. Par ailleurs je doute que vous me posiez cette question par pur besoin de savoir, la réponse vous l'avez mais vous souhaitez simplement l'entendre de ma bouche. Si vous n'avez rien d'autre à faire que de me faire chier un soir pareil et bien grand bien vous fasse. Mais ce n'est pas mon cas. ET sachez que votre colère ne m'impressionne pas le moins du monde et que ma vie m'importe peu. Je n'ai pas la langue dans ma poche, il faudra vous y faire ou décider de me laisser dans mon coin. Ça, ce n'est pas mon problème. J'ai autre chose à faire que de discuter de choses que vous savez déjà, merci."

J'éclatai alors de rire. Un rire dangereux. Puis retrouvant aussi vite mon sérieux, je forçais le sylvain à me regarder droit dans les yeux. Je me fichais qu'il soit conscient de ses fils ou non. Je me fichais de ce qu'il était capable de faire. Il était MON pion. Squall n'était que la pointe du lance. Lui était la main et l'arme. Je me détournais alors de lui, réfléchissant un centième de seconde. Matt devait lui donner goût à la vie. Qu'il s'attache plus qu'il ne l'avait jamais été. Et en aucun cas Satan ne devait me voler mon pion en offrant l'immortalité à la seule personne qui pouvait parfaitement contrôlé le prince.

"Passons sur l'importance de ta vie et de plans qui te dépasse. Je n'aurais qu'une simple autre question, et je te laisserai sûrement partir. Qu'est la Gardienne pour toi ? Serai-tu capable de l'assassiner froidement si on t'en offrait la possibilité ? Remettre en cause l'ordre établi ? Je veux faire de toi mon second jeune prince. Alors réponds donc."

Je ne parlais pas souvent, mais les bombes qui je balançais valait tout l'or du monde. Les daims ne sont normalement que les proies des grands carnivores. Mais la panthère peut faire sa place dans ton coeur, et tu as partagé plus d'une fois ta couche avec un enfant de la noirceur. L'elfe en toi comme le loup rêve de sang et de chaos. Alors, maintenant que je t'offre le tout, que je t'offre de découvrir la vérité, ne me décourage pas. Sans quoi j'offrirai ta peau à la Grande et ton coeur à ton peuple. J'ai besoin de ta confiance jeune prince. Si je l'obtiens, tes pertes de mémoires n'auront plus lieu d'être.
"Je pourrai te rendre les rires d'enfants qui t'échappent comme de la fumée. Je pourrai te rapeller pourquoi cette Grande Nuit t'apparaît comme un mystère. Mais tu dois être franc, et m'offrir ta confiance prince."
Les cartes étaient sur la table. À toi de les prendre et de t'en servir. Si tu le voulais, tu étais promit à de grande chose Diwel. Et je te permettai de te croire libre de tes chaînes...

Je n'aime pas qu'on rie de moi. Je n'aime pas ce type. Et je n'aime pas les échecs. Je fixe l'échiquier d'un oeil morne, quand le roi choisi de poser la question la plus bizarre du monde, de prononcer les paroles précises qui sont capables de me mettre dans un état de rage et de panique profondes.

"Passons sur l'importance de ta vie et de plans qui te dépasse. Je n'aurais qu'une simple autre question, et je te laisserai sûrement partir. Qu'est la Gardienne pour toi ? Serai-tu capable de l'assassiner froidement si on t'en offrait la possibilité ? Remettre en cause l'ordre établi ? Je veux faire de toi mon second jeune prince. Alors réponds donc. Je pourrai te rendre les rires d'enfants qui t'échappent comme de la fumée. Je pourrai te rapeller pourquoi cette Grande Nuit t'apparaît comme un mystère. Mais tu dois être franc, et m'offrir ta confiance prince."

Des sueurs froides me parcourent l'échine et je bondis sur mes pieds, renversant mon fauteuil dans le mouvement, un grondement menaçant s'échappant de ma gorge. De quoi il parle ?! La Gardienne ?!! Ce type est fou à lier ! Complètement dérangé ! Il croit quoi, que mon sang saurais mentir ? Je suis un Sylvain, c'est dans mon éducation, dans mes gênes, je suis un esprit de la forêt bordel !

"Pardon ?! Confiance ? Je ne peux pas faire confiance à un homme qui me demande si je serais capable de tuer Iris ! Vous me prenez pour quoi là ? Je ne suis paut être pas un modèle de ma race, mais je suis un Sylvain quand même ! Assassiner la Gardienne ?! Non mais regardez moi !!"

Je tremble violement, fou de rage. Je sais que si je me transforme je risque de faire une catastrophe. Je lutte, mais c'est assez dur... Euphémisme. Il vient de bafouer mon nom, man sang, mon peuple. Ce qu'il vient de demande, c'est comme si je lui demandais s'il voudrait bien adopter un chaton ! Dans mon esprit, les images se sont mises à tournoyer de plus en plus vite dans ma tête, un goût métallique se retranscrit sur ma langue et le cadavre de la reine des elfes se pose devant mes yeux, pâle dans sa mare sang, le manche de mon poignard infernal et splendide dépassant de sa poitrine... La beauté de son corps, et l'horreur de ce que j'ai fait...
Un frisson agite mes membres, et je lutte de plus en plus, quand une chaleur incandescente possède mon corps. Je sens une odeur sanglante, une odeur de mort, entièrement créée par mon esprit, empli mes narines et je mords sauvagement ma lèvre pour ne pas hurler. Ma voix sort de ma bouche comme un murmure, faible, angoissée.

"Qu'est-ce que vous m'avez fait...?"

J'ai chaud, je tremble, et j'entends dehors de grosses gouttes tomber. Je rêve de ma chambre et de mes cachets, de sommeil et je relève brutalement le regard vers le roi des loups. Je gronde, mes yeux se plissent et un simple battement de paupières de sa part suffit à ce que je bondisse sur lui, cognant son corps brusquement, et vers la fenêtre à laquelle il était dos. Je sais qu'avant que je l'atteigne, il sera sans doute sur moi, mais la terreur qui s'empare de moi n'a rien à voir avec lui. J'ai peur de moi. De ce que je pourrais faire comme horreurs si je le laisse me convaincre, et de ce qui pourrais en résulter pour mon peuple, les mondes... Cet homme à du pouvoir, trop de pouvoir. Je ne veux plus tuer sous les ordres. Je ne suis pas comme Mehdi. Je suis impulsif, mais je tue seuleument quand je juge ça utile pour moi... Qu'ai-je fais ?!
Je heurte la fenêtre avec un violence incroyable, et je sens le froid du verre et sa coupure peu profonde sur ma peau. Je tombe, je me receptionne à quatre pattes par terre, souple comme le félin qu'est mon familier, et je lèves la tête vers le ciel qui déverse des trombes d'eau sur nous. J'essai d'anticiper le choc que Luis va me faire subir. J'ai clairement senti la griffure que j'ai infligée à son épaule... Je respire mal, je suis mal. Je ne veux pas être À LUI !!

"Pardon ?! Confiance ? Je ne peux pas faire confiance à un homme qui me demande si je serais capable de tuer Iris ! Vous me prenez pour quoi là ? Je ne suis peut être pas un modèle de ma race, mais je suis un Sylvain quand même ! Assassiner la Gardienne ?! Non mais regardez moi !!"

Je le regarde perdre pied, ne le lâchant pas des yeux. Je savais sa réponse, mais je ne la pensais pas si foudroyante. Après tout, les sylvains ne peuvent avoir des envies meurtrières sur la Grande et sa chienne. Mais, je le pensais plus panthères que daims. Je n'aimais pas l'échec. Mais j'avais d'autre plan pour lui. La Gardienne ne serait pas ta proie. Dans ton conscient. Après tout, peut-être que je pouvais parfaitement me permettre ce qui me trottait dans la tête. Mais... Il y avait un simple détail qui m'empêchait de te faire véritable marionnette. Il est tellement plus facile de dompter quelqu'un qui le veut que d'en être le maitre. Car un être totalement conscient ne cherchera jamais à se rebeller. Une marionnette peut toujours rêver de tuer son marionnettiste. Ou de faire de lui un pantin, d'échanger les rôles...

J'entends son coeur battre de plus en plus vite, détruisant la mélodie de mes pensées. Je plisse les paupières face à son odeur qui se fait bien trop forte, empli de musc et de chèvre feuille. Il aurait fait un parfait Alpha s'il était né loup plutôt que Sylvains. Mais il était trop tard pour revoir le passé à la donne. Il était mien ! et je ne le laisserai pas filer !

"Qu'est-ce que vous m'avez fait...?"

Il bondit. Je voulais éviter le geste, éviter l'attaque que tous aurait trouvé trop foudroyante. Mais, alors que je me décale d'un simple pas, je sens une griffe prendre possession de mon bras l'espace d'un dixième de secondes, suffisamment longtemps pour crée une enfilade profonde d'où le sang gicle immédiatement. Je relève un visage glacial vers le sylvain, museau tourné vers la pluie. Je pourrai te faire faire tellement de choses si seulement je parvenais à te dompter petit prince.

"Qu'est ce que tu viens de faire là ! Comme oses-tu t'attaquer à ton Roi !"

J'avais la rage aux lèvres. Il ne devait pas ce permettre ça. Les coups n'étaient plus rien pour lui maintenant. Mais il ne pouvait rêver passer outre de ces gestes. Mon poing partit, le cueillant juste sous les côtes avant que l'autre ne récupère le choc en écrasant sa mâchoire. Le craquement des os fut effroyables. Je le jetai au sol d'un simple pichenette et m’agenouillai sur lui, le tenant fermement entre mes cuises.  

"Ne réitère jamais ton geste Diwel ! Car ici, sur cette terre, tu n'es rien d'autre qu'un loup comme un autre. Loin de tes glorieux titres de prince hérité ! Et je me fiche que les coups ne soient rien pour toi. J'ai entre mes mains le coeur de ceux que tu n'imagines même pas. Tes liens mortels te sont dangereux !"

On ne devient pas maitre d'un prince sans autre cartes dans sa manche. Math était obligé d’œuvrer pour moi, mais l’hérité n'en était pas vraiment amoureux. Enlios n'était pas en mon pouvoir, par contre... j'en avais bien d'autre de mon côté. A commencer par ce frère mort, tué par un loup que tu connais si bien jeune Tarek. Oui... Les morts ne sont pas toujours là où on les attends.

La pluie s'écrase sur mon corps brûlant, et le choc du roi des loups sur moi me fais gronder par instinct.

"Qu'est ce que tu viens de faire là ! Comme oses-tu t'attaquer à ton Roi !"

La douleur des coups me fait fermer les yeux, et je sens un sentiment d'apaisement intense alors que mes os craquent, chassant toutes ces images qui tournent dans ma tête. Condamné à m'affaiblir, je suis, comme pour toujours maintenant, obligé de puiser profondément dans ma réserve d'énergie pour soigner les fractures que le grand loup m'a infligées. Et j'écoute ce qu'il raconte.

"Ne réitère jamais ton geste Diwel ! Car ici, sur cette terre, tu n'es rien d'autre qu'un loup comme un autre. Loin de tes glorieux titres de prince hérité ! Et je me fiche que les coups ne soient rien pour toi. J'ai entre mes mains le coeur de ceux que tu n'imagines même pas. Tes liens mortels te sont dangereux !"

Un sourire de démon, appris à force de côtoyer Amarok et Maël, apparait sur mes lèvres et je plante mon regard dans le bleu pailleté de celui de celui qui se veut mon "maître". Je pouffe, amusé par ses paroles. Et la mort de qui pourrait elle me faire de la peine ? Malgré les différents entre nous, dans la famille, nous protégeons les enfants des autres. Il ne peut pas atteindre mes frères et soeurs ni mes cousins, jamais la masse de puissance qu'est mon oncle Rory ne le laisserais faire ça. Je suppose qu'il ne connait pas mon oncle mais avec ça je suis sûr au moins qu'il ne peut s'attaquer à ma famille. Alors qui ? Mathieu ? Il est protégé par la Grande et des dizaines de Walkyries armées jusqu'aux dents. Amarok ? Peu m'importe, je n'ai pas d'autres sentiments pour lui que ceux de reconnaissance pour la rage qu'il m'a transmise. Lydia ? Il peut y aller, je suis d'accord pour aller moi même l'achever après Mayson ! Matt ? Peuh ! Des niais comme ça il y en a à la pelle et ce n'est pas le sexe qui avec lui qui memanquerait parce que vu son niveau... Des amis chers à mon coeur ? Je n'en ai aucuns. Je n'en veux pas, d'ailleurs. Mes amants ? Comme si j'avais des sentiments envers eux, et que le monde n'était pas assez vaste et moi assez bandant pour me reconstituer un cheptel... Alors qui, roi ?

"Ff,ff,ff... Et... Pf,ff... Q-Qui... Voulez vous tuer et que ça...Ha,ha... M'atteignes ?! Vous croyez encore que je, ha,ha, ressens des choses ?!! Espèce de fou. Ma voix se calme et se refroidit d'un seul coup."J'ai autant de coeur que si on me l'avait arraché. Je ne suis plus qu'une masse de peur, de haine, de peine et de pulsions meurtrières ! Je n'ai de compassion que pour moi même, le monde me dégoûte et je ne vois en chaque être qu'un manipulateur ou une proie. Mon cheval ? A quoi bon, je serais triste deux heures et j'irais en seller un autre. Mon familier ? Voulez tant que ça me perdre ? Notez bien, Luis... Si vous me blessez trop ou tentez de me forcer la main à un point qui m'agace trop, je n'hésiterais pas une seconde à m'envoyer moi même dans la tombe. Changer de main ne m'effraie pas. Jamais on ne me pliera vraiment. Je ne m'appelle pas Mehdi, moi ! Ne sous estimez jamais un garçon sous Clopixol. Et si vous savez pas ce que c'est, et bah, renseignez vous. Et lâchez moi !"

Je tente vainement de désarçonner le grand blond, mais rien à faire. Je suis loin, très loin d'avoir assez de force pour le repousser. C'est bien la première fois d'ailleurs que je suis coincé par la puissance que quelqu'un : l'autre taré de Caleb m'avait attaché si mes souvenirs sont exacts... Et ça ne me plait pas dut tout ! Ok, j' "aime bien" qu'on me plaque au sol, je suis taré, mais mine de rien je choisi qui quand et pourquoi on me force la main sur telle ou telle chose. Mais là ce n'est pas le cas, et cette fois la peur qui pointe le bout de son nez en moi est bien générée par le loup. Après l'hôpital, j'ai choisi. Et être pleinement maitrisé comme ça, ça veut dire qu'il peut me faire ce qu'il veut : je n'ai pas de défense. Sa forme animale est titanesque, et sa force aussi. À moins de devenir une puce, je ne peux rien faire pour m'échapper. Aussi quand mes yeux rencontrent les siens, déterminés et menaçants, un flash de murs blancs, un rire sadique et une douleur fulgurante aux reins me traversent. Je trésaille, et détourne le regard enpinçant ma lèvre entre mes incisives, la tête légèrement penchée en arrière, gorge découverte. J'ai peur. Vraiment peur. Pas qu'il fasse du mal à quelqu'un, non. Mais qu'il me frappe. En vérité, provoquer les hommes pour qu'on abuse de moi, c'est la seule chose que j'ai toujours connue. Depuis que j'ai moi même profiter de l'addiction à la drogue de Mathieu Alaric pour... Je ne veux plus de cette violence, en tout cas je l'appréhende, mais moins que les coups. Je ne veux plus être une poupée gonflable. Si on veut me dominer, et bien dorénavant, il faudra me coinvaincre. Car après tout, pourquoi ne dominerais-je pas, moi ?
Mais je tremble...

"Lâchez moi... S'il-vous-plait..."

Et ma voix aussi.

Enjoy the silence ¤ Depeche mode

Je le vois perdu, je le crois perdu. Son cerveau s'active à trouver de qui je parle. Je sais qui t'est déjà plus que cher alors qu'ils ne sont pas encore de ce monde. Je sais qui te rêve de voir vieillir. Et je sais surtout qu'ils ne resteront à jamais que des bâtards pour tà famille. Des mal aimés. Des souffres douleurs. Et cette gamine qui te tient tant à coeur. Cette louve à laquelle je jurerai sur mes ancêtres que tu t'es attaché. La mignone seconde se montrait toujours très attachante... Elle était la meilleure de piece, personne ne jouerait contre une enfant "innocente". L'Inconnu l'avait promise à son fils depuis bien longtemps

"Ff,ff,ff... Et... Pf,ff... Q-Qui... Voulez vous tuer et que ça...Ha,ha... M'atteignes ?! Vous croyez encore que je, ha,ha, ressens des choses ?!! Espèce de fou.J'ai autant de coeur que si on me l'avait arraché. Je ne suis plus qu'une masse de peur, de haine, de peine et de pulsions meurtrières ! Je n'ai de compassion que pour moi même, le monde me dégoûte et je ne vois en chaque être qu'un manipulateur ou une proie. Mon cheval ? A quoi bon, je serais triste deux heures et j'irais en seller un autre. Mon familier ? Voulez tant que ça me perdre ? Notez bien, Luis... Si vous me blessez trop ou tentez de me forcer la main à un point qui m'agace trop, je n'hésiterais pas une seconde à m'envoyer moi même dans la tombe. Changer de main ne m'effraie pas. Jamais on ne me pliera vraiment. Je ne m'appelle pas Mehdi, moi ! Ne sous estimez jamais un garçon sous Clopixol. Et si vous savez pas ce que c'est, et bah, renseignez vous. Et lâchez moi !"

Il ne sourit plus mais j'éclate de rire. Le daim est définitivement un mystère. Il rugit comme une panthère mais fuit des qu'il sent un danger trop prononcé. Risible créature dont ta propre puissance te dépasse. On me dit souvent que je ne suis qu'instabilité. Je ne peux le nier, mon humeur est aussi futile que les instincts et change bien trop vite. Père disait que cela ne pouvait faire de moi un roi. Qui seul mon frère est avant le pouvoir. Je n'ai pas été tué par une enfant de treize printemps. Je n'ai pas de faiblesse. La reine des vampires est morte, et même si j'aurai voulu la pleurer, il était trop tard. Ne jamais pleurer sur un amour perdu. C'est la première chose que Satan aurait dut apprendre à son Caleb. Car Julia est l'unique faiblesse de second démoniaque. Et les faiblesses, dans notre rang, signifie bien souvent mort ou trahison. Vis à vis du démon, mon coeur balançait encore entre les deux, avec toute fois une préférence pour la seconde. Ne pas ce fier à son peuple lorsque l'on règne sur le mal...

"Lâchez moi... S'il-vous-plait..."

Je le lâchais, avant de lui tendre la main, toute rage disparue de mes prunelles. C'est avec un grand sourire que je le remet sur pied.

"Cette haine en toi. Utilise là ! Rejoint mon camps Tarek Thompson. Tu sais comment tout finira. Je veux te laisser le choix d'être parmi les vainqueurs, ou de mourir et laisser ton peuple aux mains du tyran que sera ton cousin. La paix pour ton peuple. La fin de massacre gratuit contre les sylvains. Il ne faut qu'une seule chose jeune prince. Que l'enfant de la Dragonne meurt avant d'avoir vu le jour, avant d'être trop puissant. Sitôt la première boufé d'air aspiré, il serait sous la protection de la Grande. C'est bien avant qu'il faut le faire disparaître. Qu'importe si la Gardienne péri. Iris sera remplacée après tout, ses écailles sont bientôt entièrement noires..."

Je n'avais pas tout à fait tord. Elle, aux origines du monde, possédant une chevelure d'un blanc de neige était maintenant aussi brune que les ailes du corbeau. Cette unique mèche blanche qui strillait sa chevelure n'était que la preuve qu'elle ne serait bientôt plus apte à assurer ses fonctions. Je jouais juste sur le bientôt. S'en était un pour moi, gonflé de mon immortalité. Ce n'en était pas un pour les mortels comme les sylvains. Il lui restais un simple demi millénaire. Peut de temps à mes yeux. Une éternité pour d'autre. Maintenant Diwel, ton choix sera tien. Sinon, tu l'as tuera quand même, mais sans le moindre souvenirs. Tu es la seule de mes pièces qui puisse s'approcher assez pour tuer le monstre de puissance qu'elle porte dans sa chaire. Une fois qu'il sera né... Tout espoir sera mort. Tout comme nous tous. Je ne savais comment la Gardienne conterait le nommer. Le Sauveur ou le Briseur de Chaînes. Sûrement quelques choses comme ça en draconien... Sans aucun doute.

Je ne comprendrais jamais les autres. Je dois être handicapé sentimentalement et sensitivement. Parce que la colère du loup, quand elle s'évanouit, me prend de court et je fixe sans comprendre la main qu'il me tend. Comment peut il être si menaçant et l'instant d'après aussi calme ? Suis je vraiment comme ça ? Non, ce n'est pas possible. Je ne suis pas pareil, je suis moins sûr de moi. Je suis moins... Je n'en sais rien en fait. Et donc je le regarde avec ma tête de merlan frit.

"Cette haine en toi. Utilise là ! Rejoint mon camps Tarek Thompson. Tu sais comment tout finira. Je veux te laisser le choix d'être parmi les vainqueurs, ou de mourir et laisser ton peuple aux mains du tyran que sera ton cousin. La paix pour ton peuple. La fin de massacre gratuit contre les sylvains. Il ne faut qu'une seule chose jeune prince. Que l'enfant de la Dragonne meurt avant d'avoir vu le jour, avant d'être trop puissant. Sitôt la première boufé d'air aspiré, il serait sous la protection de la Grande. C'est bien avant qu'il faut le faire disparaître. Qu'importe si la Gardienne péri. Iris sera remplacée après tout, ses écailles sont bientôt entièrement noires..."

Comme une baffe monumentale. J'ouvre des yeux comme des soucoupes, et un "UUHH ??!" s'échappe de mes lèvres. Et sur ce, je part dans des déblatérations tout seul, en irlandais, en bouffant mes syllabes et en tournant en rond comme un gros débile et faisant des grands gestes pour tenter de m'expliquer... Et je sens que mes hurlements vont être une grosse gaffe...

"Uhh ?? Yeh wanna... Maël's son ! Mah go', am un'ble ter do tha' !! I jus' can' ! This is mah bes' mate son ! That's a... No !! A babe ! NO ! I canno' agree this birth bu' tha's under mah abilities. Don' wanna be crushed thanks. 'ow can yeh ask me tha' ?! I'll never kill a kid ! Even if he's evil ! Yeh can'... Aah !! Bu' ye're worse tha' me ! You monster ! Talk again o' tha' and I call on Maël ! Did he really meant to... ? No, nononono ! It's not... Ní féidir liom a dhéanamh ! Ní bheidh sí in iúl dom dul in aice aon laogh ! Diúltú mé chun bás ! Feicfidh 'a dhéanamh a fheiceann tú ! Riamh ! Ní ba mhaith liom a mharú leanbh ! Nach dtuigeann tù ! Ní gá é a chosaint NTO ! Is é seo atrocity, créatúr ar an diabhal mar nach bhfacthas riamh agus ní bheadh ​​conceive! Ní féidir Gaa a cheadú le !"

Mes mains sont devenus glacées, et un craquement retentit derrière moi, me faisant bondir sur le roi des loups mais cette fois plutôt pour chercher sa protection. Quel con... Si Maël apprend une chose pareille, s'il apprend qu'on m'a demandé à moi de tuer sa future machine de guerre, je suis perdu. Je ne vais plus pouvoir dormir maintenant, de peur d'être égorgé dans mon sommeil... Mon Dieu, pourquoi ? Ce type est cinglé, vouloir tuer ce bébé ! C'est absolument impossible, les démons sont capables de se défendre et par conséquent de défendre leur mère tout en étant encore foetus. Alors le gosse d'Iris et Maël ! Personne ne pourrait faire ça, si ce n'est Gaïa, et je ne comprends pas pourquoi elle n'a pas mit un terme à cette grossesse qui promet la chute du monde que nous connaissons. Le choc que j'ai eu quand Amarok est venu me mettre dans la confidence après que son frère lui ait tout avoué... Quelle horreur. Iris est folle, elle cours vers notre perte à tous.
La branche qui a craqué révèle un simple raton laveur qui nous fixe, penche sa tête de côté et agite son petit museau. Sa frimousse aspire ma honte à avoir paniqué comme ça, et j'émet un "aww so cute !" avant de le saisir pour le blottir dans mes bras, et gazouiller comme un bienheureux en lui grattant la gorge. Il a l'air d'apprécier, d'ailleurs. Pauvre Luis, lui qui me voit comme une machine à tuer il doit se demander si je ne suis pas un peu gâteux. Mais aussi hein, cette saleté de Clopixol qu'on m'injecte tout les mois c'est fait pour réguler voire anihiler mon agressivité et me rendre plus stable dans mes émotions. Bon, niveau émotionnel s'est pas extra mais pour l'agressivité, je dois reconnaitre que ça commence à se faire sentir. J'aurais pas du dire au loup que je prends ça d'ailleurs, vu comment il veut que je sois il serait bien capable d'envoyer quelqu'un détruire mes doses et le temps que je reçoives les nouvelles tout serait à recommencer. Une dose pas prise, égal retour au début. Et agressivité pire que amais à cause de la déferlante des semaines passées avec le calmant... Fuck, j'espère pas.

"Dites, Luis ? Pourquoi c'est moi que vous voulez comme assassin ?"

C'est vrai, quoi... Pourquoi moi ?

Spoiler:

"Uhh ?? Yeh wanna... Maël's son ! Mah go', am un'ble ter do tha' !! I jus' can' ! This is mah bes' mate son ! That's a... No !! A babe ! NO ! I canno' agree this birth bu' tha's under mah abilities. Don' wanna be crushed thanks. 'ow can yeh ask me tha' ?! I'll never kill a kid ! Even if he's evil ! Yeh can'... Aah !! Bu' ye're worse tha' me ! You monster ! Talk again o' tha' and I call on Maël ! Did he really meant to... ? No, nononono ! It's not... Ní féidir liom a dhéanamh ! Ní bheidh sí in iúl dom dul in aice aon laogh ! Diúltú mé chun bás ! Feicfidh 'a dhéanamh a fheiceann tú ! Riamh ! Ní ba mhaith liom a mharú leanbh ! Nach dtuigeann tù ! Ní gá é a chosaint NTO ! Is é seo atrocity, créatúr ar an diabhal mar nach bhfacthas riamh agus ní bheadh ​​conceive! Ní féidir Gaa a cheadú le !"

Mes prunelles s'écarquillent. Maél. La peur se lit dans mon regard, un frisson glacé court le long de mon dos. J'ai la chair de poule. Une machine de guerre. Rien d'autre qu'une machine de guerre qu'ils ont crée. L'être le plus puissant de Ludtyvia, et de la seconde de notre déesse. La Grande ne peut laisser cela arriver ! Et pourtant... Iris n'agit jamais de son plein grès, s'il y a bien une chose que mes millénaires d'existence m'ont apprit c'est qu'elle ne sait faire preuve d'initiative. Quelque chose comme ça demande une parfaite maîtrise de l'échiquier, celle Gaïa en est capable. Les pièces s'assemblent rapidement et mon regard s'éclaire. Elle la crée pour nous. Elle ne veut plus que quatre se partagent l'échiquier. La partie en deux contre deux, avec un puissant groupe d'un côté et Elle de l'autre ne sera jamais joué. Elle nous supprimera bien avant que nous n'ayons pu faire le moindre geste. La lourde poitrine de la Gardienne prouvait qu'il ne nous restait que peut de temps...

"Dites, Luis ? Pourquoi c'est moi que vous voulez comme assassin ?"

Il me sortit de mes pensées. Une explosion aurait pu avoir lieu à côté, je ne l'aurais pas vu. Je ne fis aucun cas de ses paroles, bondissant sur le téléphone. Je composai rapidement un numéro, trop vite pour que les yeux du demi-elfe ne purent suivre et n'eut pas à attendre bien longtemps. "Vient ici ! Immédiatement !". Je raccrochais sur l'instant. Le sylvain n'aurait pas été là, la chose aurait été semblable. Tania apparue dans l'embrasement de la porte, vêtue de cuir comme à son habitude. Une de mes filles. Blonde aux yeux noirs de sa mère, ultra maquillée, gothique, elle est capable de faire fondre un mâle plus vite que n'importe qui d'autre avec son visage parfait d'elfe et son air mutin.

"Tu me veux quoi Luis ? T'avais vraiment l'air pressé hein. Allez dit moi que j'dois aller voir ton démon préféré que je rigole cinq minutes avec"

Cette fille est l'insolence même. Et voilà bien longtemps que j'ai arrêté d'essayer d'avoir le dernier mot. Parce que pour qu'elle agisse, elle doit faire ce qui lui plait. Alors, en lui tournant bien la chose, elle croit agir comme son beau vouloir le dit et frappe au bon endroit. Elle a aussi pour elle le fait que Satan apprécie sa compagnie. Et d'être la plus remarquable des espionnes et la meilleure des actrices.
"Tu sais ce qu'il te reste à faire ma belle."

Un grand sourire étire ses lèvres, et, au lieu de tranquillement disparaître et s'occuper de la mission que je lui ai confié, elle s'approche de moi, fait glisser ses mains de pianiste sur mon torse, m'embrasse dans un rire puis jete une oeillade appuyée au sylvain. Je n'ose pas lui dire qu'elle perd son temps, pas bon pour son orgueil et lui dirige la sortie d'un signe de tête. Elle obéit alors, sans quitter Tarek du regard. Définitivement ma pauvre, tu perds totalement ton temps. C'est à mon approche que ses hormones entrent en ébullition. Pas à ta vision. Mais j'ai une question à répondre une fois que tu seras partir Tania. Elle disparait, avec une moue craquante sur le visage, une main sur les hanches. Pour un peu, et je retrouverai ma mère en elle. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux. Elle avait prit le corps de son mère pour la petite poitrine qui lui donnait un air très Kill Bill. Magnifique. Mais éphémère.

"Tu es petit. Discret. Tu ne crains rien et en plus, tu es sylvains. Tous te font donc confiance..."

J'ai répondu à ta question enfant d'elfe ? Tu était larme parfaite. Et ce nouveau né ne devait jamais voir la lumière du jour. Tania transmettait le message aux deux fous qui avaient tout misé sur ce parie. Et elle allait en profiter pour visiter le paradis avec eux deux, comme d'habitude. Tant qu'elle m'était loyale et faisait bien son travail, je n'avais rien à réduire. Qu'elle se face sauter par qu'il elle voulait. Je m'en fichais royalement...

Luis est complètement perdu dans ses pensées pendant un moment. Et puis en m'entendant, il redescends sur Terre, saute presque sur son téléphone et appelle je ne sais qui. Je ne sais qui se révèle être une jolie jeune femme, un peu boudeuse, à laquelle il donne des "orodres" enfin en tout cas elle elle a compris ce qu'il veut et qui s'en va en me lançant de pathétiques et répugnantes oeillades. Une moue dégoutée s'affiche sur mon visage alors qu'elle repart et le roi des loups me tire à son tour de ma torpeur en répondant à ma question.

"Tu es petit. Discret. Tu ne crains rien et en plus, tu es sylvains. Tous te font donc confiance..."

Ah. Ok, super, mais il ne vous est pas venu à l'idée que les dragons et les démons ça ne fait confiance à personne ? Non ? Bon, d'accord. Mais en tout cas je m'en fiche, il peut bien dire ce qu'il veut, moi je refuse de m'occuper d'un assassinat pareil. Hors de question. La seule chose que je pourrai faire, à la limite, c'est demander à Maël pourquoi Iris et lui ont créé ce futur monstre, et qui est derrière tout ça. Car lui, il sait. Et il me fait du chantage ainsi qu'à son frère depuis plusieurs années pour partager mon lit au moins une fois, alors pourquoi ne pas proposer l'échange ? Il se doutera de quelque chose, mais il aime trop Amarok pour me faire quoi que ce soit sans que je fasse un geste menaçant envers la Gardienne. Qui plus est, quand il est lancé, ce démon devient très bavard et il pourrait bien me livrer des clés très importantes. Comme l'âge du foetus, les projets nourris à son égard, le lieu prévu pour sa naissance et son descriptif d'aptitudes. Oui, parce que ces tarés de démons ils arrivent à savoir à l'avance toutes les capacités d'un bébé. C'est des malades de toute manière.
Bref, je me tire de mes pensées, reporte mon attention sur monsieur Jesuissisexyquejedevraisêtreenprisonpourça et décide de lui dire que je peux peut être l'aider. Lui et ses acolytes dont j'ignore l'identité mais il en a surement.

"Euh, Luis... Je crois que je pourrais vous aider sur un certain point. Je ne vous en dirais pas beaucoup plus mais si vous voulez, je peux vous obtenir des clés assez utiles je pense."

C'est dit. Si il me donne son feu vert, et que j'arrive à convaince Maël, je suis sûr qu'il n'y aura même pas besoin de se mettre en danger pour éliminer ce bébé avant qu'il voit le jour. Peut être même que ce ne sera pas la peine de s'en approcher... Le prix payer, c'est mon corps, comme toujours bien sûr. J'ai l'habitude. Je n'aurais qu'à faire taire ma fierté une fois de plus et vérouiller mon coeur et mon âme. Le jeu en vaut la chandelle. Quand je saurais tout, j'irais trouver Luis pour répéter ce que j'aurais appris. Et ensuite j'irais pleurer et hurler dans un endroit désert connu de moi seul. Je lutterais contre les spectres de mon passé, la honte et le dégoût, et puis je m'endormirais à force d'épuisement. Quelques heures après ma vie reprendra son cours, et mon visage son masque d'indifférence. Je ne suis qu'un outil, je le serais toujours. Personne n'a que faire de moi. Et je me fiche de tout. Pas vrai ? Alors, roi loup... Ta réponse ? J'ai besoin d'ordres pour aller me vendre au pire démon que nos mondes aient fait. Je ne suis pas fou, tout de même...

"Euh, Luis... Je crois que je pourrais vous aider sur un certain point. Je ne vous en dirais pas beaucoup plus mais si vous voulez, je peux vous obtenir des clés assez utiles je pense."

Tuer la dragonne lui était impossible. Mais il devait le faire. Car lorsque son fils sera né, il sera trop tard. À quoi pensait la Gardienne. Qu'est ce qui lui était passé dans la tête pour qu'elle puisse à ce point vouloir faire naître la haine sur Ludtyvia ? Gaïa n'avait sûrement pas pu vouloir ça. Elle qui vouait une haine infernale aux êtres hybrides, elle ne pouvait vouloir que le sang des trois grandes races devienne un seul. Il fallait que je comprenne. Les prisons des Chasseresses étaient l'un de meilleur moyen pour obtenir des informations mais leur chef m'avait prévenue. Cette gamine prétentieuse. Qu'importe ce que je disais, je ne pouvais savoir à quel instant je deviendrai l'un de leur captif. Je ne pouvais envoyé Tarek, pas avec le passé qu'il avait. Son frère avait déjà fait un tour dans les geôles, il mourirait s'il y retournait... Elles n'étaient sûrement pas l'unique clef. Il manquait une piece à ce jeu. Et je n'arrivai pas à trouver laquelle, je jouais les yeux fermés.

"Fait. Maintenant déguerpi, et fait ce que tu as à faire. Tu as carte blanche"

Je lui donnai trop rapidement congé mais il me fallait réfléchir. La présence du loup en face ne m'aidait pas du tout. Son odeur était celle d'un futur Bêta, je le savais et ne pouvais rien y faire. Il était trop puissant, peut-être même plus que moi. J'avais beau être le roi des loups, il me fallait réfléchir pour le contrôler. Et en combat singulier, je me devais pas utiliser la simple force brute. Il avait la puissance, mais il était encore trop jeune pour maîtriser totalement son pouvoir. L'âge seulement lui serait le meilleur des apprentissages. J'avais déjà oublié sa présence et m'avançais face aux immenses baies vitrée de mon bureau, regardant San Diego respirer. Le château dominait la ville de toute sa hauteur et sa puissance. Les humains rêvaient de gravir ses marches et percer ses mystères. Il n'en était rien, seuls les loups entraient ici. Le seul humain était le fils Thompson. Et j'allais changer ça.

"Faites venir Sonja. J'ai à lui parler

De tout le temps, la sorcière était présente. Si Kaèr savait qu'elle était là.... Son second aurait déjà bondit pour la tuer. L'amour faisait faire bien des gestes futiles et tuait dans l'oeuf la simple envie de reflection. La brune arriva, toujours aussi belle, vêtu comme une femme du Moyen Orient, un sourire figé sur son visage. Plus belle que faire ce peut. La première sorcière... Née lorsque la beauté naissait des yeux de Gaïa lorsqu'elle créait de nouvelles races. Elle avait la finesse d'une elfe, la noirceur des démons, l'envie d'une succube. Et la haine brillait dans ses prunelles. Depuis tout ce temps, elle aimait encore. Je n'avais pas vu que le jeune prince n'était pas partie et lorsque les prunelles émeraudes de la sorcière affrontèrent celle du fondateur, je bondis, arrêtant d'une pichnette la décharge de magie qu'elle lui avait lancé.

"Sonja ! Stop it now ! I know he is him. But your devil is nothing except a coward sheep ! You kill him and you're dead ! Understand ?!"

L'ancien langage. Je ne savais si Tarek parlait cette langue, mais elle était plus vielle que moi-même. La sorcière ne dit pas un mot, un sourire glacial sur les lèvres, son regard jurant sa jalousie maladive.

"Alec n'est pas le faible mouton que tu crois roi loup. Il te suffit de lui demander, tu as perdu ton pion pour Satan à l'instant même où mon démon a touché le corps de cet enfant. Notre petit bâtard, je m'attendais à ce que tu le veule de ton côté. Mais tu oublie que je ne prendrai pas partit dans votre guerre. Vous la livrerez seuls, toi et tes deux acolytes. Elle est sans but, on ne contrôle pas Gaïa. Je l'ai transformé parce que tu le voulais mais ne croit pas que j'ai rejoins vos rangs. Je joue dans ma propre cour chiot."

Je montrai les crocs. Elle en avait bien trop dit. Sonja n'était alliée avec aucun et tous. C'était elle qui avait transformé Lucy pour les beaux yeux du Troisième. Elle aurait du ce taire mais c'était bien trop tard. Je fixai Tarek fermement, attendant de voir sa réaction et qu'il dégage pour continuer avec la sorcière. Elle arrivait à m'effrayer dans ses mauvais jour.... Une sorcière était une dangereuse bombe à retardement...

J'aime pas qu'on me commande, j'aime pas ce roi. Je refuse d'être son pion, et pourtant je ne sais pas vraiment quoi faire contre. Le mal peut il me protéger de cet homme, ou vais-je devoir revenir à mes racines ? J'ai la migraine, ça y est. C'est qui, Sonja ? J'ai déjà entendu ça quelque part, et ça me colle des frissons. Et la jolie femme qui entre dans la pièce au moment où j'allais filer me donne une raison de frissonner. Le loup s'interpose, et je fronce les sourcils. Ce que tu déblatères ne me plait absolument pas, ma grande.... Les sorcières, je les hais. Mes yeux jaunes se plissent, "bâtard" ?! Non mais oh, je veux bien qu'elle soit puissante, à respecter et nianiania mais là oh ! Moi j'ai rien demandé hein, si ça ne tenait qu'à moi je serais cent pour cent sylvain moi ! Et gentil, tout doux, heureux comme les benêts de mon peuple ! Merde quoi !
Je croise les bras, vexé, et lutte contre la haine qui tente de sortir le bout de son nez. Je refuse que l'Autre se manifeste. Je ne contrôle rien quand il est là, je suis impuissant et il a la fâcheuse manie de m'attirer des problèmes qui ressemblent à des peines de mort.

"C'est comme ça que je suis pour vous, définitivement hein ? Un pion abâtardi ? Très bien. Dans ce cas, trouvez quelqu'un d'autre pour faire votre sale besogne, Barnardi. Il y en a des tonnes des comme moi, n'est-ce pas ? Au revoir."

Pour une fois que mon éducation princière sert à quelque chose. Je défie le loup de me répondre d'un regard courroucé, détache mes cheveux tressés et bondit hors de portée. Je déteste ce type. Et elle, non mais elle se prend pour qui cette pauvre poire ? Moi je ne suis amoureux d'un sadique, crétine. Aimer, après tout ce temps ? Même moi, je ne suis pas assez faible et stupide pour ça. Aimer, c'est la plus grande faiblesse. J'ai barricadé mon coeur, j'ai étranglé cette part de moi pour devenir différent. Je suis un monstre maintenant, un garçon calme d'apparence au corps et à l'âme pleins de failles par lesquelles s'échappent la haine. En moi se trouve une machine à tuer sans coeur ni pitié, crée par tout la rancoeur accumulée pendant de longues années... Personne ne me contrôle, personne ne m'insulte. La prochaine fois sorcière, je te la présenterais, cet Autre maudit.

NE. BOUGE. PAS ! Et toi Sonja, déguerpit !

C'est presque comme un coup de feu. Presque comme un coup de poignard, fort, entre les omoplates. Mon corps se fige, et je ferme durement les paupières, serre les dents, concentré sur les démonstrations émotionnelles que je veux retenir. Mon souffle est devenu rauque, suffocant, et je tremble de tout mon corps à la réalisation de mon impuissance pour résister à cette voix sans appel.
La sorcière se rapproche, et je tremble de plus en plus, aveuglé par mes émotions, fou de rage et de terreur. Je ne veux appartenir à personne. Je ne veux plus être un objet de convoitise, je voudrais être scellé quelque part, empêché de nuire, statue glacée face à l'éternité. Je frissonne au contact de cette femme inquiétante, et fixe son visage trop proche du mien, frémissant. J'ai peur, je n'ai pas honte de le dire, et je ne veux pas le cacher. J'ai peur et mon coeur est à deux doigts de s'arracher de ma poitrine. Je ne veux pas qu'elle soit si proche !

"Je pourrai être ton alliée sylvain, je pourrai t'aider à ne pas être un pion, à couper tes fils. Je le veux lui. Et tu auras ta liberté tant rêvée. Réfléchit louveteau. Tu pourrais gagner un jeu dont tu n'imagines même pas l'étendue.

Le souffle de la brune glisse sur ma peau et je peux sentir mes pupilles se dilater sous l'effet de la peur, mon sang coaguler dans mes veines et mes cheveux se hérisser sur ma nuque. Ses ongles entament légèrement ma peau, mes muscles se tendent brutalement et un geignement de terreur franchit mes lèvres pour résonner dans toute la pièce. Je ne me suis pas fatigué à le retenir, je ne stoppe pas non plus le tremblement de ma bouche et alors que la sorcière s'éloigne dans la bâtisse, je sens mes genoux lâcher et m'effondre sous les insultes du roi loup. J'ai confiance en moi d'habitude, je fais le fier, je me cache désespérément derrière le masque de ma haine mais cette fois... Mes genoux heurtent violemment le sol, mes épaules tremblent juste un instant avant de s'affaisser vraiment. Cette fois, ça suffit. Un sanglot silencieux agite mon corps, et je sens des larmes inonder mes joues en quelques secondes. Ma chère sorcière... Je ne serais jamais libre ! Je ne peux pas, être libre. je ne peux pas vous faire confiance, il y aura forcément une entourloupe, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?!

Elle ne comprends rien ! Tu n'es pas un pion Tarek, tu es bien plus. Tu ne tuera pas la Dragonne, certes. Mais tu pourrais bien haïr ton refus. Tu peux partir. Avant que je ne change d'avis et t'envoie en force tuer cette salope de Gardienne !

Ah c'est pas vrai... Mes sanglots redoublent, je me redresse maladroitement, tremblant, la gorge serrée et file hors de la pièce sans demander mon reste. Dehors, je cours, jusqu'à atteindre les bois où je prends ma forme garou dans un bond. Je galope, encore et encore, et m'arrête des heures plus tard, en dérapant, en haut d'un pic de montagne, loin là bas, dans le Montana. Mon corps tressaillent, la secousse partant de mon arrière main pour venir remonter à mes épaules et je lance ma nuque vers le haut dans un long hurlement déchirant. Une seconde plus tard, les meutes de loups sauvages se joignent à mon chant. Je ne comprends pas pourquoi j'ai lieu d'exister. Et mes cris blessés résonnent dans les bois, inlassablement, comme la mélopée d'un loup qui se meurt, jusqu'au matin. Je perds mon sang. Et quand mes veines seront blanches, il sera trop tard pour faire marche arrière.